mardi 2 janvier 2024

L’Église protestante évangélique Perspectives à Saint-Brieuc.

 

Cet article n'a pas pour but de parler de la foi des protestants évangéliques mais de tracer les grandes lignes de leur histoire à Saint-Brieuc ainsi que de partager différents documents liés à leurs activités sur ce secteur.

 

Les protestants évangéliques dans le quartier de Robien. 1960

Prenant la suite d'un groupe qui avait une salle de prière dans la côte du Légué, autour de M. Stamp (article ici), l’Église protestante évangélique s'installe à partir de 1960 au 10 rue Anne-de-Bretagne, dans le quartier de Robien. Elle est membre de la Fédération évangélique de France.

En 1975, deux manifestions sont annoncées par voie de presse. Du 24 au 27 juillet, la mission de Robien est soutenue par un groupe d'une trentaine de jeunes de neuf nationalités qui étudient la Bible et font du porte-à-porte. Le mercredi et le samedi ils tiennent un stand sur le marché.

17 mai 1975 Ouest-France

18 juillet 1975 Ouest-France


En 1985, on trouve cette Église sous le nom de "Mission évangélique Croix-Péron", en référence au nom du carrefour de la Croix-Perron, proche de la rue Anne-de-Bretagne.

 

Travailler avec d'autres

En 1995, la presse locale fait état de la première participation de l'Eglise évangélique baptiste dans le cadre de la semaine pour l'Unité des chrétiens. Pierre Dubois et Carmine Di Nocera, les deux diacres de cette communauté en profitent pour expliquer un peu plus le fonctionnement de leur groupe : autonomie de chaque Église souscrivant à la confession de foi de la fédération, proclamation de l’Évangile, culte dominical, réunions hebdomadaires de prière et d'étude biblique, enseignement des enfants et des adolescents. 

Les deux diacres évoquent des relations avec les protestants réformés mais encore peu de contacts avec l’Église catholique.

Semaine de l'Unité des chrétiens. 18 janvier 1995 Ouest-France

Pierre Dubois. 18 janvier 1995 Ouest-France



En janvier 2010, la situation du dialogue oecuménique évolue : Yves Labbé s'installe à Saint Brieuc quand il prend sa retraite de professeur à la faculté catholique de l'Université Marc Bloch de Strasbourg. Il occupe les fonctions de délégué épiscopal pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux. Il multiplie les rencontres, les conférences et les émissions de radio, souvent en compagnie des représentants des autres religions chrétiennes (orthodoxes ou protestants). 
 
De leur côté les protestants réformés prennent des initiatives comme le raconte Jean-Claude Chevalier : "Au moment de la semaine de l'Unité en janvier se déroulait un culte œcuménique mais c'était surtout un culte catholique présidé par l’Évêque. L'idée de construire autre chose germait dans les esprits. Une invitation a été lancée au Temple réformé  où sont venus les églises évangéliques, les pentecôtistes, les orthodoxes, et les catholiques. Les membres présents ont souhaité un autre culte que celui qui était organisé précédemment. Tout a été construit avec l’ensemble des Églises.
Il y avait un thème et chacun avait environ 5 minutes pour intervenir avec sa spécificité. C’était un culte totalement œcuménique, l’évêque était présent mais ce n'était plus lui qui présidait, mais tous les représentants des différentes églises à égalité. 
Le responsable orthodoxe a résumé ainsi ce qui se passait : « Nous nous sommes exprimés dans nos différences, c’est ça l’œcuménisme, se laisser interroger par les différentes expressions » .
Des réunions se sont poursuivies régulièrement sur des projets. Les gens avaient envie de se retrouver et de mener des actions en commun par exemple pour l'épicerie solidaire qui était une belle initiative, lors de repas en plein air".
 
Ci-dessus, photo publiée dans ouest-France le 24 janvier 2010.
Lors de la semaine de l’Unité des Chrétiens en janvier 2010, une célébration réunit six confessions :
Pierre Dubois, protestant évangélique ; Hazel Door, église anglicane ; Valentin Kouacou-Mian, catholique ; Jean-Michel Sonnier, prêtre orthodoxe ; Jean-Claude Chevalier, église protestante réformée ; Thierry Le Gall, pasteur pentecôtiste.



Semaine de l'unité des chrétiens. Janvier 2010. Ouest France



On peut aussi parler d'un autre exemple avec cette conférence sur la prévention du suicide que Jean-Claude Chevalier de l’Église réformée ira faire au Temple évangélique de St Brieuc.

 

En 2010, un beau projet d'exposition et de conférences sur "Bible, patrimoine de l'humanité" mobilise de nombreuses personnes au sein d'un comité de pilotage avec des catholiques, l’Église réformée et le pasteur de l’Église évangélique.
Cette exposition a été vue dans 5 villes en 2009, Monaco, Nîmes, Strasbourg, Vannes avant de venir à Saint-Brieuc. Elle a ensuite été inaugurée officiellement au siège de l'UNESCO en février.




2010 Théâtre.


Jusqu'en 2010, L’Église évangélique bénéficiait des services de pasteurs puis elle a été animée par une association culturelle présidée par Pierre Dubois. L'assistance moyenne au culte du dimanche était de 50 personnes. Ce groupe s'est particulièrement investi en 2010 pour présenter à l'espace Lamennais une pièce de théâtre jouée par 15 acteurs amateurs sur l’Évangile de Marc, appelée "Marc, l'expérience" (samedi 22 janvier 2011).

Mais en 2010, une page se tourne et l’Église évangélique déménage.

10 rue Anne de Bretagne à St Brieuc

 

 

Un nouveau lieu de culte, rue Niépce. 2010

Le bâtiment est acquis en 2010 et d'importants travaux de rénovation sont entrepris par cette communauté qui compte une cinquantaine de fidèles. Ce local avait été celui de la "Crêperie Cessonnaise" jusqu'en 1997 par exemple et n'était pas adapté de suite pour une église !

Le 24 octobre 2014, Ouest-France fait le compte-rendu de l'inauguration du nouveau temple au 10 bis de la rue Nicéphore-Niépce par le pasteur Mickaël Piette : "Nous utilisons ces locaux depuis quelques mois mais il restait des travaux à terminer", explique le pasteur, Michaël Piette, 39 ans, marié et père de deux enfants. 

Mickaël Piette pour l'inauguration. Photo Ouest-France 24 octobre 2014

Ce jour-là, l'inauguration rassemble plus de quatre-vingts personnes, dont l'adjointe au maire, Sylvie Grondin (à droite sur la photo), et plusieurs dignitaires catholiques (l'abbé Gérard Nicole et l'Yves Labbé, deuxième et troisième en partant de la droite au premier rang) et protestants de Saint-Brieuc.

Inauguration. Photo Le Télégramme 22 octobre 2014

 

L’église protestante évangélique de Saint-Brieuc s'ouvre au public par différentes manifestations :

En avril 2014, la chorale des étudiants de l'Institut Biblique de Nogent-sur-Marne se produit à Saint-Brieuc.

En 2015 est lancé un atelier gospel et en juin 2016 a lieu un concert.

4 juin 2016

 

Le groupe gospel avec Sonya Pinçon à droite. Photo Le Penthièvre 3 septembre 2019


Le 10 juin 2017 l’Église reçoit le groupe Holy River Gospel et Sonya Pinçon.

Le 17 décembre 2017, l’Église protestante évangélique ouvre ses portes pour une représentation unique de la fameuse histoire de Noël de Charles Dickens : le Conte de Noël. L'organisation (acteurs, musique, mise en scène, etc.) est assurée par des bénévoles fréquentant l'église. L'objectif de cette représentation : offrir un bon moment, mais aussi "ramener vers le sens véritable de cette fête".

Cette Église évangélique est rattachée à deux Églises semblables à Lamballe et Lannion (longtemps située 42 rue Joseph Morand, puis à la chapelle des Fontaines). Mickaël Piette est en charge des trois. Elles font partie de Perspectives, une Église née de la fusion de France-Mission et de Vision-France, deux unions d'Églises évangéliques.

 

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Sources

Articles de Ouest-France

Église Perspectives, un témoignage sur le parcours d'Hélène Martinez à retrouver en cliquant ici 

Facebook de Mickaël Piette (pour les adeptes de vélo et de musique aussi !), ici

Une initiative en 2004

La chorale malgache Mirana se produit en concert dans l’Église évangélique de Robien en octobre 2004. 

Chorale malgache à Robien. Photo Le Télégramme 20 octobre 2004


 

 

lundi 1 janvier 2024

Les protestants évangéliques pentecôtistes à Lannion

 

Eglise évangélique de Lannion, route de Guingamp. Image Google

Cet article n'a pas pour but de de propager la foi des protestants pentecôtistes mais de tracer les grandes lignes de leur histoire à Lannion ainsi que de partager différents documents liés à leurs activités sur ce secteur. 

 

Les pionniers du protestantisme pentecôtiste dans le secteur de Lannion

Dans les années 50, Priscilla Johnson ouvre un lieu d'accueil pour les enfants au château de Coatilliau en Ploubezre. Des cours bibliques y sont également donnés jusqu’en 1955.

Dans les années 70, le pasteur Michel Pelletier, en charge de l’église évangélique de Brest, commence à organiser des réunions évangéliques de maisons à Lannion.

 

Premier lieu de culte. 1978

En 1978, un premier lieu de culte est trouvé à Lannion, rue Félix le Dantec avant de déménager dans un second lieu, 8 venelle des Trois-avocats, le local est acheté par Michel Pelletier. Le pasteur Henri Le Hir est le responsable de la communauté qui est composée d'une quinzaine de personnes. Puis viendront les pasteurs Gérald Reynaud et Daniel Bodolec. 

En 1997, le pasteur Gérard Musoni prend la tête de l’église et un an plus tard, il accompagne le mouvement d'autonomie vis à vis de l’Église de Brest.

Construction d'une salle de culte. 2003

Le local de la venelle des Trois-avocats est vendu et en 2003 une salle de prière est construite, 4 rue de Kergreis, route de Guingamp, sur un terrain de trois mille mètres carrés. C'est un local vaste, moderne et fonctionnel. Comme le dit le pasteur Musoni dans Ouest-France le 5 avril 2003 : "Chez nous, ce n'est pas l'architecture qui compte." Au rez-de-chaussée des salles permettent de se réunir et de célébrer le culte. La capacité est de 180 personnes. Une garderie est prévue pour les enfants. A l'étage on trouve un bureau pour le pasteur et de petites salles. Le pasteur est rémunéré au Smic par la communauté.

Gérard Musoni Lannion 5 avril 2003 Ouest-France

Au fur et à mesure des années, la communauté voit se succéder les pasteurs Jonathan Besnard, Fabio Morin, Thierry Le Gall. En 2018 arrive Denis Biava après le départ à Brest de Fabio Morin (article du Télégramme 5 décembre 2018, en cliquant ici). Denis est accompagné par son épouse Nathalie, très impliquée également.

L’Église est membre de la Fédération Protestante de France.

Denis Biava, photo Le Télégramme 2018

La communauté est très active et se développe à partir des années 2000. On peut trouver de nombreuses vidéos sur Internet.

Le 26 février 2023 marque une étape dans la reconnaissance du travail effectué par l’Église de Lannion. Ce jour-là, le culte du dimanche est retransmis à la télévision sur France 2 dans le cadre de l'émission "Présence protestante". (article dans le journal Réforme, en cliquant ici)

L'histoire de cette Eglise se vit au quotidien et elle peut être retrouvée sur Internet où de nombreuses vidéos sont disponibles...


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A lire aussi

Histoire de l’Église évangélique pentecôtiste de Saint-Brieuc, ici

Sources

Articles du Télégramme et de Ouest-France

Site de l’Église Évangélique de Lannion ADD (Assemblées de Dieu), page sur l'histoire de cette Église, ici

Facebook de l’Église Évangélique de Lannion, ici


 

samedi 23 décembre 2023

Priscilla Johnson, née Johnson (1894-1983) missionnaire protestante à Plouha puis à Coatilliau

 

Priscilla Hoops est une missionnaire protestante américaine qui a consacré sa vie aux enfants orphelins. Elle passera plusieurs décennies  au XXe siècle dans les Côtes-du-Nord, à trois endroits différents. Priscilla Hoops est née le 30 janvier 1892 à Newark dans le New Jersey aux États-Unis. Par mariage, elle deviendra Mme Johnson. 


L'oeuvre de Priscilla Johnson à Plouha.1928-1930

Avant qu'elle ne quitte les États-Unis pour s'installer France en 1927, ses amis lui adressent un message : « Élargis l'espace de ta tente ; qu'on déploie les couvertures de ta demeure. »(cité dans Ouest-France, édition du 16 juin 2017)

Arrivée en France, le premier lieu trouvé en 1928 par Priscilla Hoops, pour s'occuper d'orphelins et d'enfants défavorisés, est une location à Plouha. La maison se trouve au niveau de la plage du Palus et s'appelle la Maison des roses. En 1930, Priscilla Hoops déménage à Paris avec les enfants dont elle a la charge.

Le 19 septembre 1931, Priscilla Hoops se marie avec un protestant, Kenric Arnot Johnson (1890-1950).

En 1940, la guerre oblige le couple Johnson, et vingt-trois enfants qui leur avaient été confiés, à se réfugier en Angleterre.

La villa Les Roses en Plouha, site Jean-Yves Carluer

Hector Arnéra, missionnaire à Plouha.

Dans la même mouvance que les Johnson, dans le recensement de 1931, au Palus à Plouha, on trouve la famille d'Hector Arnéra (1890-1966), missionnaire évangélique. Après avoir servi dans l'armée italienne comme aumônier bénévole pendant la guerre 14-18, il ouvre une Église évangélique à Cannes, en 1920. Il voyage et s'installe à Plouha, autour des années 30, où son fils Alexandre Louis Virgile est né le 21 juillet 1927 (peut-être lors d'une mission en été ?). On sait que Hector Arnéra a effectué plusieurs missions dans ce secteur, parfois avec ses frères, en 1927, 1928, 1930, 1931,1932... puis en 1946 au Château de Coatelliau chez les Johnson.

Cette maison de Plouha sert de base à Hector Arnéra pour loger sa famille mais lui, de son côté, parcourt les routes de France jusque dans le sud pour continuer d'effectuer des missions.

Hector Arnéra. Recensement 1931 à Plouha.Vue 50. Archives départementales

 

L'oeuvre de Priscilla Johnson à Coatilliau en Ploubezre. 1946-1955

Les enfants de Priscilla Johnson au Château de Coatilliau, en 1952.

 

Ouest-France dans son édition du 16 juin 2017 raconte cette histoire de Priscilla Johnson à Coatilliau. On y apprend qu'en 1945, alors qu'elle est en Angleterre, le Ministère de la Santé lui demande de revenir en France pour s'occuper d'enfants déshérités.

Sous l'impulsion de Priscilla Johnson, 46 enfants sont hébergés au château de Coatilliau entre 1946 et 1955. Ce lieu se situe à Ploubezre au sud de Lannion ; à proximité de la Mission évangélique de Trémel qui héberge également des enfants. Les deux communautés entretiennent de bonnes relations.

Madame Johnson restera dix années dans le Trégor à aider de jeunes orphelins.

Ce château de Coatilliau est entouré de seize hectares de terre. Seize enfants forment le premier groupe de pensionnaires : « Le toit du château est en très mauvais état et nous pouvons compter cinquante-trois vitres brisées ou manquantes », écrit-elle.

Le Château au sud de Lannion. Carte Google

La missionnaire et son équipe se mettent au travail pour réussir à rénover le château. Bien vite, de tout le Trégor, on envoie des vêtements et diverses choses de première nécessité. Mme Johnson organise la redistribution pour ceux qui en ont encore plus besoin Des habitants du secteur envoient même leurs  enfants aux études bibliques.

« Nous l'appelions Tanté, se souvient Michèle Le Biennec, qui passait des après-midi et des nuits entières chez Priscilla Johnson. La maison était toujours ouverte, on y trouvait une réelle chaleur humaine. » 

Le missionnaire Hector Arnéra vient rejoindre les Johnson et tient des réunions d'évangélisation dans le château mais aussi dans les alentours. (D'après Les Frères larges. S Aharonian)

Et après le décès de Ken Jonhson en juin 1949, le Gallois John Morris arrive auprès de Mme Johnson en 1950 à Coatilliau et l'Américaine Louise Allen en 1954.

En 1955, le bail de location arrive à expiration et Mme Johnson doit chercher un autre lieu pour continuer sa mission auprès des enfants. Ce sera à l'autre extrémité du département des Côtes-du-Nord, à Quévert, à côté de Dinan.


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A lire aussi dans ce blog

L'histoire de Priscilla Hoops à la Maison blanche à Quévert, ici

 

Sources

Ouest-France, édition du 16 juin 2017

Blog de Jean-Yves Carluer, article sur la famille Arnéra, ici.

Les Frères larges, S Aharonian. 2016

France-Mission, Gilbert Presle-Fabio Morin, éditions Silas 2017

Généanet, Hector Arnéra ici

Généanet, Alexandre Arnéra né à Plouha en 1927, ici 

Inventaire du Patrimoine Culturel en Bretagne, notice sur le château de Coatilliau, ici

 

vendredi 22 décembre 2023

La Maison Blanche à Quévert (22), une oeuvre protestante de Priscilla Johnson, née Hoops. 1955

 

Priscilla Johnson en 1981

La vie de Priscilla Johnson mérite d'être mieux connue. Avant de venir à Quévert en 1955, Priscilla Johnson s'était déjà occupée d'une institution pour les enfants à Plouha avant 1930 puis d'une autre à Coatalliau, à côté de Ploubezre après 1945 (voir cette histoire en cliquant ici).

Depuis 1955, au 26 rue Sainte-Anne, le centre protestant de Quévert, appelé La Maison blanche se trouve dans un ancien bâtiment, racheté par l'Américaine Priscilla Johnson, pour un prix de sept millions deux cent cinquante mille francs, payé en trois fois. Le financement est assuré par des dons d'institutions de familles protestantes anglo-saxonnes. La maison située sur un terrain de 4,5 hectares se révèle vite insuffisante pour loger les enfants et le personnel d'encadrement. Pour créer un dortoir et un réfectoire, deux autres bâtiments annexes sont aménagés. Dans un de ces bâtiments, "150 personnes viennent écouter P. John Morris prêcher à l’occasion de Noël en 1957". (Les Frères larges. S Aharonian. 2016). John Morris restera jusqu'en 1963 avant de partir quatre ans mais pour revenir de 1967 à 1967 à la tête de l'institution.

La Maison blanche en Quévert. Photo du site Centres de vacances chrétiens.

La structure est gérée par un financement propre basé sur des dons et le bénévolat fait le reste. Les valeurs chrétiennes sont à la base du projet éducatif.

La mission de Mme Johnson est celle d'établir les bases d'un orphelinat protestant pouvant accueillir une quarantaine d'enfants. "En 1956, l'établissement est agréé comme Maison à caractère social et pouvant recevoir des pupilles de l’État."(Les Frères larges. S Aharonian", page 462)


L'association loi 1901, appelée La Maison blanche-Parole de vie, est déclarée officiellement à la sous-préfecture de Dinan le 28 mars 1960 et la parution est effective le 3 juillet 1960. Son objet est le suivant : "Organiser des camps agréés par jeunesse et sport ; rencontres pour les jeunes adolescents ; les couples et leurs familles qui désirent connaitre partager la foi chrétienne ; recevoir des groupes familles ou personnes individuelles qui désirent passer un temps de repos de détente ou de recherche spirituelle ; organiser des séminaires conférences rencontres sportives formations destinées aux membres de l'association ; apporter assistance aux églises locales pour les aider dans la mise en place et le suivi des groupes de jeunes et la formation biblique de leurs adhérents ; aider les jeunes désemparés décidés à changer de vie et apporter une aide aux nécessiteux migrants et personnes dans le besoin ; proposer des animations et des services ponctuels journées familles aides diverses personnes en contact direct ou indirect avec l'association ; ainsi rendre un témoignage du salut en Jésus Christ".

Dès le début des années 60, des activités de plein air vont être proposées aux enfants par des personnes comme Monique et Dimitri Kalioudjoglou


Dans un texte écrit en 2017 par Monique Kalioudjoglou, nous nous transportons aux premières heures d’un travail commencé cinquante ans auparavant par Monique et son mari Dimitri, en lien avec la Maison blanche de Mme Johnson à Quévert :

« …C’est en 1962, lors de notre première année à la maison des enfants à Dinan, qu’un camp de jeunes avait été organisé à Saint-Jacut-de-la-Mer dans la maison annexe de la maison de Dinan dirigée par Mme Johnson assistée de Mr John Morris. Dans ce camp, beaucoup de jeunes avaient été bénis et fortifiés dans leur foi. Par la suite, sur la demande des jeunes des églises de St Brieuc, Dinard, et Dinan, nous avons pu organiser des week-end, et pendant deux ans refaire un camp d’été. Malheureusement, faute de locaux disponibles, nous avons dû arrêter ces camps. Les jeunes étaient déçus et se sentaient abandonnés, et l’équipe de la Maison Blanche de Dinan très frustrée. Cela nous a poussés à prier pour trouver une solution ». (extrait de "Du souffle dans tes voiles, infos 2017. Bulletin d’information du CDJ. 250 rue du Pont, 35800 St-Lunaire")

A noter qu'un autre centre de vacances sera ouvert à Saint-Quay-Perros.

En février 1965, Mme Johnson perd un collaborateur de la première heure en 1930, Lucien Dujon, décédé à l'âge de 90 ans à la Maison blanche et inhumé à Quévert le mardi 23 février. Lucien Dujon était une sorte de grand-père de substitution pour les enfants de l'orphelinat. Il avait exercé "comme secrétaire pour les missions baptistes du Tabernacle jusqu'en 1923". (page 460 Les Frères larges. S Aharonian)

Dans les collaborateurs on peut aussi citer le pasteur John Morris (jusqu'en 1969), Mlle Bodiou, Ivy Fisher (qui épousera Jean Paar)...

Le 28 septembre 1969, Priscilla Johnson fait construire la chapelle, à côté de la maison. Elle est appelée La Chapelle blanche et elle est inaugurée en présence du prédicateur évangélique suisse Gaston Racine.

Chapelle protestante de La Maison blanche. Quévert. Photo Richard Fortat 2023


Les enfants devant la Maison blanche en 1963. Photo Ouest-France 13 juillet 2000

 

Les années 70 et 80

En 1972 et 1973, M et Mme De Lepper dirigent La Maison blanche où on trouve une trentaine d'enfants de 6 à 16 ans. En 1974, Brenda et Gérald Sanchez remplace le couple de Lepper, ils resteront jusqu'en 1978 où le pensionnat ferme.

La Maison blanche reste discrète dans la presse locale dans les années 60, mais dans les années 70 la communauté s'ouvre de plus en plus au public. Par exemple dans l'édition de Ouest-France du 16 mars 1972, on trouve l'annonce d'une exposition organisée par La Maison blanche sur la Bible, dans la salle Beaumanoir à Dinan, .


Le 16 avril 1977, un groupe d'étudiants en théologie de l'Université biblique du Dorsetshire, séjournant à la Maison blanche, propose un programme de Gospel entrecoupé par des partages d'expériences de foi. Les jeunes se produisent à l'antenne du Centre social, pavillon Velléda dans la Cité Lécuyer avant d'aller la semaine suivante dans une salle de l'école des Cordeliers.

Toujours en 1977, au mois de novembre, une séance publique de cinéma est organisée à la Maison blanche avec un film sur les lépreux.

Le 21 avril 1978, le film "L'homme de Galilée" est projeté à l'hôtel de ville de Dinan. Ce film est présenté par la communauté évangélique et la Maison blanche. Le 26 mai 1978, c'est un autre film qui est proposé : L'enfant de la Paix, projeté à la Bibliothèque municipale de Dinan.

Alors qu'elle était déjà en retrait depuis des années, Mme Johnson prend définitivement sa retraite en 1978 et la Maison des enfants qui est l'association de gestion va perdre son agrément.

En 1979, l’Alliance Chrétienne et Missionnaire commence à gérer la Maison blanche.

Dans les années 80, cette communauté est identifiée comme étant une Église évangélique. Jean-Yves Carluer sur son blog de l'histoire des protestants en Bretagne précise à propos de la Maison blanche : "Lieu de culte, elle sert aussi de base d’appui pour la mise en place des Églises du réseau évangélique F.E.F dans le nord de la Bretagne (Dinard, Saint-Lunaire, Dinan), en relation avec le pasteur pionnier Claude Broux". 

Après son décès le 22 mai 1983 à Quévert, selon le voeu de Mme Johnson, le site reste dédié à la jeunesse.

 

Les années 90

En 1993, la Maison blanche est obligée de fermer après un incendie qui s'est déclaré dans la cheminée.

En 1994, l'association chrétienne, implantée aux États-Unis, Words of Live, Paroles de Vie, reprend cette mission. Le travail du pasteur reste axé sur les cérémonies et la vie religieuse. Le travail de l'association est effectué en direction de la jeunesse. L'activité principale de l'association est un camp d'été, en juillet.

Le pasteur Frédéric Sourisseau arrive en 1995. Voilà comment il raconte ses débuts dans un article du Télégramme du 31 août 2017 :  « Moi et ma femme habitions dans le Sud à l'époque, se rappelle le pasteur Frédéric Sourisseau, 55 ans, qui vient d'officier le culte. Nous avons entendu qu'une association chrétienne cherchait une église vivante pour l'accompagner. Il y avait une petite communauté à notre arrivée, et aucun pasteur depuis un an et demi. Les débuts ont été difficiles ! Ce n'est pas évident de faire partir une communauté. Là, on a trouvé un bon rythme, même si on préférerait que tous les âges soient représentés. »

En 1995, la Maison blanche fête son 40e anniversaire avec une retransmission par satellite d'un discours du pasteur Billy Graham.

15 mars 1995 Ouest-France

  

Arrivé en 1999, un jeune américain nommé Christopher (ou Kristopher) Stout. Il prend la direction de l'établissement. Un gros travail l'attend car la propriété n'est plus aussi bien entretenue qu'avant. Avec des bénévoles un travail de débroussaillage est entrepris et il faudra six années pour rénover les bâtiments et mettre en conformité.


Les années 2000

La maison blanche 13 juillet 2000 Ouest-France

 

En l'an 2000, un long article de Ouest-France fait découvrir au grand public l'histoire de la Maison blanche. 

En 2003, les camps d'été sont effectués sous tente, il faudra attendre 2006 pour que les jeunes soient hébergés dans les bâtiments.

Le pasteur Frédéric Sourisseau continue de son côté d'animer la communauté évangélique. Ainsi il fait venir une chorale malgache en mai 2004, constituée autour du pasteur évangélique de Rennes, Roger Rajaobelina. Les fonds récoltés vont soutenir l'association Tsiky qui oeuvre auprès d'enfants de Madagascar.


A la Maison blanche. 18 mai 2004 Ouest-France

En avril 2007, le pasteur invite le groupe américain Wings of Morning pour un concert gospel à la Chapelle blanche.

 

Camp de jeunes 8 août 2007 Ouest-France


 

Wings of Morning à Quévert 28 avril 2007 Ouest-France

Arrivé en 1999, Kristopher (Kris) et Debora (Debbie) Stout, quittent la Maison blanche avec leurs enfants en direction des États-Unis. Sous sa direction 200 adolescents, venus de toute la France, auront participé aux camps d'été. Pendant ses dix années à Quévert, Kristopher Stout a assuré la direction nationale de l'association chrétienne Words of Live. Un autre centre d'accueil pour la jeunesse a été créé à Paris Nord dans un ancien centre d'accueil protestant. Dans les années à venir La Maison blanche souhaite s'orienter vers la location pour des rencontres familiales et associatives. Kristopher Stout va prendre de nouvelles responsabilités avec la direction internationale de l'association Words of Live. Il n'est pas prêt d'oublier Quévert : "Deux de nos trois enfants sont nés ici. Quand on a fêté mon départ, j'ai vu arriver l'équipe de foot  de Quévert en cortège. Impressionnant !". Miguel Mendoza est chargé d'assurer la relève. (Ouest-France 24 avril 2009)

Au premier rang : Natalia, Luc et Michaël Stout. 24 avril 2009 Ouest-France

 

Les fêtes de Noël représentent une occasion pour la communauté évangélique de proposer un moment festif et c'est devenu une sorte de tradition. La presse s'en fait l'écho en 2011 et 2016.

Noël à la Maison blanche de Quévert 12 décembre 2011

 

Noël à la Maison blanche de Quévert 5 décembre 2016

En 2017, la presse locale braque ses projecteurs sur "la discrète communauté" de la Maison blanche à l'occasion des 500 ans de la Réforme protestante et d'une exposition qui y est proposée. Le pasteur Sourisseau rappelle que la communauté regroupe une trentaine de membres à Dinan, une soixantaine en comptant les personnes sympathisantes. La communauté quévertoise est internationale, surtout l'été. (Le Télégramme 31 août 2017)
 

La Maison blanche 31 août 2017 Le Télégramme

 

Le pasteur Frédéric Sourisseau. Ouest-France 27 septembre 2017

Dans l'édition du journal Le Télégramme du 31 août 2017, Miguel Mendoza, le président de l'association (loi 1901) Maison Blanche-Parole de Vie, est interrogé sur l'histoire de la maison. 


Miguel Mendoza, président de l'association loi 1901 Maison Blanche Parole de vie, et Jean Lovat, administrateur du site de Quévert. Photo Le Télégramme 2017

 

Visite de la Maison blanche

Michel et Gisèle Audinet sont allés visiter la Maison blanche en 2023 et en ont rapporté deux photos intéressantes. La première représente l'histoire symbolisée du lieu et la seconde est celle de l'étonnant décor de cheminée en bois que l'on trouve dans cette maison.

Photo Michel Audinet 2023


Photo Michel Audinet 2023


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A lire aussi

Histoire de Priscilla Hoops à Plouha et Coatilliau dans le Trégor, ici

 

Sources

Articles du Télégramme et de Ouest-France

Site Généanet, ici 

Les Frères larges. S Aharonian. 2016

France-Mission, Gilbert Presle-Fabio Morin, éditions Silas 2017

Site des centres de vacances chrétiens, ici

CDJ infos 2017, texte de Monique Kalioudjoglou, ici

Blog de Jean-Yves Carluer, article sur Dimitri et Monique Kalioudjoglou, ici

Déclaration de l'association en 1960 ici

Facebook de l’Église Évangélique de Lannion, ici 

Autobiographie de Mme Hoops Johnson, Les enfants de mon coeur, IMEAF, La Bégude de Mazenc, 1983. 


 
Les enfants de mon coeur Priscilla Hoops