lundi 4 septembre 2023

Les protestants des Côtes-du-Nord vus par les catholiques. 1936-1938

 


Entre 1936 et 1938, les curés des Côtes-du-Nord ont répondu à une vaste enquête sur la vie dans leur paroisse. Quatre questions sont posées sur les protestants, elles figurent à la page 40 d’un questionnaire qui en comporte 41, c’est dire que ce n’est pas le sujet central.

 

Les quatre questions sont les suivantes :

  1. Y a-t-il des protestants dans la paroisse ?
  2. Ont-ils des lieux de culte ?
  3. Des catholiques assistent-ils aux réunions protestantes ?
  4. Des parents catholiques ont-ils laissé baptiser leurs enfants par des protestants ? Y a-t-il eu des catholiques à se marier devant le ministère protestant ?

La synthèse des réponses n’est pas sans intérêt.

 

Archives du Diocèse.  St Brieuc. Questionnaires 3F11a et 3F11b. Photo RF

 

Combien de protestants ?

Les réponses apportées sont souvent très courtes, seuls 53 curés ont renseigné au moins une rubrique concernant leur paroisse.

Malgré tout, sur plus de 400 paroisses des Côtes-du-Nord entre 1936 et 1938, ces curés qui ont répondu à l’enquête permettent d’établir un aperçu des protestants dans ce département et de leurs relations avec le monde catholique.

Du côté des chiffres, il ne faut pas chercher un total purement mathématique car il reste une marge d’erreur importante. Tout d’abord à la question  « Y a-t-il des protestants dans la paroisse ? », certains curés répondent en toute honnêteté que cela dépend souvent de ce qu’ils savent ou de ce qu’on leur a dit, comme ce curé de Plouër qui écrit : « il n’y en a pas, à ma connaissance ».   

D’autre part les protestants ne sont pas censées se déclarer au curé de la paroisse catholique, ce « recensement » dépend donc de ce qui est dit sur les uns et les autres dans les petites communes où comme on dit « tout se sait » ! Dans les plus grandes communes, l’exercice est encore plus difficile et le nombre donné est approximatif.   

Mentionnons aussi les protestants « saisonniers », c’est à dire ceux  qui ne vivent en Bretagne que l’été. Ils sont souvent mentionnés mais ne résident pas à l’année.

Les « étrangers » sont bien identifiés par les curés : Langueux, « une famille sarroise »; Pléneuf, « deux de nationalité anglaise »

Ploubalay, « une famille américaine, venue depuis un an, propriétaires de la Ville Briand »; St Jacut de la Mer, « des étrangers »; St Jouan de l’Isle, « Un ménage anglais dont les enfants sont catholiques ».


Archives du Diocèse.  St Brieuc. Questionnaires 3F11a et 3F11b. Photo RF

 

 

Où sont les protestants ?

Les zones d’influence protestante correspondent à ce que l’on connaît déjà au travers des archives de l’Eglise Réformée dans le département. Il n’y a donc pas de surprise, on retrouve surtout les protestants à Saint-Brieuc (une cinquantaine), à Paimpol (évangéliques), à Lannion, à Trémel (une cinquantaine et jusqu’à 100 à 150 personnes pour Noël), à Plougrescant (une trentaine). Ce qui est étonnant aussi est de voir les zones où les protestants  sont totalement absents : Loudéac-Uzel-Plémet-Plouguenast

Dans d’autres, on ne trouve que quelques rares individus : Broons-Merdrignac, Corlay-Mur-St Nicolas, Lanvollon-Plouagat-Pontrieux., et dans le sud du département on ne trouve aucune trace des protestants.

Les salles de prières ou les lieux de culte (temples), dans cette fin des années 30, sont bien identifiés comme à Saint-Brieuc, Le Légué, Dinan, Paimpol, Trémel, Perros-Guirec, Lannion, Perros-Guirec, Pleumeur-Bodou, Trébeurden, Trédez, Plougrescant, Plouëzec, Plouha.

Le curé de Guingamp de la paroisse Notre Dame de Bon Secours parle de la roulotte évangélique qui « fait une apparition de quelques jours dans un coin quelconque en ville mais n’a pas de succès ».

On fait quelques découvertes comme lorsque le curé de Trémuson écrit : « Quelquefois les protestants de St Brieuc se rendent à la mine ». Aucune mention dans les registres de la paroisse ne parlait de cette activité missionnaire auprès des ouvriers de cette mine de plomb argentifère qui a regroupé jusqu’à plus de 800 ouvriers dont de nombreux ouvriers étrangers souvent d’Europe de l’Est (Pologne, Tchécoslovaquie, Allemagne, Autriche…). Malgré la fermeture de la mine au début des années 30, de nombreux ouvriers sont restés vivre dans leurs petites maisons construites autour du site.

La mention concernant la salle Bonne nouvelle par le curé de la paroisse St Michel de St Brieuc est également intéressante. Cette salle ouverte par M. Stamp, un évangélique, fait bien partie du paysage protestant de l’époque.

 

Archives du Diocèse.  St Brieuc. Questionnaires 3F11a et 3F11b. Photo RF

  

Le regard des curés sur les protestants

Certains sont bienveillants ou neutres comme le curé de Robien à St Brieuc qui mentionne que quelques uns de ses paroissiens sont allés à un culte protestant « par curiosité ».

Le curé de St Jacut-de-la-Mer évoque des protestants étrangers qui « seraient plutôt très agréables au clergé pastoral ».

Le curé de Plouguenast, près de Loudéac parle de protestants qui  « sont venus nous vendre des brochures protestantes, des évangiles, surtout très bien présentés et très bon marché ».

Le curé de la paroisse St Malo de Dinan atteste que des catholiques assistent aux réunions protestantes « avec assez de bonne foi ».

A Port-Blanc, le curé parle de  « 4 familles propriétaires de villas dont deux participent à nos œuvres et sont de parfaite tenue »


D’autres n’hésitent pas à envoyer quelques piques quand ils répondent à la question : « Des catholiques assistent-ils aux réunions protestantes ? »

Le curé J. Marcadet de la paroisse St Etienne à St Brieuc note par exemple « assez peu, seulement en passant pour manifester leur mauvais esprit ».

Le curé de Plérin mentionne « quelques catholiques renégats attirés par des faveurs ».

Le curé de Pleumeur-Bodou ironise sur le fait qu’il n’y a plus de catholiques à aller voir du côté des protestants « depuis que la distribution de thé a cessé ». Il explique aussi l’échec des protestants par la remarque suivante : « avant il y avait quelques pêcheurs difficiles à endoctriner ».

A Trébeurden il n’y a, d’après le curé, que quelques catholiques « indifférents » qui assistent au culte protestant « surtout l’hiver pour être au chaud ».  Le curé de Paimpol pointe aussi l’intérêt supposé de « quelques pauvres » qui se sont rapprochés des protestants « pour bénéficier des distributions de vêtements, secours… »

Le curé de Kérity, proche de Paimpol, met en avant le fait que des catholiques ont pu être attirés temporairement mais « ils sont revenus à l’église catholique ». Le curé de Plouha,  en 1936, indique que le vicaire du pasteur de Kérity tient un culte dans  une petite maison de location mais que très peu de catholiques y assistent et s’ils le font c’est « plutôt en curieux ».

Le curé d’Illifaut raille une dame « qui s’est affiliée au protestantisme, dit-elle, et la grande raison c’est qu’elle était en difficulté avec le recteur. En tout cas c’est une protestante « non-pratiquante ».

Le curé d’Étables en 1938 ne peut que constater que « deux vieilles dames rassemblent chez elles les personnes de leur quartier » et que des catholiques participent à ces réunions « malheureusement  malgré mes avertissements ». Il semble soulagé car « actuellement ces réunions semblent avoir cessé », écrit-il.

Ouvrage sur les dangers du protestantisme. 1900. Archives du Diocèse. St Brieuc. Photo RF

 

Conclusion 

Cette photographie des protestants des Côtes-du-Nord, entre 1936 et 1939, vus par les curés catholiques,  n'est pas sans intérêt. On y retrouve un mélange de respect et de petites disputes... Mais dans l'ensemble tout y est : les lieux de culte ne sont pas omis, le nombre de protestants est assez exact. Ce qui apparait aussi c'est l'isolement de nombreux protestants, dans de vastes secteurs où ils sont parfois seuls.

Cette enquête se termine à la veille d'une période douloureuse de l'histoire de la France, un moment où tous les chrétiens qui ne veulent ni de la collaboration, ni de l'occupation, devront se serrer les coudes et travailler avec d'autres ne partageant pas leurs convictions. Devant la gravité de la situation, les lignes vont bouger...

 

Sources 

La cote des Questionnaires est 3F11a et 3F11b. Ils ne sont pas par ordre alphabétique des paroisses (mis à part les grandes villes elles correspondent en gros aux communes), mais par doyennés et pour chaque doyenné on retrouve l'ordre alphabétique des paroisses.

Archives du Diocèse.  St Brieuc. Questionnaires 3F11a et 3F11b. Photo RF

 

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Document, extrait du Questionnaire. Diocèse de St Brieuc

  1. Y a-t-il des protestants dans la paroisse ?
  2. Ont-ils des lieux de culte ?
  3. Des catholiques assistent-ils aux réunions protestantes ?
  4. Des parents catholiques ont-ils laissé baptiser leurs enfants par des protestants ? Y a-t-il eu des catholiques à se marier devant le ministère protestant ?

 

Intégralité des notes. Novembre 2019

Volume 1

St Brieuc. Paroisse St Etienne, cathédrale de St Brieuc, J. Marcadet curé

  1. quelques uns seulement
  2. 2. Pas sur la paroisse
  3. assez peu seulement en passant pour manifester leur mauvais esprit
  4. 4. Pas à ma connaissance

 

St Brieuc . Ste Anne de Robien, Saint-Brieuc. J. Marcadet curé

  1. une famille protestante
  2. 2 ; quelques uns sont allés dans cette salle par curiosité

 

St Brieuc, paroisse St Michel

  1. oui, nombre inconnu, ne dépassant pas la cinquantaine

2. Un temple et la salle de Bonne nouvelle

3. Quelques personnes du bld Pasteur

4. quelques uns pour le baptême,

 

Langueux

  1. une famille sarroise

 

Plérin

  1. 4 ou 5 familles
  2. Le Légué et St Brieuc
  3. quelques catholiques renégats attirés par des faveurs

 

Pordic

1 protestant

 

Trémuson

  1. quelquefois les protestants de St Brieuc se rendent à la mine
Quintin Boulbain, curé-doyen

1.     je n’en connais qu’un qui se dise protestant

 

 

Volume 2

Lamballe Montcontour

 

Noyal

Une protestante

 

Erquy

Oui 2

 

Pléneuf

2 de nationalité anglaise

 

 

Volume 3

Corseul

une famille, ils fréquentent notre église

 

Créhen

une famille

 

Ploubalay

une famille américaine, venue depuis un an

ce sont les propriétaires de la Ville Briand

lieu de culte : à Dinard en été

 

Lancieux

une famille se dit protestante. Je crois qu’au fond, elle n’est rien.

 

St Jacut de la Mer

Oui des étrangers et passants

Seraient plutôt très agréables au clergé pastoral

 

 

Vol 4

Dinan Saint-Sauveur  1938

Presque plus

Lieu de culte : Oui mais pas de pasteur

Au temple non, mais dans les cortèges funèbres des catholiques assistent

 

Dinan, paroisse St Malo

Des catholiques assistent aux réunions protestantes « avec assez de bonne foi »

 

Plouër 1938

Oui une protestante et on m’a signalé deux autres personnes qui ne viennent pas à l’église qui seraient, dit-on, protestantes.

Une catholique s’est mariée avec le protestant devant le ministère protestant

 

 

Vol 5 Broons

Illifaut 1937

Une dame qui s’est affiliée au protestantisme, dit-elle, et la grande raison c’est qu’elle était en difficulté avec le recteur. En tout cas c’est une protestante « non-pratiquante ».

 

St Jouan de l’Isle 1936

Un ménage anglais dont les enfants sont catholiques

 

 

Vol 6 Loudéac

Plouguenast 1938

Non mais ils sont venus nous vendre des brochures protestantes, des évangiles, surtout très bien présentés et très bon marché

 

Vol 7 Corlay

Corlay

Un je crois

 

Gouarec

Un seul

 


Vol 8 Callac

Callac 1937

Oui trois

Un mariage

 

Maël-Carhaix 1939

Un

 

 

Vol 9 Guingamp

Guingamp,  Notre Dame de Bon Secours 1937

Pas de lieu de culte mais une voiture évangélique fait une apparition de quelques jours dans un coin quelconque en ville mais n’a pas de succès

 

Tome 9 II Lanvollon

Le Merzer 38

Un

 


Tome 10 Volume 1 Lannion

Lannion 1938

Deux familles un temple

 

Ploubezre  1938

Un

 

Servel  1938

Un

 

Perros-Guirec 1938

oui

Lieu de culte oui

Pas beaucoup, quelques uns seulement

 

 

Pleumeur-Bodou 1938

Pas de protestant mais il y a une maison louée par un pasteur ambulant

Q3. Pas depuis que la distribution de thé a cessé, et avant il y avait quelques pêcheurs difficiles à endoctriner

 

Saint Quay-Perros 1938

A proprement parler non mais quatre personnes fréquentent les protestants de Perros

 

Trébeurden 1938

Tois ou quatre

Lieu de culte oui

Quelques catholiques indifférents y assistent surtout l’hiver pour être au chaud , à la lumière ensemble.

Il y a eu un faux mariage (divorcés)

Deux catholiques ont épousés deux filles protestantes


 

Tome X Vol II

Trédez 1938

Pas de protestant mais un lieu de culte, une baraque

Très peu assistent

 

Trémel 1938

Oui de 40 à 45

Culte le dimanche à 10h

Oui une quinzaine, la nuit de noël de 100 à 150 personnes, presque tous les enfants

Une cinquantaine à la messe vient après

 

Plounérin 1937

4 ou 5

par curiosité peut être

 

Coatrévez 1938

un

 

Penvénan  1938

un

 

Port blanc  1938

aucun chez les hivernants. Chez les touristes, 4 familles propriétaires de villas mais dont deux participent à nos œuvres et sont de parfaite tenue

 

Plougrescant  1938

oui une trentaine

temple

catholiques assistent

mariages oui

 

 

 

vol XI  Paimpol

Paimpol  1936

oui, trois familles (six à sept personnes)

lieu de culte à Kérity

très rarement, quelques pauvres pour bénéficier des distributions de vêtements, secours…

 

Bréhat 36

oui, un israélite

 

Kerfot 36

une femme

 

Kérity 36

3 pasteurs et une quarantaine de personnes

oui un temple récemment construit

oui mais qui sont revenus à l’église catholique

 

Ploubazlanec 36

deux

 

Plouëzec 36

3 ou 4

culte à St Rion rivoi bioi ??? le samedi, très peu suivi

 

Plounez 36

oui Trois

 

 

Etables 38

oui trois

deux vieilles dames rassemblent chez elles les personnes de leur quartier

« oui malheureusement malgré mes avertissements, actuellement ces réunions semblent avoir cessé »

 

 

Saint-Quay Portrieux

rien !

 

Binic 38

une famille

 

Tréveneuc 38

un

 

Lézardrieuc 36

une famille

 

 

Plouha  36

oui, le vicaire du pasteur de Kérity

lieu de culte, une petite maison de location

très peu, plutôt en curieux

 

         Relevé effectué par Richard Fortat en novembre 2019

Archives du Diocèse.  St Brieuc. Questionnaires 3F11a et 3F11b. Photo RF

 

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lundi 28 août 2023

Jacques Bourgenot (1925-2013)



Jacques Bourgenot (1925-2013)


 
Le parcours de Jacques Bourgenot
 
 
Avant d'arriver à St Brieuc, Jacques Bourgenot (né en 1925) et son épouse (Anne Schlameur) habitaient en Franche-Comté et ils ont suivi les rassemblements œcuméniques qui se déroulaient à Taizé.
Le couple a eu 3 enfants : Thierry; Florence et Isaline.
 

Jacques Bourgenot était chef de service financier, il habitait avec son épouse à Loudéac en 1969. A St Brieuc, il s'inscrit comme membre de l’Église en octobre 1969. Il devient conseiller presbytéral et prédicateur laïc. 
 
En 1970 il représente les protestants, avec son épouse, au synode du diocèse à St Brieuc. 
 
 
17 février 1970 Ouest-France

 
 
 
 
Une paroisse sans pasteur mais avec Jacques Bourgenot
 
 
Après le départ du pasteur Kieffer, Jacques Bourgenot assure l’intérim en 1971 et 1972 avant l'arrivée du pasteur Blanc. 
 
En 1972 il prend la fonction de trésorier de la Région (Consistoire).
 
Cette situation d'une paroisse sans pasteur n'a pas manqué d'intriguer André Legrand, journaliste à Ouest-France, qui en a fait un remarquable article publié le 18 janvier 1972. 
 
 

 
 
 

 



 

 
 

 
 

 
 

 

Jacques Bourgenot est décédé le 7 décembre 2013 à Besançon. La cérémonie s'est déroulée au Temple du Saint-Esprit de Besançon.
 
 
 
 
Sources
 
 
Archives du temple de St Brieuc
 
Registres du Conseil presbytéral
 
Articles de Ouest-France : 17 février 1970 et 18 janvier 1972

Annonces dans
 


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André Cottenceau (1908-1992)

                                                       


Photo d'André Cottenceau envoyée à Herling Hensen




André Cottenceau (né le 19 juillet 1908 à Saint-Etienne) s'inscrit comme membre de la paroisse protestante en février 1958. 
 

Son épouse est Paulette Genevois, née en 1909 à La Mure dans l'Isère,institutrice publique de profession. 
 
Le couple est installé rue Victor Hugo, juste à côté du Temple.
 
Les Cottenceau ont eu plusieurs fils : Gilles, né le 25 juin 1944 à St Brieuc, marié au temple de St Brieuc le 29 juillet 1967 avec Claudine Le Pommelet (née à St Brieuc le 16 avril 1948); Serge, né le 14 mars 1949 à St Brieuc, marié au temple le 9 juillet 1973 avec Catherine Bureau et Jean-Yves.
Gilles, décédé en 2018, est inhumé au cimetière St Michel à St Brieuc avec son épouse Claudine, décédée en 2003. (voir photo plus bas). 
 
 
 
André Cottenceau n'est pas pasteur mais il assure la responsabilité de l’Eglise de Saint-Brieuc de juillet 1961 à janvier 1962 en tant que conseiller presbytéral après le départ du pasteur Paul Marquer et avant l'arrivée de Jean-Marc Kieffer.



Quelques années après avoir assumé ses responsabilités au sein de la communauté protestante, M. Cottenceau a pris sa retraite de professeur et il est parti dans le sud de la France avec son épouse. Il est décédé le 18 mars 1992 à Draguignan (Var).
 

Monsieur André Cottenceau

 
 
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Sources

Archives de la paroisse de St Brieuc

Archives départementales. Dossier 6M628. Listes nominatives St Brieuc 1936. Rue Victor Hugo. 
 

Archives départementales 22. Liste nominative St Brieuc 1936. Dossier 6M628. Cottenceau André et Paulette. Photo R.F

Tombe de Claudine et Gilles Cottenceau. Cimetière St Michel de St Brieuc. Photo RF





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Le pasteur Jack Williams (1921-2007)



 
Origines

Le pasteur Jack M. Williams est né le 29 août 1921 à Amiens, son père est pasteur. Le 3 juillet 1954 à Rennes (35), il épouse Jacqueline (Lydie, Mathilde) Cheradame.
Jacqueline est la fille du pasteur Daniel Cheradame (1893-1962), pasteur E.R.F de 1920 à 1961, en poste à Rennes, président régional des Églises Réformées.
 
Le pasteur Daniel Cheradame est présent en 1954 à Saint-Brieuc pour le cinquantenaire de la fondation du Temple Protestant. Il doit être au premier plan sur la photo de Ouest-France du 13 décembre 1954...


 
Dans la presse de l'année 1954 on apprend que le pasteur Jack Williams préside un culte en anglais au temple réformé de Rennes.
 
Ouest-France Rennes. 12 juin 1954



 
En Bretagne

Jack Williams commence à exercer à Lannion en 1954. Il procède au baptême de Daniel Letts le 6 juin 1954 et de Françoise Bogais le 26 septembre au temple de Lannion.
Il souhaite ensuite prolonger son engagement de 6 mois dans le secteur de St Brieuc-Perros comme proposant (en stage final de formation).
C'est ainsi que  Jack Williams se présente devant le conseil presbytéral de St Brieuc en novembre 1954.

Le pasteur Marquer, en charge de la paroisse, définit avec lui les nouvelles taches qui lui seront confiées jusqu'en 1955. En premier lieu, le pasteur Williams prendra en mains la communauté d’Étables (dont le temple vient juste d'être construit), il assurera les cours au Lycée de filles de St Brieuc, animera la chorale pour Noël et les réunions des jeunes, célibataires ou en couples (entre 20 et 30) une fois par mois.

Nous ne connaissons pas à ce jour la suite de sa carrière... Le couple a eu deux fils, Frédéric et Étienne.
Jack Williams est décédé le 9 juin 2007 à Le Vigan dans le Gard (30).
 
Jacqueline Williams est décédée en janvier 2015. La cérémonie s'est déroulée en la salle Wesley à Le Vigan.




Sources 

Archives du temple de St Brieuc. Registres du conseil presbytéral

Registre des baptêmes de Lannion. 

Services de l'Etat civil de la ville d'Amiens (courrier du 29 avril 2019)

Le Midi libre 2015

Généanet, famille Williams

Jacqueline Cheradame, fiche Généanet, cliquer ici

Remarque : un pasteur Williams exerçait à Quimper et pont l'Abbé en 1931, est-ce le père de Jack Williams ? C'est une question qui n'est pas encore résolue, des recherches sont en cours... Attention il ne faut pas le confondre avec un autre pasteur John Williams (né en 1796) !
Almanak Vat ar Vretonned 1931.  


En 1888, le pasteur William Jenkyn Jones arrive de Pont-l'Abbé.
Le 10 février 1915, il officie toujours comme pasteur et réside désormais rue Brizeux à Quimper. Il décède en 1925 et est inhumé au carré protestant du cimetière Saint-Marc. Une rue de Quimper porte son nom depuis le 21 octobre 1983. C'est le pasteur John Gerlan Williams (1870-1952) qui prend sa suite.

 
Source :  Les protestants à Quimper 

Le pasteur Gallois, John Gerlan Williams (1870-1941), né à Bethesda (le nord du Pays de Galles). Il est venu en Bretagne en 1911, après avoir travaillé comme missionnaire dans le nord-est de l’Inde (Assam).
Extrait du forum suivant l'article du site des protestants bretons.

Le pasteur Jones parle du pasteur Williams dans un article de 1921
Williams a passé douze ans en Inde avant de revenir en Bretagne.
On parle aussi de lui dans un article sur les méthodistes

Un article du Centre Missionnaire protestant de Carhaix en dit un peu plus...
Le pasteur Jones a également effectué une traduction du livre de la Genèse avec le celtisant Anatole le Braz, ainsi qu’une traduction du Nouveau testament en collaboration avec le pasteur J. Gerlan Williams (un de ses collaborateurs venu du Pays-de-Galles). Il était marié avec Fanny Rees. Il était également en relation avec François Vallée, l’éminent celtisant de Saint Brieuc, à qui il envoyait ses cantiques (et qui eut comme élève… Taldir Jaffrenou !). Il publia un second volume de cantiques bretons en 1910. Il parlait huit langues (4 langues de l'Inde, le breton, le français, l'anglais et le gallois).

 Dans Google Book biographie assez complète


  1. Eglise du Sud Finistère: John Gerlan WILLIAMS, pasteur. (1869- 1952) est le père de Mme Nesta BEAVAN née Williams


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lundi 21 août 2023

Francis Samuel Foss (1884-1978), pasteur à Perros-Guirec de 1917 à 1920



Origines

 
Le pasteur Francis Samuel Foss (1884 Guernesey-1978 Sidmouth G.B) est né dans la ville de Cobo à Guernesey le 10 juillet 1884, fils de Samuel Henry Foss et Julia Louisa Irven. Son père est désigné dans le recensement de 1881 à Guernesey comme forgeron (blacksmith).
Francis Samuel se marie avec Annie Eliza Malzard, née le 19 mai 1880 Jersey.

Il fait ses études de théologie à Richmond (G.B) et devient officiellement pasteur en 1910. 

Son frère Henri James,1878-1964, l'a précédé dans cette démarche en 1907, également chez les méthodistes. Henri se marie sur l'île de Guernesey en 1911 avec Mary Margaret Breton. 



En Angleterre

Francis Samuel Foss occupera différents postes en Angleterre comme Hayle, Lerwick, Peterborough, Jersey, Guernesey, Pembroke et d'autres en France dans des lieux où les méthodistes sont bien implantés comme Le Havre et Nancy.



Le pasteur Henri Foss, frère du pasteur Francis Samuel Foss.
 1942. Guernesey. Archive transmise par Diane Moore. 




Pasteur en France

 
Le pasteur F.S Foss est nommé au Havre. C'est une ville chère aux méthodistes qui y sont très nombreux depuis le XIXème siècle et de manière plus générale, on compte alors environ 10 000 protestants en Seine-Maritime ce qui indique une forte implantation.
On note aussi que dans la ville du Havre de nombreux protestants sont arrivés d'Alsace après la Guerre de 1870. Le dénombrement de 1872 recense 3 463 protestants au Havre, leur nombre est ensuite évalué à 7 000 en 1910 puis à 10 000 en 1935 soit de 4 à 6 % de la population globale.

Francis Foss exerce aussi à Nancy puis à Perros-Guirec à la fin de l'année 1917. Il effectue un voyage en bateau du Havre jusqu'à Perros. Il habite le presbytère et reste à Perros jusqu'en septembre 1920. 
On connait au pasteur Foss et à son épouse, un fils, Eric Francis, né le 8 février 1918 à Perros-Guirec, au lieu-dit Le Verger.
 

 
Etat civil de Perros-Guirec. Registre des naissances 1918.

 
Eric Foss est baptisé le 6 mars 1918 dans la chapelle de Perros par le pasteur Théophile Roux. La cérémonie s'est déroulée en présence des grands-parents maternels de l'enfant, M et Mme Malzard, venus de Jersey.
 

Les registres financiers nous apprennent qu'il cotise au fonds de retraite anglais. Le pasteur Foss écrit parfois des articles dans le "Foreign field" comme en 1919. Cet article a été remarqué par Théophile Roux...
 
 

Retour en Angleterre

 
Il quitte ensuite la France pour Peterborough en Angleterre. 
En novembre 1925, devant une très large assemblée (avec de nombreux pasteurs dont un venu de Paris), il prononce un long discours à Jersey pour le centenaire de l'église méthodiste Philadelphia où il exerce depuis un an. Son frère en avait été le pasteur de 1914 à 1919.
En 1933, il exerce à Pembroke (G.B) et son adresse est Wesley Villa, Pembroke Dock, Pembs.
En 1939, il est le pasteur méthodiste de la paroisse de Blandford dans le Dorset. 
Il contracte un second mariage avec Florence Balch à Bideford en 1951.

Francis Samuel Foss meurt à Sidmouth en Angleterre le 5 septembre 1978 à l'âge de 94 ans, laissant à ses héritiers selon les documents de la succession, 22 000 livres, ce qui représentait une très belle somme. 
 

Signature de Francis Foss, sur le registre des naissances de son fils en 1918 à Perros.


 
 
Sources

 
Archives du temple de St Brieuc.

Registre des baptêmes de l’Église protestante méthodiste de St Brieuc.
 
Registre des naissances, Eric Foss, 1918, Perros-Guirec ici

Merci à Diane Moore, historienne et résidente de Jersey pour tous les compléments apportés à ce portrait par ses recherches aux archives locales de Jersey.

Site anglais "mes ancêtres pasteurs méthodistes"

Ministers and Probationers of the Méthodist Church.1932. 
Biographie des méthodistes. Lettre F 

Groupement Généalogique du Havre et de Seine-Maritime. 
Forum avec de nombreux articles de presse.



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