vendredi 1 novembre 2024

René Tostivint (1903-1988) Roland Tostivint (1933-2008)

René Tostivint

René Tostivint à Oran

René (Jean Charles Eugène) Tostivint est né le 16 décembre 1903 à Douarnenez. Sa famille est originaire de Saint-Pern (35). Son père, Eugène, est pharmacien et sa mère est Louise Bellom. Ils habitent rue Laënnec à Douarnenez.
René Tostivint se marie civilement le 10 août 1931 à Saint-Brieuc avec Yvonne Georgette Le Lay (née le 30 janvier 1912 au Mans, non baptisée, décédée en 2008 à St Brieuc). Le mariage religieux, au Temple protestant de St Brieuc est célébré par le pasteur Yves Crespin le 29 janvier 1942. Le couple aura trois enfants : Roland, Joëlle et Guy.
René Tostivint est tout d'abord un simple membre de la paroisse protestante de St Brieuc dès 1942 puis il prend des responsabilités en 1944 où il assure le poste de secrétaire. 
Mme Yvonne Tostivint tient une librairie au 14 Rue Saint-Goueno à Saint-Brieuc.

 


Librairie Tostivint St Brieuc. Collection Musée de Bretagne

René Tostivint enseigne en tant que professeur d'Histoire-Géographie au Lycée de garçons à Saint-Brieuc où il exerce  depuis 1933. 

 

La photo ci-dessous est celle de la classe de 6e A2 du lycée Le Braz. On y voit tous les élèves autour de leur professeur, M. René Tostivint.

Le 7e au deuxième rang est Pierre Petit, un élève qui entrera dans la Résistance.

La classe de 6e de René Tostivint en 1937-1938.  Ouest-France, 25 août 1994

 

Puis, René Tostivint enseigne au Lycée Lamoricière à Oran, en Algérie, de 1945 à 1952. 

Photo Amicale des anciens élèves

D'après les souvenirs de Solveig Huck-Hansen, une paroissienne protestante de l'époque, la famille Tostivint serait revenue en France à bord du bateau "Le Sloughi". Ce navire reliait l'Algérie au port du Légué et transportait du vin.  

En effet, on retrouve René Tostivint et son épouse, de retour à Saint-Brieuc, comme membres adhérents de la paroisse protestante en 1963 au moment où la famille revient d'Algérie. René Tostivint devient membre du Conseil presbytéral entre 1964 et 1967. 

René Tostivint retrouve son poste de professeur d’Histoire au collège Le Braz à Saint-Brieuc. Ses compétences professionnelles couplées à sa curiosité du monde protestant vont le conduire à écrire de nombreux articles sur l'histoire du protestantisme.
On lui doit également un travail de recensement des sujets ayant trait au protestantisme avec les Archives municipales et avec les Archives départementales des Côtes-du-Nord.

Il prend des responsabilités dans la Société d’Émulation des Côtes-du-Nord dont il est le bibliothécaire dans les années 60. Il occupe aussi le poste de « Vice-président de la commission diocésaine d’Art Sacré" dans les années 70 (1978). 

En 1970, le pasteur H. Bosc venant faire une conférence à Saint-Brieuc sur la conversion d'Henri IV, Ouest-France fit appel à René Tostivint pour expliquer longuement aux lecteurs dans quel contexte Henri IV promulgua l’Édit de Nantes (Ouest-France du 10 avril 1970).

Il propose également des visites de la ville de Saint-Brieuc pour mieux en faire connaitre l'histoire.

En retraite, René Tostivint reste à Saint-Brieuc, rue de Trégueux dans le quartier de Robien.

Faitage de toit réalisé par Roland Tostivint sur le toit de la maison familiale

René Tostivint meurt le 10 juillet 1988 à St Brieuc et une cérémonie est présidée au cimetière de Saint-Malo, le 12 juillet, par le pasteur Guy Froment.

 

Bibliographie de René Tostivint

La Famille Gouyon de la Moussaye et le Protestantisme dans le Comté de Quintin. Saint-Brieuc, Editions Les Presses Bretonnes, 1973. Lien
"La famille protestante Gouyquet à Trédaniel, près de Montcontour", Société d’Émulation des Côtes-du-Nord, 1976, Tome CIV, pages 13 à 17.
Les anciens collèges de St Brieuc et le Lycée Anatole Le Braz (1848-1948). Complément 1948-1967.
Arnaud de Kerpezdron, pasteur protestant. Notre Lien n° 79-80 mai-août 1973.
 
 
Sources
 
Archives du Temple protestant de l’Église réformée de Saint-Brieuc : registre des membres, registre des mariages 1942, registre des décès 1988.
Archives de Ouest-France
Amicale des anciens élèves du Lycée Lamoricière à Oran (Algérie)
Photo Raphaël Binet, librairie Tostivint. Collections en ligne du Musée de Bretagne, pour la notice complète, cliquer ici
Archives du Finistère, année 1903. Lien pour accéder à l'acte de naissance
Fiche sur le site Généanet établie par Jules Casset
Gallica, bulletin de la société des professeurs d'histoire-géographie. 1933, page 139
 

 

Roland Tostivint 

Roland Tostivint 1959

Une éducation protestante

La famille Tostivint était également bien connue à Saint-Brieuc avec le fils, Roland Tostivint.

Roland Tostivint est né le 30 juin 1933 rue Saint-Gouéno, il est baptisé au temple protestant de St Brieuc le 9 septembre 1945, par le pasteur Jean Scarabin. Jeanine Crespin, épouse du pasteur de Saint-Brieuc mort en déportation, était sa marraine

Roland est éduqué dans la foi protestante et participe aux activités des scouts unionistes. Dans sa vie il mènera différents projets avec des personnalités du monde protestant de Saint-Brieuc comme le docteur Erling Hansen ou André de Kerpezdron.


Affiche réalisée par Roland Tostivint. 1987. Collection R.Fortat 

 

Les débuts d'une carrière artistique

A Oran, il entre aux Beaux-Arts en 1949 (voir photo ci-dessous de Roland Tostivint dans son atelier à Oran). A la rentrée 1950, alors que s'ouvre un atelier de céramique, Roland Tostivint est le premier à s'y inscrire. Il y apprend le métier auprès d'un céramiste espagnol, Bartolomé Jorba, un réfugié politique espagnol, ami de Salvator Dali et de l'architecte Gaudi. 

"Ce professeur qui jouait de l'harmonium dans son atelier conseilla à Roland Tostivint de suivre son inspiration. Cela se traduisit par deux Premiers prix de céramique et un de décoration." (Ouest-France 10 février 1981)

A propos de la photographie ci-dessous, voici un commentaire reçu en novembre 2024 : "Bravo pour le blog! Beau travail…Je revois Roland me tendre sa photo dans son atelier à Oran afin que jeu la publie! Parfait…L’Histoire se révèle…À travers une géographie-Source…Historique…Bretagne!"

Oran 1950 Photo publiée dans Le Télégramme

"Revenu dès 1952 à Saint-Brieuc en stop et sac au dos et sans autre richesse que sa Foi, il fit des étalages puis édita des cartes touristiques (une réussite aussi bien artistique que commerciale)... Son orientation est nettement prise : le folklore breton aussi bien dans la peinture que la création." (12 février 1957, Ouest-France)

A son retour à Saint-Brieuc, il est hébergé chez sa grand-mère, Mme Le Trocquer, bien connue elle aussi à Saint-Brieuc.

Il rencontre R-Y Creston et René Salaün avec lesquels il retrouve ses racines bretonnes et rentre dans le Cercle Celtique de Saint-Brieuc. D'autre part, il remplit ses carnets de croquis : architecture, mobilier, broderies...

En 1954, le Cercle celtique se rend en Norvège sous l'initiative d'Erling Hansen, qu'il connaît aussi comme membre éminent de la paroisse protestante. C'est à ce moment que, pour payer son voyage, il édite des cartes postales dont la vente va très bien marcher. Il pourra même s'acheter son premier four.

 

Un céramiste réputé

Roland Tostivint devient un céramiste réputé à St Brieuc. Dès 1957 la presse locale se fait l'écho des différentes expositions et réalisations de Roland Tostivint.

Le 12 février 1957, Ouest-France présente un groupe de quatre artistes dont "le plus connu est sans doute Roland Tostivint. Par ses parents qui demeurèrent longtemps à Saint-Brieuc, par sa grand-mère, une des Briochines les plus dévouées à la cause de l'Art, mais aussi par lui-même, puisqu'il est le seul à avoir déjà pu tout quitter pour cette activité artistique."

Roland Tostivint, Foire-exposition. 12 septembre 1958 Ouest-France

Roland Tostivint, Foire-exposition. 4 septembre 1959 Ouest-France

Oeuvre de Roland Tostivint, Foire-exposition. 28 octobre 1970 Ouest-France

Roland Tostivint, 1er prix au stand de la Foire-exposition 1977 Ouest-France


Comme céramiste, Roland Tostivint s'est installé rue Fardel, de 1968 à décembre 1985, avant d'aller à Binic. Outre ses travaux, il a remis au goût du jour les épis de faîtage : ceux qu'il a réalisés pour le château de la Roche Jagu sont les plus connus.


 

Roland Tostivint, joueur de vielle

Le 6 mars 1992, Ouest-France consacre un article aux trente-sept années consacrées à la vielle par Roland Tostivint. L'artiste revient sur cet engouement qu'il attribue au hasard : "Je ne connais rien à la musique. En 1954, le docteur Hansen m'a embarqué pour un voyage en Norvège. Avec Bernard Gauçon de Langueux, nous avons donné une représentation quotidienne pendant un mois avec un programme qui comportait cinq airs !" 

Roland Tostivint avec sa vielle. Facebook Muzik e breizh

Alors qu'il n'a que vingt ans, avec ses amis R-Y Creston, René Salaün et Robert Hamon, il va parcourir les campagnes, participer à des mariages ou des kermesses et récupérer des airs auprès des anciens, en particulier à Saint-Carreuc où la collecte est fructueuse.
 
Roland Tostivint, Le Mai breton. 23 mai 1972 Ouest-France

 
Roland Tostivint. 6 mars 1992. Ouest-France

 
Les bistrots de l'histoire conservent des enregistrements de Roland Tostivint car c'était un joueur de vielle talentueux. 
 

Une carrière bien remplie

En février et mars 1981, une grande exposition rétrospective se tient au Foyer d'Action Culturelle : "Roland Tostivint, 30 ans de chroniques". Elle permet de mesurer l'étendue de son travail. Il a participé ces dernières années à de nombreuses expositions internationales où il représentait la Bretagne : Munich, Tokyo, Londres...

Roland Tostivint, exposition. 10 février 1981 Ouest-France

Deux de ses statues ont été offertes par la Ville, l'une au Général de Gaulle lors de son passage à Saint-Brieuc en 1960, l'autre à la ville jumelle d'Alsdorf en 1970.


Visite du Général de Gaulle. 2 septembre 1960 Ouest-France

 La photo ci-dessous est celle de Roland Tostivint, dans son atelier où il est en train de finaliser les deux statues de Saint-Brieuc dont l'une sera offerte au Général de Gaulle.

Roland Tostivint. 2 septembre 1960 Ouest-France

Roland Tostivint par André Coupé

Quinze années plus tard, un autre article de Ouest-France évoque la proximité de deux artistes : Roland Tostivint et André de Kerpezdron, un autre protestant. On y apprend que l'Académie de peinture du C.O.B, 14 rue Saint-Benoit, créée en 1993, est complétée depuis 1995 par le cours de décoration sur céramique de Roland Tostivint. Ce dernier remarque : "En fait nous sommes complémentaires. Quand les élèves d'André ont acquis les bases, je tente de les aider à s'exprimer de manière créative."

Cette complémentarité s'est également illustrée par la décoration de la salle des pas-perdus du C.O.B. La fresque et les tableaux d'inspiration bretonne de Roland Tostivint côtoient les motifs décoratifs et les reproductions de la rue Saint-Gilles ou du port du Légué de André de Kerpezdron.

Roland Tostivint à gauche avec André de Kerpezdron. 16 septembre 1996 Ouest-France

 
Dans les personnes du milieu artistique qu'il côtoyait, on peut aussi citer Joël Babey, un céramiste de Plouha qui a beaucoup appris sur son métier quand Roland était à Binic ;  Étienne Huck, potier-céramiste, qu'il retrouvait à son atelier au port du Légué au moins une fois par moi; et dans ses dernières années, Christine Cocar, qui fabriquait des vitraux, rue du Maréchal Foch à Saint-Brieuc...
 
 
Une personnalité toujours présente dans les mémoires
 
Roland Tostivint décède en 2008 à l'âge de 75 ans. Le journal Le Télégramme s'en fait l'écho en dressant son portrait : "Il était une figure briochine et sa fine silhouette couronnée de longs cheveux blancs ne passait pas inaperçue dans les rues de la ville, qu'il arpentait à pied, descendu de son appartement de la Tour d'Armor."
 
Denis Muller, un passionné d'art breton, collectionne ses oeuvres et honore ainsi sa mémoire :
" Roland Tostivint fut l'artiste costarmoricain le plus puissant du XXe siècle, au moins  à l'égal de ses pères Mathurin Méheut (qu'il a rencontré à plusieurs reprises de 52 à 58) et R-Y Creston... Mais Roland Tostivint était non seulement un très grand céramiste, peintre, illustrateur, décorateur, architecte pour les  bâtiments de France, musicien, cavalier etc, mais il a également co-creé le Musée d'Art populaire de Binic."

Roland Tostivint avait cinq filles, dix-sept petits enfants et deux arrière-petit-fils.

Sa tombe se trouve au cimetière Saint-Michel de Saint-Brieuc. Pour la trouver, prenez l'allée qui borde le mur du cimetière du côté sud. Dirigez-vous vers les deux grands arbres, à gauche du plus penché vous trouverez la plaque, ornée d'une croix celtique, qui rappelle la mémoire de Roland Tostivint...
Et une rue Roland Tostivint à Saint-Brieuc ? Ce serait une belle idée qui a déjà été suggérée à la municipalité... Affaire à suivre !

Plaque Roland Tostivint au cimetière de St Brieuc. Photo R. Fortat


 
 
D'autres membres de la famille Tostivint
 
La fille de René Tostivint, Joëlle est née le 7 décembre 1937 à St Brieuc. Elle a été baptisée au temple de St Brieuc par le pasteur Raspail le 5 août 1945.
Guy Tostivint est né le 24 juin 1940 à St Brieuc. Il a été baptisé le 5 août 1945 au temple de St Brieuc par le pasteur Marcel Raspail.

 


Si vous avez d'autres éléments à communiquer sur la famille Tostivint, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite en laissant votre adresse mail pour que je puisse vous répondre.
Nous souhaitons en particulier pouvoir présenter quelques photos de René Tostivint...
 
 
Sources

Archives du temple de St Brieuc : registre des membres, registre des baptêmes.
 
Merci à Kristian Morvan pour l'autorisation de publier la photo de Roland Tostivint en vielleux et allez visiter le compte Facebook de Musik e Breizh, en cliquant ici
 
Nombreuses archives de Ouest-France
 
Article et photo dans Le Télégramme, 17 juillet 2001, cliquer ici
 
Site Oran-mémoire, les plaques en céramique de Bartholomé Jorba à Oran, cliquer ici 
 
Correspondance en septembre 2022 avec Denis Muller.
 
 
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D'autres productions de Roland Tostivint
 
Affiches touristiques
 
1962. Document famille Tostivint. Photo RF
 
Le Goelo. Affiche famille Tostivint. Photo RF


Saint-Brieuc. Affiche famille Tostivint. Photo RF


Affiches d'expositions
 
1979 Musée de Binic.




Dessins et aquarelles
 
 Famille Tostivint. Photo RF


La tuilerie St Michel l'Observatoire en Haute-Provence




Terre
 

 



Le pasteur Hervé Stücker 2017-2023



Hervé Stücker en 2017 à Lorient avant son départ pour Saint-Brieuc


Hervé Stücker est né le 28 janvier 1963 à Enghien-les-Bains (95) dans une famille très engagée dans la communauté protestante. A Ansnières-Bois-Colombes, Hervé Stücker découvre les activités de la maison de jeunes et du centre de rencontres de la paroisse.
Sur le plan de ses études, Hervé Stücker ne commence pas son cursus universitaire par la  théologie mais par une licence d'histoire puis un DEA (Diplôme d’Études Approfondies) en relations internationales, avant de compléter son cursus à l’École de journalisme de Paris.
Il se marie le 11 septembre 1993 avec Hervine Debroise (née le 12 octobre 1969 à Nouméa). Le couple va avoir quatre enfants : Bleuenn, 1995; Loéïza, 1997; Titouan, 1999; Analena, 2009.

A l’âge de 25 ans Hervé Stücker commence donc des études de théologie et près 5 années passées à l'Institut protestant de théologie, il devient pasteur et est ordonné en 1994.

Le pasteur Hervé Stücker
 
Hervé Stücker débute dans la paroisse de Niort (1994-2002) puis passe 15 ans dans la paroisse de Lorient-Vannes (2002-2009) et de Lorient-Quimper (2009-2017) , avant d’arriver à Saint-Brieuc en août 2017.

Avant de partir de Lorient, il avait été interrogé dans Ouest-France sur ses souvenirs marquants dans cette paroisse :

"Je retiens notamment notre implication dans la Cimade pour l'accueil des migrants. Le foyer Robelin qui les accueille est fermé pendant la journée et on voit des gens errer dans les rues. Alors en 2013, on a créé le collectif Béthanie avec l'église catholique de Saint-Louis pour les accueillir. Je me souviens notamment d'une famille albanaise qui est arrivée en plein hiver avec un bébé d'un mois et de l'élan de solidarité qui les a accompagnés. Ce sont des moments de partage humains très forts".
 
En 2018 à St Brieuc

 
La cérémonie d'installation à Saint-Brieuc s'est déroulée devant une large assistance et Guillaume de Clermont, le Président de la Région, était présent à cette occasion.

Hervé Stücker et Guillaume de Clermont. Photo Ouest-France 24 avril 2018
 
Hervé Stücker a poursuivi les actions mises en place précédemment (comme les études bibliques) mais il a aussi imprimé sa marque par exemple en proposant des cultes différents (culte café-croissant, culte autour d'un thème...). Il a œuvré pour monter le dossier des travaux nécessaires au temple. Le montage du plan financier lui doit beaucoup.
Les différents confinements causés par la crise du Covid19 et les restrictions sanitaires qui ont suivi ont été des moments difficiles où il fallait malgré tout maintenir le lien avec tout le monde.
 
Hervé Stücker a quitté la paroisse de Saint-Brieuc pour partir à Rennes en juillet 2023. Un départ fêté à Perros-Guirec, dans la joie ! Vous pouvez retrouver l'actualité d'Hervé Stücker dans la paroisse de Rennes en visitant le compte Facebook (cliquer ici)
 
Départ d'Hervé Stücker. Juin 2023 Perros-Guirec

 
Sources
Cette biographie a été vérifiée et complétée par Hervé Stücker lui-même.
 
Lien
Article du journal LeTélégramme du 6 mai 2018 à l'occasion de la consécration du pasteur Hervé Stücker à St Brieuc.

 

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Théophile Roux (1867-1946), pasteur de 1908 à 1921 à Saint-Brieuc.




Le pasteur Théophile Roux (1867-1946) et son épouse Margaret (1854-1939)



Origines, familles Roux et Brailsford (son épouse)

Le pasteur Théophile Roux (1867-1946) est né le 4 janvier 1867 à Caveirac dans le Gard, dans une famille protestante. Ses parents étaient Samuel Roux, propriétaire (né en 1843 et décédé en octobre 1916) et sa mère Julie Fabre, sans profession, née en 1844.
Celle qui deviendra son épouse est Margaret Ellen Brailsford, née en 1854 (le 2 juillet ou septembre, les archives donnent deux dates différentes!) à Bradford, baptisée le 21 août 1854 au temple Méthodiste Wesleyen, Kirkgate, York, Angleterre. Elle est la fille d'un pasteur wesleyen anglais, Willson Brailsford, né en 1804 à Bradford dans le Yorkshire. Sa mère est Mary Hannah Wood, née à Manchester dans le Lancashire.
Margaret a une soeur, de dix ans plus âgée qu'elle, née à Halifax dans le Yorkshire.

En 1871, un document des archives anglaises nous indique que les enfants de la famille Brailsford avaient une gouvernante française, Estelle Boizette qui deviendra institutrice plus tard. 
Estelle Boizette était de confession protestante, elle avait été baptisée à l’Église Réformée de Pentemont à Paris.

On trouvera parfois le prénom Marguerite à la place de celui de Margaret quand elle vivra en France avec son époux.
Elle deviendra l’une des héritières de John Redpath (manufacturier à Montréal) dont la succession sera réglée en 1907.



Margaret Roux, née Brailsford (1854-1939), marraine d'Erling Hansen. Photo Léna Hansen



Études et entrée dans le pastorat

Théophile Roux a vécu toute son enfance à Caveirac qui est une commune où s'était installé le pasteur Charles Cook en 1821et plus tard le pasteur Henri de Jersey. Les anciens de son village les avaient connus. En 1874, le pasteur Matthieu Lelièvre (en poste à Nîmes) vient y inaugurer la nouvelle chapelle protestante et y fait le sermon de dédicace et pour le jeune Théophile Roux, c'est un souvenir marquant. Théophile Roux se souvient aussi que lorsqu'il avait une douzaine d'années : "Ses visites chez mes parents et ses prédications étaient un de nos plus grands plaisirs et contribuèrent beaucoup à mon développement intellectuel et religieux, même si je ne m'en rendais pas compte".

Le protestantisme dans le Gard, proche de Nîmes, est à ce moment-là en pleine expansion, on parle du Réveil protestant. Théophile Roux raconte que l'assistance est passée alors de vingt-cinq personnes à cent personnes.
Il fait ses études de théologie à Paris et Lausanne et s'inscrit dans le courant de l’Église méthodiste. A Paris, il retrouve le pasteur Matthieu Lelièvre
(1840-1930) en poste alors à la Chapelle de Paris-Les Ternes, de 1886 à 1891, et assiste aux cultes dans sa paroisse. Ses prédications le marquent fortement. Théophile Roux le rencontre régulièrement et bénéficie aussi de ses leçons de théologie pendant quelques années car le pasteur Lelièvre est chargé d'une partie de la formation des candidats au pastorat de l’Église méthodiste.





Du fait de ses études, il est dispensé de service militaire en 1887.
Lorsqu'il approche de la fin de ses études, il se marie
8 Octobre 1889 à la cathédrale de Manchester avec Margaret Ellen Brailsford. On trouve parfois le prénom Marguerite à la place de Margaret.

Théophile Roux commence à exercer en Suisse à Lausanne et  à Vevey (proche de Lausanne, au bout du Lac Léman) de 1890 à fin 1892
De nombreux postes du canton de Vaud sont occupés par des pasteurs méthodistes qui s'emploient à cette époque à lutter contre l'alcoolisme.
Théophile Roux est consacré officiellement pasteur le 27 juin 1893. Le pasteur Matthieu Lelièvre, ami fidèle, prononce le discours de consécration de Théophile Roux en 1893.

Devenu pasteur, le voilà complètement dégagé de ses obligations militaires le 11 novembre 1893.
Ensuite, Théophile Roux obtient un poste en France en 1895 à Valleraugue dans le Gard, comme responsable du circuit des Cévennes-ouest. Là encore il recroise le chemin de Matthieu Lelièvre, nommé à Nîmes et Bourdeaux.
Puis il revient en Suisse à Villeneuve en 1896 et 1897, part à Nancy en 1900, et enfin arrive à Paris.  En 1906, on lui confie la direction de l’œuvre de l’Église évangélique méthodiste de France.


La Bretagne

Théophile Roux quitte Paris en 1908 pour venir à Saint-Brieuc car on lui confie la mission de structurer la communauté protestante. 
Il est un grand donateur pour la paroisse et il permet de construire le temple de Saint-Brieuc en 1908 (voir l'article qui lui est consacré dans la rubrique "bâtiments").
Il aide aussi à structurer la vie de la communauté autour des cultes mais également des cérémonies de baptêmes, mariages et d'inhumations. Le 27 décembre 1908 a lieu le premier baptême et le deuxième en 1909 est celui d'Erling Hansen, dont Mme Roux devient la marraine.
 
Dans un texte où il revient sur sa jeunesse, Erling Hansen se souvient de la famille Roux : "Ils recevaient souvent, pendant les vacances, leur neveu André Roux, qui avait mon âge. Pasteur lui aussi et ami de toujours, il a surtout été missionnaire et directeur-adjoint de la "Société des missions Évangéliques de Paris".
 
1909-1994 André Roux, biographie ici

 
Le dévouement de Théophile Roux est total pendant la guerre 14-18 au sein de la paroisse, auprès des militaires étrangers et protestants hospitalisés et des civils étrangers internés dans deux camps proches de Saint-Brieuc.
Il annonce son départ de la paroisse de Saint-Brieuc lors de l'assemblée générale de l'association cultuelle le 30 novembre 1919. En parallèle de ses activités à Saint-Brieuc, Théophile Roux a toujours exercé des responsabilités au niveau national et international.
Son remplacement par Jean Scarabin n'intervient en fait qu'en septembre 1921. N'oubliant jamais la Bretagne, il continue de suivre la vie de la paroisse de St Brieuc, comme en mars 1924 où il participe amicalement à l'assemblée générale, profitant d'une visite dans les églises des Côtes-du-Nord. La construction du temple de Lannion lui doit également beaucoup car il récolte d'indispensables dons pour cette réalisation.


Une personnalité de premier plan

Le pasteur Roux une personnalité importante du monde protestant. Par exemple en 1909, en plus de l’œuvre d'évangélisation, Théophile Roux est aussi trésorier national et assure la présidence annuelle du synode national. Il devient le président de la Conférence de France des églises méthodistes en 1910 (et le sera par la suite de 1919 à 1926 puis en 1932.) Il est aussi le représentant à la Fédération des Églises protestantes de France. Il sera nommé par la suite Inspecteur du synode, surintendant général, intendant spécial des missions de tempérance, trésorier général de l’Église méthodiste à Paris de 1906 jusque dans les années 30. 
Sa grande expérience l'amena à assurer une partie de la formation des candidats au pastorat, en développant par exemple des séries d'entretiens sur "Quelques prédicateurs que j'ai connus".(p 99 du livre sur Matthieu Lelièvre)
Il écrit de nombreux articles dans le journal L’Évangéliste dont il sera le directeur.
Théophile Roux est aussi l'auteur de nombreux ouvrages
 
Erling Hansen rapporte que "la plupart de ses sermons ont été édités dans un livre avant son départ de Saint-Brieuc. J'aime les relire et ils m'apportent toujours le même intérêt spirituel."
 
 
 
Fin des fonctions du pasteur Roux
 
A Livron en mai 1937 pour la consécration du pasteur Mananc'h

Théophile Roux habitait Meudon dans les années 30 au 9 rue Lavoisier.
Margaret est morte le 17 janvier 1939 à Meudon à l'âge de 84 ans.
C'est aussi dans la commune de Meudon que Théophile Roux est décédé le 16 décembre 1946 à l'âge de 79 ans. On trouve la trace de sa tombe au cimetière de Meudon : emplacement : Division D, Section 6 - Tombe 284.


 
Lien vers d'autres articles 
 
Lien vers un article sur le site de J.Y Carluer
 
Paimpol et ses premiers protestants observés en 1908, cliquer ici 
 
 
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Bibliographie

Informations recueillies sur le site de la Société d'Etudes du Méthodisme Français (et dans l'ouvrage sur les biographies des pasteurs méthodistes édité en 1933).

Roux Théophile, Les vrais biens. Lien


Roux Théophile, Le livre des protestants disséminés. La cause. 1930

Roux Théophile, l’œuvre d'une société centenaire. 1813-1913. Société des missions méthodistes wheysleyennes. 19XX. St Brieuc.

Roux Théophile, Bicentenaire de Wesley, sans lieu ni date.

Roux Théophile, La Bonne Nouvelle, Neuilly, La Cause, sans date.

Roux Théophile, Étude sur l’entière sanctification d’après John Wesley, Lausanne, Regamey, 1893, 45 p.

Roux Théophile, La Conversion évangélique de Wesley, Paris, Dépôt des Publications méthodistes, sans date.

Roux Théophile, Le Méthodisme en France. Pour servir à l’Histoire religieuse d’hier et d’avant-hier, Paris, Librairie Protestante, 1941.

Roux Théophile, Matthieu Lelièvre, Prédicateur, Journaliste, Historien, Théologien, Alençon, Corbière et Jugain, 1932, 392 p.
(Lecture intégrale de ce livre sur le site de la Bibliothèque Nationale de France en cliquant sur le lien ci-dessus. Page 38, souvenir de l'auteur qui assiste à l'inauguration de la chapelle de Caveirac par M. Lelièvre). A noter d'autres passages personnels pages 99, 100, 101...

Roux Théophile, Réponse rationnelle à l'universel tourment des Hommes, les cahiers de Radio-Paris, article, novembre 1934.
Article en ligne sur le site Gallica

Arnal Marcel, A la conquête de la vie, Lassale 1933, préface de Théophile Roux.

Sur le blog de J.Y Carluer. Article de Théophile Roux dans l'Evangéliste 1908.
 Paimpol et ses premiers protestants. 

Le pasteur Théophile Roux aura une notice dans le tome 4 du Dictionnaire biographique des protestants française, publication dirigée par Patrick Cabanel et André Encrevé.





 
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Sources

Archives du temple de St Brieuc. 
 
Photo de 1937. Fonds François Manac'h, temple de Saint-Brieuc.

Site de la Société d'Etudes du Méthodisme en France

Le méthodisme weysleyen français à Lausanne et dans le canton de Vaud. Conférence de J.L Prunier

Site "Les protestants bretons" Jean-Yves Carluer. 
 
Les protestants bretons et la Première Guerre mondiale
Jean-Yves Carluer. Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015)
Vol. 160, (Janvier-Février-Mars 2014), pp. 279-290 (12 pages). Librairie Droz
 

My Wheysleyen Methodists. Dans "General ressources" Minutes of several conversations... Archives en ligne 1895 à 1900

Service de l'état civil de la Mairie de Caveirac (Gard)

Archives administratives militaires du Gard. Classe 1887. 

A partir du site Généanet, François Boizette (dont la gouvernante de la future Mme Roux  était
la soeur de son arrière grand père)


Ministers and Probationers of the Méthodist Church.1932. 
Biographie des méthodistes. Lettre R (copier et coller l'adresse ci-dessous)

https://dnvg92zx1wnds.cloudfront.net/wp-content/uploads/cms/r/R.pdf


Remarque :
En 1874, le pasteur Matthieu Lelièvre vient  inaugurer la nouvelle chapelle protestante de Caveirac et y fait le sermon de dédicace dont le jeune Théophile Roux s'est longtemps souvenu. 
Matthieu Lelièvre essaie de définir ce que devra être cette chapelle : "Que sera-t-elle? Un asile pour des formes religieuses plus ou moins bonnes, le temple du formalisme? Une arène où lutteront des doctrines opposées? Une école de sainte doctrine de bonne morale? Non, elle sera une maison de prière, ou elle ne sera rien... Ce sera sa raison d'être, et si elle cessait d'être cela, il n'y aurait plus qu'à écrire sur sa porte : Fermé pour cause de décès". 

(Référence, page 292, extrait de : Roux Théophile, Matthieu Lelièvre, Prédicateur, Journaliste, Historien, Théologien, Alençon, Corbière et Jugain, 1932, 392 p.)