 |
Solveig Hansen, photographiée à 107 ans et un jour ! Le 24 mai 2023.
|
 |
Ouest-France 17 juin 2024
|
Solveig Hansen
est la fille d'Oscar Hansen et Anna Hansen.
Elle est née le 23 mai 1916 (Plérin, 22) et baptisée au temple de Saint-Brieuc le 27
août 1916 par le pasteur Roux. Elle se marie civilement le 27 mars 1943 avec Jean Huck (1er juin 1914 à
Montrouge-1963). Quelques jours plus tard, la cérémonie religieuse, présidée par le pasteur Yves Crespin, a lieu au temple de St Brieuc le le 30
mars 1943.
La photo ci-dessous a été prise au moment du mariage de Solveig et de Jean. Debout en partant de la gauche, on a son père, Oscar Hansen ; Mlle Manac'h ; Thorleif ; des réfugiés de Paris ; avant dernière à droite Anna Hansen ; tout à fait à droite Jean Scarabin avec son chapeau. Au premier rang, accroupis, Einar et à droite Erling Hansen.
 |
Mariage de Jean Huck et de Solveig Hansen. Maison de la famille Hansen au légué. Mars 1943. Photo S. Hansen |
Solveig
et Jean vont avoir plusieurs enfants : Lydie (née le 26 décembre 1943, baptisée le 17 mai
1959 au temple de St Brieuc par le pasteur Paul Marquer) ; Hélène (née
le 27 mai 1945) ; Édith (née le 21 novembre 1946 à St Brieuc, présentée
au Temple de St Brieuc le 29 mai 1949, cérémonie dirigée par le pasteur
Paul Marquer) ; Étienne (né le 21 décembre 1952), Sigrid (née le 19
octobre 1955, présentée au Temple de St Brieuc le 2 février 1958, cérémonie dirigée par le pasteur Paul Marquer).
Édith s'est mariée en 1968 au temple de St Brieuc avec Yvon Renault (voir photos dans la page sur l'histoire de la paroisse 1938-2012)
Solveig Hansen, des souvenirs recueillis en 2019, 2020, 2023.
Solveig
Hansen a été remarquée dans la presse locale, à plusieurs reprises, en
raison de sa longévité. Pour ses 100 ans en 2016, puis pour ses 102 ans,
des articles ont parlé d'elle dans Ouest-France. En mai 2020, alors
que l'épidémie de covid 19 était encore présente, elle a pu fêter ses
104 avec quelques proches.
De
mon côté j'ai souhaité la rencontrer pour évoquer plus particulièrement
les aspects de sa vie en lien avec le protestantisme. Nous avons passé
plus de trois heures une première fois, dans un dialogue ininterrompu, à évoquer ses
souvenirs de jeunesse, son éducation, ses premiers pas dans la
communauté protestante, ses souvenirs des différents pasteurs et des
familles protestantes avec qui elle était liée, l'arrestation des
membres de sa famille en 1943...
Certains
moments étaient vraiment vertigineux, Solveig racontant ses souvenirs
d'il y a plus de 80 ou 90 ans et de mon côté, je pouvais l'aider à
compléter ses lacunes avec mes connaissances acquises des archives
protestantes étudiées depuis ces trois dernières années.
Par exemple :
-Ah, oui, la fille de M. Bird, je m'en souviens, je l'ai eu comme professeur d'anglais au Cours de jeunes filles.
-Vous voulez parler de Maud?
(tout ça se passe à la fin des années 20 !).
En mai 2023, au lendemain de l'anniversaire où elle avait fêté ses 107 ans, une longue conversation permit d'éclairer encore quelques points de l'histoire du protestantisme à Saint-Brieuc. Elle m'a encore sidéré par sa mémoire phénoménale ! J'ai pu vérifier et compléter ses propos à l'aide de nouvelles recherches en remontant jusque dans les années 1930. Mais elle était un peu fatiguée, ayant vécu un déménagement dans un nouveau bâtiment de l'Ehpad quelques jours auparavant.
Le 28 septembre 2023, tout était rentré en ordre, Solveig coloriait une page de l'album "Le dessin zen" quand je suis entré. On a bavardé un peu de tout, de son jeune frère Thorleif, 98 ans, toujours en Norvège ; de Miss Cave une protestante australienne revenue à St Brieuc après l'Occupation ; de M. Stamp, un pasteur baptiste des années 30-40 dont elle a été heureuse de voir une photo que j'avais trouvée il y a peu de temps... Nous avons évoqué plus en détail l'histoire de son beau-père, Adolphe Huck, colporteur évangélique à l'Eglise baptiste de Paimpol. Ayant besoin de mes lunettes pour lire un document, je lui ai suggéré amicalement d'utiliser aussi les siennes car il serait temps de les user un peu, étant quand même dans sa 108e année ! Solveig a encore fait preuve ce jour-là d'une vivacité intellectuelle exceptionnelle et d'un sacré humour.
 |
Solveig Huck (née Hansen). Le 19 novembre 2019. Photo R. Fortat |
Être une enfant
protestante
"Ma
vie a changé à l’arrivée de la famille Manach au Légué en
1924. Les trois filles, Madeleine, Paulette et Yvonne sont venues à
l’école des
filles au Légué avec moi. Je n'étais plus la seule protestante et
heureusement car parfois on me mettait de côté à cause de ça. Je jouais
surtout avec
Paulette Manach. Cette situation n’a duré que quelques années, Monsieur
Manach est parti ensuite à Perros
en 1928 pour l’évangélisation de la région car il parlait breton.
Nous
allions aussi à l’école du dimanche au Temple. Il y
avait mes deux frères et les enfants des familles Scarabin et Stamp.
Plus tard, j'ai continué de voir les sœurs Manac'h à différentes
occasions".
 |
Solveig Hansen, école primaire de filles. Le Légué. |
 |
Erling Hansen, Yvonne Manac'h, Mme Manac'h, François Manac'h, Paulette Manac'h. Photo Solveig Hansen |
 |
Einar et Erling Hansen, Maïe, Oscar et Anna Hansen. Devant, Solveig et Thorleif Hansen, Paulette Manac'h. Photo Solveig Hansen |
Mon entrée dans la vie active
"En 1933 en fin de la classe de 3ème, j'ai arrêté mes études au Lycée de jeunes filles de Saint-Brieuc pour perfectionner mon anglais car je savais que je pourrais en avoir besoin.
Comme à cette époque il y avait beaucoup de relations avec les gallois,
j'ai profité que mon père connaissait bien un capitaine qui
transportait du charbon de Cardiff jusqu'au Légué pour aller au Pays de
Galles dans cette famille protestante. Mon frère Einar y est allé aussi.
De notre côté, nous avons accueilli la fille de ce capitaine,
Humphreys, et elle est venue avec moi au Lycée de jeunes filles de St
Brieuc.
De
retour au Légué, après mon séjour au Pays de Galle, j'ai appris tout ce
qui pourrait me servir pour travailler au port (sténo, dactylo,
comptabilité). Mon frère Einar avait un poste pour moi, pour travailler
dans une compagnie assurant la ligne régulière entre Le Havre,
Cherbourg, Granville, la côte nord de la Bretagne. Einar a fait toute sa
carrière au Havre au siège de la compagnie et moi je suis restée à Saint-Brieuc. Au moment de la guerre, les liaisons maritimes ne fonctionnaient
plus et j'ai dû trouver un autre emploi, comme surveillante à l’École
Normale de filles, boulevard Lamartine de 1939 à 1941. Les troupes
allemandes ayant réquisitionné le bâtiment, je suis retournée au Légué,
chez mes parents."
La rencontre avec mon
futur mari, une histoire protestante
"Au Temple, je fais la connaissance de Jean Hück dont les
parents habitent Sainte-Barbe, entre Plouëzec et Kérity, à côté de Paimpol. Son
père fait partie de l’Église évangélique. Dans leur maison à Sainte- Barbe, ils ont une petite salle
indépendante où ils font les réunions protestantes. Plus tard, au temple, Jean s'occupera de l'école du dimanche.
Jean
a fait des tas de métiers différents et puis il est
devenu secrétaire comptable chez un ingénieur, protestant également, M.
Ernest Prigent. Ce dernier a lancé la fabrication d’agglomérés de construction polis,
ne
nécessitant pas de crépi. Quand son fils, Pierre, a fait sa thèse, il
m'a demandé de lui taper sur ma machine à écrire".
 |
En partant de la droite, 1er rang, la soeur de Jean, Jean Huck, accroupie avec un bébé, Solveig Hansen.
|
 |
Solveig et Jean Huck. Photo Solveig Hansen |
La solidarité entre
protestants
"En 1927-1928, mes parents ont attrapé la typhoïde ; tous les
enfants et une amie galloise qui passait l’hiver chez nous, on a été
hébergées par la famille Scarabin qui avait une maison dans la rue à côté du
temple de St Brieuc.
En 1942-1943, je travaillais chez un représentant en vin. Il
m’avait envoyé à Paris. Comme nous avions eu de bonnes relations avec le
pasteur Théophile Roux, je suis allée dormir chez lui à Meudon. Je me souviens
qu’il est venu me chercher au métro avec une lanterne. Le matin Mme Roux m'a apporté une pomme à manger, posée dans une assiette, à éplucher avec couteau et fourchette !
En 43,
quand je suis allé à la prison de Rennes, pour apporter un colis à
toutes les personnes de ma famille qui avaient été arrêtées, je suis
allée chez le pasteur faire une pause et on est revenu par le train dans
la journée."
Les arrestations en
1943
"J’ai su après l’arrestation de mes parents que mon mari
avait été arrêté en même temps chez M. Prigent. Ils avaient pris Erling chez
lui, le pasteur Crespin, Einard chez M. Le Bigot et mes parents.
Mais là il y a une petite histoire humoristique : du fait que c’était la
guerre, on avait une chèvre, il fallait du lait pour le troisième enfant de mon
frère. Mes parents et ma belle-sœur avaient acheté une chèvre et c’est ma mère
qui la trayait. Ma mère partie, ma belle-sœur et moi on ne savait pas ce qu’on
allait faire.
Deux soldats allemands étaient restés fouiller la maison quand
mes parents étaient partis. C’est l’un d’eux qui a trait la chèvre
Il y en a un qui a fouillé la maison, c’est ma belle-sœur
qui était chargée de la visite. Ils sont allés au grenier, ils sont allés dans
le jardin. Je savais que mon jeune frère Thorleif avait caché un vélo allemand dans le
grenier. Il y avait un ceinturon dans un faux fond d’un tiroir d’une armoire.
Il y avait un pistolet enterré dans le poulailler.
Pendant que ma belle sœur faisait faire le tour, moi j’étais
en train de prier parce que je ne savais pas ce qui allait en résulter !
Mais ils n’ont rien vu car ils allaient avec autre chose
dans l’idée. Ils voulaient trouver un poste radio pour émettre vers
l’Angleterre…"
✋ Trois vidéos ont été réalisées ce 19 novembre 2019 et elles sont accessibles avec les liens ci-dessous mais il faut ouvrir un compte Viméo.
Extrait 1 L'arrestation des membres de la communauté protestante en 1943
Extrait 2 Le voyage jusqu'à la prison de Rennes en 1943 pour apporter des colis
Extrait 3 La perquisition de la maison de la famille Hansen au Légué
✋ Une vidéo a été réalisée le 10 décembre 2019 et elle est accessible avec le lien ci-dessous (avoir ouvert un compte Viméo pour la visionner).
Extrait 4 La période où exerçait le pasteur Yves Crespin
Document : Le début de la guerre
Au départ de Daniel Manac'h, Einar et Erling Hansen en juillet 1939, Solveig Hansen a écrit un texte dans ce moment où l'histoire semble basculer dans le chaos :
"Septembre 1939. C’est la guerre !
Erling et Einar doivent partir ainsi que Daniel Manac’h qui
est avec nous au Légué. Nous sommes dans la cour et avant le départ, Daniel lit le psaume
121.
Je lève les yeux vers les montagnes
D’où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l’Éternel
Qui a fait les cieux et la terre
Il ne permettra pas que ton pied chancelle
Celui qui te garde ne sommeillera pas
Voici, il ne sommeille ni ne dort
Celui qui garde Israël
L’Éternel est celui qui te garde
Il est son ombre et sa main droite
Pendant le jour, le soleil ne frappera point
Ni la lune pendant la nuit
L’Éternel le gardera de tout mal
Il gardera ton âme
L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée
Dès maintenant et à jamais.
"C’est un psaume qui m’a suivi jusqu’à ce jour." 11 avril 2017 et 14 mai 2023.
Un article de Ouest-France du 4 juin 2016.
Solveig Huck, résidente à
l'Ehpad des Ajoncs-d'Or à Plérin, affiche une forme détonante. Un peu étonnée d'avoir
franchi le cap du siècle, elle raconte sa vie avec une mémoire intacte.
"Je suis née au Légué, le 23 mai 1916, de
parents norvégiens. J'avais deux frères, un troisième est arrivé neuf ans plus
tard. Mon père était comptable chez les courtiers maritimes du port, maman nous
élevait. À 17 ans, j'ai quitté le lycée pour passer huit mois dans une famille
au Pays de Galles. À mon retour, j'ai appris la sténo, la dactylo, la
comptabilité. J'ai travaillé avec mon frère qui était agent dans une compagnie
maritime au Havre.
Quand la guerre est arrivée, le trafic
maritime s'est interrompu. Je suis devenue surveillante à l'école normale des
filles. Puis les Allemands ont occupé la place, les élèves ont été hébergées
chez l'habitant. Je suis retournée au Légué, et je me suis mariée en mars 1943.
Le 2 novembre de cette année-là, mon mari, mes parents et mes frères ont été
arrêtés par la Gestapo et emprisonnés à Rennes. Ils sont revenus une semaine
avant Noël, sauf mon frère aîné, parti à Buchenwald : c'était le docteur
Hansen, bien connu des Briochins et des Plérinais de l'époque.
Le 26 décembre 1943 naissait ma première
fille. Deux autres filles ont suivi, en 1945 et 1946, Etienne, le futur potier,
a pointé le nez en 1952, et Sigrid a clos la série trois ans après. En 1959,
mon mari a pu acheter une charge de courtier maritime. Mais, hélas, il décéda
quatre ans plus tard. J'ai eu la chance de pouvoir prendre sa suite et de
travailler jusqu'à ma retraite.
En 2013, je suis rentrée aux Ajoncs-d'Or. Je
m'y sens bien, j'ai beaucoup d'activités comme l'atelier tricot et la couture.
Je lis beaucoup. Mes enfants m'invitent le dimanche, je passe une heureuse
vieillesse. Et ma famille vient de s'agrandir : j'ai aujourd'hui dix
petits-enfants et dix arrière-petits-enfants ! »
Le 18 août 2018, autre article dans Ouest-france pour ses 102 ans !
Solveig Hück, cent ans de mémoire du Légué
À
102 ans, Solveig Huck a vécu 98 ans au Légué. Elle y a exercé
différents métiers, a vu l’évolution du port. Et a toujours gardé un lien avec
la mer.
De l’arrivée des voitures à charbon à la
réfection du port, en passant par l’occupation allemande, la vie de Solveig
Huck s’entremêle avec celle du Légué. Elle y a vécu 98 ans.
À aujourd’hui 102 ans, quelques noms
d’anciennes connaissances commencent à lui échapper. Mais le regard est encore
clair et les gestes, vifs.
« Quand mes parents se sont
installés, vers 1920, la maison n’avait pas l’eau courante. Alors mon père a
installé une pompe, et a monté le tuyau jusqu’au grenier ! »
Un
an à l’étranger
C’est dans cette maison qu’elle a vécu toute
sa vie. Et c’est dans cette même maison qu’habite, encore aujourd’hui, l’un de
ses cinq enfants.
Dans les années 1930, alors qu’elle a
18 ans, elle quitte pourtant le nid familial. « Je suis partie en
Angleterre pendant neuf mois, pour apprendre la langue. Et j’ai passé l’été en
Norvège » sourit-elle. Rien d’exceptionnel pour elle, dont les deux
parents sont norvégiens.
À 21 ans, après un passage à l’École
normale, elle commence à travailler pour le savon Briochin. Puis elle commence
à travailler « aux bassins » avec son frère.
« C’était du cabotage entre Morlaix
et Le Havre. On recevait beaucoup de café vert ! se souvient-elle en tapant doucement du poing sur la
table. Il fallait payer pour venir récupérer les marchandises. »
Mais tout change en 1939. « Avec la
guerre, il n’y avait plus de bateaux. Je suis devenue pionne à l’École normale
pendant deux ans, avant que le bâtiment ne soit réquisitionné par les
Allemands… »
Jusqu’en 1943, elle travaille alors pour un
représentant de vins. « Je me déplaçais souvent en train, avec mon
vélo. C’est pour ce métier que j’ai appris à en faire, à 25 ans !
D’ailleurs, il y avait une gare au Légué, côté Plérin, juste sur la place. »
Un
commerce transformé
Un soir, en rentrant, elle trouve la maison
vide. « C’était le 1er novembre 1943. Mes parents étaient sur
le pas de la porte. Je n’ai même pas eu le droit de les embrasser. »
Son frère est déporté à Buchenwald. Il en reviendra, en mai 1945.
Avec la fin de la guerre, Solveig Huck
continue de travailler comme commissionnaire agréée en douane. « Ah,
j’en ai dédouané des 2 CV ! Il y en avait beaucoup qui venaient d’Algérie, au
moment du rapatriement ! »
Une partie des marchandises est encore, à ce
moment-là, stockée à la maison du Bosco, une ancienne maison d’armateur, qui
sert aujourd’hui de local à l’association du Grand Léjon. Mais presque plus
rien n’arrive par bateau.
À la mort de son mari, elle passe l’examen
pour devenir courtier maritime, alors qu’elle a 47 ans. Elle prend sa
retraite à 61 ans.
Des vies multiples, dans un endroit qu’elle
affectionne. Et peu de doutes concernant le futur du Légué. « C’est
vrai qu’il y a encore peu de temps, le port périclitait. Chaffoteaux est parti,
les dockers ont disparu… Les maisons étaient abandonnées. »
Aujourd’hui, le lieu a retrouvé des couleurs.
« Ce ne sont pas les mêmes activités. Les déchargements se font plus
vite, on reste moins longtemps… Mais le Légué continue à vivre. C’est ça qui
compte. »
Liens
Article dans ce blog sur Oscar Hansen, cliquer ici
Sources
De nombreux éléments de l'histoire de Solveig Hansen ont été recueillis lors d'entretiens à Plérin en 2019, 2020, 2023. Les photos viennent d'un album souvenir offert par ses enfants et petits-enfants.
Les archives de Ouest-France et du temple protestant ont également été utiles.