mardi 4 juillet 2023

François Barre (1915-2007), pasteur à Saint-Brieuc de 1945 à 1947



Le pasteur François Barre en 1945. Photo Archives Saint-Brieuc



François Barre est né le 25 février 1915 à Dreux (28). François (Georges, Jacques) est le fils de Jacques Barre, minotier et de Geneviève Courtier. 

 

François Barre. Année 1915. Dreux, registre des naissances. Archives en ligne vue 13

Il  est nommé après ses études de théologie à Arvert (Charente-inférieure) en 1943, puis à Saint-Brieuc comme proposant (période d'essai) de septembre 1945 à septembre 1947. Il dessert en même temps la ville de Brest en même temps que Saint-Brieuc, une tache difficile, surtout après guerre. 

Il doit faire face au traumatisme enduré par les paroissiens après le décès dans les camps de concentration du pasteur Yves Crespin.

Ouest-France 28 juillet 1947

 

Le pasteur François Barre a célébré trois mariages au Temple de St Brieuc :

Le 15 juin 1946. Yvonne Jeanne Duval née à Lorient le 24 décembre 1922, demeurant à St Laurent en Plérin (22) et Geoffrey Elcoat né à Newcastle en Angleterre le 12 avril 1921.

Le 31 août 1946. Marie Scott née à Paris le 20 mai 1920, institutrice, demeurant à Étables, le Courtil et Léon Gugenheim, né à Paris le 15 juin 1911, ingénieur, demeurant à Nevers (après le mariage).

Le 10 août 1947. Andrée Flaugeac, née au Creusot le 31 mai 1917, demeurant au Val André et  Marcel Boulat, né à Paris le 9 avril 1906, voyageur de commerce, demeurant au Val André.



Après la Bretagne

Après deux années passées à Saint-Brieuc, François Barre ne souhaite pas continuer sa mission dans le département. En effet, on lui demande de faire un travail d'évangélisation pour lequel il ne se sent appelé. Il décide alors de partir dans le sud. Il se marie le 18 juin 1946 à Montélimar avec Raymonde (Aline) Schwab.
Raymonde Schwab est une protestante, engagée dans le mouvement des Eclaireurs Unionistes. Elle est nommée "chef de meute adjointe" d'un groupe de scouts à Montélimar en 1937. 

Après 1947, François Barre rejoint la paroisse de Salies, dans le Béarn, une région de forte présence protestante. Son ordination a lieu en mars 1948. Il y reste jusque dans les années 50. 

En 1963 il a exercé à Rouen au Temple rue de Buffon et habitait Sotteville-les-Rouen. Puis François Barre est parti à Dieppe en 1969 où il succède à Alain Benoit qui n'était resté qu'une année. François Barre va s'installer à Dieppe pendant dix ans, jusqu'en 1979. Il sera remplacé par Colette Bergèse.

François Barre est décédé le 11 juin 2007 à Meudon dans les Hauts-de-Seine, à l'âge de 92 ans.

 


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Sources :

Etat civil de la commune de Dreux, registre des naissances de 1915, page 13
 acte de naissance en ligne

Archives du temple de St Brieuc. Registres du conseil presbytéral, registres des mariages.  

Courrier de François Barre à Erling Hansen (24 février 1965).

Site EEUdF Montélimar, histoire du scoutisme local

Actes du Synode national de Paris (Batignolles) mai 1943, page 159


Archives du centre d'étude du Béarn:  60 J 596/1 Photos de la consécration du pasteur François Barre (1950)
 
Pages internet sur le temple de Dieppe et ses pasteurs, cliquer ici



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Samuel Bourguet (1899-1981), pasteur à Lannion de 1924 à 1928

 

 

Le pasteur Samuel Bourguet et sa famille à Perros-Guirec 1924-1928

 




Origines

Le pasteur Samuel Bourguet (1899-1981) est né  le 4 septembre 1899 à Cannes-et-Clairan dans le Gard (30). Sa famille était protestante et dans le milieu viticole. Louis, son père, s'était tourné jeune vers l'Armée du Salut. Il s'est trouvé dans des conditions difficiles en poste à Marseille avant de revenir, pour des raisons de santé, à la vigne. Il a adhéré à l’Église méthodiste (Alès) et a exercé la fonction de prédicateur laïc avant de s'engager dans le mouvement évangélique.
Samuel avait deux frères, dont l'un appelé Jean (né en 1902), originellement viticulteur, est devenu lui aussi pasteur.


Etudes 

Samuel Bourguet ne va pas reprendre la vigne familiale mais se destine aux études. Après l'école primaire, il va aller à Nîmes en Cours complémentaire et à l’Ecole normale d’instituteurs. Il devient instituteur à Sauve dans le Gard en 1920-1921. Choisissant ensuite des études de théologie, il part à Genève, en Suisse, et à son retour en France, il s'engage au Service Chrétien à Paris.
C'est là qu'il rencontre une bénévole qui va devenir sa future épouse. Il s'agit de Lucie Nusslé (1902 Anglade-1992). Celle-ci est la fille du pasteur Paul Nüsslé (pasteur de l'Eglise Réformée Evangélique 1870-1954).


Samuel Bourguet à l'école normale d'instituteurs. 3ème tout en haut à gauche dans l'encadrement de la fenêtre.

Samuel Bourguet instituteur à Sauve dans le Gard. 1920-1921


 

En Bretagne

Il débute loin de son sud natal comme proposant, en Bretagne, à la fin de l'année 1924 auprès du pasteur Henri Whelpton à Lannion-Perros. Il seconde le pasteur Whelpton à Lannion mais également sur les communes de l'Ile grande et de Trébeurden.
Le pasteur Bourguet après avoir fini ses études, passé ses examens et soutenu sa thèse, veut s'affranchir de la tutelle du pasteur Whelpton. Il veut louer une maison à Perros-Guirec en 1927 et la meubler. Pour cela, il demande une augmentation de son traitement et une indemnité complémentaire pour son ameublement. L'accord finit par arriver et il s'établit à Perros pour un an avec sa petite famille. Il s'est marié quelques temps avant avec Lucie Nüsslé le 8 septembre 1925 à Saint-Avit-du-Moiron (33), ancien nom de St-Avit-de-St-Nazaire. Ils auront 6 enfants : Jacques, Yvonne, Jean-Louis, Pierre, Georges et Anne Marie.

Samuel Bourguet s'intéresse à la région au point qu'il publie en 1928 un ouvrage sur un missionnaire gallois (qui aurait écrit l'hymne de la Bretagne). 
Un pionnier de l'évangélisation en Bretagne, William-Jenkyn Jones. Auteur Samuel Bourguet. Clamard. Edition Je sers. 1928.

Cet ouvrage sert de référence à un long article publié en première page, dans La dépêche de Brest, publié le 14 juin 1939.

A partir du livre de Samuel Bourguet. 14 juin 1939 La Dépêche de Brest

Le pasteur Samuel Bourguet au presbytère de Perros 1924-1928. Photo A-M Bourguet




Madagascar

Après avoir exercé en Bretagne de 1924 à 1928, le pasteur Bourguet part à Madagascar fin 1928 avec la Société des Missions évangéliques de Paris. La SMEP est implantée à Madagascar depuis 1896.

Prenant rapidement des cours du soir pour apprendre le malgache, il va pouvoir prêcher dans la langue du pays au bout d'un an.
Jusqu’en 1940, il assure la fonction de directeur de l'école primaire-supérieure d'Ambohijatovo nord à Tananarive. Puis de 1940 à 1945, on lui confie la direction d’un vaste district (le Vonizongo) et d’une école biblique à Fihaonana où l'on forme des prédicateurs laïcs. Au début du mois de septembre 1940, la famille déménage à Fihaonana. Les déplacements pour visiter les paroisses s'effectuent en pousse-pousse, en chaise à porteur pour les distances les plus courtes ou au volant de la vieille Citroën quand il faut se rendre à la capitale pour des conférences par exemple. 

Liste des collègues de Samuel Bouguet à Madagascar


Le pasteur est très actif dans la Croix-Bleue car de nombreux malgaches ont des soucis avec l'alcool. Il s'emploie à créer de nouvelles sections. Samuel Bourguet assure la présidence de cette association à Madagascar.

Samuel Bourguet avec des membres de la Croix Bleue. Madagascar.1935


La vie de famille n'est pas facile car la vie quotidienne est rudimentaire (éclairage à la bougie). 

Les retours en métropole sont rares et la première fois se produira après 5 ans sur place, en 1933. Le pasteur est chargé de faire des conférences en France pour parler du travail de la mission à Madagascar et de récolter des fonds afin de poursuivre le travail commencé.

Le deuxième retour en France en 1939 est annulé à cause de la déclaration de guerre et de la suppression des bateaux vers la France. La famille Bourguet reste donc à Madagascar plus de dix ans sans revenir en métropole. Ce n'est qu'en novembre 1945 que cette longue expérience s'achève. 


Madagascar. Triple consécration pastorale. Debout de gauche à droite, on reconnait les pasteurs Samuel Bourguet, Peyrat, Lods, Robert de Becker et Delord (6ème). Photo A-M Bourguet



Retour dans le sud

Ensuite, au retour de Madagascar, après une période de repos, le pasteur occupe la fonction d'aumônier militaire. Il est particulièrement chargé d'accompagner les militaires malgaches qui retournent dans leur pays par le port de Marseille.
Le pasteur Bourguet exerce ensuite dans la paroisse de Milhaud dans le Gard de 1947 à 1961.
Il s'inscrit comme pasteur de l'Eglise Réformée de France en 1947 et y restera officiellement jusqu'en 1963.


Le temple de Milhaud dans le Gard. Carte postale


En 1971 il est admis comme membre de l'Académie de Mautauban.
Lors du discours de réception du pasteur Bourguet à l’académie de Mautauban, le 8 novembre 1971, le pasteur Plet déclara :
« Dans les tâches qu’il a remplies, le pasteur Bourguet est resté un homme de Dieu, avant tout, ce qui ne lui a nullement interdit d’être aussi un administrateur de qualité, un théologien averti, un homme de grande culture. Retiré à Montauban, il pourra donner à l’académie le meilleur de cette riche expérience".
Il aura l'occasion de donner diverses conférences dans le cadre de cette Académie.


Lucie et Samuel Bourguet à Mautauban au début des années 70. Photo A-M Bourguet


L’Église Protestante Unie de France (ancienne Église réformée de France) est  installée à Mautauban au Temple des Carmes, dans ce même lieu où le premier culte réformé a été célébré en 1793. La paroisse s’organise autour de ce temple, ainsi que ceux des alentours Barry d’Islemade, Meauzac et au Fau. 
C'est dans cette petite paroisse de Fau, rattachée à Montauban,  que le pasteur Bourguet a donné un coup de main bénévolement pendant des années, alors qu'il était à la retraite. Il a également assuré  la fonction d'aumônier à l'hôpital.


Le temple protestant de Le Fau



Samuel Bourguet décèdera en 1981 à Montauban.

Il faut souligner que Samuel Bourguet est l'auteur de photos très intéressantes prises à Madagascar entre 1928 et 1946. Elles sont consultables sur dans un album google-photo et sur le site de "Service protestant de Mission" (les liens sont indiqués plus bas).


1945. Groupe de missionnaires à Madagascar devant la maison de la famille Bourguet à Tananarive.

Samuel Bourguet est le quatrième debout en partant de la droite. En partant de lui et en allant vers la gauche, devant lui, la femme est Mme Pilet, son mari avec des lunettes est à côté d'elle, devant M.Pilet, légèrement flouté se trouve Mme Bourguet.
Tout à fait à droite, debout, l'homme en costume sombre c'est Jean-Claude Pilet, et un peu caché derrière lui on voit un visage souriant, c'est Yvonne Bourguet.
Tout à fait sur la gauche maintenant, on voit un grand monsieur avec un beau costume et derrière lui, le jeune homme, c'est Pierre Bourguet. Sur ce côté gauche, avec une sorte d'uniforme, c'est Oeschner de Coninck, après on voit un homme distingué en costume blanc, barbu, avec une cravate, c'est M. Lods. a côté de lui, en costume sombre c'est M. Bonzo. Tout à fait à droite, le jeune homme est André Lods.
Pour retrouver les femmes de pasteurs, on reprend à gauche, dans la rangée debout la première est Mme Dautry, après c'est une inconnue, ensuite en blanc Mme Cruzer, Mme Bozon, Mme Devine (avec la tête penchée)...
Enfin, au premier rang, sur la gauche, coincé entre une jeune fille complètement à gauche et une maman avec son bébé sur les genoux, c'est Anne-Marie Bourguet. Merci à elle pour avoir fourni toutes ces informations 74 ans plus tard !   


Crédit photo Défap-service protestant de mission, Paris.




Nous savons donc que "Samuel Bourguet est le quatrième en partant de la droite, tête bien ronde et crane chauve" dans ce groupe. Renseignement fourni par André Bourguet, son neveu, que nous remercions ici. André nous a donné d'autres informations sur son grand-père et son oncle. 
Anne-Marie Bourguet, fille du pasteur, a permis d'identifier les autres personnes sur la photo. 


Toutes ces personnes assistaient  à la Conférence missionnaire, on note la présence des pasteurs : Augier, Barnaud, Bourguet, Bonzon, Brunel, Burgurieu, Delord, de Visme, Kruger, Lods, Oeschner de Coninck, Pilet, et leurs familles.


Le pasteur Samuel Bourguet au milieu de ses élèves à la veille du Certificat d'Etudes du Second Degré.
Crédit photo Défap-service protestant de mission, Paris.



Liens



(photos transmises par sa fille Anne-Marie en mars 2019)


Ouvrage
 
Un pionnier de l'évangélisation en Bretagne, William-Jenkyn Jones.  
Samuel Bourguet. Clamard. Edition Je sers. 1928.

Article pour en savoir plus sur W. Jenkyn Jones


Sources 

Recueil de l'académie de Montauban (dans Gallica) 1971

Bibliothèque en ligne du Défap-service protestant de mission Paris. 
 
Pour la reproduction des deux photos à Madagascar, merci à  Claire-Lise Lombard de la Bibliothèque du Défap-service protestant de mission 102 Bld Arago 75 014 Paris.


Anne-Marie Bourguet, fille du pasteur. Témoignage recueilli en mars 2019. Un très grand merci aussi à Anne-Marie pour toutes les photos de familles transmises pour illustrer cette biographie.

André Bourguet, neveu du pasteur Samuel Bourguet. Echanges par internet en mars 2019. 
Jean-Marc Bouneau pour ces recherches concernant la famille Bourguet sur le site Geneanet. 

Catalogue de la Bibliothèque Nationale de France en ligne. Fiche Samuel Bouguet 

Ministers and Probationers of the Méthodist Church.1932. 
Biographie des méthodistes. Lettre B  

Répertoire des pasteurs de l'E.R.F. Page 50 Archives nationales. PDF. 

Le livre de Samuel Bourguet sur le pasteur Jones peut être commandé avec les références suivantes sur le site de la BNF : 8-LK2-7555. Tolbiac - Rez de Jardin - Philosophie, histoire, sciences de l'homme - Magasin.
Cet ouvrage constitué de photocopies revient à une somme très importante, malheureusement.



          

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Document annexe

Cette traduction (personnelle) vient d'un texte écrit en anglais, par un auteur inconnu, autour de 1930. Son titre est "Protestantisme in Brittany". Il fait référence au livre du pasteur Samuel Bourguet, c'est pourquoi il a semblé utile de le mentionner ici.
Vous pouvez accéder au document original en anglais en cliquant ici

"Beaucoup de gens au Pays de Galle semblent penser qu’il n’y a que des catholiques en Bretagne. En effet, la grande majorité des Bretons est catholique, mais il y a aussi beaucoup de protestants et des Bretons protestants, même si seulement une minorité a eu une grande importance dans le mouvement du Renouveau celtique en Bretagne.

Page 2.
Au début du XVI ème siècle, une bible en breton a été publiée à Londres par des Gallois. Il n’existe plus un seul exemplaire de cette bible. Ce qui n’est pas étonnant quand on sait qu’il n’existe qu’une copie de la première bible galloise imprimée à la même époque…
En 1889, le pasteur Le Coat de Trémel (dans le Trégor), a publié une traduction complète de la Bible en breton. Un livre de chants fut aussi publié « Chants chrétiens et vieux airs de Basse-Bretagne » par le pasteur Le Coat de Trémel et « La harpe des chrétiens » par le pasteur Jenkin Jones de Quimper, qui les édita à deux reprises. Beaucoup d’autres hymnes aussi bien que des poèmes religieux  furent publiés par le pasteur Omnès et Monsieur Quéré, dans des  feuillets aujourd’hui perdus.
La seule école bilingue bretonne qui a existé à l’époque, a été fondée par des protestants au XIXème siècle. Ils étaient si performants que le journal catholique « « Arvor », publia un article donnant cette école en exemple de ce qu’il faudrait faire en Bretagne…

L’influence du mouvement missionnaire gallois a été dominant dans le nouveau mouvement protestant en Bretagne. Y a-t-il  de meilleure preuve de cela que le livre publié en 1927 par le pasteur S. Bourguet, lui même missionnaire français en Bretagne, sous le titre « Un pionnier de l’évangélisation en Bretagne, W. J. Jones » ? Dans la première partie de son livre, le pasteur S. Bourguet dit que les Gallois ont davantage de facilités que les français pour évangéliser les bretons, comme ils sont de la même race et que les bretons ressemblent aux Gallois. Plus loin, il donne les conseils suivants « Afin que l’esprit réussisse dans l’évangélisation en Bretagne, un étranger (Je parle du français comme du Gallois) doit se donner lui-même complètement, pas seulement à son travail d’évangélisation mais aussi à la Bretagne elle-même. »
 
 
 
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La famille Quoniam-Ménégoz, protestants à Saint-Brieuc et Dinan

 

A Saint-Brieuc en 1906, on trouve le nom de Mina Quoniam dans la liste des membres de l’Église protestante. Elle est l'épouse de Louis Quoniam, capitaine en retraite et la mère d'Hélène Quoniam. Tous les trois sont inscrits comme protestants. Comment cette histoire a-t-elle commencé ?

Famille Quoniam 1906, registre du temple de Saint-Brieuc. Photo RF

Louis Auguste Quoniam (1829-1908)

Louis Auguste Quoniam est né le 9 août 1829 à Perpignan dans une famille de militaires et il a lui-même exercé dans l’armée comme capitaine au 45e Régiment d’Infanterie de ligne, il est chevalier de la Légion d’honneur. Il contracte un premier mariage avec Marguerite Doudin (née en Suisse) et on lui connaît deux fils issus de ce mariage : Paul Quoniam (né vers 1860), travaillant aux chemins de fer de l’Ouest, demeurant à Asnières en 1908 et Charles Quoniam (né le 4 janvier 1867 à Annecy en Haute-Savoie), militaire dans l’infanterie, matricule 2604 lors du recensement militaire, chevalier de la légion d’Honneur le 30 décembre 1901, demeurant à Rouen en 1908, officier de la Légion d’honneur le 3 juin 1915, croix de guerre avec deux palmes. Charles Quoniam va ensuite se fixer à Dinan où il se marie avec Alice Mary Lemercier, née à Jersey. Le couple habite Place Saint-Louis à Dinan. On notera que leur fille Germaine (1907-1991) a reçu la Légion d'honneur pour ses actes d'héroïsme dans la Résistance.

Charles Quoniam. Site Grand Mémorial

Marguerite Doudin décède le 18 février 1869 à Nevers dans la Nièvre.

Louis Quoniam, veuf en première noce, épouse alors en secondes noces Mina Ménégoz le 13 octobre 1869 à Algolsheim (68) ; elle a 25 ans.  

Algolsheim. Mariage 1869 vue 34

Avant 1900, la famille Quoniam se fixe à Saint-Brieuc. Leur fille Mina (du même prénom que sa mère) s'y marie en 1896. Les Quoniam habitent au 60 boulevard Charner.

1901. Recensement Saint-Brieuc, boulevard Charner. Archives départementales

Plusieurs enfants vont naitre de ce mariage dont Mina (comme sa mère) Berthe et Hélène Quoniam (née vers 1878)… On sait que Mina Quoniam, la fille, est née le 31 octobre 1871 à Bourg-en-Bresse dans l’Ain (acte 289, vue 82 sur 131). Elle est décédée à Neuilly sur Seine.


Mina Ménégoz, une éducation protestante

Mina Eugénie Quoniam, née Ménégoz, vient au monde en 1844 au presbytère d’Algolsheim dans le Haut-Rhin le 13 mai 1844. Elle est la fille de Louis Alexandre Ménégoz(1802-1872), un pasteur luthérien qui exerça pendant trente-six années dans la commune d'Algolsheim. Louis Ménégoz (1840-1887), le fils de ce pasteur, et donc frère de Mina, écrivit :

"Chers enfants et descendants de ma famille! Gardez éternellement en honneur et en respect la mémoire de mon très cher, bien aimé et toujours regretté père qui n'était qu'amour pour les siens, pour ses paroissiens et pour tous - sans distinction de religion ni de position.
Ses dernières paroles furent pour son Dieu, pour sa femme adorée, pour ses enfants et petits-enfants chéris et pour sa France qu'il avait tant aimée
".

(Citation ci-dessus et photos ci-dessous ont été publiées par Alexis Ménégoz sur Généanet)

Le pasteur Louis Alexandre Ménégoz

Le frère de Mina, Louis Eugène Ménégoz (1838-1921), a été doyen de la faculté protestante de Paris en 1901, pasteur de l’Église des Billettes (paroisse franco-allemande) à Paris. 

Le pasteur Louis Eugène Ménégoz

Un autre membre de la famille, Fernand Ménégoz est aussi une figure du protestantisme (cliquer ici)

Ouvrages d'Eugène Ménégoz


La disparition de Louis et Mina Quoniam

Louis Quoniam est décédé le 2 août 1908 à Saint-Brieuc. 


1908 Louis Quoniam. Acte de décès Saint-Brieuc, vue 202.

Mina Quoniam décède à l’âge de 85 ans le 10 novembre 1929 en son domicile, 24 rue de Colombes à Asnières.


La fille de Mina Ménégoz-Quoniam, Mina Quoniam entra dans la famille Farber en 1896 comme nous le détaillerons dans la partie suivante. Attention, certaines confusions peuvent venir du fait que la mère (mariée avec Louis Quoniam) et la fille (mariée avec Georges Faber) portent le même prénom... 

 

Famille Farber-Quoniam

Georges Faber (1839-1929) était venu de Suisse en 1857 et il avait ouvert une pâtisserie réputée à Saint-Servan. Le 21 octobre 1896 à Saint-Brieuc, son fils, Georges Antoine Farber, né le 3 octobre 1865 à Saint-Malo, se marie avec Mina Quoniam (née en 1871). 

Pour le mariage de Mina Quoniam et Georges Antoine Faber, on note la présence comme témoin de Vincent Arnoux, pasteur de l’Église protestante de Rennes, mentionné comme "ami des contractants".  Cette remarque atteste de l'ancrage de la famille Faber-Quoniam dans le monde protestant.

Georges Faber va reprendre l'affaire familiale... Cette histoire rejoint alors celle des pâtissiers protestants suisses venus s'établir en Bretagne. (à retrouver en cliquant ici)

1896 Mariage Quoniam-Faber. Saint-Brieuc


1896 Mariage Quoniam-Faber. Saint-Brieuc

 

Sources
Registre des membres de l’Église protestante réformée de Saint-Brieuc.

La colonie anglaise, 1800-1940, éditions Plessix, Diane Moore, pages 515 pour Alice, Charles et Germaine Quoniam.

Site Généanet : Alexis Ménégoz, cliquer ici

Site Généanet : Louis Eugène Ménégoz, cliquer ici

Merci à Jean-Claude Datin pour tous les renseignements donnés  sur l'histoire des familles suisses exilées en Bretagne.

La famille Taffatz, des protestants en Bretagne (avec le mariage Georges Faber- Mina Quoniam), cliquer ici

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George Whelpton (1856-1948), pasteur à Saint-Brieuc de 1930 à 1932



Le pasteur George Whelpton (1856-1948) père d'Henri Whelpton.
Photo prise le 30 octobre 1929.





Origines

George Whelpton est né le 15 juillet 1856 à Londres et baptisé le 20 août 1856 à Old Church St Pancras, Londres. Son père s'appelle William Thompson Whelpton et sa mère Anna Elizabeth.
George fait ses études au Queen's College de Taunton.



Le Havre 1880

Il a 24 ans quand il arrive en France en 1880, envoyé par la Mission méthodiste whesleyenne de Londres et son installation au Havre ne doit rien au hasard. En effet des missionnaires méthodistes y ont préparé le terrain depuis une centaine d'années déjà. Le révérend William Gibson et le pasteur Jean-Paul Cook ont eu une forte influence dans cette partie de la Normandie. Avec l'aide de la Conférence wesleyenne de Londres, les méthodistes s'implantent particulièrement là où les ouvriers sont nombreux.  

G. Whelpton prend donc la suite de W. Gibson arrivé en 1872 en France et qui a beaucoup collecté de dons pour faire vivre les oeuvres et a dépensé pour cela une bonne partie de ses fonds propres. 

A la fin de l’année 1880, le pasteur G. Jaulmes passe dans la ville et fait un rapport très positif de l’action engagée : « Dans cette grande ville qui s’accroît chaque jour et tend  à devenir la rivale de Marseille, l’oeuvre de l’évangélisation parmi des ouvriers est réellement intéressante. Nos excellents frères, messieurs Whelpton et Godel, qui la poursuivent, voient chaque jour cette œuvre s’étendre et le nombre des auditeurs s’augmenter". (cité dans le blog de J. Y Carluer)

Le 15 septembre 1888, les services du commissariat central évoquent le rôle de G. Whelpton quand il font état du service d’inhumation qui s’est tenu à la chapelle « wesleyenne méthodiste, 16, avenue de l’hôpital, dont le pasteur est M. Whelpton ». Il s’agissait du jeune enfant du concierge du local de réunion. Ce n’est pas le premier enterrement méthodiste…


Après une dizaine d'années passées au Havre, Whelpton lui aussi, comme W. Gibson, achète avec son argent personnel un lieu très vaste en plein centre-ville, rue Gambetta, pour exercer le culte (en français et en anglais). Une salle permet aussi à plus de 300 personnes d'assister à des conférences. L'inauguration a lieu le 2 octobre 1892. cette initiative va permettre à la communauté protestante du Havre de se développer...

"Le travail dévoué du révérend George Whelpton au Havre a conduit à l'ouverture d'une nouvelle chapelle centrale en 1892. La population est venue avec enthousiasme pour entendre l'évangile et beaucoup sont devenus des assistants réguliers." (cité dans "Petite histoire des missions étrangères méthodistes whesleyennes" )

Le journal L'Evangéliste du 21 septembre 1894 le décrit de la manière suivante : "C'est un de ces Anglais au coeur et à l'esprit larges, comme il en faudrait beaucoup à nos œuvres en France". 
 
Le pasteur Whelpton s'engage aussi dans des oeuvres comme celle de la Société havraise de tempérance, fondée le 17 octobre 1892 et dont il est le président. Le groupe se réunit une fois par semaine et comprend 114 membres.




Chapelle méthodiste. Le Havre. 1892. Photo du blog de J-Y Carluer


La famille Whelpton au Havre

En 1883-1884-1885, G. Whelpton est domicilié au 16 rue de l'hôpital au Havre. Son implantation dans cette ville est aussi marquée par la construction d'une famille qui commence par son mariage.

George Whelpton se marie donc le 22 avril 1885 au consulat général de Grande-Bretagne au Havre avec Georgina Elizabeth Holmes (née en 1857 à Londres), sans profession.  Le mariage est ensuite célébré à l'église méthodiste de la Sainte-Trinité (Church of the Holy Trinity)  par le révérend Canon Whelpton, assisté par le révérend J. Orlebar, aumônier.

Son épouse, Elizabeth Holmes, vient d'une famille bien établie en Guyane britannique. Elle est la fille de feu Sir William Olmes (1917-1868), marié avec Elizabeth Light née à Boulogne en février 1819. Elle est aussi la petite fille de Sir Henry Light Holmes (1852-1902), ancien gouverneur de la Guyane britannique  (appelée le Guyana de nos jours).
 
On trouve d'ailleurs la trace de G. Whelpton et de son épouse dans les habitants de Guyane britannique au 19ème siècle, peut-être à l'occasion d'un séjour avant 1900 ?



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Trinity Church à Abingdon.



Muriel, leur fille,  naît le 18 août 1886 au Havre et sera baptisée le 31 décembre 1886 dans une chapelle méthodiste du Middlesex.(acte de naissance en ligne).

Leur fille Irène Constance naît le 15 juin 1889, au Havre (acte de naissance en ligne). Page 466 du registre.

On retrouve la trace de G. Whelpton dans des archives de Seine Maritime le 21 novembre 1889 où il assiste, au Havre, en tant que témoin (avec Julien Monot) au mariage de François-Marie Le Quéré (pasteur baptiste au Havre) et de Françoise Célina Cécile (directrice d'école maternelle).

Leur fils Henri Edouard (qui deviendra pasteur à Perros et Lannion) est né le 13 juillet 1891 dans cette même ville du Havre et Eric Georges y est né  le 21 mars 1894 (déclaré le 24 à la mairie). D'après cet acte de naissance, leur domicile connu est alors situé au 22 rue de la ferme.
 





Départ du Havre 

 
Pour son départ, les protestants qui l'avaient bien connu lui ont offert un magnifique cadeau.
Il s'agit de 7 volumes d'une exégèse évangélique du docteur en théologie F. Godet : 3 volumes de commentaires sur l'Evangile de St Jean, 2 volumes de commentaires sur l'Evangile de St Luc et 2 volumes de commentaires sur les épitres aux Corinthiens.
 Une mention spéciale datée du 25 octobre 1894 est contenue dans un des volumes et indique : Offert à notre bien aimé pasteur M. George Whelpton, par les membres et amis de l'église place Gambetta. Le Havre. En souvenir de ses quatorze ans de ministère Fidèle et Dévoué.







Par les informations contenues dans un mémoire de J-Louis Prunier sur les missions des méthodistes, on apprend que  d'importantes responsabilités attendant George Whelpton. En effet, après la mort de William Gibson en 1895, la Conférence whesleyenne reprend son oeuvre et fonde à sa place un District d'évangélisation dont George Whelpton prend la tête jusqu'en 1898. Ce district de l'Ouest est alors incorporé dans le District du Nord.


Paris

En 1897, G. Whelpton habite Paris comme il est indiqué dans l'acte de décès de sa belle-mère pour lequel il est mentionné comme témoin le 12 janvier 1897 au Havre.
 
De 1898 à 1900, il est le responsable de l'évangélisation pour le district du Nord à Paris sous la direction d'Onésime Prunier.
En 1895 et 1898, les registres de l'Eglise méthodiste wheysleyenne mentionnent son adresse au 112 boulevard Malherbes puis en 1900 au numéro 4 rue Roquépine dans le 8ème arrondissement de Paris. C'est sur cet emplacement que se trouvait une chapelle méthodiste (appelée aussi Methodist Church avec un culte en anglais) construite en 1862, mais aujourd'hui disparue. Cette chapelle est mentionnée par le marquis de Rochegune dans son guide de Paris rédigé en 1909.
 
Fin 1897, l'église méthodiste de Levallois-Perret fête le 85e anniversaire du pasteur Hocart et on entend à cette occasion les pasteurs Gallienne, Matthieu Lelièvre et Whelpton. 

Dans le journal de l'Armée du salut en 1899, on se préoccupe de la santé de Mme Whelpton. Délicate intention !
 
28 janvier 1899 Bulletin hebdomadaire de l'armée du salut

 
En 1901, G. Whelpton retourne au Havre pour une rencontre avec d'anciens prêtres.
 
 
G. Whelpton 1er avril 1901 Journal L'Universel

 
En 1902, le pasteur G.Whelpton est particulièrement chargé de l'évangélisation dans la Drôme et les Alpes peut-on apprendre dans un article consacré à la propagande protestante dans le journal La Cravache valentinoise du 25 septembre 1902.

En 1903, il figure dans la liste des personnes affiliées à la Société des visiteurs pour le relèvement des familles malheureuses de Paris (annuaire 1er janvier 1903).
 

G. Whelpton fait connaissance avec la Bretagne en 1905, où avec le pasteur Jean Scarabin, il  effectue une mission dans la région de Perros-Guirec.



 
 
Angleterre

G. Whelpton retourne ensuite en Angleterre où devient le pasteur méthodiste de Trinity Church à Abingdon-on-Thames (au sud d'Oxford) dans le Berkshire. Son fils Eric est scolarisé à Abingdon School de 1906 à 1909 et à la Leys School de Cambridge, puis entre au Hertford College d'Oxford en 1913. il exerce aussi à Witney, Bedford, St Mary's. Durant le début de la guerre, il est aumônier militaire.





 
Haïti

Vers 1916, le pasteur part en mission à Haïti et il y reste pendant 14 ans. Les méthodistes sont implantés à Haïti depuis 1817. Depuis cette époque l’Église méthodiste a toujours cherché à promouvoir en particulier la tempérance, l'intégrité morale, l'éducation, la liberté religieuse et le dialogue, le développement de la langue créole, les méthodes nouvelles d'agriculture et d'élevage.



Retour en Bretagne

A son retour, le Synode de 1930 (Lasalle, 24-27 juin) envoie George Whelpton dès le mois de septembre pour assurer le poste du Légué (où il remplace l'étudiant Daniel Manach) et de St Brieuc (où il remplace Jean Scarabin). En 1931, la desserte du Légué est abandonnée pour se recentrer sur St Brieuc.
Whelpton quitte la Bretagne en septembre 1932.
 
 

Dans le Journal des missions évangéliques, on trouve la trace de dons récoltés par le pasteur George Whelpton, par exemple :

1er janvier 1932 : Saint-Brieuc George Whelpton, 200 francs.

 
 
Au moment de prendre sa retraite, il se retire au 50 Guessens road à Welwyn Garden City, une tranquille ville-jardin proche de Londres.
Il décède le 23 avril 1948 à Knaresborough House (n°7 Knaresborough Place) à Londres après une vie bien remplie à l'âge de 92 ans. Ses deux fils Eric et Henri furent ses héritiers.



Tombe de George Whelpton (1856-1848)


  
 
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Sources 

 
Archives du temple de St Brieuc
 
Journal des missions évangéliques (version en ligne)

Archives de Seine Maritime 12 495 naissance, page 233 (acte de naissance de son fils Eric 21 mars 1894)
 
Généanet, fiche individuelle sur George Whelpton, cliquer ici


Généanet, mariage du pasteur François-Marie Quéré au Havre

Blog de Jean-Yves Carluer, les églises méthodistes au Havre 
 
Registre des pasteurs anglais.
Registre en ligne des Années 20, page 11, George Whelpton

Ministers and Probationers of the Méthodist Church.1932. 
Biographie des méthodistes. Lettre W


Site : My Wesleyan Methodist Ministers
Dans "General ressources" Minutes of several conversations. Conférences méthodistes...  Archives en ligne 1888 à 1900

Extrait de : « A short history of Wesleyan Methodist Foreign Missions ». John Telford. London
Taper Whelpton dans l'outil de recherche pour trouver la page 177-178 

Lien pour accéder à une traduction des pages évoquant George Whelpton.




 


Citation dans un article de 1899 

The Argosy Demerara 1885

Etat civil anglais (Merci à Diane Moore pour la transmission de tous ces documents)

Jean-Louis Prunier, mémoire Une présence protestante française en Kabylie (1885-1919) page 56

Mathieu Lelièvre, prédicateur. Dans Gallica.

Les oeuvres du protestantisme français au XIXe siècle : exposition universelle de Chicago, publiées sous la direction de Franck Puaux. 1893. (page où il est question de G. Whelpton)

Lien pour accéder à l'ouvrage complet cité plus haut. Paris. Le VIIIe arrondissement. Chantal de Saulieu. 1983 

Lien pour accéder à un article sur l'histoire du protestantisme (et donc du méthodisme) à Haïti 
 
 


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