mardi 4 juillet 2023

Emile Le Cozannet (1923-1986), pasteur à Saint-Brieuc de 1977 à 1985



Le pasteur Emile Le Cozannet (1923-1986)



Origines

Emile Le Cozannet est né à Paris le 14 février 1923, fils de Ernest Emile Le Cozannet (1889-1971) et de Sylvia Louise Aubin (31 juillet 1888 St Brieuc - 4 février 1974 St Brieuc). Il est baptisé le 3 juillet 1923 dans la paroisse réformée de Béthanie (dans le 20ème Arrondissement) mais ses parents rentrent rapidement en Bretagne, à St Brieuc, où ils vivent habituellement et où ils se sont mariés.  
 

Sylvia Le Cozannet, née Aubin

Le Cozannet père et fils. Photo Soizic Le Cozannet


 
Pour comprendre l'ancrage d'Emile Le Cozannet dans le protestantisme, il faut remonter aux parents de sa mère, Philippe William Aubin (né en 1858) et Clara Mac Kay (née en 1859), originaires tous les deux de Jersey et protestants. Marchands de charbon, ils commercent avec la France et décident finalement de s'installer à St Brieuc tout en gardant des contacts avec la famille de Jersey. Ils font partie, en 1906, du groupe fondateur de l'Eglise Evangélique Méthodite de St Brieuc.
Leur fille, Sylvia, la mère d'Emile, étant aussi protestante, va envoyer ses enfants au Temple de St Brieuc et c'est elle qui assure l'éducation religieuse à la maison.
 
Emile participe activement à la vie de la communauté protestante de St Brieuc au moment où exerce le pasteur Crespin. Il aime aussi passer du temps le dimanche après midi autour d'une table  pour jouer aux échecs. Il se lie d'amitié avec les familles Hansen, Vivier et Crespin. C'est ainsi qu'il devient le parrain de Mireille Crespin, née en 1940 et fille aînée d'Yves et Jeannine Crespin.

 Brillant élève, Emile se retrouve avec le Bac en poche à 17 ans. Il souhaite être pasteur mais son père ne l'entend pas de la sorte et veut qu’il soit avocat. Mineur et ne pouvant rien faire sans l’autorisation de son père, il part à Rennes pour entrer à la faculté de droit où il obtient une licence en droit, en attendant sa majorité. 
A Rennes, il fait partie de l’Eglise Réformée, nouvellement créée. C’est là qu’il rencontre sa femme, Yvette Le Sage, dont les parents étaient « concierge du temple ». Mathurin Le Sage, le père d’Yvette, était de St Brieuc et Philomène, sa mère était de Redon. 
  
 Au moment de la guerre 39-45, Emile est réformé pour des raisons de santé et il continue ses études. Yvette est secouriste à la Croix rouge. Elle est aussi engagée dans le scoutisme à Rennes au sein de la Fédération Française des Eclaireuses. Dans cette organisation, elle fait la connaissance d’Antoinette Butte, fondatrice de la communauté de Pomeyrol. Il est aussi amusant de noter que la future épouse du pasteur participait déjà en 1930 aux travaux de l'Union Chrétienne de jeunes gens à Rennes avec Erling Hansen. 
 
 



La famille Le Cozannet
 
 
  
Emile Le Cozannet se marie en juillet 1944 à Rennes (35) avec Yvette (Suzanne, Léa) Le Sage (née à Rennes le 11 mars 1922). 
 
Le couple  part à Paris pour permettre à Emile de rentrer à la Faculté de théologie Protestante, ce qui était son idée première avant de faire du droit. Ils font alors partie de la paroisse du Foyer de l’Ame, proche de la Bastille, une paroisse qui se distingue par un fort engagement social. Emile et Yvette prennent part aux activités et vont aussi chanter des cantiques dans les rues de Belleville. Yvette devient à cette période la secrétaire du pasteur Marc Boegner.
 
Le couple aura par la suite quatre filles qui naitront dans les villes où le pasteur Le Cozannet exercera dans les années 40 et 50 : Françoise (dite Soizic, née chez les diaconesses de Reuilly en 1946), Annick (née à Romans-sur-Isère le 6 juin 1948), Joëlle (née à Asnières-les-Bourges le 11 décembre 1949) et Brigitte (née à Vierzon en février 1954).
 
 
 


Fin des études et premiers postes
 

Emile termine ses études en 1947 en présentant une thèse sur  "Les prédestinations d'après John Wesley". Tout d’abord proposant (stagiaire) à Romans dans la Drôme de 1947 à 1949, il commence à exercer à Vierzon dans le Cher de 1949 à 1954. Pendant ces 5 années il travaille dans une cité construite après guerre en 1951, au nom guère engageant, la Cité du Désert. 


La Cité du Désert à Vierzon (18) où exerçait le pasteur Le Cozannet. Photo http://www.vierzonitude.fr


En arrivant à Vierzon, le logement prévu dans la cité n’étant pas prêt, la famille est logée provisoirement à Asnières-La Chaume à Bourges, le pasteur de Bourges ayant un logement près du temple dans cette ville.
 
 
A Vierzon, Emile est aussi pasteur de Mehun-sur-Yèvre et de Foëcy (où il est d’ailleurs consacré). Le pasteur doit célébrer trois cultes le dimanche, le premier le matin à Vierzon et les deux autres à Mehun et à Foëcy dans l'après midi. 
 
Sa fille, Soizic se souvient de la fin de ces journées du dimanche : 
 
« Aux beaux jours, le dimanche, lorsqu’il rentrait de ses 3 cultes les enfants de la cité l’attendaient pour une séance de diapo sur les murs de la maison". C'était une vie au service des plus démunis : " Nous avions une voiture et le téléphone et les appels au secours passaient par chez nous. Yvette qui était secouriste, en attendant  le médecin, allait auprès des gens de jour comme de nuit »
 
Ces années vont avoir raison de la santé déjà fragile du pasteur. Il tombe malade mais refuse d'être mis complètement en congés.

Il rejoint alors Walincourt dans le Nord, pour un poste à mi-temps la première année et y reste jusqu'en 1958. Le quotidien est difficile dans cette région et la famille est accueillante. Une réfugiée yougoslave et son bébé sont hébergés et aussi, à une autre période, la femme d'un ancien détenu et ses trois enfants. Le pasteur Le Cozannet les avait mariés en prison quand il était à Vierzon.
 
Emile Le Cozannet fait partie des organisateurs du « grand rassemblement protestant du Nord » qui a eu lieu à la foire de Lille.


Temple de Walincourt en 1923 pour son centenaire. Site Huguenots Picards

 
 
A Saint Amand les Eaux (59), dans le Nord, Emile Le Cozannet reste de 1958 à 1966. Il commence à être actif dans l’oecuménisme. Son épouse, de son côté,  est « Commissaire Provinciale » pour la Fédération Française des Eclaireuses où elle a vécu la fusion avec les Eclaireurs Unionistes et la fin de la FFE. Ils sont tous les deux très engagés auprès des jeunes qu’ils emmènent en camp chaque année. Les camps d'été permettent aux enfants de découvrir d'autres coins de France comme dans l'Indre une année ou en Alsace.
Quand elle n'avait aucune solution, l'assistante sociale du secteur de St Amand savait qu'elle pouvait compter sur Yvette Le Cozannet pour placer en urgence des enfants. D'autres fois la famille hébergeait des hommes sortant de prison en recherche d'un travail.

De 1966 à 1970 Emile Le Cozannet est pasteur au Mans et dans la Sarthe. Il continue d’être actif dans le domaine de l’œcuménisme.

Ensuite, il arrive en poste à Bruxelles dans la paroisse francophone de Bruxelles-Belliard. Il va accompagner la fusion de sa paroisse avec celle de Bruxelles-Observatoire, ce qui va donner naissance à la nouvelle paroisse de Bruxelles-Botanique en 1973. Emile Le Cozannet reste en Belgique de 1970 à 1977.





Retour en Bretagne

  Le pasteur Le Cozannet souhaite revenir en Bretagne et dès qu'un poste va devenir vacant à St Brieuc, il va postuler. A l'arrivée d' Emile Le Cozannet en juillet 1977, l’Église de Saint-Brieuc n'a droit qu'à un demi-poste pastoral. La situation n'est pas facile. 
Le pasteur Le Cozannet analyse la spécificité de la paroisse. Il s'attache alors au développement des réunions familiales. Elles se tiennent au manoir de Crampoisic, propriété près de Corlay. Des journées sont proposées où parents et enfants peuvent trouver leur compte dans des activités variées, conférences pour les adultes, chorale... On peut noter qu'alors les cérémonies de baptêmes ne sont pas rares à Crampoisic. 
 
 
Très souvent aussi, les rencontres se déroulent dans l'établissement d'enseignement du Vau-Meno à Saint-Brieuc. Des thèmes se rapportant à la vie quotidienne reconsidérés à la lumière de l'évangile y sont débattus. Dans le même esprit seront mis en place, un plus tard, les dîners-débat du samedi soir à Saint-Brieuc.

D’autre part, ayant retrouvé à St Brieuc d’anciens camarades de classe devenus prêtres, il a réussi à amplifier les relations œcuméniques (voir l'autre article à ce sujet dans le blog). 

Emile Le Cozannet va malheureusement être obligé, pour des raisons de santé, de prendre sa retraite prématurément. Il cesse à regret ses activités dans la paroisse en juin 1985 et décède à St Brieuc le 4 mars 1986 à l'âge de 64 ans. Ses obsèques sont célébrées au Temple et il est inhumé au cimetière St Michel. Son épouse est décédée le 4 mai 1990 à Agen mais elle est enterrée avec son mari au cimetière St Michel à St Brieuc.
 

Emile et Yvette Le Cozannet en 1983
 



Annonce du décès du pasteur Emile Le Cozannet dans la presse. Ouest-France  1986




Le pasteur Emile Le Cozannet


Tombe du pasteur Emile Le Cozannet et de son épouse au cimetière St Michel de St Brieuc. Photo R. Fortat 2019







Pour trouver la tombe, après l'entrée du cimetière, vous allez sur la gauche. A la hauteur du carré militaire, vous suivez les tombes avec des croix en forme d'épée (remarquez en passant la tombe du père d'Albert Camus). Vous arrivez à la dernière tombe militaire de cette rangée avec celle d'un soldat belge dont on reconnait le drapeau. Vous prenez cette allée qui longe l'extérieur du carré militaire et vous êtes devant la tombe du pasteur et de son épouse. La plaque avec un bateau est celle de leur voilier au port du Légué. 
 
 
 
 

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Sources


Un grand merci à Françoise Le Cozannet pour tous les renseignements et photos transmises et pour sa relecture attentive de la biographie de ses parents en mai 2019.


Archives du temple de St Brieuc.


Registres du conseil presbytéral


Bulletin paroissial "Le lien" 1977 à 1985


Acte de naissance de  Sylvia Aubin, mère d'Emile Le Cozannet, née à St Brieuc.
Page 150 du registre des naissances de 1888.


Généanet fiche sur Yvette Le Sage 


Généanet, arbre généalogique Le Cozannet-Le Sage


Souvenirs de Françoise (Soizic) Le Cozannet : La tradition du scoutisme dans la famille.

Comléments de Soizic le Cozannet sur des souvenirs familiaux, mars 2020.
  
 
 
 
Liens

Merci au site Vierzonitude pour la photo de la Cité du Désert où a exercé le pasteur Le Cozannet
 Lien pour accéder à l'article sur le pasteur Le Cozannet à Vierzon

Le temple de Vierzon se trouve aujourd'hui 8 rue Edgard Quinet

Article du Lien de l'ERF Bourges-Vierzon en 2010 sur les origines de la communauté à Vierzon.

Histoire du Temple de Walincourt. Contribution de Marc Maillot sur le site Huguenots Picards 



 
 
Un document unique

 
 
 
La  pasteure Angelika Krause, en poste à Bourges et à Vierzon de 2009 à 2018, et la généalogiste et spécialiste de l'histoire de Vierzon, Solange Voisin ont livré de précieux renseignements sur le passage du pasteur le Cozannet à Bourges et à Vierzon.
Voilà tout d’abord ce que rapporte Angelika Krause :
 
 
Le pasteur Le Cozannet a habité Asnières-lès-Bourges ; il faut bien comprendre que c'est le presbytère historique de la ville et de la région, sauf qu'il en avait probablement pas l'entière jouissance. Il était partagé en deux durant cette époque : une famille avait une cuisine, l'autre pas... Le souci avec ce lieu était qu'il fallait avoir une voiture (car les paysans ne faisaient plus le service pour amener le cheval, comme aux vieux temps du pasteur Ami Bost). C'est pourquoi les pasteurs de Bourges vivaient en ville de Bourges.
Les prédicateurs pouvaient atteindre Mehun en vélo, en partant d'Asnières. Mais l'explosion d'un train de munition du coté de Foëcy avait rendu le trafic de la ligne du chemin de fer difficile à la sortie de la guerre. Je ne sais pas à partir de quand la ligne est complètement rétablie. Avant, c'était évident que le pasteur faisait son trajet en train : le conseil presbytéral se tenait dimanche, après le culte, à Mehun sur Yèvre.

Madame Solange Voisin, qui  est dans sa centième année, est tout de même parvenu à se connecter à Internet pour lire ce qui avait déjà été écrit dans le blog sur le pasteur Le Cozannet et elle y ajoute son témoignage :

« J’ai lu tant bien que mal ce à quoi on arrive par le lien donné dans le mail, car je suis dans ma centième année et ma vue est très mauvaise.

J’ai connu monsieur Le Cozannet qui a effectivement habité Vierzon dans la cité du Désert, et était le pasteur de Bourges Mehun-sur-Yèvre, Foëcy et Vierzon.Son prédécesseur devait être le pasteur Caumont, qui habitait Mehun. C’est lui qui avait baptisé nos deux enfantes en 1946 et 1948, avant, sans doute, l’arrivée du pasteur Le Cozannet.

Il ne faut pas voir le Désert comme un nom sinistre, mais celui d’un lieu-dit, choisi pour construire dans l’urgence de l’après-guerre de petits pavillons modestes mais corrects, destinés à reloger des Vierzonnais sinistrés qui vivaient dans des baraques en bois depuis le bombardement de juillet 1944.
  
La pompe à eau à manivelle sur la place, contrairement à ce qu’elle évoque pour des jeunes, n’est pas le signe d’absence d’eau courante dans les pavillons, mais celui d’une ville qui se devait d’avoir des postes d’eau potable gratuite un peu partout dans les rues. Il y avait même ce que l’on appelait un “quart” (1/4 de litre)  pendu à une chaînette pour permettre de se désaltérer. Cela servait aussi aux enfants à gaspiller l’eau et à inonder les trottoirs, au grand dam des passants.

Autrement, je n’ai pas de souvenirs plus précis à évoquer.

Monsieur Le Cozannet était quelqu’un de timide, et peut-être se sentait-il un peu perdu chez les Berrichons (qui parlaient encore berrichon).

Et puis la période n’était pas très gaie, car nous avons subi les restrictions alimentaires et autres jusqu’à 1949, et malgré la paix revenue, la vie était plus difficile qu’actuellement. Les jeunes qui se plaignent actuellement n’ont aucune idée de ce qu’est la vraie misère.

J’espère que vous réussirez à en savoir plus sur son passage à Vierzon, mais il ne reste certainement pas beaucoup de paroissiens de cette époque ».
 
 
 
 
 
 
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Jean-Pierre Blanc, pasteur à Saint-Brieuc de 1972 à 1976


Le pasteur Jean-Pierre Blanc

Le pasteur Jean-Pierre Blanc est né le 9 juillet 1944 à Alès dans le Gard. Il va exercer à Saint-Brieuc de juillet 1972 à juillet 1976. Le pasteur Bösiger (président de la région) est venu pour son installation le 29 octobre 1972.
 
Jean-Pierre Blanc a, dès son arrivée, contacté le directeur de la prison de St Brieuc pour être aumônier de la prison. Il peut alors visiter les détenus et faire en sorte qu'ils puissent recevoir des colis qu'il distribuera lui-même.
 
C'est un pasteur qui s'inscrit dans la vie de la cité et ne craint pas le débat et l'affirmation de ses convictions. Ainsi il participe à une réunion d'information, le 24 mars 1973, pour les assistantes sociales sur le thème de l'avortement.
 
Il est engagé dans la Croix bleue (lutte contre les addictions) sur le plan régional et national et anime les réunions sur le plan local.
 
Il effectue un stage pour devenir directeur de la colonie de vacances de Crampoisic en 1973.
 
Il part de St Brieuc pour une fonction très différente à l’Institut Educatif et culturel destiné à la formation des directeurs et cadres de collectivités sociales.







La photo (ci-dessus) prise le 18 août 1976 au départ du pasteur Blanc, devant le temple de Perros-Guirec, le montre avec son épouse et leurs deux enfants. Se trouvent à leurs côtés Monsieur Yves Herlent (avec les lunettes) qui deviendra Président de Musique et Chant de la Fédération protestante de France et son épouse à gauche ainsi que, en retrait, Madame Michèle Le Goffic, responsable de l’église de Lannion.




Août 1976 Ouest-France Départ du pasteur Jean-Pierre Blanc, sur la gauche on reconnait M.Paul



Le pasteur Jean-Pierre Blanc dans son bureau à St Brieuc en août 1976


 
 
Sources 

Archives du temple de St Brieuc. 

Registres du conseil presbytéral 

Bulletin paroissial "Le lien" 1972-1974-1975-1976 
 
 
 
 

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Albert Trubert (1916-2010), pasteur à Lannion 1950-1951 et Lorient 1951-1965


Le pasteur Albert Trubert en 2006.



Les origines et la famille d'Albert Trubert

Albert Trubert (1916-2010) est né le 7 octobre 1916 à Poissy (78) dans une famille protestante de 5 enfants. Il est le fils de Henri Charlemagne Trubert (né le 24 août 1878 à Poissy), menuisier et de Salomé Abel (née en 1880), journalière. La famille est domiciliée au 40 rue des Capucines à Poissy. 
En 1925 la famille déménage à Beaumont-sur-Oise, rue Edmond Turcq (95).

Après avoir passé son Certificat d’Études, Albert Trubert devient apprenti dans l'entreprise de son oncle et suit des cours du soir après le travail pour préparer un C.A.P. Curieux de toucher à différents domaines, il passe plusieurs C.A.P : serrurier, ajusteur, ferronnier d'art, dessinateur...
Il était destiné à prendre la suite d'un de ses oncles dans la ferronnerie mais le sort en décidera autrement...
De son mariage contracté le 22 juillet 1950 avec Christiane (Lucienne) Geoltrain à Poissy, le pasteur Trubert a eu 5 enfants : Théodore, Henri, Irène, Georges et David. 

 

Albert Trubert pendant la guerre 39-45

En 1937, Albert Trubert part faire son service militaire sur la ligne Maginot et en 1939, alors qu'il était libérable, c'est la déclaration de guerre et il rejoint en fait son régiment d'origine. Albert Trubert est fait prisonnier à côté de Nancy en mai 1940, il est déporté, s'évade d'un Stalag. A partir de là, Albert Trubert va vivre un parcours particulièrement difficile. Il est jugé à Berlin et perd son statut de prisonnier de guerre. Il est envoyé en Ukraine. 
C'est dans le camp de Rawa-Ruska qu'Albert Trubert découvre sa vocation, en devenant pasteur "sur le tas", choisi par ses camarades d'infortune. Il raconte cet épisode : 
"On s'était réuni à une vingtaine, tous protestants, pour essayer de rétablir un culte. Il n'y avait pas de pasteur. J'ai accepté de faire la prière, et je suis devenu aumônier malgré moi..."(Ouest-France, 29 mars 2000)

Le texte « Itinéraires de résistants-prisonniers : ceux de Rawa-Ruska », de Laurent Barcello nous donne quelques éléments sur la vie dans ce camp :

 

"Ironie du sort, le camp de Rawa-Ruska est dirigé par un officier allemand du nom de Fournier, descendant d’expatriés protestants français. Ce personnage a frappé les esprits des détenus...

Les témoignages établissent l’organisation d’une vie culturelle à Rawa-Ruska qui, en la matière, ne fait pas exception. Les samedis et dimanches, sur un podium transformé en ring, se produisent les amuseurs et les lutteurs, les catcheurs et les boxeurs. Des équipes de football et de rugby sont constituées. Surtout, de nombreux prisonniers éprouvent le besoin de soigner leurs âmes. Les fidèles, catholiques et protestants, s’organisent".

 


 
Ci-dessous, à Rawa-ruska, les trois responsables du culte protestant : Albert Trubert, Lamouroux, Shaeffer et le capitaine Furreck en uniforme. 
Cette photo est extraite du livre du père Célestin Lavabre  "Ceux de l'an 40". Éditions Subervie 1981.
 

L’abbé Célestin Lavabre, est né le 30 mai 1912, à Vezins (Aveyron). Après le grand séminaire de Rodez, il est ordonné prêtre en juin 1936. Mobilisé en septembre 39, il est fait prisonnier, le 12 juin 40, s’évade de son stalag en février 42. Repris à la frontière belge, il est envoyé au camp de représailles de Rawa-Ruska, où il séjourne six mois. Bien plus tard, en 1978, il prend une semi-retraite et rassemble ses souvenirs afin de rédiger un livre.

 
Albert Trubert à gauche.

 

Ne pesant plus que 39 kilos mais survivant miraculeusement à des conditions effroyables de détention, au moment de la libération des camps en 1945,  il parvient à rejoindre les troupes américaines.

 


Engagement dans l’Église protestante.  Lannion 1950-1951

 
Revenu du "Triangle de la mort" (Auschwitz, Rawa, Tréblinka), à son retour en France Albert Trubert veut "officialiser" son rôle de pasteur exercé dans les camps. Pour cela, il entreprend des études de théologie à Montpellier. Son premier poste, il l'occupera à Lille, ensuite c'est la Bretagne.
Il vient d'abord dans le Trégor où il ne fait qu'un court séjour. Il s'installe à Trébeurden puis à Lannion de 1950 à 1951. 
 
On trouve une trace de l'activité du pasteur Trubert à Lannion au détour d'un article de Ouest-France du 11 mai 1951. Le pasteur Trubert y donne une conférence en compagnie du pasteur Paul Raynaud. De plus, le public peut découvrir une exposition sur le protestantisme dans la salle des Fêtes et une camionnette de l'Alliance biblique circule dans la ville.
 
 
11 mai 1951 Ouest-France

 
Le logement du pasteur est situé au 19 rue des Frères Lagadec à Lannion. Il est pendant une année seulement le pasteur de la paroisse de Lannion-Perros-Trébeurden.
Le 15 juillet 1951, il baptise lui-même son fils Théodore, né à Trébeurden le 14 mai 1951. Cet enfant a pour parrain Pierre Geoltrain et pour marraine Paulette Le Tourneur.

 
 
Albert Trubert, pasteur et militant de la Croix-Bleue, l'oeuvre de toute une vie.
 

En octobre1951, Albert Trubert part à Lorient pour remplacer le pasteur Dietz, tombé malade. Il habite dans la chapelle en bois qui a été édifiée en centre ville, rue Jules Legrand, et qui fait office de Temple. 
La communauté est toute petite et "le jeune pasteur est tout de suite frappé par l'alcoolisme endémique qui sévit dans les cités provisoires. Il commence à aider les buveurs, mais il se heurte à une difficulté majeure. Il n'y a pas de lieu qui permette de les accueillir pour les couper de leur milieu habituel". 

Donc, dès 1951, en dehors de toute structure, n'écoutant que son envie d'agir, le pasteur Trubert commence à travailler dans l’esprit de la Croix-Bleue.
Mais le groupe est officiellement créé en 1953-1954, c'est  aussi la base d'un centre de post-cure qui permet encore de nos jours aux anciens alcooliques de se ressourcer. Ce sera le combat de la vie d’Albert Trubert...
A partir du mois de juin 1959, une équipe démarre la construction d’un centre de post-cure, rue Alphonse Tanguy, juste derrière le temple de la rue de l’Eau-Courante.

"Ici on travaille pour Dieu et pour les copains"


Faute de subventions, le pasteur travaille avec les Castors et le projet est mené à bien après cinq années d'efforts, 18 000 heures de travail bénévole.
Mais dans un premier temps, ce centre n'est pas bien vu du Ministère de la Santé qui regrette qu'il soit implanté en pleine ville.

Inauguré en 1965, le nouveau centre connait des débuts difficiles. Trois directeurs se succèdent en un an. C'est alors que le pasteur Trubert prend la décision de démissionner de sa fonction de pasteur et de devenir le directeur du centre de cure. Pour le Conseil presbytéral, ce choix s'impose à un moment où cette tâche accapare de plus en plus le pasteur qui ne peut plus être aussi disponible que nécessaire pour faire vivre la paroisse dont il a la charge.

Albert Trubert est remplacé par le pasteur Hervé à la tête de la paroisse.


Le 13 juin 1967, on peut lire dans la presse locale un aperçu de ce qui s’est passé à Port-Louis où la section de la Croix-Bleue organisait une conférence dont le thème était « Vivre en homme avec les amis de la Croix-Bleue ». On notera la présence de la section bordelaise, des témoignages et bien entendu du pasteur Trubert.

La Croix-Bleue. 13 juin 1967 à Port-Louis. Photo Ouest-France
 

En décembre 1967, Ouest-France fait le compte-rendu d’une réception organisée pour le 90e anniversaire de la Croix-Bleue.
Le pasteur Kieffer est venu de Saint-Brieuc pour être aux côtés du pasteur Trubert, président de la section morbihannaise et directeur du centre de post-cure de Lorient. Le docteur Chateau du comité départemental de lutte contre l'alcoolisme et M. Bertrand, président d'honneur départemental de la Croix-Bleue sont également présents. (Ouest-France 13 décembre 1967)

M. Bertrand et Albert Trubert à droite. Lorient. Ouest-France 13 décembre 1967
 

En octobre 1968, le Sous-Préfet préside l’inauguration de l’extension du centre de post-cure de la Croix-Bleue dont la réalisation a, cette fois, été confiée à des entreprises. 

Titre du 28 octobre 1968 Ouest-France

A longueur d’année, avec en moyenne 25 pensionnaires dont le séjour est au minimum de trois mois, le centre reçoit les malades qui lui sont adressés par les assistantes sociales ou les médecins, parfois après une cure de désintoxication. Les pensionnaires reçoivent un accompagnement psychologique, spirituel mais non-confessionnel, et une formation professionnelle, si nécessaire. Quatre moniteurs font partie de l’encadrement et les anciens buveurs devenus sobres apportent un soutien indéniable.

Le pasteur Trubert va aussi créer "La Jeunesse-Croix-Bleue", qui fonctionne un peu comme une sorte de scoutisme rassemblant les enfants des familles de personnes victimes d'addictions. 

Le groupe de la Croix-Bleue de Vannes, présidé par le pasteur Breye fait parler de lui dans la presse comme en mai 1969, au moment de la remise de l’insigne de l’association qui marque l’engagement de plus de six mois dans l’abstinence. Le pasteur Trubert est présent avec une délégation de Lorient, d’autres viennent d’Hennebont et de Nantes.

La Croix-Bleue de Vannes. 12 mai 1969 Ouest-France
 
La fête annuelle de la Croix-Bleue Morbihanaise en janvier 70 donne lieu à un rassemblement auquel participent plus de 220 personnes. Depuis sa fondation, le centre a déjà reçu en 1970 plus de 400 personnes, venus des quatre coins de la France avec une proportion de 60% de Bretons.

La grande fête familiale de la Croix-Bleue à Lorient. Ouest-France 15.01.1970


Sur le chantier à l'extérieur.

Travail et psychologie vont de pair sous la conduite des moniteurs


En 1978, Albert Trubert quitte le centre de post-cure où il est remplacé par M. Houysset, pour diriger un centre de post-cure féminin à Kerdido en Guidel. Cette annonce fait l'objet d'un article dans la presse car le pasteur est bien connu localement.

Ce centre a été construit pour l’Association Morbihannaise d’Aide aux Jeunes éthyliques (A.M.A.F.E).

Le pasteur Trubert le 17 janvier 1979 dans Ouest-France

 

Le pasteur Trubert revient dans les Côtes-du-Nord en octobre 1979 pour soutenir l'initiative de Mme Hervé, 23 rue du port à Saint-Brieuc, qui souhaite constituer une association d'aide aux femmes victimes d'alcoolisme.

En page Morbihan, Ouest-France titre le 10 juin 1982, « Au centre de Kerdudo en Guidel, la Bible en renfort contre l’éthylisme au féminin ».
C’est visiblement un journaliste conquis qui fait le commentaire suivant :
« Ce pourrait être une résidence comme les autres si elle n’avait été conçue pour une vie communautaire,  ç’aurait pu être un hôpital comme les autres si l’on ne s’y employait à soigner non pas les « effets » de l’alcoolisme sur le corps des femmes, mais ses « causes » : ce désaccord profond entre l’âme et le corps, l’âme et son environnement. L’âme fatiguée qui en vient à détruire son temple ».
Il faut dire que l’alcoolisme féminin n’est pas souvent traité de manière spécifique en France dans les années 80. On ne trouve que quatre centres à Nantes, Nonancourt (Eure), Saint-Omer (Pas-de-Calais) et Guidel.
Pour Albert Trubert l’alcoolisme est moins une affaire de médicament que de dialogue car cette « honte cachée » ne peut s’enrayer facilement.


Et qu’on ne compte pas trouver dans ce centre des activités récréatives : « Ce n’est pas avec du macramé ou de la peinture sur soie qu’on se guérit », prévient Albert Trubert.
Les pensionnaires, croyantes ou incroyantes, sont libres de choisir leur type de psychothérapie. Albert Trubert fonde la sienne sur l’étude de la Bible « où chacun puise des lumières adaptées à son cas ».
Les anciennes malades viennent aussi rendre visite aux nouvelles et apportent leur témoignage.

Anciennes et nouvelles,10 juin 1982 Ouest-France
 
Et les résultats sont probants, trois cents femmes ont déjà suivi la cure de trois à quatre mois et le taux de réussite est de 60 à 70%.
En 1982, le pasteur Bernard Poulet-Goffard succède à Albert Trubert à la direction de l’établissement.
En 1984, le centre rénove et aménage une maison d’habitation à 500 mètres pour l’accueil temporaire.

En septembre 1988, le centre de soins de l’AMAFE Bretagne de Kerdudo fait le point après dix années d’existence. Au mois d’août, le centre accueillait la 1200e pensionnaire. L’équipe est composée de onze personnes à temps plein et de quelques vacataires (médecins, ergothérapeute, assistantes sociales), aidée par des bénévoles.

Les 10 ans du centre de Kerdudo. 24 septembre 1988 Ouest-France
 
L’infatigable Albert Trubert continue d’être présent lors de certaines activités de l’AMAFE, par exemple à Pontivy où il organise chaque troisième lundi du mois une réunion ouverte à toutes et à tous. L’AMAFE du Morbihan est forte de 350 militantes, des femmes guéries de l’alcoolisme, « un fléau qui fait autant de ravages que la dépendance avec les drogues dures », explique Albert Trubert lors d’une réunion publique le 16 novembre 98 à Pontivy.(Ouest-France 18 novembre 1998)

 
 

Pasteur de 1951 à 1965 au Temple de Lorient

On a vu dans tout ce qui est dit précédemment sur le pasteur Trubert que l'oeuvre de sa vie aura été son combat acharné contre l'alcoolisme. Mais revenons aussi à sa mission pastorale qu'il aura menée aussi avec la même passion.

Après être arrivé en 1951 à Lorient dans des conditions difficiles, le pasteur Trubert va participer à un grand évènement. En effet, au mois de juin 1956, le nouveau Temple de Lorient est inauguré. Les plans de ce temple situé rue de l’Eau-Courante, ont été dressés par l’architecte M. Périn. 

 

Ci-dessous, titre de Ouest-France du 4 juin 1956


La cérémonie est placée sous la présidence d’honneur de M. Philipson, Préfet du Morbihan. De nombreuses personnalités civiles et religieuses assistent à la cérémonie conduite par Daniel Chéradane, Président régional de l’Eglise Réformée et d’Albert Trubert, chargé de l’Eglise de Lorient. La prédication est donnée par le pasteur J.P Benoit, directeur de la Société Centrale d’Évangélisation. On note la présence de nombreux pasteurs de la région, Marquer de Saint-Brieuc, Manach de Lannion, Forget de Saint-Servan, Rainaud de Quimper, Mme Desse de Vannes, du docteur Amphoux de Vannes. Les gitans protestants sont représentés par Jean Reinhard.
Les bénévoles de la Croix-Bleue offrent ensuite un « jus de fruit d’honneur ». (Ouest-France du 4 juin 1956)

Le Temple de l'Eglise Réformée de Lorient (EPUDF) Image Google-Street

 


Un pasteur très présent dans la vie locale

Dans les années 50-60, le pasteur Trubert aura été très présent dans la vie locale du pays de Lorient, en particulier autour de toutes les cérémonies sur la Déportation et la Résistance.
 

Ainsi on le retrouve en juillet 1954, dans le comité départemental chargé de la souscription pour édifier un mémorial de la déportation à Struthof, en Alsace.

Au mois de mars 1957, il fait partie des personnalités invitées lors de la visite de Sir Gladwynn Jebb, l'ambassadeur de Grande-Bretagne, venu à Lorient. Dépôt de gerbes au monument aux morts, discours à la Mairie...

A. Trubert tout à fait à gauche. 7 mars 1957 Ouest-France Lorient


En avril 1958, à la Journée du souvenir pour les Déportés,  après une cérémonie à Notre-Dame-de-la-Victoire, une seconde cérémonie religieuse rassemble tous les participants au temple. La cérémonie patriotique se déroule ensuite au Monument aux morts avec des gerbes déposées par le Maire de Lorient et par les représentants des déportés. (Ouest-France 29 avril 1958)

En juillet 1961, M. Triboulet, ministre des Anciens Combattants, inaugure le cimetière national à Sainte-Anne-d’Auray : 1338 soldats de diverses confessions reposent dans ce cimetière. Les cérémonies religieuses sont le reflet de la diversité des soldats.  Une première cérémonie est présidée par Monseigneur Le Bellec, la deuxième par le pasteur Trubert, le troisième par M. Tidjani-Lahkar Fithiza, Imam de Rennes et le chef du Consistoire israélite s’est fait représenter. (Ouest-France 31 juillet 1961)

 

Ci-dessous, on reconnait le pasteur Trubert, tout à fait sur la droite de l'image. 

Ouest-France 31 juillet 1961


Ci-dessous, le pasteur Trubert, tout à fait sur la droite de l'image, derrière Monseigneur Le Bellec. 


Photo Ouest-France 31 juillet 1961

 
 
Albert Trubert, auteur.
 
 

 
C'est un livre de mémoire sur les deux grands combats qu'il a menés dans sa vie.
 
Albert Trubert. 29 mars 2000 Ouest-France

 

 
Une vie bien remplie
 
Ceux qui l'ont côtoyé décrivent l'homme comme "un fonceur", quelqu'un qui aimait aller vite, à sa manière, quelque peu excessif, et sa vie familiale eut parfois à en souffrir. Son passé d'indomptable dans les camps nazis ne l'avait pas complètement quitté... Il aura eu une vie bien remplie, qu'on en juge avec les différents éléments qui suivent :
 
Quatorze années comme pasteur de la paroisse de Lorient. 
 
Douze années à la tête du centre de post-cure de Lorient. 
 
Quatre années à la direction du centre de post-cure de Guidel. 
 
Secrétaire général des églises réformées pendant onze ans.  
 
Président de l'Alliance Évangélique Bretonne dans les années 70.
 
Vice-président du Comité départemental d’éducation sanitaire du Morbihan.
 
Chevalier de l’Ordre du Mérite.
 
Médaillé de la Résistance et de la Déportation.
 
Croix du Combattant volontaire.
 
 
Le pasteur Albert Trubert en 1998


Albert Trubert est décédé le 7 avril 2010. La cérémonie a été menée par le pasteur Hervé Stücker au Temple de Lorient. Albert Trubert repose dans le cimetière de Guidel (56).
 
Son épouse, Christiane Geoltrain-Trubert, ancienne monitrice à l'école d'infirmières de Lorient, est décédée un mois plus tard, en mai 2010, à Lorient, dans sa 85ème année. Elle aura partagé discrètement les différents engagements de son mari, dans le monde protestant et dans la lutte contre l'alcoolisme.
 

 
 
Liens
 
Dans la suite du combat du pasteur Trubert avec la Croix-Bleue, découvrez le portrait de Magdeleine Léonora Whelpton, épouse du pasteur Henri Welpton (de Perros). Un article de Victoria Afanasyeva : cliquer ici
 
L'incroyable histoire de la chapelle en bois de Lorient puis de Vannes, cliquer ici 
 
Pour commander par correspondance le livre du pasteur Trubert aux éditions de La Cause, cliquer ici
 
Pour lire l'article sur la vie dans le camp de Rawa-Ruska, cliquer ici  
 
Pour lire des extraits du livre du Père Lavabre sur le camp de Rawa, cliquer ici
 

 
 

 
 
Sources
 
Archives du Temple de Saint-Brieuc et de Lannion
 
Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France
 
Archives départementales des Yvelines, acte de naissance de l'année 1916, page 38 avec mention de mariage.
 
Regard d'espérance, revue mensuelle publiée par le Centre missionnaire de Carhaix, février 2010 n°243 
 
Fiche mémoire des Hommes, cliquer ici 
 
Merci à David Trubert, à Hervé Stücker pour leurs différentes informations et à Jean-Pierre Etcheverry pour la photo du pasteur Trubert dans le camp de Rawa.
 


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Ci-dessous d'autres articles qui évoquent le souvenir du pasteur Trubert...

18 octobre 2004 Ouest-France

23 octobre 2017 Ouest-France