mardi 2 avril 2024

L'histoire des protestants à Dinan.



L'objet de cet article n'est pas de raconter l'histoire de la présence protestante à Dinan depuis ses origines. Notons simplement que Dinan n'a pas échappé au mouvement de la Réforme protestante. Des pasteurs ont célébré les cultes à Dinan comme Jean Malot de 1569 à 1593 (il exerçait aussi à Saint-Malo) ou Charles-Louis Fauquembergue de 1662 à 1665.

Dans cet article, il s'agit plus simplement de donner des repères sur l'existence du courant protestant réformé à Dinan au XXe siècle et de comprendre ce qui l'a relié à l'église anglicane, émanation de la colonie anglaise très présente dans la cité médiévale au 19e et début du 20e.

  

Le protestantisme à Dinan. XIX et XXe siècle 

Jean-Yves Carluer, spécialiste du protestantisme en Bretagne, nous raconte ainsi les premiers pas des protestants anglais à Dinan : « En 1857, le lieu de culte, pourtant fraîchement rénové, ne suffisait bientôt plus, et en 1866 la communauté anglicane demandait l’autorisation d’ériger une église de style plus monumental. Le projet de construction, appuyé par le maire, le sous-préfet et l’ambassadeur d’Angleterre, fut autorisé par l’État le 23 avril 1867, mais le gouvernement impérial refusa toute subvention. En 1870, les 502 Britanniques officiellement recensés à Dinan inaugurèrent leur temple, construit à leurs frais… C’était le plus bel édifice anglican de Bretagne…

Au plus fort de la présence anglaise, vers 1880-1890, la communauté anglicane, qui dépendait de l’évêché de Londres, eut deux pasteurs ».

Diane Monier-Moore dresse de son côté un portrait très complet de cette communauté protestante anglaise dans son ouvrage La colonie anglaise. 1800-1940. Si l’on veut tout apprendre sur le sujet, il faut absolument se référer au chapitre IV de son livre sur l’Église anglicane (pages 123 à 181).

Mais Diane-Moore aborde aussi, avec beaucoup de précisions, la question du protestantisme français à Dinan (page 125). Il ne faudrait pas oublier Pierre Dussauze (1829-1891), un pasteur protestant « qui a été poursuivi au tribunal de Dinan et fut condamné pour avoir distribué des tracts protestants et sali la bonne réputation du catholicisme. Ses tentatives de faire construire un temple protestant étaient vaines. Pour beaucoup de personnes au pouvoir, le protestantisme était étroitement lié au républicanisme révolutionnaire, et le sous-préfet plaida contre la construction d’un temple protestant en citant une longue liste de protestants dinannais, pointant du doigt Jean et Esther Geistdoerfer, « deux socialistes des plus ardents de la ville ». 

Diane Moore précise également qu'en première noce Pierre Dussauze a été marié avec Eleonor Grigny, une femme de Jersey "dont la famille avait des liens forts avec la Société Wesleyenne française de Saint-Hélier." (Dinan, la colonie anglaise, page 126)

Comme Pierre Dussauze, un autre pasteur protestant (on disait à l’époque « ministre protestant ») figure aussi dans le recensement de 1861 de Dinan. Il s’agit de Auguste Roger, 47 ans, représentant de la petite communauté évangélique de Dinan. A ce sujet, il s'exprima publiquement dans l'Union Malouine et Dinannaise le 2 juin 1867 alors que la presse insinuait que les cultes protestants de ne dérouleraient qu'en langue anglaise à Christ Church : "Si modeste qu'elle soit par le nombre de ses membres, la communauté évangélique de Dinan n'est pas dans l'isolement où on la suppose."

Précisons que Auguste Roger était anglais, il avait vécu à Jersey, son épouse était Elisa (ou Elisabeth) Levesconte (ou Levéconte), avec leurs enfants (Emile, Anaïs et Nely) ils habitaient La Vigne au faubourg Saint-Malo à Dinan.

Le pasteur Auguste Roger. Recensement 1861 Dinan. Vue 107 sur 135. Photo RF


Un temple protestant : l'église anglicane.

La présence protestante à Dinan était bien connue du grand public par l'église anglicane située dans le centre de la ville, de nos jours juste en face du collège Broussais. Cette église, appelée aussi Christ Church, est inaugurée en 1870.

Archives municipales Dinan. Photo RF

Un pasteur de l’Église réformée de Rennes vient régulièrement célébrer un culte pour les protestants non anglicans du secteur de Dinan. Il y conduit également des cérémonies comme par exemple pour les obsèques de J-B Létang, un ancien commerçant de Dinan.

Obsèques J-B Létang. 15 mars 1927 Ouest-Eclair

En plus des cultes, des cérémonies sont conduites suivant le rite anglican et font l'objet de publications dans la presse.

Mariage Ingles-Thomson. 10 mai 1930 Ouest-Eclair

Obsèques Miss Mac Callum. 16 décembre 1932 Ouest-Eclair

C'est principalement au travers de la communauté anglicane que va s'exprimer le protestantisme sur Dinan pendant de longues années jusqu'en 1934.

 

Les soldats allemands inhumés selon le rite protestant en 1914 et 1915

On ne peut évoquer tout le travail effectué par les membres actifs de la paroisse anglicane ainsi que par ses différents chapelains. Mais, mentionnons spécialement le rôle de James Richard Dutton Tomson (1841-1921) pendant la guerre 14-18. Il a procédé à l'inhumation, selon le rite protestant, de 40 jeunes soldats allemands prisonniers de guerre décédés dans les hôpitaux de Dinan. Trente soldats sont décédés en 1914, à partir du 13 septembre, et dix en 1915, jusqu'au 26 juillet pour le dernier.

Ces faits sont à relier avec ce que le pasteur Roux avait fait à Saint-Brieuc à la même époque. Cliquer ici

Toutes les pages de ce registre avec les soldats allemands sont à retrouver en bas de cet article.

Registre des décès de Christ Church. Archives municipales de Dinan. Photo RF

 

L’Église réformée dans l'église anglicane. 1934-10 avril 1953

La communauté anglicane se disloque à Dinan et le dernier chapelain est Reginald Allen qui exerce de 1929 à 1934.

C'est le courant du protestantisme réformé qui va prendre la relève à Dinan. En 1934, la communauté anglaise laisse l'usage exclusif de la chapelle à la Société Centrale d’Évangélisation.

En 1945, l'église en mauvais état après des bombardements, ne permet plus vraiment que se tiennent des cultes. L’Église Réformée de France l'utilise malgré tout pendant quelques années jusqu'au 10 avril 1953 qui marque l'arrêt définitif de toute activité cultuelle dans ce lieu.  

 

Le déplacement du mobilier de Dinan à Saint-Brieuc

Une partie du mobilier du temple est déplacée de Dinan à Saint-Brieuc en 1953.

Ce mobilier doit dater approximativement de 1870, année de l'inauguration de l’Église. Il s'agit en particulier d'une chaire en bois sculpté, 16 bancs de 3,20 m de long, un lutrin en bois 1,65 m de largeur, 2 armoires, 2 troncs, 1 tableau d'affichage, 1 tableau de cantique. En novembre 1959 un avoué de Dinan, M. Robert Gavard, défendant les intérêts de l'évêque de Fulham, demanda des comptes sur ce mobilier ! Mais l'évêque perdit son procès et le mobilier resta à Saint-Brieuc.
 
Nous voyons ci-dessous la chaire telle qu'elle se présentait dans l’église anglicane de Dinan. La chaire mesure un mètre de haut. Elle était posée sur un support de 75 centimètres, ce qui la rend nettement visible au dessus des chaises. A St Brieuc, elle est maintenant posée sur une estrade, tout en étant séparée de sa partie inférieure.
C'est l'élément le plus remarquable du mobilier transféré à St Brieuc.



La chaire (dans le temple anglican de Dinan)
Photo extraite du livre La colonie anglaise. Diane Moore. Edition Plessix. Page 153


Gros plan sur la chaire (dans le temple anglican de Dinan) 





Partie supérieure de la chaire actuellement dans le temple réformé de St Brieuc


Partie inférieure de la chaire conservée dans le sous-sol du temple réformé de St Brieuc
Détail de la partie inférieure de la chaire. Photo R.F

 
Dans une église catholique ces meubles ne mériteraient sans doute pas une grande attention, tant il y en a de remarquables.
Mais ces différents éléments du mobilier du temple de St Brieuc constituent un ensemble assez rare en Bretagne parce qu'ils sont une trace du patrimoine protestant de la région. En effet, les édifices les plus anciens du protestantisme en Bretagne ont disparu et le mobilier avec. D'autre part, plusieurs temples ont subi des destructions pendant la Seconde guerre mondiale (Brest, Lorient, Saint-Servan).
La chaire, en particulier, mais aussi tout le mobilier de style néo-gothique du XIXe (table de prière, pupitre, bancs, chaises...) provenant de l'église anglicane de Dinan, pourraient faire l'objet d'une inscription au titre des Monuments Historiques.
Deux spécialistes sont venues observer ce mobilier sur place le 30 janvier 2020, il s'agit de Mme Christine Jablonski, conservatrice des monuments historiques à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne et de Mme  Céline Robert, conservatrice des antiquités et objets d'arts aux Archives départementales des Côtes d'Armor.
L'intérêt de ce patrimoine et son inscription seront examinés lors d'une commission qui l'étudiera au niveau régional.


Céline Robert, Christine Jablonski, Hervé Stücker le 30 janvier 2020 à St Brieuc.


Le conflit entre l'évêque de Fulham et l’Église réformée

Un conflit va opposer l’Église Réformée de France avec à ses côtés la Société d’Évangélisation et l'évêque anglican de Fulham. L'objet concerne les titres de propriétés et les travaux à entreprendre pour sécuriser le temple anglican. L'histoire est complexe... 

Dès le 21 avril 1939, la question des titres de propriété de l’église anglicane est posée à la municipalité de Dinan et au service des Domaines par l’Église réformée. Le directeur des Domaines indique comme objet de son courrier à l’Inspecteur des Finances : « Temple de l’église réformée de Dinan ». Il rappelle aussi que « en 1941 la solution de l’admission en non-valeur avait été adoptée motif pris de la disparition de la colonie anglaise sous l’occupation allemande. »


Le 22 avril 1953, le pasteur Marquer de l’Église réformée de Saint-Brieuc écrit au maire de Dinan pour l’informer que l’association régionale des églises réformées de Bretagne a décidé de recommander à l’Église réformée de Saint-Servan "de ne plus célébrer de services dans le temple de Dinan à date du 12 avril 1953. Cette décision à laquelle s’est rangée la dite association est motivée par l’état de délabrement de l’édifice : une partie du plafond menace de s’effondrer et il serait dangereux de s’y réunir dorénavant. Comme vous le savez, ce temple ne nous appartient pas. Nous n'en sommes pas même locataires. Dans ces conditions il ne nous est pas possible d'en assurer la remise en état, ni d'assumer la responsabilité de gardien de cet édifice au sens de l'article 1384 du Code civil. Nous ne pouvons actuellement qu’abandonner ce temple puisque nous ne connaissons que deux des trois héritiers de l'édifice, lesquels sont décidés à nous abandonner leur droit, et puisque, faute de connaitre le troisième héritier, nous ne pouvons savoir ses intentions concernant le Temple". 

Ce courrier est important car l’Église Réformée y affirme qu'elle n'a aucun droit de propriété concernant ce Temple. Malgré tout, cette déclaration d’abandon ne satisfait pas le secrétaire général de la Mairie puisqu’elle n’est formulée que par "un tiers qui n’est qu’un occupant sans titre". (courrier du 29 avril à l’Inspecteur des Domaines)


Le 15 juillet 1953, le pasteur Forget de l’Église réformée de Saint-Servan, desservant Dinan, s'adresse à la mairie de Dinan car il souhaite bénéficier d’une salle au moins une fois par mois pour continuer d’assurer un culte à Dinan comme il le faisait dans la chapelle anglicane jusqu’à maintenant.


Le 20 juillet 1953, l’adjoint au Maire répond qu’à son regret depuis que la chapelle anglicane ne présente plus les conditions suffisantes de sécurité, il n’y a pas d’autre local ou bâtiment communal répondant aux besoins de la communauté protestante.
Le 15 septembre 1953, Jean-Paul Guiton, la Ville Auray, Paramé en Saint-Servan, poursuit les échanges avec le secrétaire général de la mairie de Dinan. Il fait entendre qu’il a espoir que le Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme puisse autoriser l’ouverture du temple anglican. D’autre part des contacts sont établis avec une association cultuelle "qui possède déjà plusieurs sanctuaires répartis sur l’ensemble du territoire français". Il demande en conséquence de pouvoir célébrer les cultes et à cet effet "il serait bon que la clef du temple soit déposée à la conciergerie de la mairie d’une façon permanente".
M Guiton se prévaut dans ses différents courriers de relations en haut lieu par l’intermédiaire de son cousin et de son gendre. Et le 10 mai 1957, dans un courrier adressé au Maire de Dinan, les intentions des réformés se précisent : la Société Centrale d’Évangélisation, rue de Clichy à Paris, "entreprend les formalités nécessaires pour obtenir la qualité de propriétaire légal de la chapelle protestante de Dinan". Le président Daniel Chéradame de la Société d’Évangélisation de Bretagne signe le courrier.
Le 5 septembre 1957, un arrêté de péril est pris par le maire de Dinan enjoignant la Société Centrale d’Évangélisation d’effectuer "dans un délai d’un mois tous les travaux de nature à faire cesser le danger signalé".
A l’automne 1957, Jean-Paul Benoit, président de la Société Centrale d’Évangélisation se dit prêt à vendre la chapelle anglicane, et son terrain, à la municipalité et se rend en Angleterre pour rencontrer les responsables de l’Eglise anglicane afin de régler la question des titres de propriété.
Le 20 décembre 1957, l’affaire est débattue en conseil municipal sous la présidence d’André Aubert et à l’unanimité le conseil refuse d’acheter cette chapelle.
Le 8 janvier 1958, maître Hulaud de Dinan rend compte de tous les éléments du dossier et va conclure la chose suivante : "Il convient de dire que la Société Centrale d’Évangélisation est devenue propriétaire par prescription de l’immeuble dénommé Temple protestant". Le jugement est transcrit au bureau de la conservation des hypothèques de Dinan et une copie est envoyée à l'évêque de Fulham qui n'a pas dû être satisfait de cette décision...

Eglise anglicane de Dinan. Photo RF

Mais l’évêque anglican ne désarme pas et le 28 août 1958, par jugement du Tribunal civil de Dinan en date du 3 juin 1958, le maire de Dinan est informé des décisions suivantes par M. Robert Gavard, avoué à Dinan : "Le droit de propriété de
l’Évêque de Fulham  a été reconnu sur l’immeuble dénommé "Temple protestant".  D'autre part, devant venir à Dinan le 26 septembre, Monsieur l’évêque de Fulham souhaite disposer de la clef de l’édifice.
Le dossier des archives municipales de Dinan se ferme sur cette décision qui voit l’Évêque de Fulham gagner son procès. Mais l’église ne rouvrit pas avant 1973 où la municipalité la racheta aux autorités de l’Église anglicane pour la transformer en salle d’exposition et de concerts, avant de la fermer à nouveau en 2009.



Des solutions temporaires, années 50-60

Privée de lieu de culte à partir de 1953 et embrouillée dans son affaire autour de l'église anglicane, la petite communauté protestante de Dinan a du mal à se faire une place. Des solutions précaires sont trouvées, comme pendant deux hivers de suite où une salle est prêtée gracieusement par le propriétaire de l'Hôtel de Bretagne.
Mais à partir de la fin des années 50 et pendant huit ans, l'essentiel des cultes, réunions et du catéchisme pour les jeunes, va se tenir dans la maison de la famille Hydriol (voir en bas de cet article l'évocation de la famille Hydriol).

Les dinannais ne sont pas nombreux à pratiquer (à part M. Dufour et son épouse Roselyne). Par contre, Dinan est une ville de garnison et des militaires, souvent venus des secteurs du sud protestant de la France, viennent volontiers au culte du dimanche chez les Hydriol. Tout le monde prend du plaisir à chanter les cantiques accompagnés au piano par monsieur Schlessing.

Témoignage

René-Yves Dufour a passé un an à Dinan de novembre 1961 à l’automne 1962. Il y effectuait son service militaire au 71e Régiment d’Infanterie. 

La caserne de Dinan dans les années 50. Carte postale.

Vivant dans le sud de la France, cette affectation en Bretagne a l’allure d’une sanction mais la rencontre avec la famille Hydriol va complètement transformer cette expérience. René-Yves Dufour avait un père protestant et une mère catholique. Dans sa jeunesse, son éducation penchera du côté catholique. Puis il poursuit des études de comptabilité mais bientôt et, par des rencontres, il renoue avec sa fibre protestante et s’inscrit à l’Institut biblique de théologie à Paris. Après avoir bénéficié de trois années de sursis, c’est là qu’il part pour l’armée à Dinan. Un jour il est demandé au parloir de la caserne et c’est Jean Hydriol, correspondant de l’aumônerie protestante, qui l’attend. Le courant passe bien et René-Yves vient régulièrement chez les Hydriol pour faire réviser les devoirs des filles de la maison. Il est invité par les Hydriol et d’autres familles protestantes du secteur qui lui font découvrir la région et notamment le Centre de vacances de Crampoisic.
Concernant les cultes, ils se déroulaient chez les Hydriol mais aussi de temps en temps dans une salle du foyer de la caserne. Une dizaine de personnes y participait, militaires et civils. Après Dinan pour René-Yves Dufour, ce sera l’Algérie : Alger, Oran, Mostaganem et 5 mois comme aumônier militaire, une étape qui en appellera bien d’autres dans le monde protestant. Comme le dit lui-même René-Yves Dufour, « Cette expérience à Dinan a été formatrice et je me suis rendu compte beaucoup plus tard que de très nombreux pasteurs du sud étaient passé un jour par la Bretagne ».

Richard Dahan, à Dinan
C’est aussi à cette époque que Richard Dahan, né en 1944, était militaire à Dinan avant de devenir pasteur à Aulnay-sous-Bois (de 1973 à 1983) puis dans son sud natal (créateur d’une paroisse dans les quartiers nord de Marseille en 1993, Nice, aumônier dans les Cévennes, et cheville ouvrière de l’association « espérance Nord-sud » dans un échange qui durera plus de trente ans avec le Cameroun.

Richard Dahan en 2013. Photo Le Midi Libre

Les protestants au grand jour. 1966

Même sans avoir de temple, la communauté protestante se fait connaitre en 1966 en organisant une conférence avec le pasteur Cook, missionnaire en Afrique du sud pour le compte de l’Église Évangélique de Paris. Le pasteur Guilhot de l’Église Réformée, venu de Saint-Servan, présente le conférencier et dans la salle on note la présence de l'abbé Jouny, curé-doyen de l'Eglise Saint-Malo de Dinan.

Conférence protestante à Dinan 21 octobre 1966 Ouest-France



Le temple de la rue de la Croix. 1967

En 1967, une solution va finalement être trouvée pour que les protestants de la région de Dinan puissent se réunir dans un local avec pignon sur rue. M. Gautheron, de Pleurtuit, membre du conseil presbytéral, concrétise le projet de vendre un petit presbytère peu utilisé à Dinard. La somme de cette vente permet d'acquérir des locaux dans le centre-ville de Dinan, rue de la Croix. Après quelques travaux, trois espaces sont créés : une salle d'accueil, un lieu de culte, une salle de catéchisme à l'étage.
Les 2 et 3 décembre 1967, les locaux sont inaugurés en présence de nombreuses autorités : le sous-préfet M. Courquin, le sénateur Yves Lemarié, le maire Yves Blanchot, les conseillers Odette Le Dû et René Benoit, le procureur de la République M. Guitton, le receveur des finances M. Koechlin (protestant), le curé de l'église St Malo M. Jouny, le commandant de la compagnie de gendarmerie M. Roger, le capitaine Gossin du R.A.M.A, l'aumônier protestant de la 3ème région militaire M. Beau...
Toutes ces personnalités sont accueillies par le pasteur Paul Gerber (des routiers du Christ), secrétaire général de l'ERF, le pasteur Guilhot et de M. Bosiger, président du conseil régional de l'E.R.F.

Article sur l'inauguration du Temple de Dinan, 4 décembre1967. Deuxième à gauche M. Hydriol. Epu Rance Emeraude.


Le pasteur Guilhot a été très actif dans la paroisse de Dinan et, grâce à son énergie, le nombre de membres a beaucoup progressé.
Les protestants de l’Église Réformée de France se réunissaient encore à la fin du XXe siècle au 3 rue de la Croix à Dinan.  Mais des années plus tard, il a été décidé de regrouper Dinan avec St Servan et St Malo, ce qui constitue l’Église de la Côte d’Émeraude.

Les inscriptions "EGLISE REFORMEE de FRANCE, CULTE PROTESTANT" peintes au rez-de-chaussée du temple sont restées longtemps lisibles mais après une restauration du pignon, elles ont totalement disparu.

Temple protestant rue de la Croix à Dinan.

L'emplacement de l'ancien temple Réformé de Dinan rue de la Croix. Photo RF 2023


L'église anglicane désaffectée

Concernant l'église anglicane, en 1973, la ville a racheté ce bâtiment pour y organiser des expositions et des concerts mais pour des raisons de sécurité elle a été désaffectée en 2009. Après avoir été proposée à la vente, sans trouver d’acquéreur, un autre projet de réhabilitation a fait état d'un lieu pouvant abriter les archives municipales de la commune de Dinan-Léhon. En 2023-2024 l'Eglise était de nouveau en agence.

Eglise anglicane de Dinan en vente dans une agence. Photo RF Avril 2024


 
L'histoire des protestants réformés de Dinan se poursuit en Ille-et-Vilaine  car les paroisses de Dinan, Dinard et St Malo y sont regroupées et constituent l’Église de la Côte d’Émeraude. 



Prolongements

Pour plus d'informations sur l'église anglicane, lire l'ouvrage de Diane Moore. Dinan. La colonie anglaise 1800-1940. Editions  Plessix. 



Photos 

Voici quelques photos de l'inauguration du temple protestant de l’Église Réformée à Dinan, rue de la Croix, les 2 et 3 décembre  1967, photos publiées sur le site de l'Epu Rance Emeraude

Banderole au dessus de l'entrée de la rue de la Croix, Dinan, décembre1967. Epu Rance Émeraude.

Dans la rue de la Croix, devant le Temple de Dinan, décembre1967. Epu Rance Emeraude.

Intérieur du Temple de Dinan, décembre1967. Epu Rance Emeraude.

Inauguration du Temple de Dinan, décembre1967. Epu Rance Emeraude.

M. Bosiger, Paul Gerber. Photo Epu Rance Emeraude

M. Guilhot, Paul Gerber, Jean-Marc Kieffer. Photo Epu Rance Emeraude


Inauguration du Temple de Dinan, décembre1967. Epu Rance Emeraude. 

 

Document  

La famille Hydriol, une histoire de conversion
La famille Hydriol n’est pas protestante de longue date. Jean Hydriol se convertit des années après avoir rencontré son épouse Françoise Ayello au milieu des années 50. Dans la famille Ayello qui vit au Légué (voir la publicité ci-dessous), du côté Plérin, c’est aussi une histoire de conversion.
 

 
Marcelle Ayello, la sœur de Françoise, est au lycée de St Brieuc avec Madeleine Prigent, une protestante qui lui fait une forte impression. Elle lui demande « Tu ne triches pas, tu es toujours de bonne humeur. Pourquoi ? ». Madeleine lui répond qu’elle a rencontré Jésus-Christ et qu’elle est protestante. « Alors moi aussi je veux le devenir », rétorque Marcelle. Elle est la première de la famille à devenir protestante alors que son père ne veut pas entendre parler de religion. Elle se fait baptiser par immersion à Morlaix.
Marcelle s’inscrit comme membre de la paroisse de St Brieuc en septembre 1948.
Françoise se convertit puis Marcelle accueille Rita Hind, une étudiante anglaise avec peu de ressources que la famille décide de recueillir pour l’été. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Salvador, le frère de Françoise.
Le 14 août 1948, c’est le mariage de Salvador Ayello, né à Plérin et de Rita Hind, née à Denton (GB) et inscrite comme membre de la paroisse en mai 1949. Salvador s’inscrit comme membre en janvier 1952.
 
Le 23 septembre 1951, le couple choisit de faire célébrer le baptême au temple de St Brieuc de leur fils Simon, Pierre né le 4 janvier 1951 à St Brieuc (Françoise Ayello est la marraine).
Le 7 août 1950, on assiste au mariage de William Richard Hignet né à Nottingham et de Marcelle (Jacqueline) Ayello, née à Plérin le 5 mars 1925. Le pasteur Paul Marquer dirige la cérémonie.
 
Le 9 avril 1955, le pasteur Paul Marquer célèbre le mariage de Jean Hydriol, né à Erquy et demeurant rue du Marchix à Dinan, et de Françoise Ayello, née à Plérin le 1er juillet 1933, demeurant à Plérin. Lors de cette cérémonie, il donne un Nouveau Testament dédicacé à Françoise, qu’elle conserve encore aujourd’hui précieusement. Le 28 décembre 1958, le couple organise avec le pasteur Marquer le baptême de Florence Hydriol, née à Dinan le 19 décembre 1956. Le même jour a lieu le baptême de sa sœur ainée Claire, née à Rennes le 8 septembre 1958.
En 1955, après leur mariage ils s’installent à Dinan où ils ont acheté le fonds de commerce d’un magasin d’optique. Ils habitent juste au-dessus du fonds de commerce.
C’est le début de l’engagement protestant à Dinan de Jean et Françoise qui a pris pour devise « La Foi, c’est la ferme assurance des choses que l’on espère et la démonstration de celles que l’on ne voit pas ».(Hébreux 11 :1)
 
 
Françoise Hydriol à Dinan en février 2020. Photo R.F

 

Document 

Les soldats allemands 1914-1915





 

Sources 
Registres de la paroisse de St Brieuc

Archives de la paroisse de St Servan 

Ouest-France, 4 décembre 1967. Inauguration du Temple.

Entretiens avec Françoise Hydriol à Dinan (février 2020)

Correspondances avec Pierre Prigent (mars 2020)

La colonie anglaise. Diane Moore. Edition Plessix.

Christ Church, un article à retrouver sur le blog du professeur Jean-Yves Carluer, en cliquant ici

 

 Retour au sommaire, ici 

 

Complément : Le parcours de Madeleine Prigent

Françoise Ayello raconte comme sa soeur a été très impressionnée par une protestante appelée Madeleine Prigent. Le frère de Madeleine, Pierre Prigent, nous raconte le parcours de sa soeur dans le milieu protestant des années 40 :

"Ma soeur n'a pas reçu dans notre famille l'influence qui l'a marquée. Nous habitions Strasbourg, lors de "L'Exode" en 39-40. Maman et ses deux enfants ont élu domicile à Morlaix pour bénéficier des Lycées. Logement dans un petit deux pièces. On doit loger ma soeur ailleurs, or dans la banlieue de Morlaix habitait  la famille de Guillaume Le Quéré, fils de Tonton Tom d'Uzel. Il avait deux filles : Hélène et Rachel. L'aînée était de l'âge de ma soeur. C'est là que va habiter ma soeur. Ambiance très pieuse. Pour eux les baptistes de Morlaix n'étaient pas de vrais fidèles. Tendance plutôt pentecôtiste avec insistance sur le témoignage source de conversion. 

Ma soeur qui reste là une année est très influencée par ce climat spirituel. C'est ce qui explique la réaction de Marcelle Ayello. Si  cette dernière a été baptisée à Morlaix, c'est que bien que rattaché à la Fédération baptiste de l'avenue du Maine à Paris, le pasteur (Alfred Somerville, mon oncle) était le seul dans la région à pratiquer le baptême par immersion, ce qui pour des piétistes rigoureux était une condition essentielle pour sa validité. 
Il y a dans le petit temple de Morlaix,  sous la table de communion, une importante fosse où l'on versait de nombreux sceaux d'eau chaude. Le pasteur et le fidèle y descendaient et l'on y célébrait le baptême. J'y ai été également baptisé car ma famille était baptiste, donc pas de baptême d'enfant".





mardi 19 mars 2024

Le pasteur Yves Crespin, un chrétien dans la Résistance

                                                
Yves Crespin (1906-1944), photo d'identité 1943 (après restauration)

 

   Pour compléter le livre
 
Avec l'éditeur, nous avons fait le choix de proposer un livre dont le prix reste très abordablemais sans pouvoir insérer autant de documents que nous l'aurions souhaité. Voici tous ces documents : photos familiales, archives dont certaines découvertes récemment, biographies, témoignages...

 
Un livre en plusieurs étapes : 2018-2023
 
Après une année de recherches et d'écriture tout au long de l'année 2018, des contacts ont été pris à partir du mois de février et mars 2019 pour publier l'histoire du pasteur Crespin. 
Plusieurs éditeurs étaient intéressés et le contrat a finalement été signé avec les éditions de La Cause, bien connues dans le milieu protestant.

Le livre est sorti le 10 juin 2020 aux Editions de La Cause.
Une deuxième édition augmentée est sortie en avril 2021.
 
Cet ouvrage de 193 pages est vendu au prix de 13 euros. 
 
Pour se le procurer par correspondance, cliquer  ICI
 




 Le parcours du pasteur Yves Crespin.
 
Des documents inédits.


 

Les origines familiales d'Yves Crespin



Yves-Maurice Crespin est né dans le Gard en 1906.





Les parents d'Yves Crespin :
 
Numa Crespin (1876-1940), son père, né à Branoux, un petit village du Gard où il a introduit avant 1900, "Les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens et la bicyclette". Comptable d'abord à la Compagnie des Mines de la Garnd-Combe, puis, après la guerre 14-18 (au cours de laquelle il a été gravement blessé) chez un marchand de vins et spiritueux à Loriol (Drôme). Il décède le 5 février 1940 à Livron-sur-Drôme.
Lydie Combier (1878-1943), sa mère, née à Saint Cierge la Serre (Ardèche), sans profession. Lydie et Numa se marient le 14 octobre 1903 à Privas en Ardèche.


Les frères d'Yves Crespin :
 
Marcel Crespin (1904-1974), qui était instituteur au départ, est devenu pasteur. Il a été ensuite missionnaire, envoyé au Cameroun de 1933 à 1945 par la Société des Missions Évangéliques de Paris. Il est consacré pasteur de l'Eglise Réformée de France par la suite.
Il est décédé à Neuchâtel en 1974.
Wilfried Crespin (1910-1979)
Pasteur de  l'Eglise Réformée de France
Raoul Crespin (1915)
Après ses études à HEC a fait une carrière à la Banque de France où il a terminé directeur général. Il a longtemps milité au sein du Mouvement du Christianisme Social.

L'épouse d'Yves Crespin, Jeannine Kuntz
 
Jeannine Kuntz (1912-2000) est née à Paris, dans le 4e arrondissement en 1912, orpheline de père en 1917, elle est "adoptée par la Nation" le 5 octobre 1922. Elle se marie avec Yves Crespin le 11 janvier 1936 à la mairie du XIe arrondissement de Paris. Elle est décédée le 27 juillet 2000 à La Garde (Var).
 
Jeannine Crespin, née Kuntz, en 1943

 

Le père de Jeannine est Louis Albert Kuntz, né en 1879 à Philippeville (Algérie), employé de banque, mort en 1917 à la guerre (à Beauvais).
La mère de Jeannine est Marguerite Émile Good, née le 12 janvier 1883 à Poissy (Yvelines). Elle était professeur de primaire supérieur à Illiers-Combray (Eure-et-Loir) et professeur d'anglais. Elle est décédée le 12 décembre 1934 à Illiers-Combray.
Marguerite descend, par son père Gustave Good et sa mère Louise Monod, de familles huguenotes réfugiées aux Pays-bas et au Danemark après la Révocation de l'Edit de Nantes.
Louis Kuntz et Marguerite Good se sont mariés le 16 juillet 1907 à Paris, 4e arrondissement.
 

Sources
 
La famille Monod, par le docteur Gustave Monod, 1890.
 
Renseignements fournis par Jean-Claude Crespin d'après l'arbre généalogique familial édité en 1965.
 
Site Généanet, familles Good, Monod, Kuntz, Crespin (fiches détaillées de Pascale Hollande, Bernard Ponge).



 
Dans le protestantisme, Yves Crespin fait partie de l’Église méthodiste. Sa thèse de théologie va porter sur l’unité des Églises.


Tampon de l'école de théologie méthodiste sur une bible d'Yves Crespin.


 
En février 2019, des manuscrits d'Yves Crespin écrits pendant ses études de théologie ont été retrouvés au Musée d'art et d'histoire de St Brieuc (22). Tous ces documents sont numérisés et accessibles à l'aide du lien ci-dessous.

Album photos des manuscrits d'Yves Crespin pendant ses études

L’Église méthodiste dans son ensemble a beaucoup œuvré au rapprochement entre les différentes Eglises protestantes qui aboutira à la création de l’Église Réformée de France en 1938.
 

Signature des pasteurs présents lors de sa consécration en 1933. Musée de St Brieuc. Photo RF

Certificat de Consécration d'Yves Crespin. On reconnaît les signatures des pasteurs Théophile Roux, G.Welpton, H. Welpton, E. Vidal, Raspail, D. Manach, A. Faure (Président du Synode), Gounelle, Paul Wood... 27 juin 1933. Paris. Photo R.F




De l'Unité de l'Eglise Chrétienne. Yves Crespin 1933.
Nancy. Imprimerie Georges Thomas (photo R.F)


 
Le livre apporte tous les éclairages nécessaires sur cette thèse qui contient en germe les engagements futurs du pasteur Crespin.


Yves Crespin en 1935. Photo J.C Crespin



En 1936, il se marie avec Jeannine Kuntz et de cette union naîtront cinq enfants.


Jeannine Kuntz, épouse du pasteur Crespin. Photo de famille


Certificat de mariage entre Yves Crespin et Jeannine Kuntz. Paris XIe, le 9 janvier 1936.


Nomination à St Brieuc


Nommé en 1937 à Saint-Brieuc, c'est sous sa présidence que l’Assemblée générale de l’Église Méthodiste de Saint-Brieuc du 10 juillet 1938 va rejoindre l'Église Réformée de France.


Papier à en-tête du pasteur Crespin




Le pasteur Crespin devient président du Consistoire de Bretagne ce qui va favoriser ses nombreux déplacements au début de l'Occupation !
Il assure également la direction du journal L’Évangile en Bretagne.


En famille au port du Légué à St Brieuc.


Yves Crespin, vers 1940 à St Brieuc.

 

 Les premiers engagements d'Yves Crespin


Le pasteur Yves Crespin est une figure emblématique de la ville de Saint Brieuc.  A la veille de la Seconde guerre mondiale, en 1937 il dirige la paroisse de St Brieuc. C'est cette année-là que des réfugiés espagnols arrivent dans la ville, entassés dans des camps. Le pasteur sera très actif pour améliorer leurs conditions d'accueil.

Le livre apporte des éléments d'archives précis sur l'engagement du pasteur Crespin pour les réfugiés espagnols.

Remarque : dans le livre, les chiffres avancés  par le pasteur Crespin de 200 000 réfugiés espagnols devant arriver en Bretagne, ne correspondent pas à la réalité. C'est bien ce qu'il a écrit mais il aurait certainement été nécessaire de préciser que ces chiffres sont inexacts ; c'est fait dans la deuxième édition !
On estime en fait que 21 000 réfugiés espagnols ont trouvé refuge en Bretagne entre 1937 et 1939. La première vague d'exilés se situe au printemps 1937 où 120 000 espagnols fuient par bateaux. Dans les Côtes-du-Nord, 37 communes vont accepter de les héberger.

La deuxième vague, au début de l'année 1939, va voir jusqu'à 480 000 réfugiés traversant la frontière des Pyrénées à pied. La Bretagne accueille alors 15 000 espagnols en une semaine, ce qui est déjà considérable.
(Pour plus de précisions, lire : L'exil espagnol en Bretagne, 1937-1940. Isabelle Le Boulanger. Coop breizh)

 
Liste des personnes autorisées à accueillir les réfugiés sur le quai de la gare, mai 1938 Archives 22

Liste des personnes du Comité de secours pour les réfugiés espagnols, juin 1938 Archives 22

Le pasteur Crespin au début des années 40. Photo restaurée

 

Première arrestation


Après avoir aidé les réfugiés espagnols, quelques années plus tard, le pasteur va s'impliquer dans la Résistance. Arrêté d’abord en 1941, il est condamné puis emprisonné. Le soutien s'organise mais la communauté protestante en est très affectée.
On peut lire ainsi dans le compte-rendu du conseil presbytéral de février 1942 : "Pendant l'emprisonnement du pasteur, la collaboration des laïques a été précieuse."


Registre du Conseil presbytéral. St Brieuc 1941-1942. Archives du temple. Photo RF
Courrier de soutien de Maurice Rohr, vice-président de l'ERF.


Maurice Rohr (dans la cadre à gauche) et Marc Boegner (au centre)  feront tout leur possible pour aider le pasteur Crespin et sa famille au moment des deux arrestations et de la déportation. Fonds de l'ERF. Archives nationales. Photo RF


La prison de St Brieuc où le pasteur Crespin a été détenu. Photo RF

Plaque commémorative à l'entrée de la prison de St Brieuc. Photo RF

 

Les missions du pasteur dans le réseau de Résistance

 
Fournir de faux papiers était une mission du pasteur.
 

Faux papiers trouvés dans le bureau du pasteur. Archives 22

Faux papiers trouvés dans le bureau du pasteur. Archives 22

 

La résistance au quotidien du pasteur Crespin


Après sa première arrestation, il continue ses activités et ne manque pas une occasion pour agir suivant sa conscience.
L’esprit de résistance du pasteur Crespin est illustré dans différents courriers retrouvés dans son bureau.

Tous les écrits connus du pasteur sont présentés dans le livre. En particulier, trois lettres importantes sont publiées dans leur intégralité et remises dans leur contexte.



Portrait officiel du maréchal Pétain.



Deuxième arrestation du pasteur Crespin en 1943

En 1943 son rôle va se préciser dans l'organisation clandestine de la Résistance.
Il est sous les ordres directs de l'officier de liaison Louis Aubert (renseignements complets ici). Louis Aubert sera par la suite arrêté en février 1944, déporté et décèdera au camp de Sandbostel en Allemagne.
 

 

Dans une rafle en 1943, de nombreuses personnes de la communauté protestante ont été arrêtées et interrogées.
Les premiers interrogatoires vont se dérouler au siège de la Gestapo situé 5 boulevard Lamartine.

5 boulevard Lamartine, image Google


Le livre apporte des éléments d'archives avec son rôle dans la Résistance.
Une liste complète de toutes les personnes arrêtées est établie.
Les circonstances exactes dans lesquelles tout cela s'est passé sont mises à jour.
  

Les 7 membres inscrits de la paroisse protestante arrêtés le 2 novembre 1943 sont les suivants :
Yves Crespin, pasteur de la paroisse, membre d'un réseau de résistance
Erling Hansen, docteur, membre d'un réseau de résistance
Einar Hansen, frère d'Erling Hansen
Anna Hansen, mère d'Erling Hansen
Oscar Hansen, père d'Erling Hansen
Jean Huck, mari de Solveig Hansen, beau-frère d'Erling Hansen et travaillant chez Ernest Prigent
Ernest Prigent, actif dans des actions de résistance

Deux membres de la communauté protestante sont arrêtées et interrogées mais ne sont pas emprisonnées :
Jeannine Crespin, épouse du pasteur
Maï Hansen, épouse du docteur Erling Hansen.

Pierre Guiton, professeur au lycée Le Braz est arrêté car il se trouve le 2 novembre chez le pasteur Crespin.
Roland Girard et Louis Dudoret sont arrêtés car ils se trouvent dans le cabinet du docteur Erling Hansen.


M. François (Ou plutôt M. Francis, ingénieur à l'organisation Todt) est également arrêté car il se trouve chez le docteur Erling Hansen au moment de la rafle alors qu'il vient prendre un rendez-vous pour sa femme (page 313, De la nuit à l'aurore).
Lucienne Mercier est arrêtée car elle est l'employée de maison de la famille du docteur Hansen.
Roland Dessailloud, ingénieur, domicilié à Plérin. On ne connait pas ses liens avec les autres personnes arrêtées.
 
Un autre protestant est arrêté dans le cadre de cette opération le 2 novembre mais il ne fait pas partie de la paroisse de Saint-Brieuc, il s'agit de Georges Bessis. Il est arrêté au Hinglé à côté de Dinan, pour ses activités dans le cadre de la Résistance.

Au total 16 personnes sont arrêtées dans le cadre de cette opération du 2 novembre 1943. Certaines sont interrogées quelques heures puis relâchées (M. Francis, Jeannine Crespin, Maïe Hansen), ceux qui sont emprisonnés à Saint-Brieuc y restent jusqu'au 4 novembre avant d'être libérés ou d'être transférés à la prison de Rennes. Ces derniers y restent quelques mois et enfin, d'autres partent de là vers les camps de concentration comme Yves Crespin, Erling Hansen, Georges Bessis, Louis Dudoret...et seul Hansen en reviendra. 
 
Ci-dessous 9 des personnes arrêtées : Yves Crespin, Jeannine Crespin, Georges Bessis, Erling Hansen, Anna Hansen, Oscar Hansen, Einar Hansen, Jean Huck, Ernest Prigent.
 

 
Le 2 novembre 2023, Ouest-France a publié un article pour commémorer le 80e anniversaire de l'arrestation (voir ci-dessous).


RÉCIT. Il raconte la rafle du 2 novembre 1943 où 16 résistants ont été arrêtés à Saint-Brieuc

Le 2 novembre 1943, seize personnes soupçonnées de mener des actions de résistance furent arrêtées par la Gestapo, à Saint-Brieuc. Par leur parcours, ces personnes, de confession protestante, restent des exemples de courage et de dévouement aujourd’hui. Ainsi, pour célébrer le 80e anniversaire de cet événement, retraçons l’histoire de cette rafle, avec les explications de Richard Fortat, un retraité passionné d’histoire, qui a écrit un ouvrage sur ce sujet.


Dans les années 1940, la Bretagne, au même titre que la partie nord de la France, se retrouve occupée par les Allemands. Ces derniers craignent un débarquement britannique en Bretagne. La côte se retrouve dès lors surveillée et fortifiée.

Dans le même temps, une petite communauté protestante de Saint-Brieuc, d’une cinquantaine de personnes, est infiltrée. Certains membres, comme le pasteur Yves Crespin ou le docteur Erling Hansen, sont impliqués dans un réseau de résistance appelé l’Armée secrète.
Ainsi, le mardi 2 novembre 1943, les autorités allemandes interviennent pour démanteler ce réseau. L’opération a lieu directement chez les personnes soupçonnées : au Légué, où vivent les parents et le beau-frère du docteur Hansen, mais aussi au cabinet de ce dernier. Au total, seize personnes de la famille ou de l’entourage du pasteur et du médecin ont été arrêtées.


Yves Crespin et Erling Hansen étaient particulièrement surveillés par les Allemands, à cause de leur activité dans la Résistance. Le premier, par conviction religieuse, menait des actions non violentes. « Arrêté une première fois en 1941 pour avoir fait passer des courriers en zone libre, Yves Crespin continue, en 1942 et 1943, de travailler comme agent de liaison pour la Résistance. Il finit par être repéré et dénoncé », raconte Richard Fortat, conférencier, qui a consacré un ouvrage sur ce pasteur.

Le second créait de faux certificats médicaux pour permettre aux jeunes d’échapper au Service de travail obligatoire (STO). Le destin a fait que ces deux personnes étaient de même confession. Mais le passionné d’histoire précise qu’ils sont arrêtés « pas parce qu’ils sont protestants, mais parce qu’ils sont résistants ».

Un autre homme, Georges Bessis, est également interpellé au même moment, à Dinan, en lien avec les réseaux.
Arrêtés, ces trois hommes ont été entendues au siège de la Gestapo, boulevard Lamartine, à Saint-Brieuc. Ils ont alors été frappés et maltraités. Puis ils ont ensuite enchaîné trois prisons : à Saint-Brieuc, à Rennes (Ille-et-Vilaine) puis à Compiègne (Oise).

En février 1944, ils sont finalement déportés dans le camp de Buchenwald-Dora, près de Weimar (Allemagne). Là, le pasteur Crespin travaille dans une usine de missiles V2 et le docteur Hansen est médecin dans le camp.

Yves Crespin décède en mars 1944 dans le camp, tandis que Georges Bessis meurt peu de temps après la fin de la guerre, contrairement à Erling Hansen qui a vécu jusqu’en 2008.

Richard Fortat, à travers ce témoignage, souhaite saluer « l’engagement de ces personnes qui se sont révoltées au lieu de continuer de mener une vie paisible ». De plus, il ajoute que « beaucoup d’engagés avaient pris conscience des problèmes de l’humanité ».

Enfin, il conclut en affirmant que « ces figures de résistants sont des modèles pour les jeunes, qui ont besoin d’exemples ». Pour lui, « ce tragique épisode du 2 novembre 1943 n’est qu’un événement marquant d’un plus vaste mouvement de résistance qui a vu de très nombreux protestants s’engager dans la Résistance ». Grâce à ses interventions dans les collèges, la mémoire de cette rafle peut continuer à survivre.



Documents sur l'arrestation de membres de la communauté protestante de St Brieuc


Georges Bessis. Fiche de renseignements 497. 1943. Archives départementales 22


Yves Crespin. Fiche de renseignements 498. 1943. Archives départementales 22
Anna Hansen. Fiche de renseignements 504. 1943. Archives départementales 22

Einar Hansen. Fiche de renseignements 503. 1943. Archives départementales 22

Erling Hansen. Fiche de renseignements 502. 1943. Archives départementales 22

Jean Huck (mari de Solveig Hansen). Fiche de renseignements 505. 1943. Archives départementales 22

Ernest Prigent. Fiche de renseignements 507. 1943. Archives départementales 22

 
Dossier Yves Crespin, arrestation 1943. Archives départementales 22

 

En 2022, l'écrivain et historien Alain Lozac'h nous a fait parvenir ces documents sur les arrestations menées autour du pasteur Yves Crespin et du docteur Erling Hansen.
Ils proviennent des Archives départementales des Côtes d'Armor (1660.W 15) et sont issus du registre du quartier allemand de la prison de Saint-Brieuc.
On retrouve les mêmes personnes déjà mentionnées dans les fiches de renseignements avec en plus Oscar Hansen dont le nom n'a pas été cité dans le livre, ce qui doit être rectifié ! 


1943. Registre de la prison de Saint-Brieuc. Archives départementales des Côtes d'Armor (1660.W 15)
1943. Registre de la prison de Saint-Brieuc. Archives départementales des Côtes d'Armor (1660.W 15)

 
1943. Registre de la prison de Saint-Brieuc. Archives départementales des Côtes d'Armor (1660.W 15)


Le Préfet Michel Henri de Villeneuve


Le préfet des Côtes-du-Nord Michel Henri de Villeneuve prend ses fonctions le 20 septembre 1943 et exercera jusqu'au 26 juin 1944. C'est lui qui va avoir à gérer les arrestations d'Yves Crespin et de ses amis en novembre 43 et des lycéens de Le Braz le 10 décembre 43. Il va essayer d'intervenir en faveur du pasteur Crespin. Engagé lui-même dans un réseau de résistance avec d'autres membres de l'administration qui ne veulent pas de Pétain, il sera arrêté.
 

25 mai 1945 Ouest-France

Un autre soutien va venir de l'évêque, Monseigneur Serrand, comme l'atteste cette lettre de l'abbé Chéruel rédigée en décembre 1944 et mise à jour par l'historien Alain Lozac'h en 2023. L'évêque avait écrit à René Bousquet, alors directeur de la Police d'Etat, pour qu'il libère le pasteur.

 
Lettre de l'abbé Chéruel. Archives départementales. 1043 W34 Dossier Serrand.

L'avocat M. Gamblin intervient lui aussi pour tenter d'obtenir la libération du pasteur. La photo ci-dessous a été prise le 17 août 1944 à la Préfecture de Saint-Brieuc un peu après la Libération de la ville le 5 août 44. On y voit M. Gablin, dans son costume de Préfet.

M. Gamblin dans son costume de Préfet à la Libération. Photo archives municipales

Verso de la photo


 

Le camp de Compiègne


Après la prison de Rennes, Yves Crespin est transféré début 44 à Compiègne (Frontstalag 122).

Son épouse traverse la France pour le retrouver...
Cette odyssée incroyable est racontée en détail dans le livre


Prisonniers sortant du camp de Compiègne pour aller dans les camps.


L'agenda porté par Jeannine Crespin est conservé au Musée d'art et d'histoire de Saint-Brieuc. L'histoire complète du numéro de matricule (23 068), inscrit dans le carnet par un officier allemand, est racontée dans le livre.


Agenda de Jeannine Crespin. Musée de St Brieuc. Photo RF

Agenda de Jeannine Crespin. Musée de St Brieuc. Photo RF


Lettre envoyée par Yves Crespin à sa femme juste avant de partir pour Buchenwald. 20 janvier 1944.


 

Le pasteur dans les camps

 
Après Buchenwald, Yves Crespin va être envoyé dans un commando de travail à Dora, c'est là qu'il va décéder.
L'association Buchenwald-Dora et Kommandos a fourni de précieux renseignements et continue un travail de mémoire....
Le livre fait état de tous les témoignages connus des déportés ayant côtoyé le pasteur dans les camps.
 
 
 
Photo familiale conservée par Yves Crespin dans les camps. Photo restaurée RF


Fiche établie sur le pasteur Crespin au camp de Buchenwald.


Sigle de l'association Buchenwald-Dora Kommandos

Des renseignements ont été transmis à la famille par le service de recherche AROLSEN

Dessin de Léon Delarbre détenu de Dora. Association Buchenwald-Dora Kommandos

 
D'autres dessins du prisonnier Léon Delarbre sont à découvrir sur le site de l'association Buchenwald-Dora (cliquer ici).
 
Le carnet de Joseph Blanchot, dernière personne a avoir vu le pasteur Crespin vivant, est conservé au Musée des Armées à Paris.
 
 





 
Documents inédits liés à la captivité
 
Une série de douze documents inédits sur Yves Crespin, conservés par le centre de recherche d'Arolsen en Allemagne.
Les fiches viennent des archives des camps de Buchenwald et de Dora.
 

Fiche du pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen



Liste des documents (10) qui émanent du camp de Buchenwald. On note par exemple la dernière mention de la liste : Zahlungsauftrag (ordre de paiement) 2. 
On retrouvera ces documents plus bas...

Fiche du pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen
 
 
 
Inhaltsverzeichnis des koffers von Crespin Yves (Contenu de la valise de Yves Crespin).
On peut noter :

Paar socken 2 (paire de chaussettes)
Morgenrock 1 (robe de chambre)
Brushvanner 1 (pinceau)
Handschuhe 1 (une paire de gants)


Fiche du pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen


Fiche du camp de Dora
Polit Fr (prisonnier politique français)
Priester (prêtre)
Posteingang (boite de réception)
Postausgang (boite d'envoi)
Verstorben (décédé) 16 mars 1944

Fiche du pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen



Document sur le pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen



Fiche du pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen


Beruf (emploi) Evangélique
Mention en anglais au crayon de papier « Death » et plus bas au dessus de GESTORBEN (décès) 11.3.44, ce qui est la date exacte du décès d’Yves Crespin. La mention 16 März 1944 vient des autorités allemandes.

Quelques exemples d'objets du pasteur mentionnés dans cette liste : 
2 pullover
2 unterhemden (maillot de corps)
2 unterhosen (slip)
1 paar schuhe (paire de chaussettes)
1 paar strümpfe (paire de bas)
1 brieftasche (portefeuille)

Mention au crayon de papier : Herzschwäche (insuffisance cardiaque)


Fiche du pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen


Mention dactylographiée à l'encre violette : 9.9.44 Nachlass aufgelöst (succession dissoute le 9 septembre 1944)

Mandat envoyé au pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen


Office des changes, ordre de paiement de Mme Crespin, Pont de Mont Vert Lozère.
Bénéficiaire Crespin Yves, au camp de Buchenwald
Avec un tampon du 22.III.44 (22 mars 44, donc après le décès d’Yves Crespin)


Mandat envoyé au pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen


Office des changes, ordre de paiement de Mme Crespin, rue Victor Hugo St Brieuc.
Bénéficiaire Crespin Yves, au camp de Buchenwald
Avec un tampon du 11.IV.44 (11 avril 1944, donc après le décès d’Yves Crespin)


Document sur le pasteur Yves Crespin à Dora. Source Arolsen

Mention dactylographiée « gest » pour GESTORBEN (décès) 11.3.44, ce qui est la date exacte du décès d’Yves Crespin.


Fiche signée par le pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen


Verhaftet 2.11.43 (arrêté le 2 novembre 1943)
En bas de document, mention dactylographiée GESTORBEN (décès) 11.3.44, et ABGESETZT 16 März 1944


Mention manuscrite du pasteur Yves Crespin à Buchenwald. Source Arolsen


Ecriture manuscrite du pasteur Crespin.
 
 
 
Plusieurs objets ayant appartenu à Yves Crespin seront rendus à la famille par la Croix Rouge Internationale vers 1958-1960 : son alliance, son stylo, ses lunettes, sa montre, des photos collées sur une plaque de carton et sa Bible Segond de consécration.  

Certains de ces objets ont été déposés au Musée de St Brieuc et nous espérons pouvoir les montrer au public dans le cadre d'une exposition.
 
 
 
Le décès du pasteur le 11 mars
 
La date du décès du pasteur Crespin le 11 mars 1944 est attestée par le document ci-dessous du docteur Jan Cespiva, médecin du camp de Dora. La date du 14 mars fournie par le docteur Hansen vient, comme il le raconte lui-même d'une information qu'il a recueillie le 21 avril 1944 au bureau des statistiques du camp de Buchenwald où il se trouvait.(page 326 De la nuit à l'aurore
 
La même imprécision dans le témoignage d'Erling Hansen existe malheureusement dans un autre cas : "Bessis et Dudoret
sont partis à Theresienstadt, où ils sont morts la veille de la libération par les Américains", écrit Erling Hansen page 326 dans "De la nuit à l'aurore". Or, le camp a été libéré par les Russes et non par les américains, cela se passait le 8 mai et Bessis est mort du typhus à l’hôpital à Teresienstadt le 12 mai 1945 et non la veille de la libération du camp. Ces approximations peuvent s'expliquer par le chaos qui règnait au moment où Erling Hansen a vécu ces moments.


Certificat de décès du pasteur Crespin le 11 mars 1944, documentcertifié en 1946 par le docteur du camp M. Jan Cespiva. Archives 22

  

Un personnage de roman, le pasteur Crespin devient le pasteur Briand


Yves Crespin a bien connu l’écrivain Louis Guilloux, par exemple dans l'action pour accueillir des réfugiés espagnols. Ils habitaient le même quartier et se voyaient souvent.
Louis Guilloux en fait un personnage central de son roman  « Le Jeu de Patience » sous le nom du pasteur Briand. De nombreuses pages évoquent les rencontres et les discussions de Louis Guilloux avec le pasteur. Ces passages nous permettent de rentrer dans la personnalité profonde d'Yves Crespin.

L’extrait suivant réunit les deux personnes :
-N'est-ce pas un grand péché, demandai-je [au pasteur], que de contraindre les pauvres gens à l'exil?
-C'est un grand péché me répondit-il. Il me semble qu'un des premiers droits humains est celui d'avoir une patrie. (Le Jeu de patience).





Dans un autre ouvrage "Carnets 1921-1944. Gallimard", l'écrivain consacre pas moins de six pages au récit de Mme Crespin et 11 pages dans Le Jeu de Patience. 


Carnets 1921-1944 Louis Guilloux. Ed Gallimard

Notons enfin que l'association des amis de Louis Guilloux a proposé en 2016 à des jeunes d'écrire une nouvelle à partir de l'extrait cité plus haut parlant des réfugiés espagnols. 
 

Petite anthologie biblique. Bibliothèque de Louis Guilloux.

 
Certains pourront s'étonner de l'amitié entre Louis Guilloux, proche du Parti communiste, et le pasteur Crespin. Les choses sont un peu plus complexes. 
Voyez comment, par exemple ci-dessus, cette "Petite anthologie biblique" trouve sa place dans les rayons de la bibliothèque personnelle de Louis Guilloux !


Le livre propose une analyse détaillée du personnage du pasteur dans l’œuvre de Louis Guilloux.
Un dictionnaire Louis Guilloux, à paraitre en 2021 aux Presses Universitaires de Rennes comportera une entrée "Pasteur Crespin".



Le pasteur Crespin dans la mémoire collective


Le pasteur va laisser une forte empreinte dans la ville de St Brieuc.
En mai 1945 a eu lieu une première cérémonie religieuse en sa mémoire.



15 mai 1945, annonce dans la presse de la cérémonie religieuse
en mémoire du pasteur Crespin. Dossier J.C Crespin Bibliothèque St Brieuc


 
La presse locale se fait l'écho des cérémonies où le pasteur Crespin est honoré. 

De nombreux extraits de la presse des années 40, publiés dans le livre, permettent de se faire une idée de l'importance qu'avait le pasteur à son époque. Ces gros titres en sont le témoignage
 

 






















En juin 1945, le journal protestant "Réforme" publie un portrait du pasteur Crespin.




Portrait d'Yves Crespin. Journal Réforme. 16 juin 1945


Le 12 juillet 1945, M. Delépine prononce un discours à la Distribution solennelle des prix au Lycée Le Braz :
« Le pasteur Crespin, chargé du cours d’instruction religieuse pr
otestante au Lycée, cet homme qui s’imposait à vous par un étrange rayonnement, qui frappait tous ceux qui l’approchaient par sa distinction, sa fermeté, sa noblesse, payait lui aussi de la déportation son travail de patriote… »

 
 
En 1947, la municipalité  donne le nom d'une rue au pasteur Crespin ainsi qu'à d'autres héros de la Résisnatce (Pierre Le Gorrec, Mireille Chrysostome, Yvette Le Quéïnnec, l'abbé Vallée, l'abbé Fleury...).
 
Fonds Salaün. Archives départementales





En 1947 une plaque est apposée rue Victor Hugo, sur la façade du temple protestant. Cette plaque pourrait avoir été volée, croit se souvenir Solveig Hansen, membre de la paroisse de longue date (elle a 104 ans!). Cette plaque sera remplacée par une autre en marbre noir.

La première plaque en marbre posée sur le mur du Temple rue Victor Hugo à St Brieuc


Plaque commémorative sur la tombe des parents d'Yves Crespin à Livron (26 250). Photo Jean-Claude Crespin



Vingt ans après la mort du pasteur Yves Crespin, le 24 avril 1964, une soirée est organisée par l’église de Saint-Brieuc, à sa mémoire. Le pasteur Kieffer présidait la cérémonie religieuse et civile.

En 2008, plusieurs objets ayant appartenu au pasteur Crespin ont été remis au Musée de la ville de St Brieuc. Il s'agit de son sous-main et de ses bibles en hébreu et en grec.
  

Sources historiques 


Tous les renseignements biographiques, les articles de presse, les courriers ont comme source un dossier constitué par son fils Jean-Claude Crespin. 
Le dossier contenant les originaux a été remis aux Archives départementales des Côtes-du-Nord en 1981. Il est consultable par le public (demander les dossiers 1 J 138 et 1 J 42).

La bibliothèque André Malraux de St Brieuc possède aussi une copie ainsi que le manuscrit du récit du docteur Erling Hansen, paroissien du temple de St Brieuc qui a été présent auprès du pasteur Crespin de son arrestation en 1943 jusque dans les camps en Allemagne. 

Les passages sur Yves Crespin dans l’œuvre de Louis Guilloux sont à retrouver dans le fonds Louis Guilloux (consultables à la Bibliothèque André Malraux à St Brieuc. Carnets 1943-1944. Références LGO 240 CI 11.02.03)


Sur les rapports entre Louis Guilloux et la religion, Louis Guilloux, devenir romancier. Sylvie Golvet. Presses Universitaires de Rennes.
Extraits disponibles sur le site OpenEdition


Les protestants français pendant la seconde guerre mondiale. Actes du colloque de Paris. 1992

Les protestants en France. André Encrevé. Stock. 1985 

Résister, voix protestantes. Patrick Cabanel. Editions Alcide Nîmes. 2012

Visages de la Résistance bretonne. Alain Lozac'h. Coop Breizh 2003

La  base de données Lexilogos sur le protestantisme. Lien :  Lexilogos

"Le Christianisme au XXème siècle", hebdomadaire protestant, collection complète conservée à la bibliothèque de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 07.06.1945, 24.05.1945, 20.06.1957.

Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, tome 139, juillet-août-septembre 1993, pages 391 à 498.

Documents réunis par le Comité "Protestants dans la Seconde Guerre mondiale" conservés à la bibliothèque de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 54 rue des St Pères 75 007 Paris (pour le pasteur Yves Crespin et le Dr Hansen)

"Réforme ", hebdomadaire protestant dont la publication a commencé en 1945, 16.06.1945 lettre d'un compagnon de cellule.



 
Remerciements

 
De nombreuses personnes de la communauté protestante ont tout fait pour faciliter cette recherche, m'ont fait confiance en me donnant accès à de précieuses archives et ont manifesté leurs encouragements, en premier lieu le pasteur Hervé Stücker mais aussi Magali Lenot, Agnès et Jean-Claude Chevalier, Pierre Charlot...

Sophie Bertho m'a fait découvrir le monde protestant, elle a suivi l'ensemble de ces recherches et a relu et corrigé attentivement tous les documents publiés. Son rôle a été primordial dans l'origine et dans l'aboutissement de ce projet.

Arnaud Flici (conservateur du patrimoine à la bibliothèque André Malraux de St Brieuc) s'est montré très disponible face à mes nombreuses demandes.


Le personnel très accueillant des archives nationales

Jean-Luc Ruga du service des archives de l'Association Française Buchenwald-Dora a transmis d'intéressants documents.

Jean Crespin m'a transmis des documents de son père, Raoul, frère du pasteur

Pierre Prigent, pour ses souvenirs recueillis en mai 2018 et les renseignements sur son père, Ernest Prigent, ami du pasteur Crespin.

Et enfin, un immense remerciement à Jean-Claude Crespin (fils du pasteur) qui a réuni dans les années 80 une formidable documentation sur la mémoire de son père. Sans lui, une grande partie de cette mémoire serait sans doute perdue...

Page manuscrite du pasteur Crespin. Février 1940. Archives du Temple de St Brieuc



 
 
 
Document 1

Portrait d'Ernest Prigent, ami du pasteur Crespin
 
Portrait de Pierre Prigent, élève du pasteur à l'aumônerie du Lycée.
 
Voir l'article qui lui est consacré en cliquant ici
 
 

Document 2

Portrait de Georges Bessis, éducateur et Résistant, ami du pasteur Crespin
 
Voir l'article qui lui est consacré en cliquant ici

 

Document 3.   

Louis Jolivet, résistant et compagnon de cellule du pasteur Crespin en 1943.


Récit complet du carnet personnel du 3 novembre 1943 (Archives Jean-Claude Crespin)


Louis Jolivet est incarcéré en novembre 1943 avec le pasteur Crespin comme compagnon de cellule, de courts extraits sont publiés dans le livre mais voici son récit complet : 

« Mercredi 3 novembre 1943, vers 3  heures du matin, branle-bas général dans le casino. La porte de ma cellule s’ouvre : un compagnon. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et le hasard fait bien les choses : il s’agit de M. Crespin, pasteur au temple de la ville. Deux hommes vivant sur terre avec pour apostolat « La morale » et qui le professent. Nous deux dans ce cachot ! Lieu d’expiation, sans doute, à ceux qui lui font entorse ? Comble ! Mais Dieu est avec lui et j’ai sagesse et espérance.
Nous sommes bien armés !
Nous sommes bien défendus !
Nous tiendrons « le coup » !
Le Pasteur Crespin a 38 ans, il est père de 5 enfants, ni révolté, ni résigné. Figure sereine, et compagnie combien réconfortante. Son contact m’est en plus très agréable.
A cette heure je suis seul. C’est l’obscurité glaciale, plus d’ami, combien je suis malheureux !
Jeudi soir.
O bon pasteur, Je ne vous aurai pas connu deux jours, et cependant vous m’avez fait découvrir la vraie sagesse et avec elle un monde de trésors de philosophie. Vous m’avez dit : « Ce sera Dieu qui décide » et j’ai traduit : « le Destin décidera ». 
Et puisque « gémir, pleurer, prier » est lâche, je regarderai le destin en face, en homme, et je m’apprête déjà à en affronter les terribles embûches qui se présenteront suivant la volonté de la Grande Roue qui tourne. Cette grande roue sans fin qui jamais ne vous laisse souffler, qui jamais ne recule pour vous permettre de rectifier vos erreurs.
Ami pasteur, vos bonnes paroles resteront à jamais gravées dans ma pensée et dans mon cœur. Je les méditerai fièrement, car vous étiez fier et serein dans vos méditations, et cette fierté et cette sérénité, auront eu le temps de m’imprégner fortement.

Réussira-t-il à me donner la foi ? En tout cas il m’enseigne la patience et la soumission au destin. Il n’y a dans sa bouche que de bonnes paroles. C’est un sage assurément ! 

Jeudi 4 novembre 1943.

Ma mère est venue, ô que sa visite était attendue ! Je ne l’ai pas vue bien sûr. Elle m’apporte encore un tas de douceurs. Le bon pasteur en semble effaré. Nous pourrons partager, ce sera délicieux.
Dix minutes plus tard : on vient me reprendre mon compagnon. C’est comme si à cette minute on me mutilait d’un gros morceau de moi-même.
Ah ! Si vous saviez pasteur, combien précieuse était votre compagnie. J’étais devenu presque gai, pouvoir parler à quelqu’un c’était le retour à la vie.

Cher Ami, compagnon d’un jour, je vous dois un grand, un très grand merci ».

Plus tard, en 1945,  Louis Jolivet est à Bégard (22), il adresse une lettre à Mme Crespin alors qu’elle vient de quitter Saint-Brieuc.   
 
Extraits de sa lettre : 
 
« J’aurais tant voulu vous voir quelques instants pour vous dire simplement le souvenir qui reste en moi toujours si vivant.
Comme si cela était hier, cellule 42, notre séparation et ma grande tristesse…Les petits messages d’amitié qui venaient de la 44 ou 45…Le numéro quotidien des Psaumes que je transmettais au docteur Hansen à la 40…
J’aurais tant voulu vous revoir car il avait laissé sur moi une impression si profonde, malgré le peu de temps que nous avions passé ensemble, que je crois qu’à partir de ce jour là, mon caractère s’est marqué d’une philosophie meilleure ».


Qui était Louis Jolivet ?
 
Louis Jolivet est né le 12 mai 1922 dans une famille d’instituteurs ; il va suivre les traces de son père et de son grand-père et entre à l’école normale. Son premier poste est Ploulec’h, en 1942. Il entre dans la Résistance dans le Front Uni de la Jeunesse Patriotique (FUJP), mais aussi dans les FTP mais est arrêté à Paimpol le 23 octobre 1943. Après la prison de st Brieuc puis de Rennes (en décembre 43), il est envoyé à Compiègne puis déporté en avril 44 au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, où il restera jusqu’à la libération du camp en 1945.

 

Document 4

Pages écrites par le pasteur Crespin dans le registre du Temple protestant de St Brieuc



1941. Pages du registres du Conseil presbytéral présidé par le pasteur Crespin. 1941. Archives du temple de St Brieuc

1941. Pages du registres du Conseil presbytéral présidé par le pasteur Crespin. 1941. Archives du temple de St Brieuc


 

Document 5.  

La rencontre avec Jean-Claude Crespin en Février 2018


Sans le travail mené par Jean-Claude Crespin pour perpétuer la mémoire de son père, nous n'aurions quasiment rien sur le parcours exceptionnel du pasteur Crespin. En tant qu'aîné de la fratrie, Jean-Claude conserve quelques souvenirs de la période de l'Occupation. Mais surtout par sa formation d'archiviste, de janvier 1970 à septembre 1976,  il va mettre de l'ordre dans les papiers familiaux, en faire un dossier et le photocopier en une trentaine d'exemplaires (famille, musées de la Résistance, archives...).
En ce qui nous concerne, c'est le dépôt à la bibliothèque André Malraux de St Brieuc et aux archives départementales des Côtes-d'Armor (dossier classé en 1J 138) qui va nous permettre d'accéder à ces sources.

La rencontre avec Jean-Claude Crespin en février 2018 a été un temps d'échanges intenses avec cet homme marqué à vie par les conséquences des engagements de son père. Mais c'était aussi un vrai réconfort pour lui de sentir que des dizaines d'années après avoir constitué ce dossier, d'autres personnes allaient continuer de faire connaître le message délivré par le pasteur Crespin.

 
"Je veille jalousement sur ta mémoire comme sur une flamme qui vacille"
 
Juillet 1981, Jean-Claude Crespin, lettre à son père.


Jean-Claude Crespin (à gauche) et Richard Fortat le 24 février 2018 à Riom dans le Massif-Central




 
Document 6. 
 
Témoignage du Docteur Erling Hansen (à retrouver dans l'article sur Erling Hansen, cliquer ici)
 
 



Document 7. 
 
Les six pasteurs protestants morts en déportation 
 
Une page leur est consacrée, cliquer sur le lien ici

 

 
 
 
Document 8
 
Certificats de baptême



1940 Temple protestant de St Brieuc, certificat de baptême Mireille Crespin


1940 Temple protestant de St Brieuc, certificat de baptême Michel Crespin

1945 Temple protestant de St Brieuc, certificat de baptême Françoise Crespin


 

Document 10
 
La presse d'après-guerre. Le procès des dénonciateurs
 
Fonds Salaün. Archives départementales

Janvier 1946. Fonds Salaün. Archives départementales
 


 

Autour de la sortie du livre

 
 
Un article de Nathalie Brouard est paru en octobre, dans une page Histoire-Patrimoine du journal municipal de St Brieuc, Le Griffon.
 
 
 
VENTE DU LIVRE, en librairie ou par correspondance

Vous avez pu trouver ce livre à St Brieuc à la Nouvelle librairie, à la librairie "Le pain des rêves" (en vitrine et annoncé sur le compte Facebook de la librairie).
On le trouvait aussi au début à la Fnac mais le dépôt-vente est terminé (rayon Histoire de la Bretagne ou présentoir sur la Résistance).

En vente au musée de la Résistance en Argoat, à St Conan (22)

Le livre a beaucoup été vendu par correspondance et il est toujours possible de
 
commandes par correspondance et en réglant par chèque (13 euros + 4 euros de frais de port) :
Les éditions La Cause, 69 avenue Ernest-Jolly, 78955 Carrières-sous-Poissy.
 
Le site de La Cause propose la vente en ligne, règlement par carte bancaire, cliquez ICI 


Si vous habitez en Suisse, la librairie chrétienne EquiLivre, vend le livre par correspondance, cliquer ici
 
 
 
 
LECTURE GRATUITE, LECTURE PUBLIQUE
 
Si vous habitez St Brieuc, vous trouverez cet ouvrage à la bibliothèque André Malraux et à la bibliothèque du Diocèse. Dans de nombreuses facultés de théologie, le livre sur le pasteur Crespin est disponible...
 
 



LES PREMIERS MESSAGES DE LECTEURS, EXTRAITS.

De Pierre K.
J'ai acheté le livre hier et l'ai déjà terminé !
Il est magnifique, bien écrit, précis, émouvant, théologique.
Quel beau témoignage !

De Christian P.
Ce personnage admirable méritait bien un livre : bravo !

D'Alain P.
Quel travail remarquable ! 

De Soizic L.
Je viens de finir la lecture du livre sur Yves Crespin et j'en suis profondément émue.


De Agnès C.
Je viens de finir le livre que j'ai lu avec grand intérêt, et avec émotion car c’est un bel hommage et le livre donne beaucoup de précisions par rapport aux éléments que je connaissais grâce à Louis Guilloux," Le jeu de patience "; ça me donne envie aussi de le relire.


De Gérard L.
J’ai beaucoup aimé ce livre, écriture vivante et fluide, mots très bien choisis, organisation du livre et choix des thèmes...
La retranscription de documents est aussi judicieuse et vient bien parler en complément des textes.
Ce livre met en lumière beaucoup de choses que les gens ne connaissent pas.


De Francis C.
C'est un livre important. 


De Paul R. 
Enthousiasmé par cette étude qui rend justice au Pasteur Crespin.


De Gaëlle D. 
L'écriture est agréable et à de nombreuses pages on est invité à la réflexion sur l'attitude des personnes, sur les évènements de la Seconde guerre mondiale et sur ceux qui nous sont contemporains...
Je me demande aussi comment Jeannine Crespin, la femme du pasteur, a pu poursuivre sa vie et l'éducation de ces enfants?



De Florent C.
Ce pasteur Crespin, quel homme ! Quel modèle ! Et admirablement servi par un travail approfondi de recherches et un style sobre qui convient à merveille au personnage. Ce livre va certainement beaucoup circuler dans les milieux protestants de Saint-Brieuc, de Bretagne et d'ailleurs. Mais il mérite infiniment d'être lu au-delà de ces cercles, tant le pasteur Crespin, par sa droiture, sa générosité, son courage et son sens du sacrifice confine à l'exemplarité. Il est plus qu'un modèle protestant. Il est universel.

Merci pour ce livre passionnant et édifiant, au vrai sens du terme, c'est à dire qui élève et qui porte à la vertu.
 
 
De la librairie suisse Equilivre : "Le point fort de ce livre c'est qu'il est écrit par un passionné".

 

De Jean-Claude Crespin, le fils du pasteur, qui a envoyé un court message juste après sa lecture de l'ouvrage pour témoigner de son soutien à cette publication et affirmer que "tout est exact et fort bien documenté".  


De Pierre Prigent, écrivain, longtemps professeur à la faculté de théologie de Strasbourg, fils d'Ernest Prigent, protestant arrêté avec le pasteur Crespin en 1943.
"J'ai lu ce livre d'une seule traite car tout m'y passionnait. J'y ai retrouvé de très vieux souvenirs et ai dû rectifier quelques convictions transmises par les canaux familiaux et amicaux. Votre travail est historiquement impeccable. Vous avez réalisé là une œuvre définitive à laquelle on peut seulement souhaiter une large diffusion".
 
 
De Françoise Raspail, petite fille du pasteur Raspail :
"J'ai lu avec grand intérêt le livre sur le pasteur Crespin. J'ai découvert qu'il avait eu une vie encore plus mouvementée que dans les récits de mon grand-père".



DANS LA PRESSE OU A LA RADIO...


Dans le numéro du 22 avril 2021 de Réforme, une critique du livre est parue à l'occasion de la deuxième édition du livre.
 


 
Dans Réforme, un autre article est paru dans le numéro du 17 décembre 2020 sur "Les protestants, héros méconnus de la Résistance".  
Yves Crespin y figure sous la forme d'une présentation de ses engagements.
 




 
ILS PARLENT DU LIVRE....

Élisabeth Renaud, rédactrice en chef de la revue "Le protestant de l'ouest", a publié un premier article sur le livre dans Ouest-Info du 18 juin et un second devrait paraitre en septembre, à propos du blog.

Ouest-France a publié un article, de Martin Hernot, en page départementale dans son édition du dimanche 28 juin.
Lien pour lire l'article de Ouest-France, cliquer ici

Le Télégramme a publié un article, de Julien Molla, en dos de journal dans l'édition régionale du lundi 29 juin.
Lien pour lire l'article en PDF, cliquer ici

Erwan Le Gall,  un universitaire spécialisé sur la guerre en Bretagne,  a consacré un long article sur le livre en juillet 2020 sur son blog Ar Brezel. Son analyse apporte un regard critique sur l'ouvrage, il est le fruit d'une lecture très attentive et mérite toute notre attention.

Alain Lozac'h, qui a écrit de nombreux ouvrages, publie une page sur son site pour parler du livre et apporte plusieurs compléments d'informations très intéressants par exemple en dressant un portrait de Louis Jolivet. Il faut dire que cet auteur connait le sujet, il a publié un livre référence : Visages de la Résistance bretonne, aux éditions Coop Breizh.
Alain Lozac'h précise aussi qu'Oscar Hansen a été arrêté dans le même groupe que le pasteur Crespin, ce qui est tout à fait exact. Il a été libéré au bout de quatre jours comme son épouse.
Pour accéder à son site, cliquer ICI 


Jean-Louis Prunier de la Société d'Etudes du Méthodisme Français a mis en valeur la sortie du livre sur son site Internet.

La Bibliothèque de la Faculté de Théologie de Montpellier a parlé du livre sur son compte Facebook.





La Librairie Jean Calvin de Cholet présente le livre sur son site.




La librairie protestante, 48 rue de Lille dans le 7e arrondissement, écrit : "Voici une biographie historique écrite par un spécialiste du protestantisme en Bretagne. Ce livre participe au devoir de mémoire, il rend hommage au combat d'un grand résistant qui paya ses idéaux de sa vie".

Vincent Le Gall, responsable aux archives départementales, s'est montré très attentif au contenu du livre et aux liens qui pourraient s'établir avec les archives pour mieux faire connaitre l'histoire du pasteur Crespin, quand les travaux d'agrandissement des archives seront terminés.

Virginie Picot, animatrice au Musée de la Résistance en Argoat, à St Connan, a commandé des ouvrages pour les proposer dans le rayon librairie du Musée. Une conférence sur le pasteur Crespin a été organisée.


Le Souvenir français du Finistère  (page du 26 août) et "Les Résistants et Amis de la Résistance", ANACR Finistère ont présenté le livre et ont indiqué tous les liens utiles pour en savoir plus sur l'histoire d'Yves Crespin.





Sur la radio Fréquence Protestante, Matthieu Arnera des éditions La Cause a parlé du livre sur Yves Crespin dans le cadre d'une émission sur les 100 ans de La Cause, le 5 juillet (et le fera le 2 août), de 13H15 à 13H45. On peut écouter en différé...
Cliquer ICI pour accéder à l'émission. Toute l'émission est intéressante mais signalons que le passage consacré à l'histoire d'Yves Crespin se situe à 21minutes 50s.


Depuis juillet 2020, le livre est cité dans l'article de Wikipédia consacré à la ville de Saint-Brieuc, pour l'évocation d'Yves Crespin dans le chapitre sur la Seconde Guerre mondiale.
 
 
Dans la revue Le Serment, Françoise Pont Bournez a publié une critique du livre. 
Numéro 378, novembre 2020.
Le Serment est le bulletin de l'Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos.
 

Couverture du Serment. Eté 2020


 
Chronologie des recherches sur le pasteur Yves Crespin

2018
Janvier 
Recherches dans les archives du Temple de St Brieuc

Février 
Mise au point de la page Histoire du site de l’Église Protestante Unie de St Brieuc.
Consultation du dossier constitué par le fils du pasteur Crespin et déposé à la Bibliothèque André Malraux de St Brieuc.
Lecture des Carnets 1921-1944 de Louis Guilloux.
Consultation des notes personnelles de Louis Guilloux sur l'ouvrage Carnets 1921-1944 et des dossiers sur l'accueil des réfugiés à St Brieuc en 36, 37, 38...
Recherches aux Archives municipales (dénomination de la rue Yves Crespin)
24 février, rencontre avec Jean-Claude Crespin (fils du pasteur Crespin) chez lui à Riom dans le Massif-Central.

Mars
Consultation du dossier Yves Crespin aux archives départementales des Côtes-d'Armor.

Avril 
Numérisation des documents, écriture du canevas de l'histoire du pasteur Crespin.

Mai 

Lecture du livre non publié de Louis Guilloux, Les gens du château. Le but était de déterminer si le personnage du pasteur Briand (Crespin) apparaissait dans ce roman mais l'auteur a surtout dépeint le milieu des autonomistes bretons pendant l'Occupation. Aucune trace du pasteur...
Publication de nombreux textes et documents sur Yves Crespin dans le blog de l'histoire de l’Église Protestante Unie de France dans les Côtes d'Armor.

Juin
Démarches pour accéder au dossier personnel du pasteur Crespin aux Archives nationales

Septembre
Édition d'un livre photo en un exemplaire sur l'histoire du pasteur Crespin.
Rencontre au musée de St Brieuc pour découvrir les objets personnels du pasteur Crespin remis au musée par son fils.
Présentation du projet Yves Crespin à l'assemblée générale de l'Eglise Protestante Unie des Côtes d'Armor à Plourhan

Octobre
Recherches aux Archives nationales à Paris autour du dossier des pasteurs Crespin et Orange.
Travail sur le roman "Le jeu de patience" de Louis Guilloux pour extraire et analyser tous les passages qui évoquent le pasteur Crespin.
Lecture du livre "De la nuit à l'aurore" sur la Résistance au Lycée Le Braz (passages sur Yves Crespin et Erling Hansen)
Contacts avec l'association "Buchenwald-Dora" pour la reproduction de documents et la relecture de textes sur la période où le pasteur était dans ces camps.

Novembre
Rencontre du bureau de l'association des anciens élèves du lycée Anatole Le Braz
Recherches aux Archives départementales sur l'arrestation du pasteur Crespin et de ses amis en 1943  à St Brieuc (fichiers de police et de la préfecture)

Décembre
Recherches aux Archives départementales sur l'action du pasteur Crespin au moment des réfugiés espagnols en 37, 38, 30 à St Brieuc et sur le temps où il était aumônier au Lycée Le Braz.
Travail sur le livre "Les déportés des Côtes du Nord"
Contact avec Patrick Cabanel pour la relecture des textes sur les protestants pendant la Résistance.
Rencontre avec Michel Guyomard (de la maison Louis Guilloux) pour la relecture des textes sur le personnage du pasteur dans l'oeuvre de Louis Guilloux.

Janvier 2019
Première réunion d'un petit groupe de suivi du projet Crespin avec des membres de la paroisse protestante avec pour objectif de déterminer les différents panneaux d'une exposition sur le pasteur et la Résistance.

Février 
Au Musée de St Brieuc, redécouverte de documents manuscrits du pasteur Crespin dans le sous-main qui se trouvait dans son bureau au presbytère de St Brieuc.
Contact avec différentes maisons d'édition en vue de la publication du livre sur le pasteur Crespin.
Lors d'une cérémonie commémorative de l'exécution des 3 lycéens résistants du Lycée Le Braz au cimetière St Michel de st Brieuc le 21 février, rencontre avec Maria Letonturier (épouse de Maurice Letonturier, lycéen arrêté en 43) et de sa fille; rencontre avec Jean Geffroy (arrêté en 43) et son épouse. Discussion avec Jean Geffroy sur ses souvenirs du pasteur Crespin (il était son voisin!).
Travail approfondi de relecture et corrections sur le manuscrit.

Tombe d'Yves Salaün, lycéen de St Brieuc fusillé en 1944

Jean Geffroy et son épouse. 21 février 2019 St Brieuc.

Cérémonie du souvenir des 3 lycéens martyrs du lycée Le Braz. 21 février 2019 St Brieuc.

Entretien avec Jean Geffroy. Le Télégramme. 19 février 2019



Mars

Poursuite des contacts avec des maisons d’éditions.
Deuxième réunion du groupe de suivi du projet Crespin (questions autour de la publication, du site internet et des panneaux d’exposition).


Mai

Contact avec Cécile Pateau et Gaëlle Demanet qui enseignent au Collège Racine de St Brieuc. Elles ont mené un remarquable travail avec une classe de 3ème sur la Résistance.

La première, Cécile Pateau, est professeure d'éducation musicale au collège Racine et professeure référente de la classe des cadets de la Sécurité Civile.
La seconde, Gaëlle Demanet, est professeure d'histoire-géographie au collège Racine et professeure Conseiller-relais auprès du Musée de la Résistance en Argoat - Saint-Connan-Plésidy.

Avec leurs élèves, ces deux enseignantes ont créé un circuit audio sur la Seconde guerre mondiale à St Brieuc.

Leur classe de 3ème A a remporté le 1er prix dans la 4ème catégorie pour un travail collectif. Nous adressons aux 22 élèves et à leurs professeures toutes nos félicitations !
Une rencontre est programmée en octobre 2019 avec la classe Erasmus qui fera le concours de la Résistance en 2020 pour parler de l'engagement du pasteur à St Brieuc, dès le début de la guerre, et même avant. 




Photo de la classe de 3ème du collège Racine devant la plaque de la rue du pasteur Crespin. Photo G. Demanet


Juin-Début juillet

Travail sur le manuscrit en fonction des ajouts souhaités par la maison d'éditions La Cause.
Constitution d'un album de photographies pouvant illustrer l'ouvrage.


Octobre

Présentation du projet de livre sur Yves Crespin aux protestants des Côtes d'Armor réunis lors de leur journée de rentrée le 6 octobre à Plourhan.

Le 17 octobre, intervention au collège Racine dans une classe de 3ème qui prépare le concours de la Résistance sur le thème de l'engagement en 1940. Les élèves ont choisi d'évoquer la figure du pasteur Crespin.

Proposition de Jean Baptiste Legavre qui dirige un Dictionnaire Louis Guilloux à paraître aux Presses Universitaires de Rennes. Une entrée est logiquement consacrée au Pasteur Crespin et j'ai accepté de travailler à ce projet. Le rendu est prévu en juin 2020. Même s'il ne s'agit que de quelques lignes, c'est encore une belle occasion de faire connaitre la vie du pasteur Crespin !

Poursuite des contacts avec la maison d'éditions La Cause.


Novembre 2019

Le 19 novembre, évocation de la Résistance, du pasteur Crespin et d'Erling Hansen avec Solveig Hansen, 103 ans ! C'est le pasteur Crespin qui a célébré son mariage en 1943 au temple protestant de St Brieuc.

Le  21 novembre, poursuite du travail commencé au collège Racine dans une classe de 3ème qui prépare le concours de la Résistance sur le thème de l'engagement en 1940. 
Guillaume Le Meur de l'O.N.A.C et Michel Piéto ont dans un premier temps raconté l'histoire de plusieurs résistants et résistantes des Côtes-du-Nord.
A la fin de la séance, nous avons commencé à évoquer la manière dont la vie du pasteur Crespin pourrait être racontée à la première personne, dans le cadre du concours.


Au collège Racine. St Brieuc. Photo R.F


Février 2020
Jeudi 6 février, séance de travail avec les petits groupes d'élèves du collège Racine. Ils mettent en forme "Le journal de bord du pasteur Crespin en 1940" pour le concours de la Résistance.
Certains continuent des recherches sur Internet, me posent des questions. D'autres commencent à copier sur du papier vieilli ou découpent des images, des photos, écrivent... C'est une véritable ruche dans le centre de documentation. Et le résultat final prend forme.

Mars 2020

Réunion de travail au téléphone avec Matthieu Arnera pour le choix des illustrations. Chacun derrière son ordinateur nous parlons des photos et de celles qu'il faudrait retenir.
On voit aussi comment le blog peut être le complément pour les futurs lecteurs du livre.
Le 6 mars, les éditions de La Cause me font parvenir une maquette de la couverture du livre. C'est assez "moderne", avec des couleurs vives. Le public "jeune" est visé par cette nouvelle collection de livres à prix modique (une douzaine d'euros).

Avril 2020
Reçu le livre dans le format où il sera édité. Il faut tout relire avec beaucoup d'attention, indiquer ce qui doit être corrigé, tant que c'est encore possible.
Suite à la demande de Matthieu Arnera, je fais de nouvelles propositions d'illustrations.
Lundi 20, l'imprimeur reprend son activité après plus d'un mois d'arrêt. Il sera prêt quand le manuscrit lui sera envoyé.

Mai 2020 
Nouvelle relecture, dernières modifications et enfin, le bon à tirer est envoyé à l'imprimeur. On refait un contrat pour que les droits d'auteur soient versés à l'association d'entraide protestante de St Brieuc.
La présentation du livre est déjà dans le catalogue de La Cause ! Certaines personnes manifestent leur impatience ou leur curiosité :
Le neveu du pasteur Crespin veut savoir si une exposition accompagnera la sortie du livre.
Noëlle Bessis, fille du résistant Georges Bessis arrêté avec le pasteur Crespin, envoie des documents sur son père.
Jean-Claude Nexon est impatient de lire cette histoire. Il n'était qu'enfant dans les années 40 à Saint-Brieuc mais il se souvient avoir vu le pasteur Crespin venir discuter avec sa mère à de nombreuses reprises. Le visage du pasteur est resté gravé dans sa mémoire.

Juin 2020
Les premières commandes arrivent aux éditions de La Cause mais le livre n'est pas encore fini d'imprimer.
Mercredi 10 juin, ça y est, le livre arrive de l'imprimerie jusqu'aux éditions de La Cause. Il peut maintenant figurer en ligne sur le site des éditions dans les nouveautés. C'est le début de la campagne de communication dans les médias protestants, l'envoi de mails et d'ouvrages pour les centres de documentation et facultés de théologie...
C'est ainsi que le livre est maintenant disponible à la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale sous la cote SE 2898.

Des dépôts-vente sont organisés avec les librairies locales...



 
Janvier  2021
Corrections de la deuxième édition du livre sur le pasteur Crespin
 
 
Février 2021
Intervention au collège Racine sur  Erling Hansen et Yves Crespin dans la Résistance

Décembre 2021
Découverte aux archives du Service Historique de la Défense à Caen, par Jimmy Tual du dossier de Henri Aeschbacher contenant des témoignages importants de Jeanine Crespin, Herling Hansen et Ernest Prigent. 
Henri Aeschbacher avait été en contact au Val-André avec Yves Crespin.
 
 
Retour au sommaire, ici 





Le livre sur Yves Crespin disponible dans de nombreux instituts de formation, facultés et musées
 
Facultés de Théologie de Montpellier et de Strasbourg, Institut Biblique de Nogent sur Marne, Institut Catholique de Lille, Faculté de Lettres de Brest, Institut protestant de théologie de Paris, Faculté Jean Calvin d'Aix-en-Provence, Bibliothèque des Religions de Guilherand-Granges, Institut Biblique de St Julien en St Alban, Institut Biblique Baptiste d'Algrange, Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, Institut Catholique de Paris, Université Catholique de Louvain en Belgique, Ecole Chrétienne de langue française de Massy, Campus Adventiste de Collonges-sous- Salève, Faculté autonome de théologie protestante de Genève en Suisse, Haute école de Théologie de St Légier en Suisse, Institut Biblique belge de Bruxelles, Musée du protestantisme dauphinois, Bibliothèque de l'Assemblé Nationale, Université Catholique de Lyon.



                                         

Le pasteur Yves Crespin.

Un chrétien dans la Résistance

Table des matières


Préface du pasteur Hervé Stücker

1ère partie, l’engagement jusqu’au sacrifice de sa vie

Une minorité chrétienne en terre bretonne : L’Église protestante.
Yves Crespin, homme à la foi bien enracinée
Le choix d'être pasteur
Le désir de fonder une famille
Nomination à St Brieuc
Un pasteur engagé auprès des réfugiés
Première arrestation, juin 41
Encadré : les correspondances clandestines
L'esprit de résistance
Le pasteur Crespin et la question de l'autorité
Encadré : lettre à une paroissienne
Le pasteur Crespin, aumônier au Lycée de garçons
Encadré : lettre au proviseur
Le lycée Anatole-le-Braz et la Résistance
Encadré : lettre au Préfet 1942
Les missions du pasteur dans la Résistance
Encadré : « Les malgré nous »
Rester ou mettre à l’abri sa famille ?
Circonstances et motifs de la deuxième arrestation en novembre 43
Les traces de l'arrestation dans les archives
La parole aux témoins de cette arrestation
A la prison de Rennes
Encadré : Yves Crespin sous-lieutenant
Encadré : l'Armée Secrète (A.S) dans les Côtes-du-Nord
Encadré : l’abbé Fleury
Encadré : Ernest et Pierre Prigent
Mobilisation contre l’arrestation du pasteur
Encadré : Marc Boegner, président de l’Église Réformée de France
Encadré : Maurice Rohr, vice-président de l’Église Réformée de France
Le transfert en train de Rennes à Compiègne.
Le camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne
Le transfert en train de Compiègne à Buchenwald
Le camp de Buchenwald
Pratiques religieuses clandestines dans le camp de Buchenwald
Au camp de Dora, les derniers jours
Encadré : le camp de Dora
Encadré : un témoin de Dora
Témoignages des rescapés de Dora
Encadré : Joseph Blanchot
Encadré : Le pasteur Henri Orange, compagnon de captivité à Dora
Encadré : Correspondances de Mme Orange avec le pasteur Rohr. 1944
La véritable date du décès du pasteur Crespin
Encadré : Dates et lieux, Yves Crespin, Résistance et captivité

Une famille dans l’attente, 1943
Le temps du doute, 1944
En désespoir de cause
Le dénouement, 1945
Le pasteur de St Servan, Marcel Raspail et la Résistance

2ème  partie, le temps de la reconnaissance

L’annonce du décès dans la presse
La presse unanime. 1945
L’aide des américains et des britanniques. 1946
Un nom de rue et l’inscription au monument aux morts. 1947
Cérémonie et pose d’une plaque. 1947
Légion d’honneur et commémorations 1956, 1964, 1994

3ème partie. Yves Crespin toujours vivant dans l’oeuvre de Louis Guilloux

Le pasteur dans l’oeuvre de Louis Guilloux
Le pasteur, un personnage omniprésent
Deux hommes dans des engagements non partisans.
Le doute en partage.
Le pasteur, un repère dans un monde en proie au chaos.
Guilloux réconcilié avec la religion.
La femme
Le dénonciateur.
Du récit à l’œuvre littéraire
Document : Herling Hansen


4ème partie. Annexes

Les protestants et la Résistance
Résister voix protestantes. Résumé de l'ouvrage de Patrick Cabanel
Texte de l’abbé Chéruel paru dans La Voix de l'Ouest, 15 mai 1945
Les protestants engagés dans les Côtes-d'Armor
Les protestants dans les grands conflits : guerres, décolonisation

Sources historiques, bibliographie et sitographie
Remerciements
Postface. Au nom du Père. Rencontre avec Jean-Claude Crespin en 2018
Table des matières
 
Index des personnes citées dans les trois parties du livre et dans les annexes  
(index intégré dans la deuxième édition)

Aubert Louis p 74
Avril Henri, préfet, (voir aussi Jolivet) 130, 131
Babut Hélène p 37, 42
Barth Karl, théologien, p 160, 162, 164, 171
Bernadac Christian, auteur, p 156
Bertrand André-Numa, pasteur, p 81, 161, 169
Bessis Georges, déporté p 64, 67, 68, 83, 86, 89, 92, 133
Birin, frère p 93
Blanc Mlle p 37, 38, 42
Blanchot Joseph, déporté p 94, 96, 98, 99, 118, 179
Blangy Lucien, proviseur, p 42
Boegner Marc, pasteur p 39, 78, 81, 114
Boniface Aimé, pasteur p 72, 93
Bouhon Victor, pasteur p 11
Bouttier, pasteur, p 118, 126
Bouvier Jacques p 21, 35
Briand Armand, alias Yves Crespin, p 138, 139, 144, 150, 151, 154
Briand Francine, alias Jeannine Crespin p 147, 151, 154
Brilleaud Octave, maire, p 25
Bury Charles, déporté p 101
Bushenchutz, pasteur, déporté p 88, 90, 91, 92, 111, 179
Cabanel Patrick, auteur, p 167
Cavaillès Jean, professeur, p 164
Cespiva Jan, docteur p 104
Chéruel, abbé p 78, 126, 171, 172
Coquerel, avocat p 109
Coupeaux Georges, résistant, p 74
Crespin Françoise p 22
Crespin Jean, p 181
Crespin Jean-Claude p 22, 37, 58, 104, 108, 112, 114, 179, 181
Crespin Jeanine (née Kuntz) p 21, 37, 56, 62, 66, 68, 69, 77, 103, 107, 108, 112, 130, 150, 153, 179, 180
Crespin Joël p 22, 108
Crespin Lydie (née Combier) p 15
Crespin Marcel p 15, 130
Crespin Michel p 22, 58, 108, 112
Crespin Mireille p 22
Crespin Numa, père du pasteur p 15
Crespin Raoul p 15, 28, 31, 32, 55, 108, 181
Crespin Wilfried, frère du pasteur et pasteur lui-même, p15, 28, 78, 108, 109, 130
Darlan, amiral p 38, 40
Desailloud Roland p 66
De Villeneuve, Michel-Henri, préfet p 64
Dhouailly Amédée, pasteur, déporté p 111
Dietrich, Suzanne de, p 161
Dudoret Louis p 64, 66, 70, 83, 86, 89, 133
Dumas André, auteur, p 159
Durand Pierre, auteur, p 89
Encrevé André, auteur, p 163
Féat André, pasteur, p 163
Feillet M. p 77
Fender Mme p 25
Fleury Eugène, abbé p 13, 54, 74, 75, 76, 129
Flouriot, général, p 130
Foëx Marthe p 80
Gallas Mme p 109
Gamblin Gabriel , avocat puis Préfet, p 78
Gasdoué, le dénonciateur, p 150, 151, 152
Geffroy Georges, élève fusillé, p 47
Girard Roland p 47, 64, 66, 70
Good Marguerite p 21
Guilloux Louis, écrivain, p 13, 24, 25, 27, 137, 149, 150, 152, 180
Guitton M. p 64
Hansen Anna p 63, 66
Hansen Einar p 63, 64, 66
Hansen Erling, docteur, déporté p 13, 55, 66, 67, 70, 73, 83, 86, 88, 92, 104, 117, 119, 125, 130, 131, 133, 148, 153, 154, 155, 180
Hansen Oscar p 117, 119
Hansen Thorleif p 109
Hébert Mme p 25
Heuzé Marcel, pasteur, déporté p 101, 110, 163
Heuzé Mme p 103
Huck Jean p 63, 64, 66
Jeanson Suzanne p 21
Jézéquel Yvon, élève, p 127
Jézéquel, conseiller général, p 130
Jolivet Louis, neveu d'Henri Avril, p 69
Josse Marie p 38
Juteau René, pasteur, p 163
Kieffer Jean-Marc, pasteur, p 132, 181
Kirchner Renaud, p 181
Kleinhaus Jeanne p 33
Kuntz Albert p 21
Kuntz Jean p 86
Labosse A. p 73
Lavoquer Yves, professeur, p 46, 74
Le Bail Max, conseiller général, p 130
Le Cornec Pierre, élève fusillé p 47
Le Gall p 76
Le Gorrec Pierre, résistant, p 129
Lemière, docteur, déporté p 101
Le Quelennec Yvette p 129
Lopez Vicenta p 27
Mainguy Henri, résistant, déporté p 83
Métairie Jean, résistant, p 75, 129
Martin Lucien, résistant p 120
Marquer Paul, pasteur, p 175, 176
Maury Pierre, pasteur, p 160, 164
Mercier Lucienne p 66, 67
Merck docteur p 32, 34
Nédélec Marcel, p 146
Niemöller Martin, pasteur, p160
Orange Hélène p 102, 103, 111
Orange Henri, pasteur, déporté p 100, 117, 179
Perrin M. p 94, 98, 179
Pétain, maréchal, p 161, 168
Petit M. p 25
Pléven René, député, p 130
Ploton, chanoine p 93
Poulin, aumônier militaire, p 176
Prigent Ernest p 13, 53, 55, 63, 66, 68, 69, 76, 130, 133, 175, 179, 181, 188
Prigent Mme (née Somerville), p 175
Prigent Pierre p 77
Quetin docteur p 32
Raineval, colonel, p 130
Rank (et Hank), docteur, alias docteur Hansen, p 142, 154, 156
Raoult-Duval Guy p 99, 117
Raspail Françoise p 181
Raspail Marcel, pasteur p 15, 23, 111, 118, 119 à 122, 126
Raspail Monique p 121
Rault M. p 25
Reclus Etienne, p 176
Réger, conseiller général p 130
Ricoeur Louis et Elise p 11
Ricoeur Paul, philosophe, p 12
Rohr Maurice, pasteur p 32, 56, 77, 78, 80, 99, 102, 107, 109, 110, 113, 115, 117, 118, 179
Roser Henri, pasteur, p 175
Roullet Yann, pasteur, 163
Roux Charles, pasteur, p 163
Roux Théophile, pasteur, p 12, 174
Royer, maire p 126, 129, 130
Sablier M. p 25
Saint Marc, Henri de, p 133
Salaün Yves, élève fusillé, p 47
Scarabin Jean, pasteur, p 11, 12, 100
Schwetz François p 93
Scott Mlle p 37, 42
Somerville Georges p 76
Somerville Hélène p 76
Stock, aumônier p 109
Thyl Joseph p 93
Vallée Armand, abbé p 25, 127, 129, 145, 171, 172
Vallée Adolphe p 73, 74, 179
Van Etten Henri p 109
Verdier Louis p 109
Vermeil Edmond, professeur, p 164
Vidal Elie, pasteur p 107, 109, 113, 115, 118, 126, 156
Villard Georges p 109


 
 
 
 
Retour au sommaire, ici