samedi 3 février 2024

Sur les traces du pasteur Yves Crespin à Saint-Brieuc. Circuit résistance et protestantisme.


Les traces du passé ne manquent pas à Saint-Brieuc.
Une ville c'est aussi l’œuvre du temps et de la mémoire...

Vous habitez Saint-Brieuc ou vous découvrez cette ville, partez à la découverte des endroits évoqués dans le livre Le pasteur Yves Crespin, un chrétien dans la Résistance...
Le livre Le jeu de patience de Louis Guilloux est également recommandé pour bien profiter de cette promenade historique et littéraire... Les extraits sont indiqués aux différents moments du parcours...
Attention, nous ferons parfois de petites incursions dans le passé !

Une grande partie de ce circuit a été proposée au public lors des Journées du Patrimoine le 19 septembre 2020.

Lien vers un article de Ouest-France, ici (pour les abonnés)

 Lien pour accéder à la carte inter-active
Vous pourrez agrandir et cliquer sur les balises pour faire apparaitre les noms...


Plan de Saint-Brieuc avec les lieux importants liés au pasteur Yves Crespin.



Commençons cette promenade dans le centre-ville devant le collège Anatole Le Braz où le pasteur était aumônier au début des années 40 et où le Erling Hansen était médecin scolaire. 

Vous pouvez lire le passage du livre sur Yves Crespin avec "La lettre au Proviseur. 1942", page 44.

A cette époque, c'était le Lycée Anatole le Braz, un lycée pour les garçons. Un autre monument existe dans la cour intérieure du bâtiment pour rendre hommage aux lycéens, professeurs et aumônier qui ont été arrêtés, déportés ou fusillés...

Un livre édité par un collectif d'anciens élèves de Le Braz retrace ces heures sombres : De la nuit à l'aurore.
Adresse : 46 rue du 71e Régiment d'Infanterie.

Vue extérieure du collège Le Braz à St Brieuc


Cour intérieure du collège avec le monument commémoratif.

Cérémonie du 10 décembre 2019 avec des élèves d'aujourd'hui et d'hier.



Passez devant la librairie Le pain des Rêves (titre d'un livre de Louis Guilloux) et arrêtez-vous si vous avez le temps car cette librairie indépendante offre un très bon choix d'ouvrages.
13 Rue Saint-François

Vous êtes en haut de la rue Saint-Guillaume et vous pouvez lire le passage du Jeu de Patience de Louis Guilloux où le pasteur voit défiler une compagnie d'infanterie allemande, pages 131 et 132


Vous contournez l'église Saint-Guillaume et arrivez sur la Place Duguesclin qui a retrouvé sa physionomie des années 40 depuis les travaux de rénovation en 2019.

Prenez sur la gauche, vous apercevez de loin le Palais de Justice.

Allez jusqu'à l'entrée du Parc des promenades. Ce Palais de Justice est le lieu où s'est déroulé le procès du dénonciateur du pasteur Crespin qui sera condamné, après-guerre, par la Cour à la peine de mort (sanction non exécutée). Extrait du compte-rendu dans Ouest-France de ce procès :
"Ce grand bagnard à la voix douce, aux gestes mous, à la mâchoire garnie d'or, qui cache des yeux malheureux sous d'épais sourcils, veut tout minimiser. Le président Colas, d'un mot démasque la fourberie.
-Toute votre vie, tout le dossier prouvent que vous êtes intelligent et cruel."

Contournez le Palais de Justice sur la droite et sortez du Parc par le petit portillon. Sur votre gauche, vous vous dirigez vers le Monument aux Morts. Le nom du pasteur Crespin figure sur une colonne à gauche du Monument.


Poursuivez sur le trottoir pour entrer de nouveau dans le Parc et prenez l'allée qui contourne la piste de skate-board. Traversez le parc et engagez-vous dans la rue Lamennais.

Vous débouchez sur la Place St Michel, et dans le bas, vous avez un monument commémoratif sur la Résistance et la Déportation. On remarquera en particulier la mention des noms des camps de Buchenwald et Dora, les deux camps où le pasteur Crespin a été détenu.

Lire le témoignage de Joseph Blanchot évoquant Yves Crespin à Dora, page 97




Plus haut sur cette place, du côté droit, c'est la maison de son ami protestant et résistant, Erling Hansen (une plaque est posée rappelant son rôle dans la résistance). 
Lire l'extrait où le pasteur et "Vincent" viennent faire une émission de radio clandestine chez le docteur Hansen, pages 132, 133 dans Le jeu de patience.


Juste en face de la maison du docteur Hansen, une autre plaque sur la côté de l'église St Michel avec un rappel sur les premières réunions de la Résistance locale avec l'abbé Fleury et Jean Métairie.

Lire la biographie de l'abbé Fleury page 75

Voici la place St Michel telle qu'elle était auparavant.
Plaque commémorative, église St Michel.

Remontez la place et contournez l'église sur la gauche, vous apercevez l'entrée du cimetière St Michel où reposent notamment Erling Hansen et Louis Guilloux. Si vous avez le temps, petite visite guidée sur les thèmes du protestantisme à St Brieuc et de la Résistance.
Allée centrale du cimetière St Michel, face à l'entrée.

 

Vous arrivez face à l'année centrale et vous prenez sur la gauche.

Chapelle sur la gauche de l'entrée


L'allée où se trouve cette chapelle est l'allée numéro 1. Je vous propose de commencer à l'allée numéro 4 où la première tombe est celle de la famille La Veuve. 

Plan général des différents noms cités.
 
Georges Geffroy, lycéen de Le Braz, fusillé en 1944. Allée 4.


Au début de l'allée numéro 4, sur la gauche se trouve la tombe de Georges Geffroy, lycéen de Le Braz, fusillé en 1944.

Louis Guilloux, écrivain. Allée 4
 
Toujours au début de l'allée numéro 4, mais sur la droite se trouve la tombe de Louis Guilloux, écrivain et ami du pasteur Crespin.

Tombe de Lucien Camus, père d'Albert Camus
 
Allez jusqu'au bout de l'allée 4 et tournez à gauche dans la grande allée perpendiculaire. Vous apercevez le carré militaire avec sa colonne. Le long de l'allée des tombes en forme d'épées. Ne manquez pas celle de Lucien Camus, père d'Albert Camus, mort à l'hôpital militaire de St Brieuc pendant la guerre 14-18. Louis Guilloux viendra avec Albert Camus se recueillir sur cette tombe.


Monument du carré militaire

Juste devant la colonne commémorative, vous voyez une stèle sur la droite.

Stèle en hommage au soldat G. Sherlock


Pendant la guerre 14-18, le pasteur Théophile Roux va procéder à l'inhumation de nombreux soldats protestants, la plupart allemands, soignés dans les hôpitaux de St Brieuc. Le seul soldat protestant qui n'est pas allemand est George Sherlock, un soldat anglais, d'un régiment de fusiliers écossais, le Inniskillers Fusiliers Regiment, matricule 7319. Il était en traitement à l'hôpital auxiliaire N°201 de Mme Pitet, 4 Boulevard Laënnec et décède le 21 septembre 1914. Il est inhumé par le pasteur Roux le 23 septembre 1914 au cimetière St Michel à St Brieuc. (voir l'article consacré à 14-18)


Tombe du pasteur Émile Le Cozannet (1923-1986)

Vous ressortez du carré militaire et reprenez l'allée perpendiculaire, à trois rangées du mur de clôture du cimetière se trouve la tombe du pasteur Emile Le Cozannet et de son épouse Yvette. C'est la 10e tombe, sur le côté gauche, de la 10e rangée.

La famille d'Emile Le Cozannet était protestante à St Brieuc.
Émile participe activement à la vie de la communauté protestante de St Brieuc au moment où exerce le pasteur Crespin. Il aime aussi passer du temps le dimanche après midi autour d'une table  pour jouer aux échecs. Il se lie d'amitié avec les familles Hansen, Vivier et Crespin. C'est ainsi qu'il devient le parrain de Mireille Crespin, née en 1940. Plus tard il décide de devenir pasteur et exercera cette fonction à St Brieuc de 1977 à 1985.


Tombe familiale Hansen.

Pour trouver la tombe de la famille Hansen, et donc d'Erling Hansen, médecin et ami du pasteur Crespin, vous retournez le milieu du cimetière et la rangée est la deuxième avant l'allée centrale.
Remarquez la plaque des Résistants-déportés.


Stèle en mémoire de l'abbé Vallée, résistant, déporté.
 
La stèle de l'abbé Vallée, très actif pour les réfugiés espagnols, résistant et déporté, est facile à trouver en retournant jusqu'à l'entrée principale du cimetière. Vous prenez la première allée sur le droite et le tombeau se trouve au début de cette allée.
Revenez sur vos pas pour retrouver l'allée qui borde le mur du cimetière du côté sud. Dirigez-vous vers ces deux grands arbres, à gauche du plus penché vous trouvez la tombe de Roland Tostivint, fils de René et Yvonne Tostivint, une famille protestante de St Brieuc bien connue dans les années 60 à 80. Roland, élevé dans la foi protestante, deviendra une figure de St Brieuc pour ses céramiques et sa célèbre vielle (voir le portrait complet de la famille Tostivint en bas d'article sur Les Pasteurs et laïcs)



Roland Tostivint 1933-2008. Photo RF
 
Un peu plus bas, vous avez la famille Salaün et sur une plaque en marbre se trouve une citation d'Yves Salaün, lycéen de Le Braz, résistant fusillé en février 1944 au Mont Valérien.


Plan large pour retrouver le plaque d'Yves Salaün

Plus bas, le long du mur ouest du cimetière vous ne pouvez pas manquer la tombe d'Henri Avril, résistant, Président du Comité départemental de Libération puis Préfet des Côtes-du-Nord. Le neveu d'Henri Avril (Louis Jolivet) partagea la cellule du pasteur Crespin.


Tombe Henri Avril. Photo RF

La tombe de Mireille Chrisostome, une résistante fusillée le 14 juillet 1944, n'est pas très loin en remontant sur le côté droit.
 

Tombe de Mireille Chrisostome. Photo RF

A 5 minutes à pied, en sortant sur la droite du cimetière, vous passez devant l'école des Merles et un peu plus loin, vous trouvez la maison de l'écrivain Louis Guilloux, 13 rue Lavoisier. Peut-être y aura-t-il une exposition ou une visite du bureau à l'étage?
C'est une maison qui fait vivre la mémoire de cet écrivain.
Louis Guilloux y recevait souvent le pasteur et son épouse pour de longues discussions. C'est dans sa maison qu'il écouta le récit de Jeanine Crespin racontant son odyssée à Rennes, Paris puis Compiègne afin de retrouver son mari.
 Lire le passage du Jeu de Patience où Louis Guilloux rencontre Jeanine Crespin, page 251.


Bureau de Louis Guilloux que fait visiter l'association des amis de l'écrivain.


Extérieur de la maison Louis Guilloux


Retournez sur vos pas, contournez le cimetière St Michel et quelques centaines de mètres, rue Victor Hugo, vous arrivez au Temple réformé de St Brieuc avec la plaque sur Yves Crespin. 
Lire le passage sur l'inauguration de la première plaque commémorative dans "Le jeu de Patience" page 414.

 
Le temple rue Victor Hugo, photo des années 60. Le logement du pasteur est sous les toits
 

Si vous avez plus de temps....
Découvrez un autre secteur en descendant la rue de Gouédic. En bas de la rue, après avoir dépassé le garage, tournez dans la petite impasse à droite. Un panneau historique évoque le camp des réfugiés espagnols où venaient Louis Guilloux et le pasteur Crespin. 

"On a mis les réfugiés espagnols dans les ruines d'une usine... au fond d'une vallée, le long d'un ruisseau." Extrait du roman Le jeu de patience.



Reprenez la rue de Gouédic, vous ne pourrez pas manquer la prison avec une plaque commémorative. 



Sur le côté de la prison, vous avez la plaque de la rue du Pasteur Crespin. Celle que vous verrez est en moins bon état que celle-ci. Cette photo, c'est toute une histoire, elle a été prise par Jean-Claude Crespin, le fils du pasteur, il y a plusieurs dizaines d'années, en 1983...
Voici comment il raconte l'histoire : "Les 16 et 17 juillet 1983, je suis allé à Saint-Brieuc. J'ai filmé la rue Victor Hugo, la rue Pasteur Crespin... J'ai eu quelques ennuis d'ailleurs. Deux matons sont venus me demander ce que je faisais. J'ai expliqué que j'étais le fils d'un résistant de Saint-Brieuc et qu'une rue portait le nom de mon père. Ensuite, c'est une voiture de police avec son phare tournoyant : "Monsieur, nous avons reçu un coup de téléphone du directeur de la prison nous signalant qu'un individu prenait des photos de la prison..."
Tout est rentré dans l'ordre après le contrôle d'identité...   



Devant la prison, vous ne verrez pas autant de monde qu'en ce jour de mai 2019 où des élèves du collège Racine, accompagnés de leurs professeurs réalisaient un parcours audio sur la Résistance en s'appuyant sur les plaques de rues de St Brieuc.
Nous sommes à la fin de notre circuit pédestre sur les traces du pasteur Crespin à Saint-Brieuc...






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Six pasteurs protestants morts en déportation en 1944 et 1945, Heuzé, Roux, Juteau, Roullet


Le livre "Les protestants français pendant la seconde guerre mondiale." établit une liste de pasteurs, étudiants ou futurs étudiants en théologie, déportés. Certains n'ont pas survécu et cet article leur est consacré.


Des communautés vont être également très touchées. Citons par exemple l’Eglise Luthérienne du Pays de Montbéliard qui a compté environ 350 déportés en 1945 dont au moins 50 ne sont pas revenus des camps. La circonscription de l’E.R.F de Montpellier compte 8 morts, 5 dont on est sans nouvelles et 91 déportés revenus. 
 
Le pasteur Yves Crespin de l'Église Réformée de France (E.R.F) Saint-Brieuc est mort à Dora le 11 mars 1944. 
Son histoire complète est à retrouver en cliquant ici

 
André Féat, pasteur de l’Église Baptiste de Morlaix, a été déporté au camp de Flossenbürg et il est mort à Dachau. 
Son histoire complète est à retrouver en cliquant ici.
 
En dehors de ces deux pasteurs Résistants en Bretagne, quatre autres pasteurs sont morts en déportation. Voici l'histoire de Marcel Heuzé et Charles Roux de Marseille, René Juteau et Yann Roullet.
 

 
Marcel Heuzé, E.R.F Marseille, 
mort à Ravensbrück
 
Marcel (Léon) Heuzé est né le 16 décembre 1897 au Havre. Il se marie avec Simone Courtial le 4 août 1924 en Isère, le couple aura deux enfants.
Il est d’abord pasteur à Lens de 1926 à 1939 puis part à Marseille où il habite au numéro 68 rue de la République. Pendant l'Occupation, il aide au placement d'enfants juifs au sein du réseau André. Il oriente Joseph Bass vers le Chambon-sur-Lignon.
En 1943, sa vie va basculer après une cérémonie dont il a la charge dans le cadre de l'exercice de ses fonctions de pasteur : dans une conversation privée avec les enfants d’une dame dont il venait de célébrer l’enterrement, il critique la brutalité des nazis qui viennent d’évacuer le Vieux Port. Il est dénoncé par ces derniers et il est arrêté peu après chez lui le 27 février 1943 et passe plusieurs mois à la prison Saint-Pierre de Marseille. Il est placé avec les détenus juifs et célèbre pour eux des cultes et forme des groupes de dialogue.
 

Le pasteur Marcel Heuzé. Bulletin de l’Église réformée évangélique de Marseille, 1er février 1946.


En septembre, il est déporté et le 18 septembre 1943, il arrive au camp de Buchenwald (matricule 21 242, détenu politique). Rapidement il est affecté au Kommando de Dora, en novembre 1943, où il reste jusqu’au début d’avril 1945. Il y fera la rencontre des deux pasteurs Yves Crespin et Henri Orange, avec qui il célèbre la Pâques 1944.
En 1945, il est évacué vers Ravensbrück et meurt d’épuisement dans ce trajet, probablement le 26 avril 1945.

Marcel Heuzé sera distingué de la Médaille de la Résistance française à titre posthume en 1960.

Une rue porte son nom à Marseille. 
Une plaque commémorative est placée dans le cimetière de Luynes (Indre-et-Loire)
 

Sources
État civil en ligne de la commune du Havre (Seine-Maritime), registre des naissances, cote 4E 13 046
Article en ligne avec le témoignage de Mme Heuzé
Témoignage de Mme Orange, épouse du pasteur Orange, cité dans le livre "Les protestants français pendant la Seconde guerre mondiale".
Site Mémorial Marcel Heuzé (plaque commémorative), cliquer ici 
Musée de la Résistance en ligne de Marseille-Provence, photo et évocation du parcours du pasteur Heuzé (article numéro 50), cliquer ici 
 

A voir en bas de page, 13 autres documents 
sur le pasteur Marcel Heuzé dans les camps


Portrait de Marcel Heuzé publié sur le blog de "Liens protestants"


Fiche du pasteur Marcel Heuzé. Source Arolsen

Plaque de la rue du pasteur Heuzé à Marseille.

La plaque en marbre mesure environ 50 x 50 cm. Elle est placée sur le mur d'enceinte, directement à droite du portail d'entrée principal.

 

" En Mémoire du Pasteur

MARCEL HEUZE

1897 - 1945

Mort en déportation à Ravensbrück

Rien ne pourra nous

séparer de la mort de Dieu

en Jésus-Christ notre Seigneur

Rom. 8. 59"

 

Plaque au cimetière de Luynes


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Charles Roux, E.R.F Marseille, 
mort à Buchenwald.
 
Charles Roux est né le 30 janvier 1878 dans le 8e arrondissement de Paris.
Dans les années 40, il exerce des responsabilités dans le monde protestant puisqu’il est le Président du conseil régional de Provence de l’Eglise Réformée de France. Il est dans l’entourage proche du pasteur résistant Jacques Monod.
Au moment de son arrestation en juin 43, il a trois enfants, son épouse s’appelle Henriette, ils habitent Chemin du Roucas-Blanc à Marseille. Leur fils est opérateur-radio pour le compte d’un agent américain, ce qui leur vaut d’être arrêtés tous les deux.
Charles Roux est envoyé au camp de Buchenwald le 19 janvier 1944 (matricule 39581) et son décès est enregistré le 3 février 1944 au camp de Weimar.
Henriette Roux, femme du pasteur Charles Roux, de Marseille a également été internée mais au camp de concentration de Ravensbrück. Elle en est revenue vivante.


Sources  
Charles Roux est cité dans le livre de Patrick Cabanel « De la paix aux résistances : les protestants de France (1930-1945)" et dans le livre « La Gestapo française » de Gérard Chauvy et Philippe Valode.

Fiche du pasteur Charles Roux. Camp de Buchenwald. Source Arolsen
Fiche du pasteur Charles Roux. Camp de Buchenwald. Source Arolsen

Fiche du pasteur Charles Roux. Camp de Buchenwald. Source Arolsen


 
René Juteau
Église Évangélique Luthérienne de France, 
mort à Dora.
 
René Juteau est un pasteur mais aussi, dans les années 40, le directeur du lycée protestant de Glay dans le Doubs. Ce lycée était situé à huit kilomètres de la frontière avec la Suisse, dans une région avec une forte opposition aux troupes allemandes. Des élèves du lycée participent aux activités d’un groupe de la Résistance. 
En octobre 1943, trois élèves sont arrêtés ainsi que le surveillant général et le directeur, René Juteau qui est déporté en Haute-Silésie. Il s'évade mais il est repris. Il meurt dans le camp de Dora en avril 1945 (une autre source indique son décès au camp de Nordhausen le 8 avril 1945). 
Son nom figure sur le monument aux morts de Glay dans le Doubs : « A la mémoire des résistants de l’institut de Glay, morts en camp de concentration, directeur : Pasteur Juteau René, 29 ans ». Suivent les noms de 4 élèves de 16 et 17 ans.


Sources 
Témoignage de Robert Salomon, élève du Lycée de Glay.


Fiche du pasteur René Juteau. Camp de Dora. Source Arolsen

Fiche du pasteur René Juteau. Camp de Dora. Source Arolsen

Commune de Glay, plaque commémorative. Photo Université de Lille


  

Yann Roullet, E.R.F, pasteur à Mougon, 
mort au Struthof en 1944.
 
Yann Roullet, crédit photo Guy Brangier

Yann Roullet est né le 13 février 1915 à La Rochelle (Charente-Maritime). Son père est négociant en cognac.
Fin 1938, il décide de devenir pasteur et commence ses études. 
Ci-dessous, on peut voir Yann Roullet au dernier rang, 4e en partant de la gauche, cravate, gilet clair. Cette photo a été prise vers 1938 au cours d'une réunion oecuménique  au centre de La Roche-Dieu  (Bièvres). Elle a été publiée dans l'ouvrage Les protestants français pendant la seconde guerre mondiale. Actes du colloque de Paris. 1992 Supplément au bulletin de la Société d'Histoire du Protestantisme Français.
 
Vers 1938.

En 1942, il soutient un mémoire de licence sur le sujet : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ». Ce texte mystique édité chez Plon en 1950 avec une préface de Daniel Rops, ainsi que l’édition en 1947 aux éditions Neuchâtel d’un recueil de lettres lui valent de figurer sur la plaque commémorative "Aux écrivains morts pour la France" au Panthéon, à Paris.
Il se marie le 2 septembre 1942 à Bordeaux avec Madeleine Ohmstède  avec qui il aura une fille, Anne.
 
En septembre 1943, il est nommé pasteur à Mougon (Deux-Sèvres). Il entre dans la Résistance au réseau Alliance (cliquer ici pour en savoir plus sur ce réseau Alliance), rattaché au groupe de La Rochelle où son grand-père Léonce Vieljeux, joue un rôle essentiel. Il est chargé de trouver des refuges pour héberger des agents recherchés.
 

Extrait de "Les protestants français pendant la seconde guerre mondiale."

Yann Roullet est arrêté le 9 mars 1944 avec l'un de ses paroissiens, M. Girard. Il est déporté au camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arrive par le convoi du 29 avril 1944. Tous les jours, selon le témoignage d’un survivant du massacre, le docteur Lacapère, le pasteur Roullet procédait à haute voix à une méditation écoutée de tous.
 
Yann Roullet

Yann Roullet est exécuté le 2 septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Il fut déclaré Mort pour la France et reçut la Croix de guerre à titre posthume, médaillé de la Résistance par décret du 3 août 1946 et au Journal Officiel du 13 octobre 1946. 
Son nom figure sur le monument aux morts de Mougon (Deux-Sèvres) ainsi que sur celui de la commune des Vans en Ardèche avec celui de son grand père Léonce Vieljeux qui en était originaire. Il figure également sur la plaque du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin), voir ci-dessous
 
Yann Roullet, plaque du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof 

 
Sources 
Ce portrait de Yann Roullet est un condensé d’un article publié sur le site LE MAITRON
Un très grand merci aux deux auteurs, Jean-Louis Ponnavoy et Michel Thébault, qui ont travaillé à partir des documents suivants : MémorialGenWeb. François Dermange, Yann Roullet, un pasteur mystique in La Mystique face aux deux guerres mondiales sous la direction de Dominique de Courcelles et Ghislain Waterlot, PUF ed. Paris 2010. Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968. État civil. Réseau Alliance
Généanet, cliquer ici 
Les protestants français pendant la seconde guerre mondiale. Actes du colloque. 1992
Biographie dans le Réseau L'Alliance, cliquer ici 
Plaquette "Résister en Pays Méllois 1940-1945. CRRL Thouars
Livre Mémorial des Déportés de France - FMD - Paris; Editions Tirésias. 
Une biographie a été écrite par Daniel Rops.
 
Arbre généalogique publié sur Généanet par Pierre Manuel Viguie

 
Lien 
 
Extraits en version PDF de l'ouvrage de Yann Roullet (cliquer sur le lien ci-dessous)
« Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné », texte édité chez Plon en 1950




A noter que Ernest Ungerer, étudiant en théologie à Strasbourg est un résistant du réseau ORA et qu'il a été arrêté en Bretagne.
 
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 D'autres documents sur le pasteur Marcel Heuzé

Fiche du pasteur Heuzé. Camp de Mittelbau. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Pasteur Heuzé, Kommando de Dora. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé. Source Arolsen


31 mars 1944. Fiche du pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Mai 1944 Mandat pour le pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Avril 1944. Mandat pour le pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé, camp de Buchenwald. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé. Source Arolsen

Fiche du pasteur Heuzé. Source Arolsen


Fiche du pasteur Heuzé. Source Arolsen



 
Document
Protestants et Résistance, la mission de Trémel (22)
Une  grande histoire de Résistance dans les Côtes-du-Nord, liée au protestantisme, fut l'oeuvre de quelques personnes admirables et se déroulèrent à la Mission baptiste de Trémel.
En 2016, Guillaume et Marie-Yvonne Le Quéré ont été déclarés Justes parmi les Nations pour leur aide aux juifs pourchassés pendant l'Occupation.
Ces faits sont relatés avec beaucoup de détails sur le site de Jean-Yves Carluer.

à lire sur le blog de Jean-Yves Carluer 
Les justes de Trémel 1
Les justes de Trémel 2
Les justes de Trémel 3
Les justes de Trémel 4  La mission baptiste, lieu de refuge
Les justes de Trémel 5  L'été de tous les dangers
Les justes de Trémel 6  Marie-Yvonne Droniou-Le Quéré, Juste parmi les Nations


Des vidéos relatent aussi ces événements et on peut y découvrir le témoignage de survivants :

Vidéo 1. France 3 Bretagne

Vidéo 2. Le Télégramme