samedi 17 février 2024

Robert Henry Stamp (1881-1970), pasteur protestant baptiste à Saint-Brieuc.

 

Robert Henry Stamp (1881-1970). Photo Généanet

Robert Henry Stamp, appelé Harry, est né le 9 septembre 1881 à Willow Bank Lodge, Sunderland (Durham) dans une ville côtière du nord de Angleterre où son père est armateur. Son domaine professionnel est le commerce de charbon. Il travaille comme comptable chez Robert Thorman, charbons, à Sunderland et à Newcastle.

En février 1911, Henry est envoyé par sa société à Rochefort, sur la côte ouest de la France, pour y exercer les fonctions de Commissaire aux Comptes à la "Société des Charbonnages", rue de la Gare.

En 1912-1913, il effectue un voyage à Essen, puis Duisburg et Hamburg en Allemagne dans le but d'y créer une entreprise. Ce projet ne se concrétise pas et il s'installe en Bretagne.

Alors qu’il est domicilié à Saint-Brieuc, au moment de la déclaration de guerre en août 1914, Henry Stamp est appelé sous les drapeaux. En raison d’une déficience cardiaque il ne participera pas à cette guerre.
Il retourne offrir ses services à son employeur, R. Thorman & Sons ; John street. Et en février 1915, il exerce comme directeur d'une entreprise de charbonnage à Saint-Brieuc où il vient de s'installer.


La famille Stamp

Son épouse, Louise Anna Marie Flament (1890-1979) est née le 25 janvier 1890 au 37 Rue Rouelle dans le 15e arrondissement de Paris. Elle est employée des Postes au moment où elle rencontre Robert Stamp à Paris. Les futurs époux sont présentés l'un à l'autre par Ruben et Jeanne Saillens, un couple de protestants baptistes.

Louise Stamp, née Flament (1890-1979). Photo Généanet

Le couple se marie le 19 décembre 1916 à l'Église Baptiste du Tabernacle, rue de Lille dans le 13e arrondissement de Paris et le mariage est enregistré à la mairie du 13e Arrondissement. Son père est Jean-Baptiste Flament, un anarchiste converti en 1890 après avoir été guéri au Dispensaire de la Mission populaire Évangélique, rue de l’Avre, à Grenelle. (Son extraordinaire histoire est racontée par lui-même ici)

Deux des témoins sont Arthur Blocher, pasteur rue de Lille et Adolphe Huck, colporteur biblique.

1916 Mariage Stamp-Flament. Archives Paris 13e

M et Mme Stamp auront plusieurs enfants dont Ruben Henry né le 9 décembre 1917 à Saint-Brieuc. Le pasteur Théophile Roux et Abraham Bird sont les deux témoins pour l'état civil.

Isabella Louise, leur fille est née le 11 avril 1920, également à Saint-Brieuc. Elle était appelée "Bella" dans la vie courante.

Jacques Charles Stamp est né à Saint-Brieuc le 21 mai 1927 et il est décédé le 22 novembre 1997 à la Chapelle-Bâton à l'âge de 70 ans.

Acte de naissance Ruben Stamp. Saint-Brieuc 1917 Archives départementales

Acte de naissance Ruben Stamp. Saint-Brieuc 1917 Archives départementales

Acte de naissance Isabella Stamp. Saint-Brieuc 1920 Archives départementales

Henry Stamp et le commerce de charbon à Saint-Brieuc.

Sur le plan professionnel, Robert Stamp fait le commerce du charbon en gros et en détail. La famille Stamp s'installe à Saint-Brieuc et va déménager au moins 5 fois : 45 rue Brizeux de février 1915 à décembre 1916 ; 4 rue de Gouédic de 1916 à septembre 1919 ; 17 rue Victor Hugo d'octobre 1919 à septembre 1922 ; 2 rue des Bouchers d'octobre 1922 à septembre 1929 ; 2 impasse Coëtlogon à partir de septembre 1929 et jusque dans les années 60.

Il bénéficie d'une bonne réputation car, par décret du 29 mai 1920, le gouvernement britannique autorise M. Stamp à remplir les fonctions de Vice-Consul de Sa Majesté britannique à Saint-Brieuc.

L'activité professionnelle est localisée sur le port du Légué et le restera au moins jusqu'en 1940. Dans les années 30, un dépôt de M. Stamp est situé rue des Vergers. La presse évoque ces dépôts à plusieurs reprises pour des vols de charbon dont est victime M. Stamp (9 février 1936, 16 octobre 1940).

Ci-dessous, facture de M. Stamp adressée à la municipalité de Saint-Brieuc pour des travaux effectués sur la voirie en 1925.


 
Stamp. Annonce 17 juillet 1923 Ouest-Eclair

Stamp 17 septembre 1930 Ouest-Eclair

Henry Stamp et les protestants de Saint-Brieuc.

H. Stamp est un protestant évangélique baptiste. Il est néanmoins inscrit de 1915 à 1929 dans la liste des membres du Temple méthodiste de la rue Victor Hugo à Saint-Brieuc. Louise Stamp est également membre régulière de l’Église protestante à la même époque. Ruben et Isabelle, leurs enfants, sont inscrits à l'école du dimanche, au Temple, en 1923 et 1924.

A la fin des années 20, M. Stamp nourrit un autre projet et le pasteur Jean Scarabin en 1929 entérine la démission de M. Stamp et Mme Stamp de l’Église de Saint- Brieuc. Le pasteur porte la mention "Dissident, parti" et suivent les noms de M et Mme Stamp sur le registre des membres.

Plusieurs témoins de cette époque nous en disent plus sur la personnalité de M. Stamp :
Solveig Hansen (née en 1916 et membre de la paroisse à cette époque) se souvient être allée dans cette salle pour écouter les sermons de M. Stamp qui pratiquait aussi des baptêmes au bord de la mer. La salle de prière prend le nom de "Bonne-Nouvelle", du mot "Évangile" qui signifie "bonne nouvelle" en grec. Solveig ajoute qu'on remarquait M. Stamp car il avait conservé un fort accent anglais et qu'il avait un comportement original : "Il embrassait facilement les gens ce qui n'était pas très courant alors".

Solveig Hansen



Jean-Claude Nexon (né en 1934) était très jeune à l'époque où il fréquentait la salle Bonne-Nouvelle, la maison familiale était voisine.
"Parfois le dimanche à la belle saison, quand c'était marée haute, des personnes étaient baptisées par M. Stamp dans la mer. Pas très loin du phare à Saint-Laurent, il y a une plage des galets avec des rochers qui s'avancent dans la mer. Le baptême était plutôt individuel mais parfois deux ou trois personnes l'étaient en même temps." 


Pierre Prigent (neveu du pasteur Alfred Somerville) garde des souvenirs précis de l'ambiance qui régnait à la Salle Bonne-Nouvelle :
"C'étaient des baptistes rigoureux, essentiellement marqués par la personnalité de M. Stamp, qui de surcroit était un fieffé original d'Angleterre, au demeurant plus étroit (en religion aussi) qu'on peut l'imaginer. Je suis allé une ou deux fois écouter une conférence en ce saint lieu ; mais c'était décidément trop orienté (prédication sur la fin du monde) et je commençais à réfléchir..."
Pierre Prigent se souvient aussi que le lieu précis des baptêmes était "L'anse aux Moines". 

L'Anse aux Moines. Photo RF 2024

Jean-Yves Carluër (écrivain spécialiste de l'histoire du protestantisme, né en 1948) est allé avec ses parents à la salle Bonne Nouvelle quand il était jeune. Il se souvient de la grande rigueur des sermons de M. Stamp et de la difficulté qu'il y avait à tout comprendre car M. Stamp ne maîtrisait pas parfaitement le français.

L'anse aux Moines, en St Laurent. Lieu des baptêmes organisés par M. Stamp

Photo RF 2024



Un témoignage familial

Alain Stamp

Alain Stamp est le petit-fils d'Harry Stamp. Il est aussi « chargé de communication » à la Fédération Évangélique de France aujourd’hui Réseau Fraternel Évangélique Français.Il est l’auteur de plusieurs livres. Sur le site paroledementor.com, il livre ce témoignage sous le titre "C'était mon grand-père !" :

 "J’ai un souvenir particulier de mon grand-père. Grand, portant une couronne de cheveux blancs mi-longs, qu’il coupait souvent lui-même aux ciseaux, toujours en costume trois pièces, chaussé de brodequins. Sa voix grave, son accent anglais rocailleux… et son incapacité à différencier le tu du vous, m’impressionnaient. Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, mon grand-père avait une habitude particulière qui me mettait profondément mal à l’aise. Chaque fois qu’il séjournait chez nous, il nous invitait, chacun à notre tour, mes sœurs et moi, dans sa chambre. Il nous lisait un passage biblique – auquel je ne comprenais rien ! – puis mettait un genou à terre et priait longuement pour nous ! Sans doute percevais-je solennité de l’instant. Mais je n’aimais pas ces moments, ne sachant pas quelle attitude adopter, ni quoi en penser. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris la bénédiction que représente des proches qui prient et intercèdent pour soi."

Un témoignage dans la presse

Il y a peu de témoignages sur la vie de M. Stamp, aussi, prenons comme un cadeau cet article du journal La Dépêche de Brest du 17 août 1937 qui commence par le titre suivant, peu engageant : Saint-Brieuc, sombre dimanche.

L’auteur est  pourtant le dimanche du 15 août mais il y vente comme en plein automne. A proximité se trouve l’Anse au Moine, à Plérin, et on peut y aller alors avec le petit train des Côtes-du-Nord qui part de Saint-Brieuc et passe par le Port du Légué jusqu’au phare : « Puis c’est la descente vers la plage, une plage où il y a peu de sables et beaucoup de galets. Pauvres plages minables qui semblent à l’abandon. Dimanche comme distraction, un pasteur protestant avec force gestes haranguait la foule. Chose curieuse, les gens venaient nombreux. Un peu de soleil et le pasteur aurait prêché dans le désert. Il pleuvait, on l’écouta. Après cette conférence qui se prolongea longtemps, un homme extirpa d’une boite un bandoléon. On chanta, ce fut le mieux de l’affaire". La dépêche de Brest,17 août 1937.

La Salle de Bonne-Nouvelle. Une église Baptiste en 1929

Ne partageant plus les mêmes options que les autres protestants de Saint-Brieuc et nourrissant un autre projet, M. Stamp prend très rapidement la décision d'ouvrir un autre lieu de culte. Il fait une demande de permis de construire rue Vieille Côte du Légué (qui deviendra la rue du Port Favigo) et un plan accompagne ce dossier. La société qui entreprend cette construction est celle de Madame Souverain.

1929. M. Stamp. Permis de construire 2T 14. Archives municipales St Brieuc.

 

1929. M. Stamp. Permis de construire 2T 14. Archives municipales St Brieuc.

Le nom qui va être donné est celui de Salle de Bonne-Nouvelle. La salle est inaugurée en octobre 1930 par M. H. Stamp. Le local se situe au milieu de la route du Légué. Pour situer cette salle, il faut partir du boulevard Gambetta dans le quartier St Michel, descendre la rue du Port en direction du Légué. Juste au stop et c'est la maison qui se trouve une maison sur la droite, au 44 boulevard Harel de la Noé.

Salle de Bonne-nouvelle, salle évangélique St Brieuc. Google street.


Dans le prolongement de la rue du Port se trouvait "la vieille côte du Légué". C'était l'axe principal qui permettait de rejoindre le centre-ville à partir du Légué.
La vieille côte du Légué était très raide et difficile lorsqu'il pleuvait.
Par la suite on l'a détournée par la rue du légué et on ajouté deux voies : la rue des Trois-Frères Le Goff et la Route Nationale de Toupin donnant vers le bassin à flot (inaugurée en 1946).
 

Localisation actuelle de la Salle de Bonne-Nouvelle de St Brieuc. Photo R.F


L'origine de la Salle Bonne-Nouvelle et ses premières années sont évoquées par Sébastien Fath dans son ouvrage Une autre manière d’être chrétien en France :

« Du fait de son caractère particulier et particulariste, l’Église Baptiste du Tabernacle -à Paris- comptaient plusieurs membres non parisiens, qui s’attachèrent, là où ils se trouvaient, à diffuser l’Évangile. C’est ainsi qu’en Bretagne, parallèlement au travail déjà effectué, depuis 1919, à Paimpol. Cette œuvre fut encadrée jusqu’à la guerre par le Tabernacle. […] A Saint-Brieuc, en Bretagne c’est une véritable petite église que se forma chez nos amis M. et Mme Stamp, qui construisirent une salle où ils virent chaque dimanche de 40 à 50 personnes assister au culte. Il y eut des conversions remarquables. Ce groupe ne demanda pour se développer qu’un conducteur qualifié que nous eûmes en 1939". (Le pasteur F. Piaget arrive en 1939)

Toujours dans le même ouvrage, Sébastien Fath fait référence à un rapport de Madeleine Blocher-Saillens en 1931, mentionnant vingt conversions dans cette salle. Cette pasteure évangélique baptiste de l’Église du Tabernacle exercera de 1929 à 1952. Elle suit avec attention le développement de la salle Bonne nouvelle de Saint-Brieuc, connaissant bien, en plus, le couple Stamp. L’Église du Tabernacle soutient aussi une petite Église baptiste à Strasbourg, l’Église Scheib (p 398)

Madeleine Blocher-Saillens. Photo Librairie Excelsis

En 1932, l’évangéliste Hector Arnéra prêche à plusieurs reprises à Saint-Brieuc, dans le local cultuel la Bonne Nouvelle. "Le dimanche 28 août 1932, Hector Arnéra baptise même un membre de la Bonne Nouvelle, sur une plage de Saint-Brieuc".(Les Frères larges, Sylvain Aharonian, page 144)

Hector Arnéra. Photo Jem éditions

"Or dans les années suivantes, c’est le missionnaire George G. Jones que l’on voit à plusieurs reprises évangéliser du côté de Saint-Brieuc. Il finit même par accepter de jouer, à titre bénévole, le rôle de pasteur officieux du groupe de la Bonne Nouvelle, qu’il juge attaché non seulement à l’orthodoxie évangélique mais aussi à « certaines vérités que l’on trouve rarement en dehors de ceux que l’on appelle "Frères" ». Cependant, tandis que dans la capitale le pasteur Madeleine Blocher-Saillens (1881-1971), de l’Église baptiste du Tabernacle, parle de l’œuvre de Saint-Brieuc comme d’une annexe, George G. Jones décide de mettre un terme à son engagement en Bretagne, afin de ne pas laisser croire qu’il travaillerait sous la direction d’une femme pasteur : il rentre donc à Paris en janvier 1940".(Les Frères larges, Sylvain Aharonian page 145)

On peut ajouter que le pasteur Georges G. Jones (1900-1966) est né en 1900 dans le nord de l’Angleterre. Il arrive en France en 1926 où il va tenir des réunions d’évangélisation pendant des années dans une baraque Porte des Lilas jusqu'en 1940 où il est interné à Drancy pendant 4 ans comme citoyen britannique. Ensuite il voyage et visite les assemblées en particulier, celles de Saint- Brieuc, de la Bocca, participe aux camps du Chambon-sur-Lignon.

La salle de Bonne Nouvelle est mentionnée par le curé de la paroisse catholique de St Michel à St Brieuc comme un lieu de rassemblement de protestants dans une enquête menée par le diocèse en 1936. Entre 1936 et 1938, les curés sont interrogés sur la présence éventuelle de protestants dans leur entourage géographique et sont invités à évaluer leur influence. 

 

La période de l'Occupation.

Le 3 juillet 1940 M. Robert Henry Stamp, de nationalité anglaise, alors domicilié 2 impasse de Coëtlogon à Saint-Brieuc, adresse un courrier au Préfet des Côtes-du-Nord dans le but d’obtenir sa naturalisation française. M. Stamp fait valoir plusieurs arguments : « Établi à Saint-Brieuc définitivement depuis 1915, ma femme étant française ainsi que mes trois enfants dont l’aîné a satisfait aux obligations militaires ; de plus directeur d’une maison française, que j’ai fondée, il me semble nécessaire d’être de la même nationalité que les membres de ma famille. »

On peut ajouter qu'effectivement Ruben, le fils aîné, a satisfait à ses obligations militaires mais qu'en plus (et on ne le sait pas encore en 1940) il sera homologué dans les F.F.L Forces Françaises Libres. (Site Mémoires des Hommes ici)



Octave Brilleaud, le maire de Saint-Brieuc, à l’issue d’un long et complet questionnaire rempli par M. Stamp, donne un avis favorable le 5 juillet 1940.

Les chefs des établissements où sont scolarisés les enfants Stamp fournissent des certificats attestant de leur bon travail et de leur bonne conduite.

Mme Rainaud, directrice du collège de Jeunes filles



 
Certificat du directeur de l'Ecole Baratoux. 1940

Mais le dossier ne semble pas aller jusqu'à son terme car cette demande arrive un peu tardivement alors que les troupes allemandes sont déjà entrées dans la ville de Saint-Brieuc le 18 juin 1940 et que l'administration va être complètement remaniée.

Le 5 novembre 1940, Henry Stamp est séparé de sa famille et interné, dans un premier temps, à Saint-Denis, dans le "Centre de rassemblement des étrangers" pour les hommes Britanniques, il porte le numéro matricule 1701. Il y est interné jusqu'en août 1942. Ensuite, il est transféré, avec les plus de 60 ans, au camp de Vittel, une station thermale vosgienne près de la frontière allemande. Ce camp est ouvert en 1941 et il est constitué au départ d'un ensemble d'hôtels réquisitionnés et d'un vaste parc entourés de fil barbelé et constamment surveillé par une patrouille armée. Par la suite, ce camp devient l'antichambre de la déportation à Auschwitz.

 

L'oeuvre de M. Stamp après-guerre

Après ces années très difficiles de l'Occupation, le nom de M. Stamp continue d'apparaitre dans la presse locale pour des conférences qu'il donne, par exemple au Théâtre de Saint-Brieuc le 9 avril 1947, avec pour thème "Les certitudes chrétiennes".
Nous avons aussi une autre trace dans les archives du temple de St Brieuc car en 1963, le pasteur Kieffer indique qu'il fait le point sur les relations avec les autres groupes protestants et en particulier avec  L’Église Évangélique Libre de la Bonne nouvelle, située dans la côte du Légué. 

L'Eglise fondée par M. Stamp, boulevard Harel-de-la-Noë a ensuite disparu dans les années 70 mais plusieurs membres ont poursuivi leur cheminement spirituel dans le courant évangélique...Certains ont continué de se réunir à Saint-Brieuc avant de fonder le Centre Missionnaire Biblique et de s’installer dans le quartier de Robien (histoire à suivre ici).

Concernant la dernière partie de leur vie, on sait que Robert Stamp a quitté Saint-Brieuc à l'été 1970 et qu'il est décédé peu de temps après, le 28 septembre 1970 à Massy en Île-de-France à l'âge de 89 ans. Louise Stamp est décédée le 28 décembre 1979 à Massy à l'âge de 89 ans.

1er octobre 1970 décès de Harry Stamp Ouest-France

 
1er octobre 1970 décès de Harry Stamp Ouest-France


Isabella Stamp, mariée avec Ferdinand Piaget, est décédée le 22 juin 1985 à Nîmes. 

Ruben Stamp a été décoré des F.F.L (Forces Françaises Libres) et il est décédé le 4 décembre 1989 à Fontenay-les-Briss.

 

Une autre version

Pour terminer cette évocation de la famille Stamp, voici un article (ici) de Jean-Pierre Bory, sur le site des Communautés et assemblées évangéliques de France (C.A.E.F). Les informations se recoupent avec cette biographie mais diffèrent parfois comme sur l'année de son arrivée en France car, en effet, M. Stamp était bien déjà à Saint-Brieuc en 1914. La datation en général est à revoir dans ce récit...

"En 1928 (1911 est la date exacte), un frère anglais, Harry Stamp, quitte son pays et s’installe en France comme commerçant, mais son objectif premier est l’évangélisation. Il passe quelque temps dans la région parisienne, où il devient ami de Ruben Saillens et Arthur Blocher, puis choisit la Bretagne. Il y fera le commerce du charbon, évangélisant ses clients, ouvrant une salle à Saint-Brieuc où il tient des réunions régulières pendant plusieurs années à côté de ses occupations matérielles. De là, il écrit un jour à Rubens Saillens pour lui demander si, à l’église du Tabernacle, il ne connaîtrait pas une jeune fille désireuse de servir le Seigneur, qui accepterait de vivre en Bretagne et de devenir sa femme… Ainsi fut fait ! Ils évangélisèrent la région de Saint-Brieuc jusque vers I960. Harry Stamp était un évangéliste, ardent pour la mission, plus qu’un pasteur.
Quelque temps plus tard, les croyants se dispersèrent, plusieurs se joignirent à une église baptiste
".

 

Si vous avez des remarques ou des informations et documents à partager, merci d'utiliser le formulaire de contact.

 

Retour au sommaire, ici


A suivre

L'histoire de l’Église évangélique dans la suite de l’Église Bonne nouvelle de M. Stamp, ici

Sources

Archives du temple réformé de St Brieuc

Archives départementales, dossier des naturalisations. 1940

Souvenirs de Solveig Hansen recueillis en décembre 2019. La première localisation a été rendue possible par une recherche effectuée avec Solveig Hansen sur Google Street (10 janvier 2020).

Témoignages : Pierre Prigent, mars et juin 2020 ; Jean-Claude Nexon, juin 2020 ; Jean-Yves Carluër, novembre 2020.

Sur le site Généanet, un travail très approfondi de Claude Piaget sur la famille Flament et Stamp. Louise Flament, cliquer ici et Robert Stamp, cliquer ici

Les deux photos sont issues des pages réalisées par Claude Piaget sur le site Généanet. 

Le fil d'Or, par Iris Stamp (source importante pour les fiches sur Généanet)

Archives de Paris. Acte de mariage, 13e arrondissement. 19 décembre 1916. 13M 235 vue 9 sur 21.

Une autre manière d’être chrétien en France. S. Fath. Labor et Fidès, pages 394, 395, 396.

Site paroledementor.com Témoignage d'Alain Stamp sur son grand-père, ici
 
Localisation de l'emplacement de la Salle de Bonne Nouvelle, avec Google street, 44 boulevard Harel de la Noé, en cliquant ici

Les Frères larges, 2017, Sylvain Aharonian, commande possible en cliquant ici

Enquête menée dans toutes les paroisses catholiques, fin des années 30. Maison du diocèse de St Brieuc. Questionnaires  cote 3F11a et 3F11b

Conversion de Jean-Baptiste Flament en 1890 ici


 


vendredi 16 février 2024

Les protestants évangéliques pentecôtistes à Saint-Brieuc

 

Eglise Evangélique de la Pentecôte, rue Felix Le Dantec à Saint-Brieuc. Photo Ouest-France

Cet article n'a pas pour but de propager la foi des protestants pentecôtistes mais de tracer les grandes lignes de leur histoire à Saint-Brieuc ainsi que de partager différents documents liés à leurs activités sur ce secteur.

 

Les pionniers du protestantisme pentecôtiste dans le secteur de Saint-Brieuc

A la fin des années 50, une première "Mission Salut et Guérison" se tient à Saint-Brieuc, à la "Maison du peuple", rue Vicairie avec le pasteur Jean Guyot. Puis un groupe se réunit régulièrement à la Caserne des Ursulines mais rien n'est vraiment approprié pour faire un culte...

Ce récit des premières heures du mouvement pentecôtiste dans la région de Saint-Brieuc est transmis par un discours du pasteur Jean Guyot lors de l’inauguration de la nouvelle salle évangélique, 11 rue Félix le Dantec, le 11 novembre 1999. Le pasteur y fait état, en les situant sur le même plan, de faits concrets (dates, lieux, personnes) et de faits "miraculeux" (nombreuses guérisons par l'effet de prières et de la manifestation de "la gloire de Dieu", accident attribué à "l'opposition des ténèbres").


Premier lieu de culte. 1977

Après avoir déménagé plusieurs fois, un lieu mieux adapté est trouvé en 1977 rue des Trois-Frères-Le-Goff. Avec un lieu fixe pouvant recevoir du public, l’Église évangélique de Pentecôte publie des communiqués dans la presse locale pour se faire connaitre lorsqu'elle organise des conférences en plus des activités cultuelles.

17 novembre 1977 Ouest-France

 
28 novembre 1979. Ouest-France

6 novembre 1980 Ouest-France

Le 22 juin 1985 un communiqué de Ouest-France mentionne que l’Église pentecôtiste organise "une réunion avec un service de baptêmes selon les écritures, par immersion, avec la participation du pasteur Jacky Le Prat de Rennes".

Bien des années plus tard, ce lieu deviendra une boite de nuit sous différentes appellations, Mona Lisa ou Club 37 !

Le 37 rue des Trois-Frères-le-Goff en 2008. Image Google

 
Le 37 rue des Trois-Frères-le-Goff en 2023. Image Google

Installation d'une salle de culte 1995. 

Le local de la rue des Trois-Frères-le-Goff est laissé au profit d'un autre rue Félix Le Dantec, proche de l'école Curie et de la rue de Gouëdic.

Une première activité est journalisée en janvier 1996 dans les locaux de la rue Félix Le Dantec. Il s'agit d'une conférence de Loïc Leméoté sur Jérusalem.

Jeudi 4 janvier 1996

10 février 1996

Malheureusement en juillet 1996, un incendie volontaire cause de gros dommages à l'église de la Pentecôte de la rue Félix Le Dantec. D'après l'enquête de police, l'auteur des faits est une personne qui fréquentait la communauté depuis une dizaine d'années mais souffrait de problèmes psychologiques.

25 juillet 1996 Ouest-France


L'église ayant été gravement endommagée, des travaux sont nécessaires.

 

La deuxième inauguration et le développement de la communauté 1999-2017

Enfin, en novembre 1999, une "inauguration" de la salle évangélique, remise à neuf, réunit une vaste assemblée autour du pasteur Jean Guyot. 

La communauté évangélique est prête sur le plan matériel pour mener à bien sa mission...

Le pasteur Thierry Le Gall, nommé en 2009 donne une conférence sur les racines de la foi évangélique à Saint-Brieuc le 22 novembre 2009. 

En 2010, un article du journal Le Télégramme présente la mission de Thierry Le Gall en tant qu'aumônier protestant à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc. Comme il l'a fait déjà quand il était au Havre, il aide les détenus à vivre leur incarcération et à envisager leur sortie. Il célèbre à la prison un culte le samedi matin. Une douzaine de détenus y assistent en moyenne. «C'est sur la base du volontariat. J'y vois aussi bien des athées, des catholiques que des personnes en recherche de spiritualité. L'incarcération favorise la réflexion. Le détenu a beaucoup de temps à occuper. Il peut y mener un vrai travail d'introspection», explique Thierry Le Gall. S'il en ressent le besoin, le détenu peut aussi demander un tête-à-tête avec l'aumônier. La rencontre se déroule alors au parloir comme pour un proche ou un visiteur de prison. Tous les sujets peuvent être abordés. L'incarcération, la famille, la religion, la sortie... «Le plus dur à vivre pour les détenus, c'est le sentiment de culpabilité et le regard des autres. Ils ont besoin de parler... J'aide le détenu à vivre son incarcération et je lui donne des pistes pour préparer sa sortie comme le fait remarquablement le service pénitentiaire d'insertion et de probation. Mon objectif est que le détenu prenne de bonnes résolutions et qu'il élabore un nouveau projet de vie».

Photo Le Télégramme 2 septembre 2010

En février 2010, à l'initiative du pasteur Thierry Le Gall, une petite épicerie solidaire voit le jour au sein de l'église évangélique de la Pentecôte, rue Félix-Le Dantec. «Ici, les familles se retrouvent dans le contexte d'un magasin habituel, avec une liberté de choix, un assortiment de produits assez large, frais et de qualité, résume l'homme de foi. Et les prix sont affichés au prix réel du marché, comme dans une supérette», déclare Thierry Le Gall dans un entretien au journal Ouest-France du 21 septembre 2011.

La différence avec un commerce traditionnel, c'est qu'à la sortie, les «clients» ne paient que 10% du prix réel pour l'alimentaire et 30% pour les produits d'hygiène. Seule condition pour y accéder: que le «reste à vivre» n'excède pas 150 euros par mois et par personne. Chaque mardi, de 10h à 13h, «À ciel ouvert» reçoit ainsi, en moyenne, une trentaine de familles, soit une centaine par mois, accueillies avec un café et des gâteaux par des bénévoles à l'écoute. «On accompagne les personnes en sortie de crise pour essayer de les aider à rebondir sur une autonomie», souligne Thierry Le Gall, très attaché à conserver l'esprit de convivialité du lieu. 

Cette belle initiative n'a pas pu se poursuivre dans le temps à cause de tracasseries administratives...

Thierry Le Gall dans l'épicerie solidaire 21 septembre 2011 Ouest-France

Thierry Le Gall va créer une association familiale protestante dans les Côtes d'Armor qui va prendre le nom de "A Ciel Ouvert" et s'inscrit dans le cadre plus général de l'U.D.A.F en y adhérant (Union Départementales des Associations Familiales).

Le pasteur Le Gall est également présent à Saint-Brieuc lors des diverses manifestations organisées chaque année au mois de janvier dans le cadre de la semaine de l'Unité des chrétiens.

Thierry Le Gall à droite, Jean-Claude Chevalier (Eglise réformée à côté de lui). 24 janvier 2010 Ouest-France

La photo ci-dessous, d'octobre 2017, montre les pasteurs Hervé Delaballe, de l’Église pentecôtiste et Mickaël Piette, pasteur de l'église évangélique de Saint-Brieuc devant l'église de la rue Felix-le-Dantec. Les deux organisateurs ont uni leurs forces au moment des 500 ans de la Réforme pour proposer au public une exposition à la Maison du temps libre et deux conférences : le vendredi 20 octobre "La liberté de conscience: les enjeux de la laïcité" avec Prisca Robitze, docteur en socio-psychologie ; Samedi 21 "Luther ou le désespoir consolé" avec Frédéric Sourisseau, pasteur à Dinan, et Frédéric Manceau, responsable régional Portes ouvertes.

Hervé Delaballe à gauche,17 octobre 2017 Ouest-France


Portrait 
 Thierry Le Gall
 
Thierry Le Gall, en vidéo sur la chaine YouTube.
 
Thierry Le Gall est né le 16 juillet 1965 à Sainte-Adresse en Seine-Maritime. Ses origines, il en parle dans un entretien avec le journal La Vie, le 17 juin 2022 : « Je suis né dans une famille mixte bretonne. Le côté paternel était communiste, militant et patriote. Mon grand-père André Le Gall était dans les Francs-tireurs et partisans et a combattu durant le siège de la poche de Saint-Nazaire, dernière ville française libérée le 11 mai 1945. Le côté maternel était catholique, dans la tradition du Trégor, un des pays historiques de la Bretagne ». Thierry Le Gall est éduqué dans la foi catholique et fait ses études secondaires à Lannion. Il obtient un diplôme dans la communication audiovisuelle qui lui permettent, après avoir obtenu son diplôme, de décrocher un poste au siège de la société Ferrero France à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.
Il rentre dans l’entreprise Ferrero France et y travaille pendant dix-sept années,  devenant même le directeur de la communication. Il se marie en 1984 avec Sylvie Fleury avec qui il va avoir quatre enfants.
Il opère un changement radical en se reconnectant à une vocation pastorale, imaginée depuis son adolescence, vivifiée par des engagements bénévoles au sein d’Églises locales.
En 2003, il s’inscrit à la Faculté Libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, tout en continuant à travailler dans son entreprise. Il suit quatre années de formation à distance. En 2007, il franchit le pas et se consacre exclusivement aux Assemblées de Dieu (ADD) et devient pasteur successivement dans les églises locales pentecôtistes de Dieppe, Saint-Saëns, Le Havre, Bolbec et Saint-Brieuc. L’aumônerie des prisons étant un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, il valide une formation dans ce domaine en 2007-2008 avec la Fédération Protestante de France.
En 2011, fort de son expérience professionnelle, il est sollicité pour devenir le responsable de la communication du C.N.E.F (Conseil National des Évangéliques Français). Accompagné par son épouse Sylvie, il continue d’assurer ses fonctions au sein de la paroisse de Saint-Brieuc mais bientôt il en est déchargé à 50% pour ses activités à Paris au C.N.E.F. En 2013, il passe à temps plein au service du CNEF. En janvier 2016, il est nommé directeur du Service Pastoral auprès des Parlementaires. Il présentera son expérience vécue auprès des parlementaires dans un ouvrage Un avenir, une espérance, sorti en 2022, et sur la chaine YouTube (cliquer ici).
 
Éditions du Cerf 2022



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En complément

Histoire de l’Église évangélique pentecôtiste de Lannion, ici

Vidéo,Thierry Le Gall, aumônier des parlementaires ici 

 

Sources

Articles du Télégramme et de Ouest-France