mardi 11 juin 2024

Solange Weiss-Déaux, pasteur à Saint-Brieuc de 2004 à 2009



Solange Weiss-Déaux 2004-2009


Origines et études

Solange Weiss-Déaux est née en 1964 dans la région de St Etienne. Après avoir commencé des études d’institutrice à l’École Normale de Moulins sur Allier en 1983, et après avoir démissionné avant le terme, elle entame des études de théologie dans les Facultés protestantes de Paris et Montpellier (1987-1992). Après une pause pour la naissance de ses enfants elle reprend des études et s'engage dans un DEA en Nouveau Testament. 

Ses premiers postes

Son premier poste est à Aubagne (Marseille Sud Est 2) de 1998 à 2004, puis St Brieuc Côtes d’Armor (2004-juillet 2009), Nîmes (2009-2010) et Angoulême Nord Charente (2010-2018). Un nouveau défi l'attend avec le départ sur le poste de La Margelle (Cité de la Paillade) dans l’EPU de Montpellier en juillet 2018. 


En Bretagne

Quand elle devient le pasteur de la communauté de St Brieuc-Perros après le départ de Caroline Engel en 2003, elle continue avec beaucoup d'énergie le travail mené pour le dialogue inter-religieux, les cafés théologiques... (voir ses initiatives dans cette rubrique). Elle a aussi était la cheville ouvrière, aidée par d'autres bénévoles, de l'association (loi 1901) "Autrement lire, Autrement dire ». 
Solange Weiss-Déaux quitte la paroisse en juillet 2009 et son poste reste vacant pendant un an.


Sources
Nombreux articles de Ouest-France.

Archives de la paroisse.

Cette biographie a été vérifiée et complétée par Solange Weiss-Déaux elle-même.

Solange Weiss-Déaux dans le temple de St Brieuc


 
Solange Weiss-Déaux dans la presse locale entre 2004 et 2008
 

13 mars 2004. Ouest-France

Église réformée : nouvelle pasteure

2004. Photo Ouest-France

Solange Weiss-Déaux, 40 ans, prend les rênes de l'Église réformée du département. Pasteure à Aubagne pendant six ans, après une formation à Roubaix, elle ne connaît à peu près rien de la Bretagne où elle pensait venir en vacances prochainement !

Elle participe, ce dimanche, à l'assemblée générale de la paroisse, où elle rencontrera pour la première fois l'ensemble de la communauté. Une première visite avant de poser effectivement ses valises avec son mari et ses trois filles, début juillet. « Je suis contente d'arriver dans une communauté minoritaire, plutôt que dans une communauté historique. Il y a un autre souffle. La paroisse est minoritaire depuis toujours ; elle est aussi en développement depuis toujours. »

Solange Weiss-Déaux, outre son travail d'animation de la communauté, envisage aussi de poursuivre ce que Caroline Engel avait entamé. A commencer par le café théologique. « Cela fait partie du témoignage que l'on doit donner et la forme convient bien aux réformés. »

Elle est aussi favorable au travail en commun avec les autres Églises : « Le but n'est pas de rassembler tout le monde. On peut faire des choses ensemble si on ne considère pas l'autre comme hérétique. Le dialogue interreligieux sculpte ses propres convictions. On sent les distances, on précise aussi sa propre foi. »

Le conseil presbytéral assurait l'animation de cette communauté dispersée pendant la période de vacance. « Je vais travailler en tandem avec ce conseil. Notre fonctionnement est complètement collégial. Toutes les décisions seront prises ensemble. Il y aura des priorités car je ne pourrai pas être partout. »

 

27 décembre 2004. Ouest-France

Le culte de Noël de l'église réformée

 

Solange Weiss-Déaux 2004. Photo Ouest-France
 
Bravant la grêle et une pluie de neige fondue, une quinzaine de paroissiens a pris part samedi matin au culte de Noël de l'église réformée au temple de Perros-Guirec. Pour la circonstance, la petite salle de la rue de La Poste avait été sobrement décorée : quelques bougies rouges, un peu de lierre, du houx et des pommes de pin saupoudrées de neige.

Solange Weiss-Deaux, pasteur de la paroisse des Côtes-d'Armor rappelle qu'à Perros-Guirec, les pratiquants se réunissent une fois par mois. « Mais l'été, le culte est célébré tous les dimanches car il y a beaucoup de touristes alsaciens, des Anglais et des Hollandais aussi », constate-t-elle. Samedi, le pasteur a parlé de la nuit de la nativité dans l'évangile de Luc mais en fait son message était tout autre : « Il faut sortir de la crèche, être lucide sur ce qui se passe sur la terre d'Israël et de Palestine. Il y a encore des gens qui veillent sur la paix ; ils ne font pas la une de l'actualité mais ils existent. » Et le pasteur insiste : « Il y a plus de 2 000 ans, la naissance du Christ n'a pas fait plus de bruit que les faiseurs de paix d'aujourd'hui et pourtant, à cette époque, un message de réconciliation s'était fait connaître. »

 

 

25 août 2005. Ouest-France

Cent personnes à la découverte de la chapelle de Fréhel


Photo Ouest-France
 

Mardi, l'association des Amis de la chapelle du Vieux Bourg, a organisé une visite de la chapelle. Une équipe oecuménique, composée de Paule Roussel, bibliste ; de Solange Weiss-Deaux, pasteur de l'Église réformée de Saint-Brieuc ; du père Patrick Gauthier et de Jean-Pol Pimor, président de l'association et historien local, a travaillé au décryptage des symboles de la chapelle.

La centaine de visiteurs présente a découvert le sens caché des couleurs et des structures de cette chapelle. À la fin de la visite l'équipe a répondu aux questions de l'assistance.

 

 

23 décembre 2005

Parole de Lumière pour les protestants réformés

 

Solange Weiss-Déaux est pasteure de l'Église protestante réformée à Saint-Brieuc et Perros-Guirec. Pour sa petite communauté de fidèles, Noël « est une parole de lumière. Nous sommes les relais de cette lumière pour la faire passer de l'un à l'autre. Mais la fête véritablement fondatrice c'est Pâques. D'ailleurs, le culte de Noël ne connaît pas de pic d'affluence au temple. Indépendamment du folklore, Noël nous permet de retrouver des valeurs évangéliques de Paix et de fraternité. C'est important de le rappeler, même si ces valeurs ne sont pas exclusivement chrétiennes : la société dans son ensemble choisit cette période pour les promouvoir. On le voit encore cette année avec la sortie opportune du film Joyeux Noël. C'est un témoignage de fraternisation. Cette fraternisation permet d'affronter le lendemain, même si celui-ci est difficile à assumer ».

Du coup, la pasteure s'interroge : « Pourquoi ne pas poursuivre cette démarche au-delà de la période ? On n'ose peut-être pas aller assez loin : pourquoi Noël ne deviendrait pas une fête laïque de la Paix et de la fraternité ? C'est l'occasion de faire passer un message, une parole d'espérance pour un temps de crise. Donc à mon sens un message d'Évangile. »


 

11 avril 2008. Ouest-France 

Café théologique

 

2008. Photo Ouest-France. Au premier plan à gauche Bernard Lenot et à droite Magali Lenot
 

Un café théologique s'est tenu Chez Rollais, et le thème du soir, « Faut il enseigner le fait religieux à l'école ? » est certainement aussi vieux que le bistrot hébergeur. Les règles du jeu du café théologique, qui ne s'adresse pas uniquement à des croyants, animé par Solange Weiss-Déaux, pasteur de l'église réformée, et le père Valentin, catholique, sont simples : respect absolu de l'opinion de l'autre, utilisation du « je ».

Après l'introduction au débat, « où en est-on depuis le rapport Régis Debray en 2002, préconisant la formation de tous les enseignants au fait religieux dans le but d'enrayer l'inculture judéo-chrétienne qui a modelé notre société ? », commencent les échanges. Que met on dans le « fait » religieux ? Car le terme employé par le législateur est « flou » et le « choix du vocabulaire n'est pas anodin ».

Les enseignants reçoivent-ils une formation, ou disposent-ils de fiches, en sachant que cet enseignement ne constitue pas une nouvelle discipline en soi ? Le fait religieux, ce n'est pas l'histoire des religions. Sur quelles bases nos sociétés se sont-elles construites ? Il est nécessaire de le savoir le plus tôt possible, pour lutter contre l'inculture actuelle. Le point de vue selon lequel le rôle de l'école est de former des enfants avec une tête bien faite, plutôt que bien pleine, a rassemblé les suffrages.

 


26 septembre 2008

Rencontres autour de la parole

2008. Photo Ouest-France. Solange Weiss-Déaux et Agnès Chevalier.
 

Pour la jeune association culturelle protestante « Autrement lire, autrement dire », c'est une première. Elle organise, samedi 27 septembre, une journée riche en rencontres. « Un temps à vivre », précise Solange Weiss-Déaux, vice-présidente de l'association, sur le thème de « que vaut la parole » ? 

Autour de ces paroles « qui résistent et qui libèrent », la parole sera exposée à la croisée des regards du poète et du chanteur (Jacques Bertin), du philosophe (Olivier Abel), du psychiatre (Anne Henry), de l'historienne (Véronique Mehl) et du théologien (Laurent Gagnebin). « L'esprit de la rencontre ne sera pas celui de la conférence, mais celui de la conversation », précisent les organisateurs, qui espèrent rencontrer des personnes qui viennent d'horizons différents, mais qui oseront dire « je » en conversant avec les autres.

La journée de rencontres commencera à midi au temple réformé de Saint-Brieuc et se terminera par le récital de Jacques Bertin, à 21 h, à l'auditorium du CAP à Plérin.

 

Bibl'Armor

En 2008, sous l'impulsion du pasteur Solange Weiss-Déaux, les statuts de l'association "Bibl'Armor" ont été déposés. Cette association Loi 1901 se définit de la manière suivante : Association œcuménique, regroupant des membres de diverses églises (Catholiques, ERF, Évangéliques), chacun venant à titre individuel ; l'association s'est toujours voulue culturelle et non cultuelle.
Ses objectifs étaient principalement de promouvoir sur St Brieuc et le département des Côtes d'Armor la Bible comme Patrimoine Mondial de l'Humanité à travers des expositions et d'autres évènements.
L'association a par exemple proposé une visite guidée de la chapelle Notre Dame du tertre à Chatelaudren car elle est réputée pour ses scènes de peintures bibliques du XVème siècle. Une exposition "De la parole à la peinture" a été ouverte au public pendant une semaine en 2010 à l'Espace Lamennais à St Brieuc avec en clôture une conférence d'Eric Denimal, auteur du livre "La Bible pour les nuls".
L'association n'a malheureusement pas poursuivi ses activités...

En 2010, un beau projet d'exposition et de conférences sur "Bible, patrimoine de l'humanité" mobilise la communauté protestante au sein d'un comité de pilotage avec des catholiques et le pasteur de l’Église évangélique. Agnès Chevalier représente l’Église Réformée aux différentes réunions.
Cette exposition a été vue dans 5 villes en 2009, Monaco, Nîmes, Strasbourg, Vannes avant de venir à St Brieuc. Elle a ensuite été inaugurée officiellement au siège de l'UNESCO en février.

Une pièce de théâtre reprenant l’Évangile de Marc a également été présentée au public.


            

 
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André Cottenceau (1908-1992), protestant

                                                       


Photo d'André Cottenceau envoyée à Herling Hensen




André Cottenceau (né le 19 juillet 1908 à Saint-Etienne) s'inscrit comme membre de la paroisse protestante en février 1958. 
 

Son épouse est Paulette Genevois, née en 1909 à La Mure dans l'Isère,institutrice publique de profession. 
 
Le couple est installé rue Victor Hugo, juste à côté du Temple.
 
Les Cottenceau ont eu plusieurs fils : Jean-Yves ; Gilles, né le 25 juin 1944 à St Brieuc, marié au temple de St Brieuc le 29 juillet 1967 avec Claudine Le Pommelet (née à St Brieuc le 16 avril 1948); Serge, né le 14 mars 1949 à St Brieuc, marié au temple le 9 juillet 1973 avec Catherine Bureau.
Gilles, décédé en 2018, est inhumé au cimetière St Michel à St Brieuc avec son épouse Claudine, décédée en 2003. (voir photo plus bas). 
 
 
 
André Cottenceau n'est pas pasteur mais il assure la responsabilité de l’Eglise de Saint-Brieuc de juillet 1961 à janvier 1962 en tant que conseiller presbytéral après le départ du pasteur Paul Marquer et avant l'arrivée de Jean-Marc Kieffer.



Quelques années après avoir assumé ses responsabilités au sein de la communauté protestante, M. Cottenceau a pris sa retraite de professeur et il est parti dans le sud de la France avec son épouse. Il est décédé le 18 mars 1992 à Draguignan (Var).
 

Monsieur André Cottenceau

 
 
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Sources

Archives de la paroisse de St Brieuc

Archives départementales. Dossier 6M628. Listes nominatives St Brieuc 1936. Rue Victor Hugo. 
 

Archives départementales 22. Liste nominative St Brieuc 1936. Dossier 6M628. Cottenceau André et Paulette. Photo R.F

Tombe de Claudine et Gilles Cottenceau. Cimetière St Michel de St Brieuc. Photo RF





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Paul Marquer (1913-1974), pasteur à Saint-Brieuc de 1947 à1961


Paul Marquer (1913-1974), pasteur à St Brieuc




Origines 
 

Paul Marquer est né dans une famille protestante du côté paternel.
Son père s'appelle Léon Joseph Valérien Marquer (1874-1950), il est né le 14 avril 1874 à Saint James (Manche) et il exerce la profession de pharmacien à Tourcoing. Plus tard, vers 1940, il déménage avec son épouse à St Brice-en-Coglès (35).

La mère de Paul s'appelle, Louise Sophie Pernot, elle est née le 23 juillet 1885 à Lima au Pérou dans une famille catholique. Elle arrive en France à l'âge de 8 ans, à la fin du XIXe siècle et est élevée dans une famille luthérienne d'Héricourt dans le pays de Montbéliard. Sa soeur est dans une autre famille du village et elles se retrouvent au Temple le dimanche (Ancienne église St Christophe transformée définitivement en temple en 1887). Mais il existe un doute sur le fait qu'elle grandisse à Héricourt. Peut-être qu'au moment où elle est devenue orpheline de ses deux parents à l'âge de 8 ans, elle aurait pu grandir à Fougères après avoir été recueillie par sa tante Frédérique Pernot-Vinet épouse d'Emile Vinet capitaine (de l'armée française, plus vraisemblablement que dans la marine marchande). Le couple Vinet-Pernot habitait à Fougères.
 

Son père est Alfred Frédéric Pernot, né le 28 août 1849 à Héricourt (Haute-Saône), décédé à Héricourt le 22 juillet 1896. Il était d'origine protestante

Sa mère est Carlota (Charlotte pour l'état civil français) Émilie Rojas, née en 1860, catholique, décédée à Belfort (Haut-Rhin) le 27 novembre 1899.

Léon Marquer et Louise Pernot (qui résidait alors à Fougères) se marient à Lille le 15 juillet 1911.
De l'union de ce couple vont naître deux enfants, mais Frédéric décède à l'âge de 10 ans d'une diphtérie.



 
 
Éducation. Famille
 

Paul Léon Charles Marquer est né le 7 septembre 1913 à Tourcoing.

Dans sa jeunesse
Paul Marquer a été dans le scoutisme comme éclaireurs et chef éclaireurs à Tourcoing puis chef à Paris et à l'échelon provincial en Ile de France puis à Roubaix et enfin à Saint Brieuc. Il organisait encore des camps d'éclaireurs avec la petite troupe qu'il avait créé dans les Alpes, en Espagne, au Chambon-sur-Lignon.

 


Écu des éclaireurs unionistes


Pour suivre la tradition familiale, Paul Marquer va entreprendre des études de pharmacie mais après trois années d'études son père va comprendre que c'est vers la théologie que son fils doit aller. 

Paul part effectuer son service militaire dans un premier temps puis rejoint la Faculté de théologie protestante en 1937 à Paris.

Paul Marquer dans les années 30

 

Son épouse est Jeanne Cécile Catala, elle est née le 10 juin 1914 à Marseille. Sa famille est protestante, assez aisée, d'origine suisse (Glaris). Sa famille est venue s'installer à Marseille en 1850.
Ainée de 6 enfants, Jeanne va à Paris pour entreprendre des études d'assistante sociale. Elle fréquente le temple de la rue Madame. Jeanne Catala est active dans le scoutisme. Elle dirigeait la meute de Louveteaux de la rue Madame à Paris après avoir été éclaireuse et cheftaine d'éclaireuse à Marseille. Paul Marquer dirigeait le groupe des éclaireurs rue Madame.
Paul Marquer, mobilisé pendant la "drôle de guerre", écrit à Jeanne une quarantaine de lettres de février à juin 1940 alors qu'il est à Marseille. Ils se retrouvent en mai 1940 puis pendant l'été 1940.
Le mariage entre Paul et Jeanne se déroule le 14 septembre 1940 à Paris, 14ème arrondissement.

Paul et Jeanne Marquer.


Les enfants de la famille Marquer sont :

Annie, née  le 21 octobre 1941 à Lille,
à l'Hôpital-Ecole
Ambroise Paré (clinique protestante)

Jean-Paul, né  le 21 janvier 1943  à Lille, à l'Hôpital-Ecole Ambroise Paré fondé en 1923 (clinique protestante)

Jacqueline, née le 22 août 1944 à Lille,à l'Hôpital-Ecole Ambroise Paré (clinique protestante)

Yves, né  le 4 mai 1946 à Lille, à l'Hôpital-Ecole Ambroise Paré (clinique protestante)

François, né le 2 juin 1951 à Saint-Brieuc
 

Yann-Patrick, né le 27 février 1955 à St Brieuc



1954. De gauche à droite, Paul Marquer, Louise, Yves, Jeanne avec François sur les genoux, Jean-Paul, Jacqueline et Annie.



 
 
Les débuts du pasteur Marquer dans le Nord

En 1943, Paul Marquer est assistant de paroisse à Croix (à côté de Lille) pendant son proposanat au sein de l’Église Réformée de France dans la première circonscription (Nord).

Pendant l'Occupation, Paul et Jeanne Marquer ont animé de nombreuses colonies de vacances, avec des enfants juifs cachés au milieu des autres qui au cours de la colo disparaissaient en Suisse depuis Voiron en Isère ou en Espagne depuis l'Aquitaine. Jeanne Marquer a dirigé ces colonies jusqu'en 1944 avec ses 2 enfants en bas-âge et enceinte.

Un document d'archives concernant la famille Marquer est le recensement de 1946 à Roubaix qui indique seulement 5 personnes dans le foyer (Les trois derniers garçons ne sont pas encore nés). Tout le monde habite au 106 Boulevard de Belfort, adresse du Foyer La Solidarité où Paul Marquer exerce comme pasteur.


Extrait de la page de recensement en 1946 à Roubaix où figure la famille Marquer. Service des archives de Roubaix

 Toujours dans les années 40, le pasteur Paul Marquer est au service de la Mission populaire évangélique à Roubaix dans le troisième Consistoire, Flandres-Littoral. Le pasteur est considéré comme un des principaux permanents de la mission populaire dans le quartier de Pile à Roubaix, au Foyer "La Solidarité".

 
Ce foyer est créé à Roubaix par Elie Gounelle en 1898. C'est alors une Maison du Peuple où se rencontraient des ouvriers et des personnes d'autres catégories sociales pour discuter et mettre en pratique les théories d'entraide élaborées par le christianisme social.


La Solidarité de Roubaix comprenait une salle de conférence, une salle de lecture, une bibliothèque et un café où on ne trouvait que des boissons non-alcoolisées, des chambres à louer ou à prêter.
Dans ce lieu appelé "La Solidarité" s'entrecroisaient des oeuvres multiples : lieu d'accueil, université populaire, cercle ouvrier. Un véritable espace d'expérimentation où on ne demande pas aux personnes qui rentrent dans ce foyer si elles sont protestantes ou non.



Exercer dans cette structure a eu beaucoup d'influence sur la suite de la vie du pasteur Marquer et on le verra dans ce qu'il mettra en place à St Brieuc par la suite. Par exemple des débats seront organisés par le pasteur dans des bars des quartiers ouvriers et des tracts sont distribués pour appeler à ces réunions. 

Le pasteur innove et organise des rencontres de quartier chez des particuliers. 

En 1948 la paroisse discute de l'opportunité de faire des réunions à la sortie des usines.


 
 
La famille Marquer en Bretagne

Paul Marquer est nommé en Bretagne et va exercer à Saint-Brieuc de septembre 1947 à septembre 1961. Il est consacré comme pasteur après son arrivée à Saint-Brieuc, certainement à la fin de l'année 1947car il rédige une lettre de demande à la commission de consécration des pasteurs (lettre du 22 octobre 1947).

Sur le plan familial, deux enfants vont naitre à St Brieuc, le premier est François le 2 juin 1951 et il est baptisé le 11 novembre 1951 au Temple de St Brieuc. Son parrain est Jacques Rogier et sa marraine Mlle Carlier.
Le second enfant à naitre en Bretagne est Yann-Patrick en 1955.

Trois des enfants à l'arrière de la 2CV

 
Les enfants de la famille Marquer devant le temple vers 1958 : Yann-Patrick, François, Yves, Jacqueline, Jean-Paul, Annie 


A noter :
Le pasteur Marquer est le parrain de Catherine Talbot, née en 1953, et baptisée au temple en 1954. 

La mère du pasteur Marquer, Louise Pernot, habite au presbytère de St Brieuc peu après la mort de son mari le 6 mai 1950 (à St Brice en Coglès). Louise Marquer est membre inscrite de la paroisse de St Brieuc 1952 à 1961.

 
Le pasteur Paul Marquer à son arrivée à St Brieuc avec sa famille.


Fin des années 40. La famille Marquer.
Les enfants de l'école biblique de St Brieuc. 1955. Photo Jacqueline Roux-Marquer.

 Ci-dessus, photo des enfants de l’École biblique du Jeudi en 1955

De gauche à droite: Rémi Cottenceau, Gilles Cottenceau, Serge Cottenceau, Yves Marquer, Gérard Vitter,  Alain Thuillier.
Derrière, Hélène Huck, Petit garçon souriant ?, Danielle Minne, Jacqueline Marquer, devant Ingrid Dao Dieu Khue, Hélène Thuillier, Annick Rogier, Françoise Thuillier et derrière, discrètes, Lydie et Edith Huck. 

(photo et renseignements Jacqueline Roux-Marquer) 

Les enfants de l'école biblique de St Brieuc. Photo Jacqueline Roux-Marquer



Les enfants des familles protestantes Marquer, Cottenceau et Vitter.



Le ministère de Paul Marquer à Saint-Brieuc


 

Célébration d'un mariage.

A peine arrivé, Paul Marquer coordonne la réunion de la Fédération Protestante de Bretagne réunie en octobre 1947 à St Brieuc.

 
31 octobre 1947. Ouest-France


 
Paul Marquer célèbre des cérémonies patriotiques pendant toutes les années d'après-guerre. La presse locale rend compte régulièrement de ces manifestations qui réunissent de nombreuses personnalités.
 
Transmettre la mémoire sera une préoccupation constante du pasteur Paul Marquer.
 

16 novembre 1948. Ouest-France



26 février 1951. Ouest-France



La cérémonie patriotique de 1953 prendra une ampleur particulière avec un chef de cabinet représentant le gouvernement de l'époque, avec Victor Rault, le maire de Saint-Brieuc et de très nombreuses délégations d'associations d'anciens combattants, déportés et résistants. 
 
De larges extraits de la prédication du pasteur Marquer seront repris dans la presse.
 

 
9 novembre 1953. Ouest-France


 
9 novembre 1953 Ouest-France

 
 
7 novembre 1957. Ouest-France


 
12 novembre 1957. Ouest-France

 

10 novembre 1959 Ouest-France

14 novembre 1960 Ouest-France


 

 

Paul Marquer, un pasteur débordant d'idées



Paul Marquer devant le temple de St Brieuc. Photo Jacqueline Roux-Marquer

Paul Marquer est un pasteur qui déborde d'idées et cherche à intégrer le protestantisme dans la vie de la cité. 

Le résultat se fait sentir assez rapidement : le nombre de membres de l’Église Réformée de St Brieuc-Perros s'accroit considérablement pendant une grande partie de son exercice.



Moment de détente. Paul Marquer photographié par sa fille.



Concernant ses différentes initiatives on peut citer de nombreux exemples.


Colonies et scoutisme

 

La colonie de vacances de Crampoisic débute avec lui en 1952. Un travail considérable a été fait à cette époque pour rendre le lieu habitable et un bloc sanitaire a été construit. Les activités étaient nombreuses (voir l'article consacré à Crampoisic).

Paul Marquer dirigeait les camps et Jeanne, son épouse, faisait office de cuisinière, intendante, lingère et infirmière avec des enfants en bas âges!

En plus des colonies  et des rencontres, un camp rassemblant des enfants catholiques et protestants a été organisé comme partout en Europe par le Service Civil International dont Didier Roux, mari de Jacqueline Marquer, était le secrétaire International.

Ils ont dirigé ce camp ensemble. La télévision américaine en a fait un reportage !

 

Colonie de vacances inspirée par l'ambiance des camps scouts. Crampoisic.


Paul Marquer met en place des groupes de jeunes scouts, garçons et filles (Camps dans les Alpes, en Espagne...).

Les quatre photos qui suivent montrent le départ d'un groupe de scouts unionistes, avant 1950. 

Une dizaine de garçons et une quinzaine de filles posent devant le Temple, rue Victor Hugo. On reconnait Émile Le Cozannet (futur pasteur), debout, troisième à partir de la droite ; Erling Hansen, au milieu, les bras croisés.

 


 

Les vélos sont montés sur la galerie de l'autocar.


Les parents et les jeunes sont rassemblés devant le Temple avant le départ. On reconnait le pasteur Paul Marquer devant le pilier.


La Simca 8 du pasteur (modèle sorti en 1938) est chargée avec des sacs à dos. Elle était appelée "Evangéline" par le pasteur Marquer et elle sera replacée en 1955 par une 2cv.


 

Paul Marquer est certainement le précurseur du scoutisme unioniste à Saint-Brieuc. 

Jean-Claude Nexon avait pour chef de patrouille Pierre Prigent dans un groupe de scouts-marins. Il se souvient qu'une barque à fond plat a été construite dans le garage des parents de Pierre Prigent sous la direction du pasteur Paul Marquer. Joseph (Jo) Le Hégarat était aussi de la troupe. Mais ces souvenirs ne sont pas corroborés par des archives écrites...

De son côté, Pierre Prigent a un souvenir un peu différent. Il situe cet évènement plus loin dans le temps : "Nous étions une patrouille de Scouts marins dirigés par le pasteur Crespin. Nous avions construit une barque qui restait au Légué et en plus dans ma famille nous avions un tout petit voilier qui était aussi utilisé par la patrouille. Une demoiselle encadrait un groupe de filles." (entretien téléphonique en juin 2022). Ce témoignage est sujet à caution car aucune trace n'indique une activité dans les scouts avec le pasteur Crespin entre 1937 et 1943


Sur la photo ci-dessous, camp d'Eclaireuses : De Gauche à droite: Jacqueline Marquer, Annick Rogier, Jacqueline Créach de Brest, Marie-Janig Streleski, Edith Ludin de Brest, Cécile Feydel de Brest, Anne-Marie Gerber, Soizick Le Porcher.


1960. Camp d'éclaireuses

C'est à cette époque que l'association familiale protestante achète un vieux bateau de pêche pour effectuer des sorties en mer avec les jeunes de la paroisse. Ce petit bateau acheté par l'association familiale protestante s'appelait le Génopage. D'après une description faite par Yves Marquer, il s'agissait  d'un petit canot breton traditionnel de 4 à 5 mètres de long , canot ouvert, motorisé, gréé semble-t-il d'une voile au tiers. Il avait été acheté dans les premiers mois de 1961.


Au début des années soixante, sous son impulsion, des travaux sont entrepris et l’intérieur du temple, ainsi que l'appartement du premier étage, sont complètement remaniés.
 

Il met en route et suit le chantier de construction du temple d'Etables-sur-Mer.

Jacqueline Marquer devant le temple d'Etables tout juste construit


 

Durant toute cette période le pasteur Paul Marquer assure l’évangélisation à Pontivy (culte une fois par mois), à l’hôpital psychiatrique de Plouguernevel, au Val-André, à Saint-Cast et à Guingamp. 

Il assure de nombreuses conférences et débats sur des sujets d'actualité à Saint-Brieuc.  

Il participe à des manifestations pour faire découvrir le protestantisme, comme on le découvre dans cet article de Ouest-France pour un cycle de conférences et la présentation d'expositions à Saint-Malo en 1961 (ci-dessous).


10 mars 1951 Ouest-France


Le pasteur Marquer a exercé la fonction de Secrétaire général de la société d'évangélisation de la Bretagne dans les années 50. Il était amené à se déplacer par exemple pour des baptêmes jusqu'au temple de Morlaix.

En été, il pouvait être amené a célébrer des cérémonies dans la région de Lorient (voir l'article de Ouest-France, édition du Morbihan, ci-dessous)


Lorient 4 août 1949.

 
Le pasteur Paul Marquer avec des jeunes femmes du groupe des "Routiers du Christ"



Paul Marquer assure la fonction d'aumônier de la prison de St Brieuc de 1955 à 1961.

Il assure également les Cours d'histoire du protestantisme au Lycée de jeunes filles et de garçons de St Brieuc.


 
 
Années 50. Groupe de jeunes devant le Temple.

 

Il organise des séances chaque année de films sur les missions protestantes en Afrique avec très souvent le pasteur Pierre Tissot (1916-2001) missionnaire de la Société des Missions Evangéliques de Paris, parrain de Jacqueline Marquer et ami de la famille Marquer (photo ci-dessous). Pierre Tissot est aussi connu pour son action dans le cadre de l'Eglise Réformée en tant qu'aumônier militaire en Indochine et ami du cinéaste Pierre Schoendoerffer.

Il relaie, à St Brieuc, la campagne pour les sans-logis lancée par l'abbé Pierre



Culte en plein-air avec le pasteur Tissot. Image Defap

Le pasteur Tissot et le pasteur Marquer, amis depuis la faculté de théologie.


 
Notons enfin que le pasteur Marquer se chargea en 1954 de l'organisation du jubilé du pasteur Jean Scarabin, une cérémonie qui réunit toutes les tendances du protestantisme en Bretagne.
 

13 décembre 1954 Ouest-France


 
 
 
Après la Bretagne 
 
 
Quand le pasteur Marquer quitte St Brieuc, c'est pour exercer à Caen à partir de 1961. C'est là qu'il organise un camp d'éclaireurs en ex-Yougoslavie, dans le milieu des années 1960. Le petit groupe est constitué de cinq garçons rattaché à l'UCJG. Le séjour va durer 2  ou 3 semaines.
 
 
A Caen, tout à fait à gauche, le pasteur Tissot. Paul Marquer, 3e à partir de la gauche

 

La famille Marquer à Caen.

Puis, Paul Marquer reste une année seulement à Dunkerque et termine son exercice à Châlons-sur-Marne. Là, il s'occupe activement à la prison où il est aumônier et s'y rend 3 ou 4 fois par mois. 

Passionné par cette mission dans les prisons et par sa paroisse, il finit par s'épuiser et décède d'un infarctus.



1971. Photo d'identité. P. Marquer

 

Paul Marquer décède à Châlons-sur-Marne le 31 Mai 1974, victime d'une crise cardiaque. Il allait avoir 61 ans.

Paul Marquer a été affilié à l'Eglise Réformée de 1934 à 1974, date à laquelle il est décédé. Il est enterré à Saint Brice en Coglès (35).

Jeanne, son épouse, part alors vivre à Marseille où elle s'engage auprès des plus démunis dans les quartiers Nord de la ville et milite à la Cimade. Elle était "tutrice de budget" pour les personnes sous tutelle ou curatelle. Elle décède en 1990 à Caen.


En 1971, Jeanne et Paul Marquer au Chambon-sur-Lignon




Les différents postes occupés par le pasteur Paul Marquer

 
Croix, dans le Nord. 1943 proposanat
 
Roubaix.  1945 (?) à 1947
 
Saint-Brieuc. 1947 à 1961
 
Caen. 1961
 
Dunkerque. (une année)
 
Châlons-sur-Marne jusqu'en 1974.


Photo d'identité. Paul Marquer




Les enfants Marquer et le protestantisme 

 

Jacqueline était monitrice d'école biblique à St Brieuc et le restera à Sarcelles, Montmorency, Pau, Ferney-Voltaire. Au total, 55 années de service.
Jacqueline est aussi élue conseillère presbytérale à Pau.

Son engagement dans le scoutisme est dans la droite ligne de la tradition familiale :
cheftaine de la branche cadette fille puis de louveteaux à Caen, Strasbourg, New-York.

Responsable pour les Éclaireurs unionistes (FFEUF) de la province Alsace. 

Commissaire nationale de 1966 à 1970 au Mouvement Unifié Éclaireuses et Éclaireurs unionistes à Paris (unification réalisée en équipe et avec son mari Didier Roux qui était commissaire national des éclaireurs unionistes en 1964).

En 1974, responsable d'un camp réunissant des enfants catholiques et protestants de Belfast et Londonderry;


Conseillère clan libre à Enghien.



Annie a également été engagée dans sa paroisse.



Jacqueline et Annie Marquer à St Brieuc.



  
 
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Liens

 
Pour lire le témoignage passionnant de Jacqueline Roux-Marquer, fille du pasteur Paul Marquer, sur son enfance protestante à St Brieuc, cliquez ici

Deuxième témoignage de Jacqueline Roux-Marquer, sur le scoutisme protestant à St Brieuc
Cliquez ici 
 





Sources 
 
 
Archives du temple de St Brieuc. 

Correspondances avec Jacqueline Roux-Marquer, fille du pasteur Paul  Marquer. Décembre 2019 et février 2020. Entretien à Saint-Brieuc le 2 juillet 2021.
Des compléments d'information précis ont également été apportés par Jean-Paul Marquer en novembre 2021 et juin 2024.
 

Archives de la Manche, commune de St James, registre des naissance, année 1874, vue 117, acte de naissance de Léon Marquer, père du pasteur Paul Marquer.

Archives de la Haute-Saône, commune d'Héricourt, acte de décès de Alfred Pernot, père de Louise Pernot, mère du pasteur Paul Marquer, vue n°22, année 1896 .

Archives en ligne du Nord, commune de Lille, mariages, année 1911, acte de mariage de Léon Marquer et Louise Pernot le 15 juillet 1911, vue 293

Archives en ligne du Nord, registre  des naissances, section de Tourcoing, 1913, vue n°58.

Actes du XXXVIème Synode national de l'E.R.F Paris ( Batignolles) Mai 1943. 

Actes du Synode de 1946, page 163 et du Synode de 1947, page 59.

Liste des pasteurs ERF. Page 58 Archives nationales. PDF 

Les protestants du Nord et la Seconde guerre mondiale. La revue du Nord 1978.
Article en ligne, page 445. 

Le christianisme social dans le Nord. La revue du Nord 1991. 

L'Homme protestant page 194. Livre de Janine Garisson (Foyer de Roubaix "La solidarité").

Sur le site Généanet, Marquer Paul,  fiche établie par Cyril Leenhardt

Remerciements à Louis Concalves du service des archives municipales de Roubaix 

Registre des baptêmes du temple de St Brieuc (année 1951) 
 
 



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