vendredi 16 février 2024

Les protestants évangéliques pentecôtistes à Saint-Brieuc

 

Eglise Evangélique de la Pentecôte, rue Felix Le Dantec à Saint-Brieuc. Photo Ouest-France

Cet article n'a pas pour but de propager la foi des protestants pentecôtistes mais de tracer les grandes lignes de leur histoire à Saint-Brieuc ainsi que de partager différents documents liés à leurs activités sur ce secteur.

 

Les pionniers du protestantisme pentecôtiste dans le secteur de Saint-Brieuc

A la fin des années 50, une première "Mission Salut et Guérison" se tient à Saint-Brieuc, à la "Maison du peuple", rue Vicairie avec le pasteur Jean Guyot. Puis un groupe se réunit régulièrement à la Caserne des Ursulines mais rien n'est vraiment approprié pour faire un culte...

Ce récit des premières heures du mouvement pentecôtiste dans la région de Saint-Brieuc est transmis par un discours du pasteur Jean Guyot lors de l’inauguration de la nouvelle salle évangélique, 11 rue Félix le Dantec, le 11 novembre 1999. Le pasteur y fait état, en les situant sur le même plan, de faits concrets (dates, lieux, personnes) et de faits "miraculeux" (nombreuses guérisons par l'effet de prières et de la manifestation de "la gloire de Dieu", accident attribué à "l'opposition des ténèbres").


Premier lieu de culte. 1977

Après avoir déménagé plusieurs fois, un lieu mieux adapté est trouvé en 1977 rue des Trois-Frères-Le-Goff. Avec un lieu fixe pouvant recevoir du public, l’Église évangélique de Pentecôte publie des communiqués dans la presse locale pour se faire connaitre lorsqu'elle organise des conférences en plus des activités cultuelles.

17 novembre 1977 Ouest-France

 
28 novembre 1979. Ouest-France

6 novembre 1980 Ouest-France

Le 22 juin 1985 un communiqué de Ouest-France mentionne que l’Église pentecôtiste organise "une réunion avec un service de baptêmes selon les écritures, par immersion, avec la participation du pasteur Jacky Le Prat de Rennes".

Bien des années plus tard, ce lieu deviendra une boite de nuit sous différentes appellations, Mona Lisa ou Club 37 !

Le 37 rue des Trois-Frères-le-Goff en 2008. Image Google

 
Le 37 rue des Trois-Frères-le-Goff en 2023. Image Google

Installation d'une salle de culte 1995. 

Le local de la rue des Trois-Frères-le-Goff est laissé au profit d'un autre rue Félix Le Dantec, proche de l'école Curie et de la rue de Gouëdic.

Une première activité est journalisée en janvier 1996 dans les locaux de la rue Félix Le Dantec. Il s'agit d'une conférence de Loïc Leméoté sur Jérusalem.

Jeudi 4 janvier 1996

10 février 1996

Malheureusement en juillet 1996, un incendie volontaire cause de gros dommages à l'église de la Pentecôte de la rue Félix Le Dantec. D'après l'enquête de police, l'auteur des faits est une personne qui fréquentait la communauté depuis une dizaine d'années mais souffrait de problèmes psychologiques.

25 juillet 1996 Ouest-France


L'église ayant été gravement endommagée, des travaux sont nécessaires.

 

La deuxième inauguration et le développement de la communauté 1999-2017

Enfin, en novembre 1999, une "inauguration" de la salle évangélique, remise à neuf, réunit une vaste assemblée autour du pasteur Jean Guyot. 

La communauté évangélique est prête sur le plan matériel pour mener à bien sa mission...

Le pasteur Thierry Le Gall, nommé en 2009 donne une conférence sur les racines de la foi évangélique à Saint-Brieuc le 22 novembre 2009. 

En 2010, un article du journal Le Télégramme présente la mission de Thierry Le Gall en tant qu'aumônier protestant à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc. Comme il l'a fait déjà quand il était au Havre, il aide les détenus à vivre leur incarcération et à envisager leur sortie. Il célèbre à la prison un culte le samedi matin. Une douzaine de détenus y assistent en moyenne. «C'est sur la base du volontariat. J'y vois aussi bien des athées, des catholiques que des personnes en recherche de spiritualité. L'incarcération favorise la réflexion. Le détenu a beaucoup de temps à occuper. Il peut y mener un vrai travail d'introspection», explique Thierry Le Gall. S'il en ressent le besoin, le détenu peut aussi demander un tête-à-tête avec l'aumônier. La rencontre se déroule alors au parloir comme pour un proche ou un visiteur de prison. Tous les sujets peuvent être abordés. L'incarcération, la famille, la religion, la sortie... «Le plus dur à vivre pour les détenus, c'est le sentiment de culpabilité et le regard des autres. Ils ont besoin de parler... J'aide le détenu à vivre son incarcération et je lui donne des pistes pour préparer sa sortie comme le fait remarquablement le service pénitentiaire d'insertion et de probation. Mon objectif est que le détenu prenne de bonnes résolutions et qu'il élabore un nouveau projet de vie».

Photo Le Télégramme 2 septembre 2010

En février 2010, à l'initiative du pasteur Thierry Le Gall, une petite épicerie solidaire voit le jour au sein de l'église évangélique de la Pentecôte, rue Félix-Le Dantec. «Ici, les familles se retrouvent dans le contexte d'un magasin habituel, avec une liberté de choix, un assortiment de produits assez large, frais et de qualité, résume l'homme de foi. Et les prix sont affichés au prix réel du marché, comme dans une supérette», déclare Thierry Le Gall dans un entretien au journal Ouest-France du 21 septembre 2011.

La différence avec un commerce traditionnel, c'est qu'à la sortie, les «clients» ne paient que 10% du prix réel pour l'alimentaire et 30% pour les produits d'hygiène. Seule condition pour y accéder: que le «reste à vivre» n'excède pas 150 euros par mois et par personne. Chaque mardi, de 10h à 13h, «À ciel ouvert» reçoit ainsi, en moyenne, une trentaine de familles, soit une centaine par mois, accueillies avec un café et des gâteaux par des bénévoles à l'écoute. «On accompagne les personnes en sortie de crise pour essayer de les aider à rebondir sur une autonomie», souligne Thierry Le Gall, très attaché à conserver l'esprit de convivialité du lieu. 

Cette belle initiative n'a pas pu se poursuivre dans le temps à cause de tracasseries administratives...

Thierry Le Gall dans l'épicerie solidaire 21 septembre 2011 Ouest-France

Thierry Le Gall va créer une association familiale protestante dans les Côtes d'Armor qui va prendre le nom de "A Ciel Ouvert" et s'inscrit dans le cadre plus général de l'U.D.A.F en y adhérant (Union Départementales des Associations Familiales).

Le pasteur Le Gall est également présent à Saint-Brieuc lors des diverses manifestations organisées chaque année au mois de janvier dans le cadre de la semaine de l'Unité des chrétiens.

Thierry Le Gall à droite, Jean-Claude Chevalier (Eglise réformée à côté de lui). 24 janvier 2010 Ouest-France

La photo ci-dessous, d'octobre 2017, montre les pasteurs Hervé Delaballe, de l’Église pentecôtiste et Mickaël Piette, pasteur de l'église évangélique de Saint-Brieuc devant l'église de la rue Felix-le-Dantec. Les deux organisateurs ont uni leurs forces au moment des 500 ans de la Réforme pour proposer au public une exposition à la Maison du temps libre et deux conférences : le vendredi 20 octobre "La liberté de conscience: les enjeux de la laïcité" avec Prisca Robitze, docteur en socio-psychologie ; Samedi 21 "Luther ou le désespoir consolé" avec Frédéric Sourisseau, pasteur à Dinan, et Frédéric Manceau, responsable régional Portes ouvertes.

Hervé Delaballe à gauche,17 octobre 2017 Ouest-France


Portrait 
 Thierry Le Gall
 
Thierry Le Gall, en vidéo sur la chaine YouTube.
 
Thierry Le Gall est né le 16 juillet 1965 à Sainte-Adresse en Seine-Maritime. Ses origines, il en parle dans un entretien avec le journal La Vie, le 17 juin 2022 : « Je suis né dans une famille mixte bretonne. Le côté paternel était communiste, militant et patriote. Mon grand-père André Le Gall était dans les Francs-tireurs et partisans et a combattu durant le siège de la poche de Saint-Nazaire, dernière ville française libérée le 11 mai 1945. Le côté maternel était catholique, dans la tradition du Trégor, un des pays historiques de la Bretagne ». Thierry Le Gall est éduqué dans la foi catholique et fait ses études secondaires à Lannion. Il obtient un diplôme dans la communication audiovisuelle qui lui permettent, après avoir obtenu son diplôme, de décrocher un poste au siège de la société Ferrero France à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.
Il rentre dans l’entreprise Ferrero France et y travaille pendant dix-sept années,  devenant même le directeur de la communication. Il se marie en 1984 avec Sylvie Fleury avec qui il va avoir quatre enfants.
Il opère un changement radical en se reconnectant à une vocation pastorale, imaginée depuis son adolescence, vivifiée par des engagements bénévoles au sein d’Églises locales.
En 2003, il s’inscrit à la Faculté Libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, tout en continuant à travailler dans son entreprise. Il suit quatre années de formation à distance. En 2007, il franchit le pas et se consacre exclusivement aux Assemblées de Dieu (ADD) et devient pasteur successivement dans les églises locales pentecôtistes de Dieppe, Saint-Saëns, Le Havre, Bolbec et Saint-Brieuc. L’aumônerie des prisons étant un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, il valide une formation dans ce domaine en 2007-2008 avec la Fédération Protestante de France.
En 2011, fort de son expérience professionnelle, il est sollicité pour devenir le responsable de la communication du C.N.E.F (Conseil National des Évangéliques Français). Accompagné par son épouse Sylvie, il continue d’assurer ses fonctions au sein de la paroisse de Saint-Brieuc mais bientôt il en est déchargé à 50% pour ses activités à Paris au C.N.E.F. En 2013, il passe à temps plein au service du CNEF. En janvier 2016, il est nommé directeur du Service Pastoral auprès des Parlementaires. Il présentera son expérience vécue auprès des parlementaires dans un ouvrage Un avenir, une espérance, sorti en 2022, et sur la chaine YouTube (cliquer ici).
 
Éditions du Cerf 2022



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En complément

Histoire de l’Église évangélique pentecôtiste de Lannion, ici

Vidéo,Thierry Le Gall, aumônier des parlementaires ici 

 

Sources

Articles du Télégramme et de Ouest-France

 

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