vendredi 15 août 2025

Le pasteur Elie Vidal (1887-1967), pasteur à Saint-Brieuc 1944-1945

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Le pasteur Elie Vidal (1887-1967) et son épouse. Photo 1948

 
 
Origines

 
Elie (Charles François) Vidal est né le 7 juillet 1877 à Ganges dans l'Hérault (34) fils de (Jean) Eugène Vidal (né en 1848) âgé de 29 ans et de Adèle Emery (née en 1853), domiciliés rue de la Halle à Ganges. Son père et sa mère sont fileurs de bas, ce qui est une profession courante dans le village de Ganges. On en trouve quinze, simplement dans la rue de la Halle. Entre 1886 et 1891, le nom de la rue de la Halle disparait et retrouve la famille domiciliée au 161 Rue Place couverte.
 
Elie est l'aîné des enfants mais la famille se compose de son frère, Charles né en 1880, Lydie née en 1885, Jean né en 1888, Paul né en 1890.



Registre des naissances juillet 1877 Elie Vidal, commune de Ganges. Photo Luce Legendre



Dans le recensement de 1891, en plus des cinq enfants et des parents, la famille se compose aussi de la grand-mère Louise, 70 ans et de Hermance, 46 ans, la soeur d'Eugène. 

Elie Vidal à 13 ans est fileur de bas et travaille avec ses parents. Puis il va poursuivre des études pour pouvoir exercer par la suite la profession de comptable. Il réside alors à Le Vigan dans le Gard. Ses parents, Eugène Vidal et Adèle Hemery habitent aussi au Vigan en 1897.


 
 
Premiers postes de pasteur

 
Après ses études de théologie, Elie Vidal va beaucoup bouger comme il est indiqué dans les archives militaires. Ces lieux doivent correspondre à ses postes successifs :
 
24 avril 1901, Paris, 16 rue de Nemours, 11ème Arr.
8 janvier 1903, Neuilly sur Seine, boulevard de Saussaye (le temple réformé de Neuilly se trouve au 18 bld Inkermann à Neuilly à 1km de l'adresse d'E. Vidal)
1er mars 1904, Codognan (Gard 30)
4 octobre 1906, Bihorel (Seine-Maritime 76), 20 rue de Baunay
21 décembre 1906, Rouen, 132 rue de la République
23 octobre 1907, Vallerauge (Gard. 30)
10 octobre 1911, Nancy, 18 rue du Joli coeur
30 juillet 1914, Guernesey


 
 
Guerre 14-18

 
Elie Vidal est incorporé dans le 38ème Régiment d'artillerie, matricule 2440, et participe aux combats pendant la Guerre 14-18 avec le régiment d'Artillerie de Nîmes (du 14.08.1914 au 21.09.1914 puis du 5.09.1915 au 4.11.1918 et enfin du 18.12.1918 au 5.02.1919). Il est nommé caporal le 15.12.1916 puis sergent le 28.06.1917.



 
 
Pasteur à Ganges

 
Après guerre, le 29 avril 1919, Elie Vidal retourne à Ganges d'où il est originaire mais il y revient en tant que pasteur. Il habite dans le centre, rue Saunier.

Note : Ganges est une terre où le protestantisme est très bien implanté. Son imposant temple de 1851 et son clocher de 30 mètres de haut en sont aussi des preuves.
Elie Gounelle (père d'André Gounelle), pasteur, figure du christianisme social et de l'oecuménisme dans l'entre-deux guerres, est mort dans sa maison à Ganges en 1950. Une rue porte son nom.


Le temple de Ganges. Plan de l'Ormeau. Photo Luce Legendre


L'année suivante Elie Vidal déménage à Levallois-Perret (Seine), 39 rue Lannois où il habite à partir du 22 octobre 1920.
Il devient pasteur méthodiste à Levallois-Perret (en 1927 mais certainement dès 1920). Il participe par exemple le 15 janvier 1922, à la chapelle Malherbes à Paris, à la consécration du pasteur Gabriel Quetin. (journal des missions évangéliques 1922, ci-dessous)



En 1933, on trouve la trace d'Elie Vidal : "Octobre-décembre 1933, volume 82 Assemblée générale de la société d’histoire du protestantisme français : Elie Vidal, secrétaire général de la fédération".
 
En mai 1937, Elie Vidal se trouve à Livron pour l'assemblée des Méthodistes et il assiste à la consécration du pasteur François Manac'h.

Archives du pasteur Manac'h. Temple de Saint-Brieuc. Photo 1937


 
 
Pasteur à Niort sous l'Occupation
 
 
Après la région parisienne, Elie Vidal exerce à Niort de 1939 à 1942. Il vient en remplacement du pasteur Cabrol mobilisé. 
 
Elie Vidal est sollicité pour présider les obsèques de Ernest Pérochon (prix Goncourt en 1920). E. Pérochon était de culture protestante par ses deux parents mais lui-même n'était pas pratiquant. Les obsèques se déroulent sous une forme très restreinte car les autorités (le Préfet) ne voulaient pas d'une cérémonie officielle E. Perochon ayant pris position contre la Collaboration.

 
Qui était Ernest Pérochon ?
 
Auteur écrivant sur le monde rural, il est très vite sollicité par le Régime de Vichy pour collaborer. Il refuse et se voit considéré comme «gaulliste, propagandiste, agitateur de la jeunesse». Les pressions qui sont exercées sur l’écrivain provoquent chez lui une seconde attaque cardiaque qui lui est fatale en février 1942.


Le 10 février 2022, dans Ouest-France, on apprend que Erick Kocher-Marboeuf, président de l’Association des amis d’Ernest-Pérochon, s’est félicité que l’on continue d’honorer la mémoire d’Ernest-Pérochon, prix Goncourt en 1920. Un écrivain qui fit preuve au printemps 1940, "de générosité envers les réfugiés de l’exode qui affluèrent à Niort en juin" a souligné Erick Kocher-Marboeuf. Et d’ajouter : "L’absence d’hommage officiel lors de ses obsèques et l’interdiction faite aux maîtres des écoles d’accompagner le cercueil constituèrent une injustice et une insulte à la bienveillance de la population niortaise envers son romancier."
 
Cérémonie en 2022 en hommage à Ernest Pérochon. Photo Jean-Luc Simon

 

 
 
Élie Vidal à Saint-Brieuc, mars 44 à mai 45

 
Le  pasteur Elie Vidal est déjà en retraite quand il accepte de venir à Saint-Brieuc dans des circonstances exceptionnelles puisqu'il va remplacer le pasteur Crespin, déporté.
D'après les mémoires d'Erling Hansen, en décembre 1943, l'autorité allemande refuse au pasteur Vidal de s'installer au temple de St Brieuc. Il ne peut l'obtenir qu'en février 1944 après maintes démarches et c'est finalement un capitaine allemand, protestant, qui permettra son installation.

Le pasteur Vidal reste à St Brieuc de mars 1944 à mai 1945. Il habite chez le docteur Hansen, alors que Madame Crespin continue de demeurer dans le logement du temple de Saint-Brieuc avec ses enfants. Il s'occupe aussi des protestants disséminés en Bretagne et des protestants réfugiés de Lorient et Brest.
On remarque ainsi qu'en 1944, le pasteur Vidal a assuré le culte à Saint -Quay, au Val André  et "aussi régulièrement que possible à Brest". Il a aussi effectué des déplacements à Vannes.
Le 20 mars 1945, il se rend au Synode au Mans où il représente l'Eglise de St Brieuc mais aussi celle de Brest. Il sera accompagné par le pasteur Jean Scarabin qui assure les remplacements du pasteur Vidal à St Brieuc quand celui-ci doit s'absenter.

Notons que le pasteur Vidal a célébré un certain nombre de cérémonies :

Baptême de Arlette Madeleine Gauthier, née le 10 janvier 1943 à St Brieuc
Baptême de Suzanne Gaudron, née le 25 mai 1928
Baptême de Yann Hansen, née le 18 septembre 1943 à St Brieuc, fils de Erling Hansen


Mariage le 3 août 1944 de Camille Eugène Ladevèze, né à Pamiers et Léonnie Jeanne Corbel, née à Plélo
Mariage le 8 février 1945 de Pierre Albert Testard, militaire, né à Boulogne sur mer, demeurant au Val André et Georgette Emilienne Le Clerc, née à Brest, demeurant au Val André

La communauté protestante a été très reconnaissante envers le pasteur Vidal du travail qu'il a accompli dans des moments si difficiles à St Brieuc et dans la région, sur les plans humain et matériel.

Le pasteur Vidal arrête définitivement ses activités en 1958.
Il est décédé le 23 janvier 1967 à Vanves (Hauts-de-Seine), il avait 80 ans.

 
 
Dans un texte de mémoires lu au temple de Saint-Brieuc en décembre 1987,Erling Hansen évoque le souvenir du pasteur Vidal : 
« Le pasteur Vidal dont le dernier poste de pasteur était à Paris, exerça son ministère à Saint-Brieuc de 1943 à 1945. Il logea chez moi, la famille du pasteur Crespin logeant au temple. Nous gardons de lui un souvenir ému car il avait plus de 70 ans, était en retraite, et venait bénévolement pour « dépanner » notre communauté. Il lui fallait assurer des services à Dinan, à Saint-Malo, à Brest et ailleurs si c’était nécessaire. N’ayant ni voiture, ni vélo, ses déplacements, toujours longs, se faisaient en train. Nous lui devons beaucoup. »

 
 
 
 
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Sources

Registre de l'association cultuelle de St Brieuc, 1944-1945

Fonds Erling Hansen, Mémoires, manuscrit, bibliothèque de Saint-Brieuc.
 
Texte de mémoires lu au temple de Saint-Brieuc en décembre 1987 par Erling Hansen. Archives du Temple.

La photo de 1948 a été datée à l'aide d'une mention manuscrite d'Erling Hansen au dos de cette photo.


Etat civil de la commune de Ganges dans l'Hérault. Page 66 Registre des naissances 1887.

Recensement de la commune de Ganges page 97. Année 1881

Photos de Luce Legendre à Ganges. Avril 2019

Archives administratives militaires du Gard. Classe 1897. 
 
Histoire de la paroisse de Niort, cliquer ici


Liste des pasteurs ERF. Page 65. Document PDF


 
 
 
Documents

Article de la revue le Christianisme au XXe siècle 3 mars 1944. Nomination d'Elie Vidal en Bretagne.





 
 
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jeudi 14 août 2025

Pierre Prigent (1928-2024), protestant, historien, professeur de théologie

Pierre Prigent, ancien professeur à la faculté de Théologie de Strasbourg, avait une maison de vacances à Plestin-les-Grèves et venait souvent au culte en été au Temple de Perros-Guirec. Il est décédé le 23 décembre 2024, à 96 ans. Retour sur la vie bien remplie d'un homme qui comptait dans le monde du protestantisme. 

Pierre Prigent.
 
Une éducation protestante
Pierre Prigent est le fils d'Ernest Prigent et d'Hélène Sommerville. Il est éduqué dans la foi protestante et marqué en plus par les cours d'éducation religieuse du pasteur Crespin donnés au sein du collège Le Braz. 
Pierre Prigent va poursuivre de brillantes études. Muni d'un B.A.C passé au Lycée Anatole Le Braz à Saint-Brieuc, il conclut un cursus de théologie à Paris (dont la thèse est tapée par Solveig Hansen) et à Heidelberg (1947-1952). Il obtient un diplôme de l’Institut d’études sémitiques de la Sorbonne (1950), de l’École pratique des Hautes-Études (1958) puis soutient une thèse de doctorat (1964) à la faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg. Il part une année en Allemagne et entre au C.N.R.S où il reste de 1957 à 1964. 
Il a l'occasion de revenir à Saint-Brieuc pour y donner des conférences au début des années 70. 
Par exemple, le 22 janvier 1971 se tient une rencontre œcuménique publique au Théâtre avec Pierre Prigent pour les protestants et l'abbé Joseph Hoffmann pour les catholiques. Les deux hommes se connaissent bien car ils participent ensemble à la traduction de la bible œcuménique.
Mgr Kervéadou assiste à cette rencontre. Les parents du conférencier Pierre Prigent sont aussi dans la salle, certainement très fiers de leur fils qui a fait ses premiers pas dans le protestantisme au temple de Saint-Brieuc avant d'en devenir un spécialiste réputé !
 
Conférence Saint-Brieuc 22 janvier 1971


Janvier 1971 conférence de Pierre Prigent et de l'abbé Hoffmann


Courrier préparatif de Pierre Prigent, 12 janvier 1971 et non 1970 !
 
Pierre Prigent est l'auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs aux éditions Olivétan, d'autres sont publiées aux éditions du Cerf.
Le site des éditions Olivétan présente Pierre Prigent (1928-2024) comme un historien des origines du christianisme  ayant rendu accessibles au plus large public ses recherches universitaires sur certains aspects des premiers siècles chrétiens : la liturgie, les symboles, les persécutions, la rédaction des textes bibliques…
 
Quelques ouvrages de Pierre Prigent aux éditions Olivétan
 

Deux témoignages inédits.
 Après la lecture du livre Yves Crespin, un chrétien dans la Résistance, Pierre Prigent avait confié deux témoignages très intéressants lors d'un entretien téléphonique le 29 juin 2020 :
"Je me souviens qu'un jour dans le cours de l'aumônerie au Lycée Le Braz, avec le pasteur Crespin, nous avions eu une composition sur le Notre Père. En rendant les copies, le pasteur m'a dit : "C'est très bien, vous avez vu qu'il y a deux parties différentes dans cette prière, l'adoration de Dieu et l'aspect pratique".
Pierre Prigent évoque ensuite dans ses souvenirs d'enfance les cours de l'aumônerie du Lycée : "J'avais dans ma classe le fils du Préfet (protestant) qui transmettait une image quelque peu déformée et un pasteur qui violait l'ordre établi, un pasteur qui faisait scandale en se faisant emprisonner !"
 
La famille Prigent
Le père de Pierre Prigent est Ernest Prigent, né le 14 avril 1898 à Plouégat-Moysan dans le Finistère. Dans la vie publique, il a été connu dans le secteur de Saint-Brieuc comme entrepreneur, conseiller municipal, protestant et Résistant.
Ernest Prigent (1898-1980)
Ernest Prigent se marie en 1922 à Trémel avec Hélène Somerville (1897-1984), née à Trémel, fille du pasteur Georges Somerville.
Pour Ernest, le protestantisme n'est pas familial, il va se convertir. Ernest et Hélène Prigent vont d'abord habiter Morlaix, puis en 40-41, après la démobilisation, la famille s'installe à Saint-Brieuc au 32 Boulevard de la Tour d’Auvergne. Le couple est inscrit dans le registre des membres de l’Église protestante à partir de 1942.
Ernest et Hélène Prigent vont être actifs au sein de la communauté protestante dirigée dans les années de guerre par le pasteur Yves Crespin. Ernest Prigent occupera la fonction de secrétaire du conseil presbytéral de 1946 à 1948.
 
Ernest Prigent 1948. Archives du temple de Saint-Brieuc. Photo RF

A Saint-Brieuc, il s'engage auprès de ses amis protestants pour donner des coups de main. Par exemple, il participé activement à la désertion d'un soldat alsacien qui s'était présenté au Temple. Ayant habité Strasbourg, c'est lui qui interroge ce soldat pour s'assurer que c'est une personne fiable. En 1943, Ernest Prigent est arrêté avec le pasteur Crespin, le docteur Hansen et d'autres protestants comme Jean Huck dont il est l'employeur. Ernest Prigent est incarcéré à Saint-Brieuc, transféré à la prison de Rennes où il reste pendant six semaines, puis il est libéré.
 
Les souvenirs de Pierre Prigent sur l'engagement de son père dans la Résistance. 
Pierre Prigent n'a jamais oublié les actions clandestines menées par son père :  "Nous sommes arrivés à Saint-Brieuc avec mes parents au début de la guerre. Mon père était entrepreneur dans le bâtiment et il s'absentait beaucoup de la maison. 
Il passait deux à trois jours par semaine dans le secteur de Loudéac où il était en contact avec la Résistance dont de nombreux membres se cachaient dans la forêt. J'y suis allé une fois en vélo, avec mon père. Sur nos porte-bagages on remportait des cartons avec des paquets de tracts qui devaient être distribués ensuite à Saint-Brieuc. Sur le trajet, nous avons vu une patrouille et nous avons été obligés de nous cacher".
 
Sur la photo ci-dessous, prise par Pierre Prigent, on voit Ernest, son père, en tenue de F.T.P : "C'était peu avant la Libération, à Uzel. Il y avait eu un accrochage ce jour-là".
 
Ernest Prigent en tenue de F.T.P à Uzel. Photo prise par son fils Pierre.

Pierre Prigent et la Bretagne
Pierre Prigent avait gardé un rapport étroit avec la Bretagne où il venait très régulièrement. Ces dernières années cela lui était plus difficile. Il aimait y retrouver son vieil ami Jean-Claude Nexon (biographie en cliquant ici)
 
Ci-dessous on voit Pierre Prigent sur une photo des années 2020 avec le pasteur Frédéric Rognon.

Pierre Prigent à gauche et Frédéric Rognon.

Sa fille Mariane a publié une lettre dans Réforme relatant le choix de Pierre pour sa fin de vie...

Si vous avez des éléments pour compléter cet article sur Pierre Prigent (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite en laissant votre adresse mail pour avoir une réponse... Richard Fortat

Pour compléter cette lecture

Biographie complète d'Ernest Prigent, père de Pierre Prigent, entrepreneur, Résistant, conseiller municipal, ici

Biographie de Jean-Claude Nexon, ami de Pierre Prigent, ici

Sources

En 2020, 2021 et 2023, entretiens téléphoniques avec Pierre Prigent.

Recherches dans les archives de Ouest-France

Archives du temple protestant de Saint-Brieuc.
 
Site de la société archéologique d'Alsace, cliquer ici
 
Informations transmises par Frédéric Rognon :  "Comme le dit le faire-part, il a "choisi de remettre sa vie entre les mains de Dieu", c'est-à-dire qu'il a eu recours au suicide assisté (en Suisse). Je prépare le culte d'action de grâce qui aura lieu à Strasbourg le 24 janvier 2025". (A lire dans son intégralité ci-dessous)


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Texte de la prédication donnée par Frédéric Rognon lors du culte d'action de grâce pour Pierre Prigent.(Présentation Google doc en cliquant ici)

 

CULTE D’ACTION DE GRÂCES

POUR PIERRE PRIGENT

Saint Matthieu

24 janvier 2025

 

                                                                               Jean 11, 1-27

 

 

Chère famille de Pierre, chers amis de Pierre, chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Pierre nous a quittés, comme dit la Bible, « rassasié de jours », après un long pèlerinage terrestre, après une vie riche d’amour donné et reçu.

Nous qui sommes éprouvés par le départ de Pierre, nous qui sommes partagés entre une infinie tristesse, d’innombrables questions sur les mystères de la vie et de la mort, et une profonde gratitude pour tout ce que nous avons pu vivre avec lui, nous pouvons trouver dans ce texte de Jn 11, un peu de réconfort et de consolation. Et pourtant, ce récit de la résurrection de Lazare ne laisse pas d’intriguer. Et précisément Pierre se passionnait pour toutes les aspérités des textes bibliques, pour toutes les questions que ces textes posent autant qu’ils nous éclairent par leurs réponses. Lazare, l’ami de Jésus, est malade, mais cette maladie n’est pas à la mort, et pourtant voilà qu’il meurt bel et bien. Jésus apprenant que son ami est malade, ne se précipite pas, il prend son temps, puis il annonce à ses disciples qu’il va le réveiller – est-ce du sommeil ou de la mort ? – avant de leur dire ouvertement : « Lazare est mort ». Et à Marthe sa sœur il prophétise que son frère ressuscitera – mais est-ce au dernier jour, à la fin des temps, ou aujourd’hui même ? Ce texte n’est qu’un tissu de quiproquos. Oui, décidément, davantage de questions que de réponses, face à la mort comme face à la vie. Et enfin, cette parole de Jésus, magistrale, souveraine : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand bien même il serait mort. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Mais cette parole de foi et d’espérance ne l’empêche pas de pleurer, car Jésus pleure, comme nous en ce moment, et ses larmes rejoignent les nôtres, comme nos larmes se mêlent aux siennes. Jésus nous précède sur ce chemin où l’infinie tristesse se conjugue à l’espérance.

 

Jésus se présente lui-même comme « la résurrection et la vie ». La vie, oui, mais quelle vie ? La résurrection, oui, mais laquelle ? On sait que, dans les textes évangéliques, il y a quatre cas de figure parmi tous les récits de résurrection. Il y a tout d’abord les personnes qui se réveillent de la mort alors qu’elles sont décédées depuis peu de temps. Nous les voyons se réveiller comme d’un sommeil, et se lever pour reprendre le cours interrompu de leur vie habituelle, comme si leur mort n’était qu’une parenthèse à présent refermée. Ainsi, Jésus « rend à sa mère » le jeune homme de Naïn qu’il vient de « réveiller » (Lc 7, 14-15). Jaïrus, quant à lui, retrouve sa fille vivante comme si elle avait « dormi » et venait seulement de « se réveiller » et de « se lever » (Mc 5, 39-42). Enfin, Lazare, notre cher Lazare, est « réveillé » par Jésus après quatre jours dans son tombeau, et alors qu’il « sent » déjà, dit crûment notre texte (Jn 11, 39 ; 12, 1). Bien entendu, ces trois-là mourront de nouveau un jour.

La seconde situation concerne les personnes mortes depuis longtemps. Les évangiles nous disent que les gens croyaient voir en Jésus un ancien prophète revenu à la vie : Elie, Jérémie, Jean-Baptiste ou encore un autre (Mt 16, 14 ; Lc 9, 7-8+19). Quelques commentateurs discernent dans ce cas de figure la mention d’une nouvelle incarnation, puisqu’il y a eu mort (de l’un des prophètes) puis, longtemps après, naissance (de Jésus). Cela est contestable au sujet de Jean-Baptiste (né quelques mois avant Jésus), mais surtout cette interprétation de certains de ses contemporains est infirmée par Jésus lui-même, qui loue ses disciples pour ne pas croire ce que les autres disent de lui (Mt 16, 17-20 ; Lc 9, 21) : la réincarnation semble incompatible avec la résurrection, comprise comme réveil et remise en route de la même personne singulière.

La troisième situation est celle de Jésus lui-même. Son cas est unique et son corps de résurrection est décrit comme très différent des précédents. On ne le reconnaît pas toujours (Lc 24, 16+37 ; Jn 20, 14) ; il passe à travers les murs (Lc 24, 36) ; il apparaît ou disparaît à volonté (Mc 16, 9-14 ; Lc 24, 31). Il est reconnu lorsqu’il montre ses plaies (Lc 24, 39-40 ; Jn 20, 27) et surtout lorsqu’il appelle ceux qu’il aime par leur nom (Jn 20, 16). Il vit quelques temps d’une façon normale, mangeant et dormant, mais il s’élève ensuite auprès de son Père céleste (Lc 24, 51 ; Ac 1, 9). Manifestement, la résurrection du Christ est d’un autre ordre que celle des hommes : il s’agit d’une transformation radicale qui met un terme à l’Incarnation provisoire du Dieu éternel, qui n’a connu la mort que pour mieux triompher de son pouvoir. L’événement de Pâques est l’expression la plus paradoxale de l’entrée de l’éternité dans le temps.

Enfin, la quatrième situation concerne la résurrection future promise aux croyants fidèles. Les textes qui en parlent sont loin d’être clairs, mais ils laissent entendre qu’elle sera soudaine et ne passera pas par une naissance mais par une transformation très profonde, comme celle de Jésus, qui leur donnera accès à la vie éternelle (1 Co 15, 51-52). Ce changement radical interviendra pour ceux « qui appartiennent au Christ », au moment de son retour (Mt 24, 31 ; 1 Co 15, 23), même s’ils sont encore vivants (1 Th 4, 15). Mais que sera-t-elle précisément, cette résurrection à venir à la fin des temps ? Nous ne pouvons le savoir, mais seulement l’attendre dans la confiance et l’espérance dans les promesses de Dieu.

 

Le dossier de la résurrection est donc tout sauf simple, et Lazare n’est qu’un cas très particulier de résurrection. Mais c’est à l’occasion de cette résurrection-là que Jésus promet à ceux qui croient en lui la vie, en dépit de la mort. La vie est promise malgré la mort. Quelle est donc cette vie qui traverse la mort ? Ce texte de Jn 11 fait écho à un autre texte de Jn, quelques chapitres auparavant, en Jn 5, 24. Voici ce que dit Jésus : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie ». Étrange formule, ce passage de la mort à la vie. D’ordinaire, selon notre logique, c’est la mort qui succède à la vie, alors qu’ici elle la précède. C’est bien qu’il y a au moins deux types de vie, et deux types de mort : la vie biologique, physico-chimique (ὁ βίος dans le grec du Nouveau Testament), et la vie éternelle, la vie en abondance (ᾑ ζωή αἰῴνιον), de même qu’il y a la mort biologique, et la mort spirituelle. La vie biologique peut très bien se combiner avec une mort spirituelle, c’est-à-dire avec une vie sans Dieu. Et la vie éternelle peut surgir au creux de cette mort-là, dès lors que nous nous tournons vers Dieu, pour lui faire de la place dans notre vie. Et ainsi la vie éternelle, la vie en abondance peut accompagner la vie biologique, la doubler en quelque sorte, puis la prolonger, la relayer dans la mort biologique. C’est ainsi que « celui qui croit en moi vivra, quand bien même il serait mort », selon la parole de Jésus à Marthe en Jn 11. Ainsi Lazare est-il passé de la mort physique et spirituelle à la vie éternelle, qui se prolongera au-delà de sa seconde mort physique, celle qui surviendra un jour prochain, et qui ne nous est pas racontée dans ce récit.

 

J’ai trouvé un commentaire particulièrement éclairant de ce texte de Jn 11. Je vais vous en faire lecture : « Voilà ce que proclame la résurrection de Lazare aux hommes de tous les temps et de tous les pays. Reste la seule question qui peut faire de chacun un nouveau Lazare : “Crois-tu cela ?” (v. 26). C’est la seule condition qui permet de connaître dès à présent, avant la fin des temps, une vie qui ne dépend plus de la seule nature mais expérimente déjà ce que l’éternité de Dieu promet. (…) Le judaïsme de tendance pharisienne croit à une résurrection générale à la veille du jugement dernier. La réponse de Jésus bouleverse ce cadre temporel : il est lui-même l’anticipation de la fin. Le jugement est déjà à l’œuvre. Avec le Christ les chrétiens connaissent la résurrection et expérimentent donc la réalité d’une vie qui ne peut être interrompue par l’anéantissement du corps. C’est une réalité présente et qu’on peut donc vérifier, mais seule la foi permet d’y accéder. C’est pourquoi Jésus poursuit : “Crois-tu cela ?” »[1] Fin de citation. Quel est donc l’auteur de ce commentaire de Jn 11 que j’affectionne tout particulièrement ? Il s’agit tout simplement de Pierre Prigent, dans son livre intitulé : Heureux celui qui croit. Lecture de l’évangile selon Jean. C’est ainsi que Pierre nous invite à répondre à la question qui permet de faire de chacune et de chacun d’entre nous, aujourd’hui, un nouveau Lazare, ou une nouvelle Marthe : « Crois-tu cela ? » Petit clin d’œil aux engagements œcuméniques de Pierre, puisque cette formule de Jésus : « Crois-tu cela ? » a été retenue pour mot d’ordre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens que nous vivons précisément en ce moment.

 

La dernière fois que j’ai visité Pierre, visite qui avait entre autres pour objet de préparer la célébration d’action de grâces de ce jour, Pierre m’a dit notamment deux choses que je retiens et que je garderai toujours. Il m’a dit tout d’abord qu’il souhaitait que ce soit sur ce texte de Jn 11 que porte la prédication d’aujourd’hui. Et il m’a raconté combien ce récit l’avait nourri au cours de sa vie de foi, et notamment cette parole de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand bien même il serait mort. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Et combien il tenait à ce que cette parole soit prêchée en témoignage de son espérance. Pierre, en virtuose de la transmission, en personne si attachée au passage de relais théologique et spirituel, au passage de témoin à proprement parler, dans tous les sens du terme, Pierre voulait à tout prix laisser cette parole de Jésus à nous toutes et tous qui lui survivront. Amoureux de la transmission, à laquelle il a voué sa vie, pour laquelle il a enseigné si longtemps et écrit tant de livres, dont le dernier paraîtra encore tout prochainement, Pierre voulait témoigner jusqu’à son dernier souffle, et encore après son départ lors de la célébration d’aujourd’hui.

 

Mais Pierre m’a dit une deuxième chose lors de cette ultime rencontre, et une chose qui pourrait sembler, à première vue, contredire la parole de Jésus, en tout cas qui entretient avec elle une tension paradoxale. Pierre m’a dit : « Je n’ai pas la religion de la vie ». Je n’ai pas la religion de la vie… Cette formule, et la tension proprement dialectique qu’elle donne à voir avec la parole de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie », m’ont longtemps travaillé ces dernières semaines. Je les ai réfléchies avec ma tête, je les ai méditées avec mon cœur, j’ai cherché à les articuler, et voici ce que je peux peut-être balbutier devant vous pour vous présenter, pour vous offrir ce que j’ai reçu de Pierre. Son plus beau cadeau en ce qui me concerne.

 

« Je n’ai pas la religion de la vie ». Il s’agit bien entendu de la vie biologique, et non de la vie éternelle. Cette vie biologique, il ne s’agit pas de la sacraliser, de l’absolutiser, d’en faire une idole. Mais alors, si la vie biologique n’est pas sacrée, qu’est-ce qui est plus important que la vie ? Je ne vois qu’une seule réponse : le plus important, c’est l’amour. L’amour est plus important que la vie. Pierre aurait pu dire : « J’ai la religion de l’amour ». J’en veux pour preuve ce que j’ai lu de lui : lorsque Pierre a écrit son livre sur Origène et Marcion, il se disait frappé par les velléités des chrétiens à exclure, à condamner, à excommunier, alors même qu’ils vivent d’une religion de l’amour. J’en veux aussi pour preuve ce que j’ai entendu de lui, chaque fois que je l’ai écouté prêcher, et notamment ici à Saint Matthieu : l’amour est la seule chose qui donne sens à la vie, mais paradoxalement, l’amour transcende la vie. Il y a d’ailleurs des textes bibliques qui le disent. On pensera sans doute d’abord à ce verset du Cantique des cantiques : « L’amour est fort comme la mort » (Ct 8, 6). On traduit parfois à tort : « l’amour est plus fort que la mort », mais il s’agit plutôt de comparer la force de l’amour à la force de la mort, et de voir par conséquent la puissance de l’amour, à une époque où, la foi en la résurrection n’étant pas encore présente, la mort l’emportait sur la vie. Et l’amour, sans l’emporter sur la mort, rivalisait avec elle. Mais c’est surtout un verset du Psaume 63 qu’il faut retenir : « Ta bonté vaut mieux que la vie : mes lèvres célèbrent tes louanges ». Ta bonté vaut mieux que la vie : « Tov hasderah méhayîm », en hébreu. Il ne s’agit pas à proprement parler de l’amour, mais d’un terme très proche : « hésèd », c’est la bonté, la grâce, la miséricorde, la bienveillance, la tendresse. L’amour et la tendresse de Dieu valent mieux que la vie : qu’est-ce à dire ?

 

Eh bien, nous pouvons comprendre ceci : dans la vie comme dans la mort, l’essentiel est d’être dans l’amour, c’est-à-dire d’être en communion avec Dieu. La première épître de Jean nous dit que « Dieu est amour » (1Jn 4, 8+16). Elle nous le dit à deux reprises : « Dieu est amour ». Si Dieu est amour, c’est que l’amour n’est pas seulement un attribut de Dieu comme un autre, Dieu n’est pas seulement aimant, il est amour, il s’identifie à l’amour, il n’y a donc pas de différence entre Dieu et l’amour, l’amour est l’identité même de Dieu, l’amour est le nom de Dieu, ou l’un de ses noms, on dirait aujourd’hui qu’il est son ADN. Si nous sommes touchés, affectés, bouleversés, affligés même par la mort d’un proche, comme aujourd’hui avec le départ de Pierre, c’est parce que la mort est une rupture de lien. Oui, la mort est une rupture de lien. Mais en réalité, plus fondamentalement, au-delà des apparences, au cœur même du mystère de la mort, le lien n’est pas rompu, le lien est maintenu, le lien en tant que tel ne meurt jamais, car le lien d’amour, c’est Dieu lui-même. Cette relation d’amour qui nous vient du Dieu dont l’identité est l’amour, c’est ce que l’on appelle à juste titre la communion des saints. Dans la vie comme dans la mort, nous sommes entre les mains de Dieu. Nous sommes au bénéfice d’un amour qui transcende et la vie et la mort. Nous qui sommes encore pour un peu de temps dans la vie terrestre, mais dès aujourd’hui appelés à entrer par la foi dans la vie éternelle, nous pouvons trouver consolation et réconfort dans cette conviction : partagés entre notre tristesse infinie, nos questions sur les mystères de la vie et de la mort, et notre gratitude pour tout ce que nous avons pu vivre avec Pierre, pour tout ce que Pierre nous a donné, et pour tout ce que Dieu nous a donné à travers lui, nous croyons que nous sommes portés par un Dieu d’amour qui nous garde dans l’amour, un amour qui déborde, qui excède toutes nos mesures humaines, toutes nos mesures trop humaines.

Amen.



[1] Pierre Prigent, Heureux celui qui croit. Lecture de l’évangile selon Jean, Lyon, Olivétan, 2006, p. 176-177+180.




 
 

Animations autour du pasteur Crespin et des protestants dans la Résistance en Bretagne Nord 2020-2024


 
 
 
En 2025
 
Vendredi 26 septembre, conférence à la Maison Louis Guilloux à Saint-Brieuc. 18h.
Yves et Jeanine Crespin, dans la vie et l'oeuvre de Louis Guilloux.
 
En 2024
 
Le 8 octobre, un circuit sur la Résistance a permis d'évoquer quelques figures du protestantisme à Saint-Brieuc (Hansen, crespin, Prigent), et de l'abbé Vallée, à travers le livre Le jeu de patience et de parler longuement aussi des lycéens martyrs de Le Braz.
 
Environ 25 personnes ont suivi le circuit le 7 octobre (ici l'entrée du collège Le Braz)
 
Conférence à Saint-Brieuc, le mardi 14 mai 2024 au Club 6 avec l'UTL (Université du Temps Libre), avec la présence d'un neveu du pasteur Crespin.
 
Un peu plus de 170 personnes ont assisté à cette conférence sur l'histoire des protestants Résistants dans les Côtes-du-Nord. Un moment important de cette conférence a été le témoignage d'une dizaine de minutes de Jean Crespin, fils du pasteur déporté. Son intervention a porté sur l'impact de la disparition d'un membre de la famille ne revenant pas des camps. Ses propos ont beaucoup touché l'auditoire et il a terminé son intervention en lisant le récit de la dernière rencontre de son père et d’Yves Crespin :

     « Me sachant à Paris, Yves vint m’y voir. Nous nous sommes rencontrés deux ou trois jours de suite au quartier latin. Au printemps 43, la situation militaire commençait à évoluer en faveur des Alliés. Yves était convaincu de leur victoire, acte de foi autant que de raison. Un jour nous entrâmes dans une librairie. "Une étoile jaune" feuilletait un livre au déplaisir évident du gérant. Yves alla droit vers le juif, se présenta et lui exprima sa sympathie d’une voix suffisamment forte pour être entendu de tous les clients. Le juif, les larmes aux yeux, balbutia quelques mots de remerciements.
    En sortant de la librairie, je quittai Yves : je ne l’ai jamais revu, mais comment oublier le dernier message qu’il m’a laissé ?
».

Le texte entier de l'intervention peut être lu en cliquant ici

Le public dans la salle du cinéma pour la conférence. Photo RF


Jean Crespin évoque l'histoire de son oncle.

 
Jean Crespin et son épouse.

Les moyens techniques du cinéma permettaient de projeter une vidéo où Sophie Bertho lisait un long passage de l'odyssée de Jeanine Crespin en 1944 pour retrouver son mari en captivité au camp de Compiègne (extrait du "Jeu de patience" de Louis Guilloux) .
 
 
En projet en 2025-2026, une conférence à Morlaix dont la date reste à déterminer, publication du livre sur l'histoire des protestants dans les Côtes-du-Nord au XXe siècle...
 
 
Événements en 2023
 
 
Cérémonie du 10 décembre 2023
 
Le 10 décembre 2023 s’est tenue la cérémonie commémorant le 80e anniversaire de l’arrestation des lycéens résistants du Lycée Le Braz à Saint-Brieuc. De nombreuses personnes individuelles et des autorités civiles et militaires étaient présentes. Les élèves ont déposé des gerbes, lu des textes et ont chanté des chants patriotiques. 
 
Le pasteur Crespin, aumônier du Lycée, et Erling Hansen, le médecin scolaire, ont été cités à plusieurs reprises dans les discours. 
 
Cérémonie du 10 décembre dans la cour d'honneur du collège Le Braz. Photo RF

 
Cérémonie du 10 décembre dans la cour d'honneur du collège Le Braz. Photo RF

Des panneaux d’exposition réalisés par l’association des anciens élèves mettent en évidence l’histoire de ces deux protestants qui ont payé cher leur engagement. 
Des QR codes permettent d’en savoir plus sur ces personnages, renvoyant sur le blog de l’histoire des protestants pour le pasteur Crespin.
Un très grand merci à Jean-Claude Graindorge, le Président de l'association des anciens élèves pour cette très belle réalisation.
 
Panneau d'exposition.


Panneau d'exposition
  
 
 
 
5 conférences et 4 circuits en 2023
 
 Une année très riche avec plus de 300 personnes touchées lors des conférences et 100 personnes ayant participé aux circuits sur les protestants pendant la Résistance. Et un très bel article dans Ouest-France pour commémorer l'arrestation des protestants de Saint-Brieuc et deux autres articles pour annoncer les conférences...
 
 
Deux circuits à Saint-Brieuc avec l'UTL de Lamballe, 9 et 16 novembre. 

A la gare pour évoquer l'accueil des réfugiés espagnols en 1937


Autour du monument commémoratif au collège Le Braz.

 
Devant la maison du docteur Hansen

Le 9 novembre au Temple avec le groupe de Lamballe, éclairages sur le protestantisme.
 
 
Conférence le mardi 10 octobre 2023 à Lamballe
avec l'U.T.L de Lamballe.
 
 


 
Pas loin de 200 personnes à Lamballe le mardi 10 octobre 2023 pour la conférence. Un très grand merci à toute l'équipe d'organisation : Marie-Antoinette Rouxel, la présidente ; Roland Héry pour les contacts et la présentation, Guy De Lamarre pour les photos, toute l'équipe technique et d'accueil ! 
Sophie Bertho a plus que rempli sa mission en mettant en voix différents textes : lettre du pasteur Crespin, poésie du pasteur Nimöller, extraits d'un roman de Louis Guilloux...
Une conférence très réussie, de l'avis du public !
 
Richard Fortat et Sophie Bertho. Lamballe le 10 octobre 2023. Photos Guy Delamarre.

 
Conférence à Lamballe le 10 octobre 2023. Photos Guy Delamarre.

 
 
Conférence le samedi 10 juin 2023 au temple de Rennes, 22 boulevard de la Liberté, 14h à 16h 

Une très belle affiche avec des dessins originaux

Les 4 portraits représentent : Erling Hansen (médecin à Saint-Brieuc, résistant et déporté), Marcel Raspail (pasteur à Saint-Servan, résistant) , Yves Crespin (pasteur à Saint-Brieuc, résistant et déporté), Georges Bessis (directeur du centre Ker-Goat, proche de Dinan, résistant et déporté).

Le samedi 10 juin dans le temple de Rennes. Sophie Bertho à la lecture des textes.

 

 Vingt cinq personnes présentes à Rennes, on attendait certainement un peu plus. Pourtant, Christophe Allioux de la Librairie Jean Calvin de Rennes, avait bien fait les choses au niveau de la publicité, de l'accueil et avec un stand d'ouvrages choisis. On ne peut que souhaiter beaucoup de succès à cette librairie qui propose un choix très intéressant de livres et organise des évènements sur Rennes (informations ici).
 
 
 
Conférence. Le jeudi 6 avril 2023  dans le cadre de l'atelier hebdomadaire Histoire Locale,  au Moulin de Blanchardeau à Lanvollon.
 
Une partie des 15 personnes présentes à Lanvollon. Photo Claudie Polès

Une autre vue des personnes présentes à Lanvollon. Photo Claudie Polès
  
 
 
Conférence le mercredi 29 mars. 14h-15h30
Salle des navigateurs. Perros-Guirec
A l'initiative de Pierre Kerlévéo
 
Le Télégramme, article de Valérie Pasquiers, mercredi 29 mars.


Une quarantaine de personnes présentes lors de la conférence. Photo P. Kerlévéo

Richard Fortat et Sophie Bertho ont animé cette conférence. Photo P. Kervéléo

 
Circuits Résistance à St Brieuc.
Lundi  20 mars avec le collège d'Erquy 


Avec des 3e du collège public d'Erquy, devant le monument de la Déportation. 20 mars 2023. Photo Hervine Stücker


Avec des 3e du collège public d'Erquy, devant la maison du docteur Erling Hansen. 20 mars 2023. Photo Hervine Stücker

Avec des 3e du collège public d'Erquy, devant la plaque commémorative du pasteur Crespin. 20 mars 2023. Photo Hervine Stücker

 
 
Conférence  à Dinan (bibliothèque), 
Des protestants dans la Résistance en Bretagne Nord
Samedi 28 janvier 2023 
 

 
Une partie de la trentaine de personnes présentes à Dinan le 28 janvier



  
Circuit en images
 
 
Refaite le parcours d'Yves Crespin sur une carte d'Europe.
 
Cliquez ici 
 
 

 
 
En 2022
 
 
 
Juin 2022
 
 
Le mardi 14 juin une conférence était organisée par le Cercle de généalogie des Côtes d'Armor, CG22. à Ti Ar Vro, au port du Légué. Une vingtaine de personnes étaient présentes.
Merci à Annick Mévellec et à André Orhan pour la reprogrammation de cette cette conférence annulée déjà une première fois en 2021 puis en janvier 2022 pour cause de restrictions sanitaires. Nous avons reçu ce courrier de André Orhan à propos de cette rencontre :

"Mardi après-midi vous nous avez captivés lors de la conférence donnée au profit du CG 22. Je vous remercie pour la qualité de votre prestation et pour nous avoir fait revivre les malheurs du Pasteur Crespin et de sa famille. Son sacrifice sera désormais pour nous autre chose qu’une plaque apposée sur le temple ou un nom de rue".

 
Le samedi 11 juin a eu lieu une rencontre autour de l'histoire du pasteur Crespin avec un circuit dans la ville de Saint-Brieuc.  des documents du Musée de St Brieuc et du Fonds Louis Guilloux ont été présentés (voir photo ci-dessous et article).

 

 
 

Ouest-France 16 juin 2022 Saint-Brieuc

 
 
 
 
Mai 2022 
 
 
Le dimanche 22 mai 2022, de 10h à 17 h, s'est déroulé le salon du livre au Musée de la Résistance en Argoat à Saint Connan (22).
 
Le public a pu découvrir le livre sur le pasteur Crespin.

 
Une conférence sur le pasteur Crespin a eu lieu à 15H et a rassemblé une vingtaine de personnes.

Actualités sur le Facebook du Musée en cliquant ici
 





 
 
Le jeudi 12 mai 2022 s'est déroulée une conférence sur l'histoire du pasteur Crespin 
Vente-dédicace  à la Maison St Yves de Saint-Brieuc (diocèse). Une vingtaine de personnes étaient présentes.
 
 
Photo Maud Hamoury. Médiathèque Saint-Yves

 

 

 
En 2021
 
Juillet 2021
 
Le mardi 20 juillet 2021 s'est déroulée une balade littéraire autour du pasteur Crespin dans l'oeuvre de l'écrivain Louis Guilloux. Quinze personnes y ont participé. Michel Guyomard est à l'initiative de cette proposition. La presse locale et différents réseaux sociaux ont très bien relayé l'information.

 

 
 
Le 20 juillet dans la vallée de Gouédic pour évoquer les réfugiés espagnols en 1937

 
 
 
Quelques dates étaient prévues pour 2021 à Saint-Brieuc ! 
Certaines ont été reportées, d'autres annulées...
 

12 février 2021 à 19H : Maison Louis Guilloux de Saint-Brieuc avec la Société des Amis de Louis Guilloux, le personnage du pasteur Crespin dans le roman Le Jeu de Patience.  
 
Un texte original est paru dans la publication de la Société des amis de Louis Guilloux  fin 2020.
 
 
Merci à Paul Recoursé qui avait programmé ce rendez-vous.
 
 
 
En 2020
 
 
Samedi 19 septembre 2020, dans le cadre des Journées du Patrimoine à Saint-Brieuc, une douzaine de personnes a participé à un circuit à pied (1,5 km) sur les traces du pasteur YvesCrespin. 
Le rendez-vous de départ était devant le collège Le Braz. En raison de l'épidémie de Covid tout le monde portait un masque.
 
 
Lecture devant le collège Le Braz


 
Devant la stèle de l'abbé Vallée au cimetière St Michel


 

De 15h30 à 16H30, une vingtaine de personnes étaient présentes pour une conférence au temple protestant, rue Victor Hugo :
"Les pasteurs protestants de St Brieuc, auteurs ou sujets d'ouvrages", Roux, Arnal, Manac'h, Raspail, Crespin... 
 

Programme des journées du patrimoine à Saint-Brieuc. 19 et 20 Septembre 2020


 
Sur RCF, le Vendredi 4 septembre de 11H30 à midi et Samedi 5 septembre de 9H30 à 10H, un entretien était diffusé sur l'histoire du pasteur Crespin, avec Richard Fortat et comme animateur Alain Le Flohic.
 
L'émission est toujours disponible en différé sur le site de RCF. Cliquer ICI
 
 

La page de RCF où figure l'émission à écouter en différé.


 
Pendant l'été 2020, quatre rencontres ont eu lieu autour du livre sur le pasteur Crespin :
Librairie le Pain des rêves à St Brieuc le samedi 4 juillet 2020
Maison Louis Guilloux le mercredi 15 juillet de 18h à 19h
Maison de la Presse de St Quay le vendredi 17 juillet et le vendredi 14 août.
 

Vitrine de la librairie Le Pain des Rêves à Saint-Brieuc.


Mercredi 15 juillet, de 18h à 19h, dans le jardin de la Maison Louis Guilloux de Saint-Brieuc avec le Groupe d’Éducation Nouvelle : rencontre avec un auteur, autour du livre sur le pasteur Crespin. Une quinzaine de personnes étaient présentes dans le jardin de cette maison où Louis Guilloux et le pasteur aimaient se retrouver... Un beau lieu et une belle assistance.
Merci à Michel Guyomard qui a programmé ce rendez-vous et a si bien animé le débat.

Lien vers le site du GFEN 



 
 
 
Le livre a été en vente en juillet et août 2020 à Saint-Quay-Portrieux à la Maison de la Presse.
 
Vendredi 17 juillet et 14 août, Saint-Quay-Portrieux, de 10h à 12h, rencontre-dédicace à la Maison de la Presse (le livre y est en vente). La presse locale a annoncé cette rencontre (Presse d'Armor, Ouest France et Le Télégramme).



Le livre sur Yves Crespin à la maison de la Presse de St Quay


 
 La rencontre dédicace du 17 juillet à St Quay a été un succès, avec de très belles rencontres, onze livres vendus, des articles dans la presse locale. Le 14 août, il y avait aussi du monde... 
Vingt-deux livres ont été vendus à St Quay à cette occasion, un record pour une vente dans le cadre de dédicaces, d'après le patron de la maison de la Presse : des lecteurs ont découvert qu'il y avait des protestants en Bretagne, d'autres sont enfants de résistants, de déportés et même, la nièce d'un réfugié espagnol qui a sans nul doute connu le pasteur Crespin ! Des protestants du secteur étaient aussi au rendez-vous, certains ont même conversé pour la première fois !
 

Dédicace à St Quay le 17 juillet 2020
Rencontres et dédicaces à St Quay le 17 juillet 2020


Le rayon Bretagne de la FNAC Saint-Brieuc


 
 
 
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