vendredi 23 février 2024

Adèle-Hélène Babut (1872-1951), professeure agrégée, protestante.

Maison Babut 60 rue Ville Gautier, Le Courtil Etables. Image Google

Une éducation protestante

Hélène Babut (1872-1951) est née le 19 juin 1872 à Nîmes dans le Gard. Son premier prénom était Adèle mais elle se faisait appeler par le second, Hélène.
Sa famille est protestante et son père, Charles-Edouard Babut (1835-1916) est un pasteur de premier plan au XIXe siècle ; par exemple il préside l'ouverture du synode en 1872 et en 1879. Une rue porte son nom à Nîmes.
En 1868, Charles épouse, à Francfort, Hélène Bonnet (1840-1918), fille du pasteur Louis Bonnet (1805-1892), avec qui il aura dix enfants dont Adèle (Hélène) (1872-1951).

Ci-dessous, deux photographies de Charles Babut. La première provient du volume de Sermons choisis qui a été édité en 1913, à l’occasion des cinquante ans de ministère du pasteur. Sur ce cliché, Babut semble avoir environ cinquante ans, ce qui situerait le portrait vers 1885. La deuxième photo a été publiée avec des recueils de sermons posthumes. Elle montre le pasteur vers la fin de sa vie. Ses rouflaquettes ont pris des dimensions impressionnantes" (site dvarim).

C-E Babut, site dvarim

C-E Babut, site dvarim

De brillantes études
Hélène Babut fait de brillantes études et elle est admise cinquième, au niveau national, à l'agrégation des Lettres pour la session de 1899. Son succès est mentionné dans la gazette littéraire La vie Montpelliéraine du 1er octobre 1899. Son frère Ernest est reçu la même année à l'agrégation d'histoire-géographie. Promis à une carrière exceptionnelle (déjà historien, écrivain, professeur à la faculté de Montpellier), il meurt au combat en 1916.


Mlle Babut enseigne comme répétitrice au Lycée de jeunes filles du Havre en septembre 1897.

L'année suivante, elle est nommée au Cours secondaire de jeunes filles de Montpellier à partir du 5 septembre 1898, avant son agrégation, enseigne par la suite au Lycée de jeunes filles de Nîmes à partir de septembre 1906. Elle est nommée Officier de l'Instruction public en 1911 (J.O 17 juillet 1911).

Pour l'année scolaire 1917-1918, Mlle Babut est inscrite sur la liste d'aptitude aux fonctions de professeur dans les lycées de jeunes filles de Paris et de Versailles. Le 21 juillet 1917, elle est nommée au lycée Victor-Duruy à Paris, comme professeur de 4e classe.


Hélène Babut fait valoir ses droits à la retraite à la fin de l'année scolaire 1932-1933. Elle a alors 38 ans 9 mois et 24 jours d'ancienneté de services. Sa pension de retraite lui sera versée à partir du 1er octobre 1933 et elle bénéficie d'une indemnité pour charges de famille (Journal Officiel de la République, lois et décrets, 17 novembre 1933, page 11 569).


Professeure en Bretagne

Mlle Babut arrive en Bretagne après 1933. On ignore encore pourquoi cette implantation en Bretagne : est-ce un projet concerté avec Eleonore Scott qui est également professeur et de confession protestante ? A-t-elle des attaches familiales ?


Les amies : Jeanne Blanc et Eleanore Scott

Fidèle à ses engagements religieux, elle s’inscrit comme membre au Temple protestant de Saint-Brieuc. On retrouve son nom dans les registres de la paroisse où elle figure pour la première fois en 1934. Son nom est mentionné avec ceux de mesdames Scott et Blanc, avec qui elle partage la même adresse : le Courtil à Etables. En 1939, on trouve à cette adresse madame Scott et Mme Scott-Babut. En 1941 : Scott, Scott Marie, Babut et Blanc et en 1942 Babut, Scott, Blanc. Après 1942 Mlles Babut, Scott et Blanc ne sont plus inscrites dans les registres.

A noter que dans le registre de recensement d'Etables en 1936, ci-dessous, on a Jeanne Babut née en 1880, secrétaire, soeur d'Hélène (avec une erreur sur le nom écrit Rabut).

Recensement Etables 1936 Page 34



Adoption

Sur le plan familial, Hélène Babut va adopter une fille, Marie Thuet-Babut née le 30 mai 1920 (Paris 13e) ; elle deviendra institutrice. Plus tard, Marie Thuet-Babut prend le nom de Marie Gugenheim (1920-2011) après son mariage le 30 août 1946 avec Léon Gugenheim (né à Paris 17e le 15 juin 1911). La cérémonie était présidée par le pasteur Barre et le pasteur Henri Whelpton. Le couple aura deux enfants Françoise et Pierre.

Mme Gugenheim était bien connue dans la communauté protestante d’Étables car elle tenait l'harmonium lors des cultes d'été. Dans les années 80, Mme Gugenheim était également engagée dans l'association d'aide au Tiers-monde "Terre des Hommes" ; dans un tout autre registre, elle s'occupait du club de bridge. Marie Gugenheim est décédée le 1er janvier 2011, elle a été incinérée le 18 janvier, jour où s'est déroulé une cérémonie au Temple de Saint-Brieuc. Elle repose au cimetière d'Etables depuis 2011.

Ci-dessous, pour les témoins du mariage de Marie Huet-Scott-Babut avec Léon Gugenheim en 1946, on note les différentes signatures des parents, Eleanor Scott et Adèle Babut, ainsi que celles des pasteurs Barre et Whelpton.


Marie Thuet, institutrice dans les Côtes-du-Nord de 1939 à 1945.

Marie Thuet, dite Scott-Babut, rentre à l’école Normale  de Saint-Brieuc en 1938. Elle y passe son Brevet élémentaire puis son Brevet supérieur en 1941.  

Solveig Hansen (une protestante née en 1916) a connu Marie Gugenheim, née Thuet : "Elle n'était pas encore mariée et elle effectuait sa formation d'institutrice à l’École normale de Saint-Brieuc où j'exerçais comme surveillante à ce moment-là" (Témoignage recueilli le 24 mai 2023). 

Dossier Marie Thuet, dite Scott-Babut. Archives départementales. Série 1T

En 1941, Marie Thuet enseigne à l’école publique d’Étables et d’Hillion en tant que stagiaire.
A la sortie de l’École normale, elle est nommée à Rostrenen en Cours complémentaire au mois d’octobre. L'école est récente puisque le chantier a commencé en 1938.

Le Cours complémentaire de jeunes filles. Rostrenen. 28 mars 1938 Ouest-Eclair

En janvier 1941, après avoir passé son C.A.P, elle est titularisée sur ce même poste où elle reste jusqu’au 30 septembre 1945.

Dossier Marie Thuet, dite Scott-Babut. Archives départementales. Série 1T

Le 15 mai 1945, elle est inspectée dans sa classe à Rostrenen et le rapport d’inspection nous apprend beaucoup de choses sur le poste occupé par Marie Thuet. Elle est chargée d’une partie de l’enseignement littéraire et de l’éducation physique pour les jeunes filles du Cours complémentaire. Les élèves ne sont que trois et se préparent toutes au concours de recrutement des élèves institutrices. L’inspecteur assiste à son exposé adressé aux élèves sur le thème de « La Résistance de l’esprit », d’après « Les cahiers de Londres ». De plus, la jeune institutrice se consacre aux œuvres post scolaires : chorale d’élèves et d’anciens élèves des écoles publiques, association sportive féminine de basket-ball, organisation de fêtes au profit des prisonniers, cantine scolaire, compagnie d’Éclaireuses Neutres Croix d’Or Lorraine, groupe de C.R.F.J (Croix-Rouge de la Jeunesse)… L’appréciation générale de l’inspecteur départemental est élogieuse : « Mlle Thuet est une jeune institutrice intelligente, active et dévouée. Elle a certainement une haute idée de ses fonctions et de son activité dans les œuvres sociales… ».
L’inspecteur d’académie, quant à lui, ne tarit pas d’éloges en juin 1945 au moment où il est amené à donner son avis, à l’Inspecteur d’Académie de Strasbourg, sur la demande de changement de région souhaitée par Marie Thuet : « Mlle Thuet, dite Scott-Babut, a fait preuve dans son service d’une conscience exceptionnelle et d’une réelle distinction d’esprit. Elle enseigne l’anglais et la musique avec beaucoup de goût. Désirant poursuivre ses études dans l’une ou l’autre de ces spécialités, elle souhaiterait avoir un poste à proximité d’un centre d’enseignement supérieur ». L’Inspecteur poursuit en rappelant la difficulté d’être identifiée comme protestante dans une Bretagne catholique, bien qu'enseignant à l'école publique : « Elle n’a pas obtenu à Rostrenen l’aide et la compréhension (Mlle Thuet est protestante) qu’elle était en droit d’espérer. Elle peut rendre de grands services à la cause française en Alsace où son tact, son éducation, son idéalisme enthousiaste, trouveront une meilleure atmosphère. Je souhaite vivement que l’on puisse lui accorder un poste à proximité de Strasbourg qui lui permette de parfaire sa culture et de donner toute la mesure de ses dons, elle le mérite. »

 

Pendant l'Occupation

On peut lire quelques lignes consacrées à une action courageuse de Mlles Scott et Babut dans le livre Etables-sur-Mer, des lieux, des vies au fil du temps. Editions Etables Entre Terre et Mer : « Elles recueillirent la famille Zerna, des Allemands fuyant les persécutions nazies à la fin des années 30. Pour obtenir la nationalité française, Monsieur Zerna s’engagea dans le Légion étrangère. Il trouva la mort lors de l’attaque japonaise des garnisons françaises en Indochine. Son nom figure sur le monument aux morts d’Etables-sur-Mer. »

Effectivement, Fritz Paul ZERNA est né le 10 août 1908 à Berlin en Allemagne. Il s’engage dans l’armée avec la Légion Étrangère. Combattant en Indochine, il décède le 10 mars 1945 à Ha Giang dans l’ex province du Tonkin.
(Sources : Service historique de la Défense, Caen, cote AC 21 P 280321)

Le nom de Zerna sur le Monument aux Morts d'Etables.

En 1948-1949, dans les membres du groupe protestant de Binic-Etables on trouve le nom de Mme Zerna et dans les résultats du bac du 8 juillet 1954 à Saint-Brieuc, Peter Zerna, avant de trouver son nom le 15 juillet 1959 après avoir réussi des examens de physiologie animale à la Faculté de Rennes.


Échanges avec le pasteur Crespin

Dans l'histoire protestante, on sait que Mlle Hélène Babut s'est adressée au pasteur Yves Crespin dans une lettre où elle n'était pas satisfaite de la présence du pasteur à une réunion à Saint-Brieuc où l'invité d'honneur était l'amiral Darlan. Le pasteur lui avait répondu le 21 octobre 1942 dans une longue lettre d'explication qui a été conservée dans les archives du Temple. 

Le pasteur Crespin devait apprécier les idées du père d'Hélène comme l'atteste ce livre du pasteur Charles Babut "Enseigne-nous à prier", La Cause, octobre 1930. La mention "Yves M. Crespin" figure en page de garde de cet ouvrage retrouvé dans la bibliothèque des pasteurs du temple de Saint-Brieuc, .

Enseigne-nous à prier. E-C Babut. La Cause octobre 1930.

Pasteur Yves M. Crespin Saint-Brieuc

 

Disparition des demoiselles Babut, Scott, Blanc

Hélène Babut est décédée le 7 avril 1951 à Bégard à l’âge de 78 ans. Un service dirigé par le pasteur Marquer a eu lieu au Temple d’Étables le 10 avril 1951. Sa disparition est signalée dans la revue Femmes diplômées en 1952. Elle repose au cimetière d'Etables depuis le 19 mai 1956.



Jeanne Blanc, née en 1866, est décédée le 28 septembre 1946 et la cérémonie a eu lieu au cimetière
d’Étables le 30 septembre. L'annonce est parue beaucoup plus tard dans Ouest-France, dans l'édition du 16 octobre 1946.
 

Eleanor Scott, née en 1868 à Paris, est décédée à Étables le 29 mars 1954 et le pasteur Paul Marquer a procédé à la cérémonie d'inhumation au cimetière d’Étables le 31 mars. 

Marie Gugenheim (Marie Thuet-Scott-Babut ), née le 30 mai 1920 dans le 13e arrondissement de Paris, repose au cimetière d’Étables depuis 2011.

14 janvier 2011 Ouest-France

Ci-dessous, trois photos au cimetière d'Etables-sur-Mer (22)




 

Hélène Babut et Eleanor Scott dans la mémoire collective.

"Impasse Eleanor-Scott" et "Impasse Adèle-Babut" sont deux noms qui ont été donnés par le Conseil municipal de la commune de Binic-Etables le 27 avril 2022 pour le lotissement "Les Villas Manoir". Dans sa délibération numéro 13, conduite par Hélène Lutz, le Conseil écrit : "Elles ont toutes les deux été enseignantes dans la commune, Adèle Babut ayant été la première agrégée de France et elles ont rendu des services à la commune en adoptant notamment plusieurs enfants".

Le Conseil municipal a montré un peu trop d'enthousiasme en écrivant qu'Adèle Babut avait été la première agrégée. En effet, les premières femmes agrégées ont été reçues en 1883 (6 en lettres et 6 en sciences). Cette agrégation féminine avait alors été créée, deux ans après la fondation de l'École normale supérieure de jeunes filles (appelée « Sèvres). 

Il reste encore beaucoup à découvrir sur la vie d'Adèle Babut, d'Elenaor Scott et de Jeanne Blanc...

En haut à gauche, localisation des Impasses Scott et Babut à Etables. Image Google




A lire
 
L'histoire de la communauté protestante d’Étables, cliquer ici

 
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Documents d'archives du Temple de Saint-Brieuc
 
10 avril 1951. Cérémonie d'enterrement protestant. Adèle Babut. Archives du Temple

 
31 mars 1954. Cérémonie d'enterrement protestant. Eleanor Scott. Archives du Temple

30 septembre 1946. Cérémonie d'enterrement protestant. Jeanne Blanc. Archives du Temple

31 août 1946. Bénédiction de mariage protestant. Marie Gugenheim. Temple de Saint-Brieuc

 
Sources

Registre des membres du temple de Saint-Brieuc, 1934-1942
 
Registre des décès, archives du temple de Saint-Brieuc.
 
Recensement Etables-sur-Mer 1936 page 34. Archives départementales.
 
La vie Montpelliéraine 1er octobre 1899
 
Publication L'enseignement secondaire des jeunes filles. 1899. 

Site Généanet, Adèle Babut, ici
 
Ouest-France 14 janvier 2011, obsèques Marie Gugenheim 

Biographie Charles Babut, site dvarim, cliquer ici

Biographie d'Ernest-Charles Babut, frère d'Hélène, cliquer ici
 
Compte-rendu du conseil municipal d'Etables-Binic, 2022
 
 
 
 

samedi 17 février 2024

Robert Henry Stamp (1881-1970), pasteur protestant baptiste à Saint-Brieuc.

 

Robert Henry Stamp (1881-1970). Photo Généanet

Robert Henry Stamp, appelé Harry, est né le 9 septembre 1881 à Willow Bank Lodge, Sunderland (Durham) dans une ville côtière du nord de Angleterre où son père est armateur. Son domaine professionnel est le commerce de charbon. Il travaille comme comptable chez Robert Thorman, charbons, à Sunderland et à Newcastle.

En février 1911, Henry est envoyé par sa société à Rochefort, sur la côte ouest de la France, pour y exercer les fonctions de Commissaire aux Comptes à la "Société des Charbonnages", rue de la Gare.

En 1912-1913, il effectue un voyage à Essen, puis Duisburg et Hamburg en Allemagne dans le but d'y créer une entreprise. Ce projet ne se concrétise pas et il s'installe en Bretagne.

Alors qu’il est domicilié à Saint-Brieuc, au moment de la déclaration de guerre en août 1914, Henry Stamp est appelé sous les drapeaux. En raison d’une déficience cardiaque il ne participera pas à cette guerre.
Il retourne offrir ses services à son employeur, R. Thorman & Sons ; John street. Et en février 1915, il exerce comme directeur d'une entreprise de charbonnage à Saint-Brieuc où il vient de s'installer.


La famille Stamp

Son épouse, Louise Anna Marie Flament (1890-1979) est née le 25 janvier 1890 au 37 Rue Rouelle dans le 15e arrondissement de Paris. Elle est employée des Postes au moment où elle rencontre Robert Stamp à Paris. Les futurs époux sont présentés l'un à l'autre par Ruben et Jeanne Saillens, un couple de protestants baptistes.

Louise Stamp, née Flament (1890-1979). Photo Généanet

Le couple se marie le 19 décembre 1916 à l'Église Baptiste du Tabernacle, rue de Lille dans le 13e arrondissement de Paris et le mariage est enregistré à la mairie du 13e Arrondissement. Son père est Jean-Baptiste Flament, un anarchiste converti en 1890 après avoir été guéri au Dispensaire de la Mission populaire Évangélique, rue de l’Avre, à Grenelle. (Son extraordinaire histoire est racontée par lui-même ici)

Deux des témoins sont Arthur Blocher, pasteur rue de Lille et Adolphe Huck, colporteur biblique.

1916 Mariage Stamp-Flament. Archives Paris 13e

M et Mme Stamp auront plusieurs enfants dont Ruben Henry né le 9 décembre 1917 à Saint-Brieuc. Le pasteur Théophile Roux et Abraham Bird sont les deux témoins pour l'état civil.

Isabella Louise, leur fille est née le 11 avril 1920, également à Saint-Brieuc. Elle était appelée "Bella" dans la vie courante.

Jacques Charles Stamp est né à Saint-Brieuc le 21 mai 1927 et il est décédé le 22 novembre 1997 à la Chapelle-Bâton à l'âge de 70 ans.

Acte de naissance Ruben Stamp. Saint-Brieuc 1917 Archives départementales

Acte de naissance Ruben Stamp. Saint-Brieuc 1917 Archives départementales

Acte de naissance Isabella Stamp. Saint-Brieuc 1920 Archives départementales

Henry Stamp et le commerce de charbon à Saint-Brieuc.

Sur le plan professionnel, Robert Stamp fait le commerce du charbon en gros et en détail. La famille Stamp s'installe à Saint-Brieuc et va déménager au moins 5 fois : 45 rue Brizeux de février 1915 à décembre 1916 ; 4 rue de Gouédic de 1916 à septembre 1919 ; 17 rue Victor Hugo d'octobre 1919 à septembre 1922 ; 2 rue des Bouchers d'octobre 1922 à septembre 1929 ; 2 impasse Coëtlogon à partir de septembre 1929 et jusque dans les années 60.

Il bénéficie d'une bonne réputation car, par décret du 29 mai 1920, le gouvernement britannique autorise M. Stamp à remplir les fonctions de Vice-Consul de Sa Majesté britannique à Saint-Brieuc.

L'activité professionnelle est localisée sur le port du Légué et le restera au moins jusqu'en 1940. Dans les années 30, un dépôt de M. Stamp est situé rue des Vergers. La presse évoque ces dépôts à plusieurs reprises pour des vols de charbon dont est victime M. Stamp (9 février 1936, 16 octobre 1940).

Ci-dessous, facture de M. Stamp adressée à la municipalité de Saint-Brieuc pour des travaux effectués sur la voirie en 1925.


 
Stamp. Annonce 17 juillet 1923 Ouest-Eclair

Stamp 17 septembre 1930 Ouest-Eclair

Henry Stamp et les protestants de Saint-Brieuc.

H. Stamp est un protestant évangélique baptiste. Il est néanmoins inscrit de 1915 à 1929 dans la liste des membres du Temple méthodiste de la rue Victor Hugo à Saint-Brieuc. Louise Stamp est également membre régulière de l’Église protestante à la même époque. Ruben et Isabelle, leurs enfants, sont inscrits à l'école du dimanche, au Temple, en 1923 et 1924.

A la fin des années 20, M. Stamp nourrit un autre projet et le pasteur Jean Scarabin en 1929 entérine la démission de M. Stamp et Mme Stamp de l’Église de Saint- Brieuc. Le pasteur porte la mention "Dissident, parti" et suivent les noms de M et Mme Stamp sur le registre des membres.

Plusieurs témoins de cette époque nous en disent plus sur la personnalité de M. Stamp :
Solveig Hansen (née en 1916 et membre de la paroisse à cette époque) se souvient être allée dans cette salle pour écouter les sermons de M. Stamp qui pratiquait aussi des baptêmes au bord de la mer. La salle de prière prend le nom de "Bonne-Nouvelle", du mot "Évangile" qui signifie "bonne nouvelle" en grec. Solveig ajoute qu'on remarquait M. Stamp car il avait conservé un fort accent anglais et qu'il avait un comportement original : "Il embrassait facilement les gens ce qui n'était pas très courant alors".

Solveig Hansen



Jean-Claude Nexon (né en 1934) était très jeune à l'époque où il fréquentait la salle Bonne-Nouvelle, la maison familiale était voisine.
"Parfois le dimanche à la belle saison, quand c'était marée haute, des personnes étaient baptisées par M. Stamp dans la mer. Pas très loin du phare à Saint-Laurent, il y a une plage des galets avec des rochers qui s'avancent dans la mer. Le baptême était plutôt individuel mais parfois deux ou trois personnes l'étaient en même temps." 


Pierre Prigent (neveu du pasteur Alfred Somerville) garde des souvenirs précis de l'ambiance qui régnait à la Salle Bonne-Nouvelle :
"C'étaient des baptistes rigoureux, essentiellement marqués par la personnalité de M. Stamp, qui de surcroit était un fieffé original d'Angleterre, au demeurant plus étroit (en religion aussi) qu'on peut l'imaginer. Je suis allé une ou deux fois écouter une conférence en ce saint lieu ; mais c'était décidément trop orienté (prédication sur la fin du monde) et je commençais à réfléchir..."
Pierre Prigent se souvient aussi que le lieu précis des baptêmes était "L'anse aux Moines". 

L'Anse aux Moines. Photo RF 2024

Jean-Yves Carluër (écrivain spécialiste de l'histoire du protestantisme, né en 1948) est allé avec ses parents à la salle Bonne Nouvelle quand il était jeune. Il se souvient de la grande rigueur des sermons de M. Stamp et de la difficulté qu'il y avait à tout comprendre car M. Stamp ne maîtrisait pas parfaitement le français.

L'anse aux Moines, en St Laurent. Lieu des baptêmes organisés par M. Stamp

Photo RF 2024



Un témoignage familial

Alain Stamp

Alain Stamp est le petit-fils d'Harry Stamp. Il est aussi « chargé de communication » à la Fédération Évangélique de France aujourd’hui Réseau Fraternel Évangélique Français.Il est l’auteur de plusieurs livres. Sur le site paroledementor.com, il livre ce témoignage sous le titre "C'était mon grand-père !" :

 "J’ai un souvenir particulier de mon grand-père. Grand, portant une couronne de cheveux blancs mi-longs, qu’il coupait souvent lui-même aux ciseaux, toujours en costume trois pièces, chaussé de brodequins. Sa voix grave, son accent anglais rocailleux… et son incapacité à différencier le tu du vous, m’impressionnaient. Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, mon grand-père avait une habitude particulière qui me mettait profondément mal à l’aise. Chaque fois qu’il séjournait chez nous, il nous invitait, chacun à notre tour, mes sœurs et moi, dans sa chambre. Il nous lisait un passage biblique – auquel je ne comprenais rien ! – puis mettait un genou à terre et priait longuement pour nous ! Sans doute percevais-je solennité de l’instant. Mais je n’aimais pas ces moments, ne sachant pas quelle attitude adopter, ni quoi en penser. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris la bénédiction que représente des proches qui prient et intercèdent pour soi."

Un témoignage dans la presse

Il y a peu de témoignages sur la vie de M. Stamp, aussi, prenons comme un cadeau cet article du journal La Dépêche de Brest du 17 août 1937 qui commence par le titre suivant, peu engageant : Saint-Brieuc, sombre dimanche.

L’auteur est  pourtant le dimanche du 15 août mais il y vente comme en plein automne. A proximité se trouve l’Anse au Moine, à Plérin, et on peut y aller alors avec le petit train des Côtes-du-Nord qui part de Saint-Brieuc et passe par le Port du Légué jusqu’au phare : « Puis c’est la descente vers la plage, une plage où il y a peu de sables et beaucoup de galets. Pauvres plages minables qui semblent à l’abandon. Dimanche comme distraction, un pasteur protestant avec force gestes haranguait la foule. Chose curieuse, les gens venaient nombreux. Un peu de soleil et le pasteur aurait prêché dans le désert. Il pleuvait, on l’écouta. Après cette conférence qui se prolongea longtemps, un homme extirpa d’une boite un bandoléon. On chanta, ce fut le mieux de l’affaire". La dépêche de Brest,17 août 1937.

La Salle de Bonne-Nouvelle. Une église Baptiste en 1929

Ne partageant plus les mêmes options que les autres protestants de Saint-Brieuc et nourrissant un autre projet, M. Stamp prend très rapidement la décision d'ouvrir un autre lieu de culte. Il fait une demande de permis de construire rue Vieille Côte du Légué (qui deviendra la rue du Port Favigo) et un plan accompagne ce dossier. La société qui entreprend cette construction est celle de Madame Souverain.

1929. M. Stamp. Permis de construire 2T 14. Archives municipales St Brieuc.

 

1929. M. Stamp. Permis de construire 2T 14. Archives municipales St Brieuc.

Le nom qui va être donné est celui de Salle de Bonne-Nouvelle. La salle est inaugurée en octobre 1930 par M. H. Stamp. Le local se situe au milieu de la route du Légué. Pour situer cette salle, il faut partir du boulevard Gambetta dans le quartier St Michel, descendre la rue du Port en direction du Légué. Juste au stop et c'est la maison qui se trouve une maison sur la droite, au 44 boulevard Harel de la Noé.

Salle de Bonne-nouvelle, salle évangélique St Brieuc. Google street.


Dans le prolongement de la rue du Port se trouvait "la vieille côte du Légué". C'était l'axe principal qui permettait de rejoindre le centre-ville à partir du Légué.
La vieille côte du Légué était très raide et difficile lorsqu'il pleuvait.
Par la suite on l'a détournée par la rue du légué et on ajouté deux voies : la rue des Trois-Frères Le Goff et la Route Nationale de Toupin donnant vers le bassin à flot (inaugurée en 1946).
 

Localisation actuelle de la Salle de Bonne-Nouvelle de St Brieuc. Photo R.F


L'origine de la Salle Bonne-Nouvelle et ses premières années sont évoquées par Sébastien Fath dans son ouvrage Une autre manière d’être chrétien en France :

« Du fait de son caractère particulier et particulariste, l’Église Baptiste du Tabernacle -à Paris- comptaient plusieurs membres non parisiens, qui s’attachèrent, là où ils se trouvaient, à diffuser l’Évangile. C’est ainsi qu’en Bretagne, parallèlement au travail déjà effectué, depuis 1919, à Paimpol. Cette œuvre fut encadrée jusqu’à la guerre par le Tabernacle. […] A Saint-Brieuc, en Bretagne c’est une véritable petite église que se forma chez nos amis M. et Mme Stamp, qui construisirent une salle où ils virent chaque dimanche de 40 à 50 personnes assister au culte. Il y eut des conversions remarquables. Ce groupe ne demanda pour se développer qu’un conducteur qualifié que nous eûmes en 1939". (Le pasteur F. Piaget arrive en 1939)

Toujours dans le même ouvrage, Sébastien Fath fait référence à un rapport de Madeleine Blocher-Saillens en 1931, mentionnant vingt conversions dans cette salle. Cette pasteure évangélique baptiste de l’Église du Tabernacle exercera de 1929 à 1952. Elle suit avec attention le développement de la salle Bonne nouvelle de Saint-Brieuc, connaissant bien, en plus, le couple Stamp. L’Église du Tabernacle soutient aussi une petite Église baptiste à Strasbourg, l’Église Scheib (p 398)

Madeleine Blocher-Saillens. Photo Librairie Excelsis

En 1932, l’évangéliste Hector Arnéra prêche à plusieurs reprises à Saint-Brieuc, dans le local cultuel la Bonne Nouvelle. "Le dimanche 28 août 1932, Hector Arnéra baptise même un membre de la Bonne Nouvelle, sur une plage de Saint-Brieuc".(Les Frères larges, Sylvain Aharonian, page 144)

Hector Arnéra. Photo Jem éditions

"Or dans les années suivantes, c’est le missionnaire George G. Jones que l’on voit à plusieurs reprises évangéliser du côté de Saint-Brieuc. Il finit même par accepter de jouer, à titre bénévole, le rôle de pasteur officieux du groupe de la Bonne Nouvelle, qu’il juge attaché non seulement à l’orthodoxie évangélique mais aussi à « certaines vérités que l’on trouve rarement en dehors de ceux que l’on appelle "Frères" ». Cependant, tandis que dans la capitale le pasteur Madeleine Blocher-Saillens (1881-1971), de l’Église baptiste du Tabernacle, parle de l’œuvre de Saint-Brieuc comme d’une annexe, George G. Jones décide de mettre un terme à son engagement en Bretagne, afin de ne pas laisser croire qu’il travaillerait sous la direction d’une femme pasteur : il rentre donc à Paris en janvier 1940".(Les Frères larges, Sylvain Aharonian page 145)

On peut ajouter que le pasteur Georges G. Jones (1900-1966) est né en 1900 dans le nord de l’Angleterre. Il arrive en France en 1926 où il va tenir des réunions d’évangélisation pendant des années dans une baraque Porte des Lilas jusqu'en 1940 où il est interné à Drancy pendant 4 ans comme citoyen britannique. Ensuite il voyage et visite les assemblées en particulier, celles de Saint- Brieuc, de la Bocca, participe aux camps du Chambon-sur-Lignon.

La salle de Bonne Nouvelle est mentionnée par le curé de la paroisse catholique de St Michel à St Brieuc comme un lieu de rassemblement de protestants dans une enquête menée par le diocèse en 1936. Entre 1936 et 1938, les curés sont interrogés sur la présence éventuelle de protestants dans leur entourage géographique et sont invités à évaluer leur influence. 

 

La période de l'Occupation.

Le 3 juillet 1940 M. Robert Henry Stamp, de nationalité anglaise, alors domicilié 2 impasse de Coëtlogon à Saint-Brieuc, adresse un courrier au Préfet des Côtes-du-Nord dans le but d’obtenir sa naturalisation française. M. Stamp fait valoir plusieurs arguments : « Établi à Saint-Brieuc définitivement depuis 1915, ma femme étant française ainsi que mes trois enfants dont l’aîné a satisfait aux obligations militaires ; de plus directeur d’une maison française, que j’ai fondée, il me semble nécessaire d’être de la même nationalité que les membres de ma famille. »

On peut ajouter qu'effectivement Ruben, le fils aîné, a satisfait à ses obligations militaires mais qu'en plus (et on ne le sait pas encore en 1940) il sera homologué dans les F.F.L Forces Françaises Libres. (Site Mémoires des Hommes ici)



Octave Brilleaud, le maire de Saint-Brieuc, à l’issue d’un long et complet questionnaire rempli par M. Stamp, donne un avis favorable le 5 juillet 1940.

Les chefs des établissements où sont scolarisés les enfants Stamp fournissent des certificats attestant de leur bon travail et de leur bonne conduite.

Mme Rainaud, directrice du collège de Jeunes filles



 
Certificat du directeur de l'Ecole Baratoux. 1940

Mais le dossier ne semble pas aller jusqu'à son terme car cette demande arrive un peu tardivement alors que les troupes allemandes sont déjà entrées dans la ville de Saint-Brieuc le 18 juin 1940 et que l'administration va être complètement remaniée.

Le 5 novembre 1940, Henry Stamp est séparé de sa famille et interné, dans un premier temps, à Saint-Denis, dans le "Centre de rassemblement des étrangers" pour les hommes Britanniques, il porte le numéro matricule 1701. Il y est interné jusqu'en août 1942. Ensuite, il est transféré, avec les plus de 60 ans, au camp de Vittel, une station thermale vosgienne près de la frontière allemande. Ce camp est ouvert en 1941 et il est constitué au départ d'un ensemble d'hôtels réquisitionnés et d'un vaste parc entourés de fil barbelé et constamment surveillé par une patrouille armée. Par la suite, ce camp devient l'antichambre de la déportation à Auschwitz.

 

L'oeuvre de M. Stamp après-guerre

Après ces années très difficiles de l'Occupation, le nom de M. Stamp continue d'apparaitre dans la presse locale pour des conférences qu'il donne, par exemple au Théâtre de Saint-Brieuc le 9 avril 1947, avec pour thème "Les certitudes chrétiennes".
Nous avons aussi une autre trace dans les archives du temple de St Brieuc car en 1963, le pasteur Kieffer indique qu'il fait le point sur les relations avec les autres groupes protestants et en particulier avec  L’Église Évangélique Libre de la Bonne nouvelle, située dans la côte du Légué. 

L'Eglise fondée par M. Stamp, boulevard Harel-de-la-Noë a ensuite disparu dans les années 70 mais plusieurs membres ont poursuivi leur cheminement spirituel dans le courant évangélique...Certains ont continué de se réunir à Saint-Brieuc avant de fonder le Centre Missionnaire Biblique et de s’installer dans le quartier de Robien (histoire à suivre ici).

Concernant la dernière partie de leur vie, on sait que Robert Stamp a quitté Saint-Brieuc à l'été 1970 et qu'il est décédé peu de temps après, le 28 septembre 1970 à Massy en Île-de-France à l'âge de 89 ans. Louise Stamp est décédée le 28 décembre 1979 à Massy à l'âge de 89 ans.

1er octobre 1970 décès de Harry Stamp Ouest-France

 
1er octobre 1970 décès de Harry Stamp Ouest-France


Isabella Stamp, mariée avec Ferdinand Piaget, est décédée le 22 juin 1985 à Nîmes. 

Ruben Stamp a été décoré des F.F.L (Forces Françaises Libres) et il est décédé le 4 décembre 1989 à Fontenay-les-Briss.

 

Une autre version

Pour terminer cette évocation de la famille Stamp, voici un article (ici) de Jean-Pierre Bory, sur le site des Communautés et assemblées évangéliques de France (C.A.E.F). Les informations se recoupent avec cette biographie mais diffèrent parfois comme sur l'année de son arrivée en France car, en effet, M. Stamp était bien déjà à Saint-Brieuc en 1914. La datation en général est à revoir dans ce récit...

"En 1928 (1911 est la date exacte), un frère anglais, Harry Stamp, quitte son pays et s’installe en France comme commerçant, mais son objectif premier est l’évangélisation. Il passe quelque temps dans la région parisienne, où il devient ami de Ruben Saillens et Arthur Blocher, puis choisit la Bretagne. Il y fera le commerce du charbon, évangélisant ses clients, ouvrant une salle à Saint-Brieuc où il tient des réunions régulières pendant plusieurs années à côté de ses occupations matérielles. De là, il écrit un jour à Rubens Saillens pour lui demander si, à l’église du Tabernacle, il ne connaîtrait pas une jeune fille désireuse de servir le Seigneur, qui accepterait de vivre en Bretagne et de devenir sa femme… Ainsi fut fait ! Ils évangélisèrent la région de Saint-Brieuc jusque vers I960. Harry Stamp était un évangéliste, ardent pour la mission, plus qu’un pasteur.
Quelque temps plus tard, les croyants se dispersèrent, plusieurs se joignirent à une église baptiste
".

 

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A suivre

L'histoire de l’Église évangélique dans la suite de l’Église Bonne nouvelle de M. Stamp, ici

Sources

Archives du temple réformé de St Brieuc

Archives départementales, dossier des naturalisations. 1940

Souvenirs de Solveig Hansen recueillis en décembre 2019. La première localisation a été rendue possible par une recherche effectuée avec Solveig Hansen sur Google Street (10 janvier 2020).

Témoignages : Pierre Prigent, mars et juin 2020 ; Jean-Claude Nexon, juin 2020 ; Jean-Yves Carluër, novembre 2020.

Sur le site Généanet, un travail très approfondi de Claude Piaget sur la famille Flament et Stamp. Louise Flament, cliquer ici et Robert Stamp, cliquer ici

Les deux photos sont issues des pages réalisées par Claude Piaget sur le site Généanet. 

Le fil d'Or, par Iris Stamp (source importante pour les fiches sur Généanet)

Archives de Paris. Acte de mariage, 13e arrondissement. 19 décembre 1916. 13M 235 vue 9 sur 21.

Une autre manière d’être chrétien en France. S. Fath. Labor et Fidès, pages 394, 395, 396.

Site paroledementor.com Témoignage d'Alain Stamp sur son grand-père, ici
 
Localisation de l'emplacement de la Salle de Bonne Nouvelle, avec Google street, 44 boulevard Harel de la Noé, en cliquant ici

Les Frères larges, 2017, Sylvain Aharonian, commande possible en cliquant ici

Enquête menée dans toutes les paroisses catholiques, fin des années 30. Maison du diocèse de St Brieuc. Questionnaires  cote 3F11a et 3F11b

Conversion de Jean-Baptiste Flament en 1890 ici