dimanche 28 mai 2023

L'histoire de l'Eglise protestante réformée dans les Côtes d'Armor. Sommaire

 

On pense trop hâtivement que la Bretagne est une terre exclusivement catholique, c'est une erreur.
Si l'on y regarde de plus près, l'histoire du protestantisme y est bien ancrée localement.

Ce blog, commencé en 2018, vous présente principalement l’histoire de la branche protestante dans les Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) au XXe siècle, devenue aujourd'hui l’Église Protestante Unie de France. Cette recherche inclut les premiers courants qui prévalaient alors : Méthodistes, Évangéliques, Anglicans...

 

Une dizaine de grands thèmes renvoient ensuite à des pages spécifiques. 

Bonne lecture !

 

 

Les protestants dans la Résistance :

Le pasteur Yves Crespin, héros de la Résistance : présentation du livre qui lui est consacré avec tous les documents annexes, actualisation en avril 2023, ici

Itinéraire dans Saint-Brieuc sur les traces d'Yves Crespin,  ici

 


Herling Hansen, médecin et Résistant, ici

Georges Bessis, éducateur et Résistant, ajouts en mars 2023, ici

Ernest Prigent, entrepreneur et Résistant, ici

Les six pasteurs Résistants, morts dans les camps de concentration (1944-1945) Ajouts en avril 2023  ici


André Féat, pasteur baptiste à Morlaix, Résistant et déporté, ici



L'histoire des temples, des lieux de culte : 30 bâtiments répertoriés ici

 


Les biographies de tous les pasteurs et des prédicateurs laïcs de l’Église Réformée à Saint-Brieuc, Perros Guirec, Lannion,  ici

 

 

Les protestants militaires et prisonniers civils allemands en 1914-1918 ici




Les protestants dans les Côtes-du-Nord : Les origines (1864) et 1906-1938 ici

 

Les protestants dans les Côtes-du-Nord : de 1938 à nos jours ici

 

Les protestants dans le dialogue œcuménique et entre les religions, ici


Les engagements des protestants dans les Côtes-du-Nord, ici

 

La place des femmes dans l’Église protestante Unie des Côtes d’Armor, ici

 

Les prédications du pasteur François Manac’h, ici

 

Le regard des catholiques sur les protestants dans les Côtes-du-Nord, une enquête en 1936, ici

 

A noter aussi quelques articles :

Louis et Marie Ricoeur (1907 à 1909) et Paul Ricoeur ici

Les protestants à Saint-Quay Portrieux (avec Louise Weiss) ici

Erling Hansen (1909-2008) ici

Louis Nathaniel Rossel, chef militaire de la Commune de Paris ici

René Tostivint (professeur d'histoire) et Roland Tostivint (céramiste et musicien), ici

Hélène Babut (professeure agrégée 1899, Etables), Nouveau avril 2023, ici

Les protestants à Perros-Guirec ici

Le temple de Perros-Guirec ici

Les protestants dans le Trégor ici

Les protestants à Dinan et le temple de Dinan ici

Les protestants dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, ici

Le manoir de Crampoisic ici


 

DES DOSSIERS, DES PHOTOS, DES TÉMOIGNAGES...
 

Dans ce blog, vous trouverez des documents souvent inédits, directement issus des archives des Temples protestants de Saint-Brieuc, de Perros-Guirec, de Lannion, des archives municipales de Saint-Brieuc, des archives départementales et nationales.

De nombreux témoignages viennent enrichir le contenu de ces pages.  

Cette communauté, si discrète, méritait bien d'être beaucoup mieux connue...


L'auteur du blog, Richard Fortat, en 2018 aux Archives nationales à St Denis.


 

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jeudi 25 mai 2023

Adèle-Hélène Babut (1872-1951), professeure agrégée, protestante.

Maison Babut 60 rue Ville Gautier, Le Courtil Etables. Image Google

Une éducation protestante

Hélène Babut (1872-1951) est née le 19 juin 1872 à Nîmes dans le Gard. Son premier prénom était Adèle mais elle se faisait appeler par le second, Hélène.
Sa famille est protestante et son père, Charles-Edouard Babut (1835-1916) est un pasteur de premier plan au XIXe siècle ; par exemple il préside l'ouverture du synode en 1872 et en 1879. Une rue porte son nom à Nîmes.
En 1868, Charles épouse, à Francfort, Hélène Bonnet (1840-1918), fille du pasteur Louis Bonnet (1805-1892), avec qui il aura dix enfants dont Adèle (Hélène) (1872-1951).

Ci-dessous, deux photographies de Charles Babut. La première provient du volume de Sermons choisis qui a été édité en 1913, à l’occasion des cinquante ans de ministère du pasteur. Sur ce cliché, Babut semble avoir environ cinquante ans, ce qui situerait le portrait vers 1885. La deuxième photo a été publiée avec des recueils de sermons posthumes. Elle montre le pasteur vers la fin de sa vie. Ses rouflaquettes ont pris des dimensions impressionnantes" (site dvarim).

C-E Babut, site dvarim

 

C-E Babut, site dvarim

 

De brillantes études
Hélène Babut fait de brillantes études et elle est admise cinquième, au niveau national, à l'agrégation des Lettres pour la session de 1899. Son succès est mentionné dans la gazette littéraire La vie Montpelliéraine du 1er octobre 1899. Son frère Ernest est reçu la même année à l'agrégation d'histoire-géographie. Promis à une carrière exceptionnelle (déjà historien, écrivain, professeur à la faculté de Montpellier), il meurt au combat en 1916.



Mlle Babut enseigne comme répétitrice au Lycée de jeunes filles du Havre en septembre 1897.

L'année suivante, elle est nommée au Cours secondaire de jeunes filles de Montpellier à partir du 5 septembre 1898, avant son agrégation, enseigne par la suite au Lycée de jeunes filles de Nîmes à partir de septembre 1906. Elle est nommée Officier de l'Instruction public en 1911 (J.O 17 juillet 1911).

Pour l'année scolaire 1917-1918, Mlle Babut est inscrite sur la liste d'aptitude aux fonctions de professeur dans les lycées de jeunes filles de Paris et de Versailles. Le 21 juillet 1917, elle est nommée au lycée Victor-Duruy à Paris, comme professeur de 4e classe.


Hélène Babut fait valoir ses droits à la retraite à la fin de l'année scolaire 1932-1933. Elle a alors 38 ans 9 mois et 24 jours d'ancienneté de services. Sa pension de retraite lui sera versée à partir du 1er octobre 1933 et elle bénéficie d'une indemnité pour charges de famille (Journal Officiel de la République, lois et décrets, 17 novembre 1933, page 11 569).


Professeure en Bretagne

Mlle Babut arrive en Bretagne après 1933. On ignore encore pourquoi cette implantation en Bretagne : est-ce un projet concerté avec Eleonore Scott qui est également professeur et de confession protestante ? A-t-elle des attaches familiales ?


Les amies : Jeanne Blanc et Eleanore Scott

Fidèle à ses engagements religieux, elle s’inscrit comme membre au Temple protestant de Saint-Brieuc. On retrouve son nom dans les registres de la paroisse où elle figure pour la première fois en 1934. Son nom est mentionné avec ceux de mesdames Scott et Blanc, avec qui elle partage la même adresse : le Courtil à Etables. En 1939, on trouve à cette adresse madame Scott et Mme Scott-Babut. En 1941 : Scott, Scott Marie, Babut et Blanc et en 1942 Babut, Scott, Blanc. Après 1942 Mlles Babut, Scott et Blanc ne sont plus inscrites dans les registres.

A noter que dans le registre de recensement d'Etables en 1936, ci-dessous, on a Jeanne Babut née en 1880, secrétaire, soeur d'Hélène (avec une erreur sur le nom écrit Rabut).

Recensement Etables 1936 Page 34



Adoption

Sur le plan familial, Hélène Babut va adopter une fille, Marie Thuet-Babut née le 30 mai 1920 (Paris 13e) ; elle deviendra institutrice. Plus tard, Marie Thuet-Babut prend le nom de Marie Gugenheim (1920-2011) après son mariage le 30 août 1946 avec Léon Gugenheim (né à Paris 17e le 15 juin 1911). La cérémonie était présidée par le pasteur Barre et le pasteur Henri Whelpton. Le couple aura deux enfants Françoise et Pierre.

Mme Gugenheim était bien connue dans la communauté protestante d'Etables car elle tenait l'harmonium lors des cultes d'été. Dans les années 80, Mme Gugenheim était également engagée dans l'association d'aide au Tiers-monde "Terre des Hommes" ; dans un tout autre registre, elle s'occupait du club de bridge. Marie Gugenheim repose au cimetière d'Etables. 

 

Souvenir

Solveig Hansen (née en 1916) a connu Marie Gugenheim quand elle n'était pas encore mariée et qu'elle effectuait sa formation d'institutrice à l'école normale de Saint-Brieuc. Solveig exerçait la fonction de surveillante à ce moment-là (Témoignage recueilli le 24 mai 2023).

 

Ci-dessous, pour les témoins du mariage de Marie Huet-Scott-Babut avec Léon Gugenheim en 1946, on note les différentes signatures des parents Eleanor Scott et Adèle Babut, ainsi que celles des pasteurs Barre et Whelpton.


 


Pendant l'Occupation

On peut lire quelques lignes consacrées à une action courageuse de Mlles Scott et Babut dans le livre Etables-sur-Mer, des lieux, des vies au fil du temps. Editions Etables Entre Terre et Mer : « Elles recueillirent la famille Zerna, des Allemands fuyant les persécutions nazies à la fin des années 30. Pour obtenir la nationalité française, Monsieur Zerna s’engagea dans le Légion étrangère. Il trouva la mort lors de l’attaque japonaise des garnisons françaises en Indochine. Son nom figure sur le monument aux morts d’Etables-sur-Mer. »
 

Effectivement, Fritz Paul ZERNA est né le 10 août 1908 à Berlin en Allemagne. Il s’engage dans l’armée avec la Légion Etrangère. Combattant en Indochine, il décède le 10 mars 1945 à Ha Giang dans l’ex province du Tonkin.
(Sources : Service historique de la Défense, Caen, cote AC 21 P 280321)



Échanges avec le pasteur Crespin

Dans l'histoire protestante, on sait que Mlle Hélène Babut s'est adressée au pasteur Yves Crespin dans une lettre où elle n'était pas satisfaite de la présence du pasteur à une réunion à Saint-Brieuc où l'invité d'honneur était l'amiral Darlan. Le pasteur lui avait répondu le 21 octobre 1942 dans une longue lettre d'explication qui a été conservée dans les archives du Temple. 

Le pasteur Crespin devait apprécier les idées du père d'Hélène comme l'atteste ce livre du pasteur Charles Babut "Enseigne-nous à prier". La mention "Yves M. Crespin" figure en page de garde de cet ouvrage retrouvé dans la bibliothèque des pasteurs du temple de Saint-Brieuc, .

Enseigne-nous à prier. E-C Babut. La Cause 1935.

Pasteur Yves M. Crespin Saint-Brieuc


 

Disparition des demoiselles Babut, Scott, Blanc


Hélène Babut est décédée le 7 avril 1951 à Bégard à l’âge de 78 ans. Un service dirigé par le pasteur Marquer a eu lieu au Temple d’Étables le 10 avril 1951. Sa disparition est signalée dans la revue Femmes diplômées en 1952. Elle repose au cimetière d'Etables depuis le 19 mai 1956.



Jeanne Blanc, née en 1866, est décédée le 28 septembre 1946 et la cérémonie a eu lieu au cimetière
d’Étables le 30 septembre. L'annonce est parue beaucoup plus tard dans Ouest-France, dans l'édition du 16 octobre 1946.
 

Eleanor Scott, née en 1868 à Paris, est décédée à Étables le 29 mars 1954 et le pasteur Paul Marquer a procédé à la cérémonie d'inhumation au cimetière d’Étables le 31 mars. 

Marie Gugenheim (Marie Thuet-Scott-Babut ), née en 1920, repose au cimetière d’Étables depuis l'année 2011.

Ci-dessous, trois photos au cimetière d'Etables-sur-Mer (22)




 

Hélène Babut et Eleanor Scott dans la mémoire collective.

"Impasse Eleanor-Scott" et "Impasse Adèle-Babut" sont deux noms qui ont été donnés par le Conseil municipal de la commune de Binic-Etables le 27 avril 2022 pour le lotissement "Les Villas Manoir". Dans sa délibération numéro 13, conduite par Hélène Lutz, le Conseil écrit : "Elles ont toutes les deux été enseignantes dans la commune, Adèle Babut ayant été la première agrégée de France et elles ont rendu des services à la commune en adoptant notamment plusieurs enfants".

Le Conseil municipal a montré un peu trop d'enthousiasme en écrivant qu'Adèle Babut avait été la première agrégée. En effet, les premières femmes agrégées ont été reçues en 1883 (6 en lettres et 6 en sciences). Cette agrégation féminine avait alors été créée, deux ans après la fondation de l'École normale supérieure de jeunes filles (appelée « Sèvres). 

Il reste encore beaucoup à découvrir sur la vie d'Adèle Babut, d'Elenaor Scott et de Jeanne Blanc...



A lire
 
L'histoire de la communauté protestante d’Étables, cliquer ici

 
Retour au sommaire, ici 
 
Si vous avez des remarques ou des documents à apporter pour compléter cet article, merci d'utiliser le formulaire de contact.
 
 
Documents d'archives du Temple de Saint-Brieuc
 
10 avril 1951. Cérémonie d'enterrement protestant. Adèle Babut. Archives du Temple

 
31 mars 1954. Cérémonie d'enterrement protestant. Eleanor Scott. Archives du Temple

30 septembre 1946. Cérémonie d'enterrement protestant. Jeanne Blanc. Archives du Temple

31 août 1946. Bénédiction de mariage protestant. Marie Gugenheim. Temple de Saint-Brieuc

 
Sources

Registre des membres du temple de Saint-Brieuc, 1934-1942
 
Registre des décès, archives du temple de Saint-Brieuc.
 
Recensement Etables-sur-Mer 1936 page 34. Archives départementales.
 
La vie Montpelliéraine 1er octobre 1899
 
Publication L'enseignement secondaire des jeunes filles. 1899. 

Site Généanet, Adèle Babut, ici
 
Ouest-France 14 janvier 2011, obsèques Marie Gugenheim 

Biographie Charles Babut, site dvarim, cliquer ici

Biographie d'Ernest-Charles Babut, frère d'Hélène, cliquer ici
 
Compte-rendu du conseil municipal d'Etables-Binic, 2022
 
 
 
 

jeudi 18 mai 2023

Kérity en Paimpol, un temple protestant


 

Temple de Kérity en Paimpol. Photo R.F
 

Le temple de Kérity a une longue et intéressante histoire, il est d'origine baptiste. De nos jours, c'est une église évangélique baptiste affiliée, en particulier, à la fédération protestante de France.
Le temple se situe au 36 rue du professeur Jean Renaud, à l'entrée de Paimpol quand on arrive de Plouézec.


Un missionnaire gallois à l'origine

A Kérity en Paimpol, on note l'existence d'un temple protestant gallois. Son histoire est racontée le 30 mars 2018 dans le journal Regards protestants :

"L’histoire de l’Église évangélique baptiste de Paimpol reste plus que jamais liée au monde anglo-saxon. La proximité des côtes anglaises avec ce joli port de pêche breton explique sans doute ce lien. Mais pas seulement. En quelque 114 années, sur un total de huit pasteurs, cinq sont issus du monde anglo-saxon, du Royaume-Uni à l’Irlande en passant par les États-Unis. 
Tout débute à l’automne 1902 lorsque Charles Dickinson Terrell traverse la Manche en compagnie de sa femme Mabel pour venir évangéliser la région de Paimpol. Ce pasteur en provenance de Bristol fera construire le premier temple en bois en 1905 à Coatmer. Ce temple sera démonté et remonté à Paimpol en 1913 rue de l’Enfer (cela ne s’invente pas) aujourd’hui renommée rue de Goas Plat. 

A cette époque, les cultes dominicaux débutent. « En 1920, arrive l’homme clé de cette paroisse, Caradoc Jones. Un pasteur missionnaire gallois baptiste originaire de Cardiff, qui assurera son ministère pendant pas moins de 46 ans. Soutenu par Pioneer Mission, institution anglaise, Caradoc Jones donne son essor à la communauté baptiste. Celle-ci pourra acheter un terrain et faire construire le temple actuel au 36 de la rue du Professeur Jean Renaud », raconte Charles-Frank Thomas, pasteur de la paroisse, lui-même américain et parlant merveilleusement le français (Ouest-France).
 
Recensement 1936 Menguen en Kérity, vue 25. Archives 22 en ligne

 

 
L'inauguration du temple
 
Le temple est construit en 1929 et 1930 et l'inauguration donne lieu à des festivités où la population est invitée le 1er septembre 1930.

30 août 1930, Journal de Paimpol, vue 74. Archives 22 en ligne.

 
30 août 1930, Journal de Paimpol

 
Couverture du programme de l'inauguration du temple de Kérity 1930

 
Programme de l'inauguration du temple de Kérity en Paimpol. 31 août et 1er septembre 1930. Archives de la paroisse de St Brieuc

 En observant le document ci-dessus, on notera que de nombreuses personnalités du monde protestant de cette époque ont apporté leur contribution pour cette inauguration du temple de Kérity :
M.A Mathews, les prédicateurs Dr A. M’Caig de Londres, M. Chas Phillips de Londres, le pasteur Théo Oriol de Paris, le pasteur Caradoc Jones, le pasteur S. Daullé de Brest, le pasteur Somerville de Morlaix, les prédicateurs J. Williams de Quimper et E. Benignus de Lorient.
 

Les années 30-40
En 1931 l'Almanak mat ar vretoned, en langue bretonne et en français, mentionne le pasteur baptiste, M. Mathéus qui dirigeait un culte chaque dimanche à 13 h dans la chapelle située route de Kérity. Il s'agit tout simplement du pasteur Mathews !
 
Caradoc Jones sera aidé dans sa mission par un colporteur évangélique Adolph Huck (beau-père de Solveig Huck-Hansen) et le pasteur Arthur Mathews. « Ces trois hommes feront équipe pendant une quarantaine d’années et formeront la communauté. A l’époque l’église était pleine », indique Charles-Frank Thomas. 
 
Notons aussi qu'à Plouha, en 1936, une petite maison de location servait de lieu de culte. Le vicaire du pasteur de Kérity y habitait et devait y rassembler quelques personnes. Le curé de Plouha mentionne ce fait et indique que quelques-uns de ses paroissiens assistent "plutôt en curieux" à ces moments de prières. 
 
En juillet 1938 de nombreuses paroisses protestantes vont intégrer l’Église Réformée de France.
En Bretagne, St Brieuc, Perros, St Servan-St Malo et Quimper font ce choix mais Morlaix et Paimpol resteront en dehors.


Le temple

Sur la route de Kérity, on a encore l’ancienne boulangerie de Fautin Le Berre, « Au Minguen ». À la suite d’un incendie en 1927, le boulanger a vendu des terrains à l’association de Caradoc Jones.

À l’entrée du temple, on trouve quatre pierres, et quelques noms : Caradoc Jones, Arthur Mac Caig, Morgan Davies, un véritable héritage Gallois en terres bretonnes. Le temple protestant de Paimpol, c’est une austérité voulue, où statues et reliques ne trouvent pas leur place : « Tu ne feras pas de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, de ce qui est dans les eaux plus bas que terre », disait le Chapitre 20 de l’Exode.

À l’intérieur, seuls bois et blanc se mêlent au culte. Avec toutefois cette particularité Paimpolaise : « Des versets de la Bible qui ornent les murs », note Geneviève Cleuziat, présidente de l’association de l’Église Évangélique Baptiste. Au fond, un baptistère remarquable, en marbre pour permettre l’immersion totale de tout nouveau membre à la communauté.(Ouest-France 20 février 2017)

Photo Ouest-France 2017

Photo Ouest-France 2017


L'orphelinat
 
L'oeuvre du pasteur Jones comprenait aussi un orphelinat ouvert quand le temple de Kérity a été mis en fonction. « C’était un homme simple, se souvient Yves Le Bihan, qui a pu côtoyer le pasteur à l’orphelinat de Goas Plat. Il s’est saigné pour faire entrer de l’argent du Pays de Galles, et pour construire ce Temple. Il voulait le bonheur des gens » (extrait de Ouest-France)
Des décennies plus tard, Madeleine et Yves Le Bihan sont complices et se retrouvent à l'office de l'église évangélique, tous les dimanches. Ils témoignent de leur vie dans l'orphelinat protestant de Paimpol dans Le Télégramme du 15 octobre 2012
Yves Le Bihan a vécu son enfance à l'orphelinat de Paimpol. Madeleine Le Roux y a travaillé. Malgré les moments difficiles, notamment pendant la guerre, ils s'en souviennent comme d'un endroit chaleureux et formateur.

Madeleine et Yves. Le Télégramme 15 octobre 2012


 
Après Caradoc Jones  
Caradoc Jones termine son pastorat en 1966 et il meurt en 1969.
Obsèques de C.Jones, avis le 31 janvier 1969 Ouest-France

Brian-Russel Jones prend la suite...
Maurice Decker est le premier pasteur français de l’église évangélique de Paimpol en 1970, Pierre Boulanger en 1979, Philippe Hamon, Michael Mac Gowan, prendront alors sa suite. Fabio Morin, pasteur de Lannion a aussi dirigé des offices quand il n’y avait plus de pasteur attitré sur Paimpol dans les années 2000. Après une décennie sans pasteur, Franck Thomas, venu des Etats-Unis reprend la tête de cette paroisse en 2017.
Le pasteur Franck Thomas à Kérity.18 novembre 2017 Ouest-France

En 2018, le pasteur Charles Du et son épouse prennent la suite de Franck Thomas.
Le Télégramme 22 septembre 2018

L'histoire continue....

 
Le saviez-vous ?
 
Dans l'histoire de la communauté baptiste de Paimpol, nous retrouvons, dans le recensement de 1931 au bourg Huguen à Kérity, Jean Huck, futur mari de Solveig Hansen et Adolph Huck, son beau-père. Solveig est une personnalité de la communauté protestante de Saint-Brieuc, un article lui est consacré (cliquez ici).
 
Recensement 1931 Kérity, vue 6. Bourg Huguen. Archives 22 en ligne


   
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Sources  

Maison du diocèse De Saint-Brieuc, archives, Questionnaires cote 3F11a et 3F11b. 
 
Article dans Regards protestants (cliquer ici)
 
Le Télégramme du 15 octobre 2012 

Article dans Ouest-France, 20 février 2017, cliquer ici

Almanak mat ar vretoned 1931, cliquer ici




Article : Paimpol et ses premiers protestants, observés par le pasteur Théophile Roux en 1908, sur le site de Jean-Yves Carluer, cliquer ici.


Site de l'Eglise de Kérity, cliquer ici