samedi 5 octobre 2024

Georges Minard (1922-2023), protestant à Perros-Guirec


Dans les années 2010-2020, Georges Minard était le doyen de la paroisse protestante de Perros-Guirec dans laquelle il était arrivé en 2014. Retour sur quelques faits marquants de la vie d'un homme qui aura traversé ce XXe siècle en essayant d'apporter sa pierre pour donner à cette planète un peu plus d' humanité...

Georges Minard, assis au centre. Le pasteur Hervé Stücker au second plan.

Georges Minard est né le 16 juin 1922 à Maimbeville dans l'Oise.

Tables décennales, archives de l'Oise, commune de Maimbeville
 

Sur le plan familial, on peut dire que son père, instituteur et secrétaire de mairie, était athée ; sa maman a élevé cinq enfants. C'est en dehors du cercle familial, et par des amis, qu'il découvre les Évangiles. Sur le plan professionnel, il exerce comme expert-comptable en entreprise puis dans un cabinet privé.
Résistant pendant la dernière guerre dans l'Oise, son réseau Kummel récupère les aviateurs alliés. (photo ci-dessous, Georges Minard au premier rang, deuxième à partir de la gauche). 

Mais pendant la guerre, il vient en Bretagne pour s'embarquer sur un bateau afin de rallier l'Angleterre. Faute d'embarcation, il reste dans une ferme plutôt que de partir en Allemagne dans le cadre du Service du Travail Obligatoire. C'est en 1949 qu'il rencontre sa future épouse lors d'un camp protestant à la Mission évangélique de Trémel (22).

Au fil des années, comme expert comptable, Il a longtemps mis ses talents souvent bénévolement au service de diverses églises Baptistes, de la FEEBF (dont il a été trésorier), de la Faculté de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine ou de la Librairie chrétienne 7ici (autrefois "Société de Publications Baptistes"). Il se montre rigoureux, discret, efficace. 

Monsieur Minard, patriarche d'une nombreuse descendance issue de ses quatre enfants, apporte son sourire et sa sérénité aux cultes à Perros.

Montrant une santé exceptionnelle, il conduit sa voiture jusqu'à ses 96 ans et parcourt la France pour voir ses amis et sa famille.
Il aimait beaucoup conduire et pour l'anecdote, il a été le "chauffeur" du prédicateur américain Billy Graham lors d'un de ses passages en France !

 

En 2017, Georges Minard rejoint la Résidence sénior Les Jardins d'Arcadie à Perros.

A un goûter du CCAS à Perros en 2021.Photo Ouest-France

A l'occasion de son centenaire en 2022, la presse locale (Ouest-France et Le Télégrame) n'a pas manqué de partager une belle photo de groupe !

On reconnait ci-dessous Annik Dufumier, Claudie Trousse, Maryvonne Intem, Jérémie Raguet, Maurice Leininger, Jean-Louis Prunier (tout à fait à droite), Lionel Minard (2e en partant de la gauche au deuxième rang), Pierre Kelévéo (1er plan à gauche)...

Georges Minard, un centenaire bien entouré aux Jardins d'Arcadie. 17 juin 2022 Ouest-France

Georges Minard est décédé le dimanche 26 novembre 2023 dans sa 102e année.

Un culte d'action de grâces s'est déroulé le jeudi 30 novembre au temple de Perros, 19 rue de la Poste. Il a été célébré par les pasteurs Lionel, Delphine et Timothée Minard, ses fils et petits-enfants.

 

Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...

 

Sources

Ouest-France et Le Télégramme 17 juin 2022, à l'occasion de son centenaire.

Courrier de Pierre Kerlévéo, novembre 2023

Article de Timothée Minard sur le facebook de la FEEBF

Émission de RCF, Lionel Minard, ici

Lionel Minard

Biographie de Timothée Minard, ici et projet Madagascar, ici

Timothée Minard, pasteur

Timothée, Delphine, Ethan et Eve


Retour au sommaire du blog, ici   


dimanche 22 septembre 2024

Histoire de l'école évangélique de Trémel (22)

La commune de Trémel possède environ 1000 habitants entre 1841 et 1911 mais sa population ne cessera de diminuer à partir de 1911 pour se situer autour de 400 habitants de 1980 à nos jours.   

Cette petite commune aurait pu passer totalement inaperçue mais elle a une particularité : aux alentours de 1840, le pasteur gallois John Jenkins, y fonde une mission protestante. Elle est dirigée par Guillaume Ricou, puis par son petit-fils Guillaume Le Coat. 

 

Guillaume Le Coat, 1845-1914

Guillaume Le Coat, né à Trémel en 1845, se convertit au protestantisme après avoir entendu un colporteur évangélique. C'est lui qui tient le premier rôle dans cette histoire de l'école évangélique de Trémel, du fait qu'il va acquérir une formation d'instituteur à l’École normale protestante de Courbevoie.  Revenu diplômé, il rentre à Trémel en 1866 et fait construire un centre missionnaire, autour de la chapelle protestante, avec en particulier un orphelinat et des écoles. 

 

Les débuts difficiles de l’école évangélique de Trémel
Les premiers cours scolaires gratuits sont donnés dans la chapelle de 1872 et ce jusqu’en 1894. L’école est fondée officiellement le 21 mai 1872. Au jour de l’ouverture, le 25 mai 1872, il n’y a qu’un seul élève mais à la fin du mois il y en a 17 (Le Trémélois 25 janvier 1892). Pour M. Le Coat, la partie n’est pas facile car il subit des pressions du maire qui est un défenseur de l’enseignement catholique et du curé. Les deux veulent faire fermer cette école.

Le dossier conservé aux archives départementales sur les créations d’écoles rend bien compte de la pugnacité de M. Le Coat dans son œuvre de scolarisation des enfants.
Par un courrier adressé à M. Brunet au Ministère de l’Instruction publique en 1877, M. Le Coat pour faire évoluer le statut de son école souhaite que son école soit mise au nombre des établissements libres dans lesquels les maîtres peuvent contracter et réaliser l’engagement décennal au point de vue de la dispense militaire. Après enquête du préfet et de l’Inspecteur primaire de Lannion, il est établi que  « l’école libre protestante dont il s’agit est fréquentée par des enfants tant catholiques que protestants appartenant à des familles des communes de Trémel et de Plounérin (Côtes-du-Nord) et de Plouégat-Moysan (Finistère)". De plus la délibération du Conseil Départemental du 21 septembre 1877 indique « qu’aucun motif réel d’utilité publique ne justifie la faveur sollicitée. » Le Conseil considère que « la commune de Trémel est pourvue d’une école publique de garçons et d’une école publique de filles et que l’école dirigée par M. Le Coat n’est fréquentée que par une quarantaine d’enfants, nombre qui n’exige pas absolument la création d’un poste d’instituteur adjoint ». En conséquence, la demande de M. Le Coat est rejetée (Courrier du Ministère, 17 novembre 1877, archives départementales 22).
Le 30 janvier 1878, M Le Coat écrit au nouveau Ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts. Le ton est différent car après des élections le 14 octobre 1877, la gauche obtint une majorité et Joseph Brunet (Ministre du 17 mai au 22 novembre 1877) fut relevé de ses fonctions, « un ministre duquel, nous protestants républicains, nous n’avions rien à espérer… Aujourd’hui, le gouvernement a toutes nos sympathies… », écrit M. Le Coat. Dans ce contexte M. Le Coat réitère sa demande. Il ajoute que depuis sa création en 1872, 163 élèves ont fréquenté cette école libre et gratuite. Actuellement, elle accueille 44 garçons et 51 adultes. L’école est installée dans un hameau situé entre différentes communes et reçoit des élèves « qui sont dans l’impossibilité de fréquenter aucune autre école. » Et M. Le Coat de terminer dans une conclusion lyrique : « Persuadé que l’Instruction de nos compatriotes est la meilleure garantie pour notre République et le chemin le plus sûr pour nous conduire aux Vérités éternelles de notre Salut, j’ose compter sur une réponse favorables de votre Excellence et pouvoir encore fonder une autre école à quelque distance d’ici. »
Mais M. Le Coat va être déçu car le Ministère ne désavoue pas l’assemblée départementale. En effet, une délibération du Conseil Départemental du 21 janvier 1878 a encore estimé  que « la faveur sollicitée n’était nullement justifiée par un motif d’utilité publique. » (Courrier du Ministère au Préfet du 12 février 1878).
Nouvelle demande de M. Le Coat en 1882, pour les deux écoles de garçons, libres et gratuites, situées à Trémel et à Plouégat-Guérand (Finistère). Et en 1883, la situation évolue enfin. Par un courrier du 1er avril 1883, M. Médard Harrioo-Chou, instituteur arrivé par train de la région d’Orthez dans le Béarn, en Février 1883 (article J-Y Carluer http://protestantsbretons.fr/docs-cont/un-protestant-bearnais-en-basse-bretagne/), sollicite le maire de Trémel en vue de l’ouverture d’une école libre et gratuite de garçons et d’un cours d’adulte. Le 16 avril 1883, l’Inspecteur d’académie indique au Préfet que l’instituteur a fourni toutes les pièces justificatives et que « le local désigné pour la tenue de l’école projetée n’a donné lieu à aucune observation de la part de M. le Maire. C’est d’ailleurs le même que celui qui sert actuellement à la tenue de l’école dirigée par M. Le Coat Guillaume ; car il ne s’agit pas de l’ouverture d’une nouvelle école mais bien d’un changement dans la direction existante. J’estime donc qu’il n’y a aucun motif d’opposition. » Le Préfet entérine la décision le 1er mai et transmet au sous-préfet de Lannion. Alors que le dossier semble bien avancé, dans un courrier du 5 août 1884, l’Inspecteur d’Académie s’adresse au Préfet des Côtes-du-Nord en affirmant que pour lui rien n’a changé depuis la demande en 1877 et même pire, l’école n’a plus qu’une moyenne de 25 à 30 élèves. Faisant référence au fait que si les maîtres de cette école sont admis à réaliser l’engagement décennal, ils sont dispensés de service militaire, l’Inspecteur termine son courrier de la sorte : « La présente demande est particulièrement inopportune en présence de la loi sur l’obligation de service militaire ».
En octobre et novembre 1884, nouveaux échanges de courriers mais concernant le départ de l’instituteur M. Harrioo-Chou et la reprise de la direction par M. Le Coat dans un local d’une longueur de 11 mètres, d’une largeur de 7 mètres et de 6 mètres de hauteur, « percé à jour au moyen de deux fenêtres et une porte au sud, 2 fenêtres au nord et d’un œil de bœuf et d’une porte au levant ». (27 octobre 1884)

 

Faire venir de potentiels donateurs à la mission

M. Le Coat a bien conscience que l'oeuvre qu'il entend développer dépend des donateurs et ils n'aura de cesse de s'adresser à eux. Ces derniers viennent le plus souvent des îles anglo-normandes et d'Angleterre. 

 

Dons, 25 janvier 1890 Le Trémélois

Pour leur faire connaitre ce qui a déjà été réalisé, M. Le Coat fait des tournées d'information et publie des informations pratiques par l'intermédiaire de son journal Le Trémélois.

25 juillet 1892 Le Trémélois. Photo RF

Jusqu'au début des années 1900, M. Le Coat ne relâchera pas ses efforts pour donner tous les renseignements pratiques pour ses visiteurs d'Outre-Manche, se transformant quasiment en agence de voyage avec comme base Trémel : "Une place de repos et de bon air, très pittoresque et entourée de vieux monuments druidiques, d'antiquités romaines, de ruines de vieux châteaux et de vues pittoresques pour les photographes et les peintres". M. Le Coat détaille ensuite un programme de visites de 15 jours à partir de Trémel avec Morlaix, Roscoff et Saint-Pol-de-Léon, Tonquédec, Trégastel, Perros etc.  (Le Trémélois 1er juin 1908)

 

Les débuts de l'école évangélique de filles

L'école évangélique de filles de Trémel est inaugurée en 1888. Elle est implantée à Uzel, sur la route menant à Plouégat-Moysan. Dans l‘édition du journal Le Trémelois du 25 mars 1888, on peut lire : « Notre école évangélique, construite aux frais de notre chère sœur en christ, Mrs Ball, en souvenir affectueux de feue Agnès E. Ball, sa bien aimée fille, quant à l’intérieur est terminée. » Cet entrefilet explique donc l’origine du nom « Ecole Agnès » qui restera pour désigner l’école de filles de la mission de Trémel.
Et si l’école est construite, tout n’est pas réglé : dans le même numéro du Trémelois, Mme Gertrude Le Coat lance un appel vibrant pour trouver « la chrétienne zélée et dévouée que nous désirons placer à la tête de cette école ». Mme Le Coat ne dispense que des cours de couture pour trente-cinq élèves, femmes et filles. Mais ce n’est pas comparable à l’enseignement général pour les garçons, déjà développé à Trémel et Pont-Ménou.

Gertrude Le Coat, née Shaw, photo Le Trémélois 25 avril 1893
 

Gertrude Shaw est née à Ploubezre, de parents protestants, devenue catholique dans un couvent à l'insu de ses parents, convertie à l'Evangile en 1867, mariée à G. Le Coat le 1er octobre 1868.


Une école de filles 1888
Les échanges de courriers avec les autorités reprennent le 2 septembre 1888 avec la demande d’ouverture d’une école de filles adressée au maire de Trémel M. Rebillard. On y apprend que l’institutrice qui déclare ouvrir cette « école libre Évangélique de filles » est Adèle Amélie Bourquin, 22 ans, née le 6 mars 1866 à Chenebier, canton d’Héricourt dans la Haute-Saône. Adèle Bourquin est pourvue du Certificat d’Études, du Brevet élémentaire et a exercé depuis 1884 comme institutrice à Levallois-Perret à côté de Paris et ensuite en Angleterre. (Adèle Bourquin est née le 6 mars 1866, mariée avec Constant Henri Louys à Chenebier en Haute-Saône)
L’école ouvre en octobre (à vérifier le 1er ou le 6 ?). L’école est construite grâce à un don de Mme Ball (Le Trémelois, 25 mars 1888)

Plan publié le 25 mars 1888 dans Le Trémelois. Photo RF

Adèle Bourquin s’en va et le 29 juillet 1890, Léonie Hennequin, directrice de l’école évangélique de filles de Trémel, informe le Maire de son intention d’annexer un pensionnat primaire (ouvert en 1885) à l’école de filles. Ce pensionnat est construit au pignon sud de l’école. Il est divisé en un rez-de-chaussée éclairé par quatre fenêtres. Un escalier en bois conduit au premier étage éclairé par cinq fenêtres, divisé en deux chambres. On trouve aussi une partie mansardée. Entre la maison d’école et le pensionnat on a une antichambre avec baignoire. Le projet consiste à déplacer l’école dans le rez-de-chaussée du pensionnat et de convertir la salle de classe du moment en réfectoire. Les dortoirs seront installés au premier étage et dans la pièce mansardée.


Fête scolaire, 25 septembre 1890 Le Trémelois. Photo RF


Les récompenses du travail effectué
Le 15 août 1888 a lieu la distribution des prix. Pour la première fois les petites filles de l’école y assistent mais un drame est arrivé puisque le première institutrice nommée décède rapidement. (Le Trémélois, 25 août 1888)

 

Changements dans le personnel 1890-1891
Comme à chaque changement dans le personnel enseignant, une déclaration d’ouverture d’école est adressée aux autorités même s’il ne s’agit en fait que d’un changement de personne. Ainsi, le 19 octobre 1890, Charles Robert Flon, domicilié à Saint-Just-en-Chaussée dans l’Oise, déclare son intention de prendre la charge de l’école évangélique de garçons et du cours d’adulte, dans le local de la chapelle protestante. Les états de service de l’instituteur sont mentionnés dans le détail : octobre 1880-octobre 1881, Wallincourt (Nord) ; octobre 1881-octobre 1882, Montpont (Saône-et-Loire) ; octobre 1882-juillet 1883, Issy-les-Moulineaux (Seine) ; juillet 1883-octobre 1887, Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) ; octobre 1887-octobre 1890, Saint-just-en-Chaussée.

Le 25 février 1891, une demande similaire est adressée aux autorités pour l’ouverture de l’école de filles et de son pensionnat, par Lina Marguerite Stoffel, née le 9 mars 1861 à Osne-le-Val dans la Haute-Marne, où elle réside alors. (photo archive 1861 naissance) Lina Stoffel a dix années d’expérience dans le métier :
1881-1883, Fresnoy-le-Grand (Aisne)
1883-1886, Concorès (Lot)
1886-1888, Saint-Dizier (Haute-Marne)
1888-1891, Odessa (Russie), dans une famille.
Le papier à en-tête utilisé par M. Le Coat pour ses démarches administratives montre le développement conséquent de l’œuvre de Trémel. (photo)

Par un courrier adressé au Préfet, le 28 décembre 1891, M. Le Coat fait part de son intention de reprendre la direction de l’école.



La construction d'un bâtiment pour l’école de Garçons
A Trémel les garçons étaient instruits dans la chapelle. Mais plus tard, un terrain pour l’école de garçons est acheté par le Docteur Underhill (Edward Bean Underhill, pasteur baptiste, ancien missionnaire aux Indes, en Amérique, en Afrique, fut « le plus grand ami et soutien de l’évangélisation de la Bretagne bretonnante » d’après G. Le Coat. Cité dans protestants en centre-Bretagne https://www.histoire-et-protestants-en-centre-bretagne.fr/2021/04/17/le-rayonnement-de-la-mission-evangelique-de-tremel/, (Journal Le Trémélois,  juin 1901). A sa mort,  E. Bullinger  présida le comité de la M.E.B . « et  les fonds pour la construction recueillis par le bazar de Guernesey » (Thèse page 87). La construction du bâtiment de l’école de garçons vient mettre un terme à l’enseignement dispensé dans la chapelle. Le chantier commence en 1892 et se termine en août 1894. Un nouveau bâtiment était vraiment devenu nécessaire car les effectifs augmentent. Le projet mené par M. Le Coat a été mené comme suit (courrier du 5 octobre 1894 au maire de la commune) : l’école de garçons et le cours d’adultes sont transformés en orphelinat, l’école est déplacée dans un nouveau bâtiment construit à cet effet à cent mètres de l’ancien. M. Le Coat totalise alors vingt-deux années passées dans l’enseignement.

Le personnel 1894-1898
La direction de l’orphelinat de filles est confiée (courrier 29 octobre 1894) à Mlle Amélie Elisabeth Cheyre, née à Privas en Ardèche, demeurant 17 Cours du Palais à Privas. Les derniers postes occupés par l’institutrice libre durant ces dix dernières années ont été Privas, Montpellier (Hérault), Neuchâtel (Suisse). PHOTO
En 1895, suite à une maladie contractée par Mlle Cheyre, arrive une nouvelle directrice. Il s’agit de Mlle Roy, née le 20 juin 1869 à Thiat en Haute-Vienne. Lors des dix dernières années Mlle Roy a occupé des postes à Thiat de 1885 à 1890, à Saint-Jean-du-Gard, avec son frère pasteur, de 1890 à 1895 ; et avant d’arriver à Trémel, à la famille Évangélique de la Force en Dordogne. (courrier du 15 août 1895)
Quasiment dans le même temps, une autre déclaration d’intention de prendre la direction de l’école orphelinat est envoyée le 25 septembre 1895 au Maire et transmise au Préfet. La nouvelle directrice est Alice Savoye, née le 23 février 1867 à Marsillargues dans l’Hérault. Ses deniers postes occupés ont été, de 1885 à 1889, collège d’Albi (Tarn) ; de 1889 à 1891, Nérac (Lot-et-Garonne) ; 1891 à 1892, Bruxelles ; 1892 à 1895, Albi.
Comme l’écrit la nouvelle directrice, son arrivée survient après le « poste laissé vacant par la maladie de Mlle Amélie Cheyre et l’incident arrivé à Mlle Roy ».
Une autre institutrice, au moins, exercera le poste de directrice après Alice Savoye et avant le mois d’août 1899, il s’agit de Mlle Hugon.

La déclaration d’intention adressée au Maire de Trémel pour prendre la direction de l’école orphelinat est envoyée de Versailles le 17 août 1899. La nouvelle directrice est Pauline Ringstrom. Lors des dix dernières années Mlle Ringstrom a suivi des cours au Lycée de Versailles de 1888 à 1890, a vécu en Angleterre de 1890 à 1892, a travaillé en qualité d’adjointe à l’Institution de Mlle Bellanger à Versailles, a enseigné le français en Suède de 1894 à 1898, avant de revenir comme adjointe dans l’Institution de Mlle Bellanger avant de venir à Trémel.

En prenant connaissance de ces différents parcours professionnels, ayant souvent une ouverture à l’international, on mesure la difficulté pour M. Le Coat de pouvoir retenir pendant de longues années des jeunes filles très instruites au cœur de la campagne bretonne.


Une école attaquée par le clergé catholique

Le 2 septembre 1900, le journal Le Pays attaque la Mission de Trémel comme étant à la solde des Anglais. Une caricature fait dire au pasteur sur l'image : "Celui qui chantera le mieux le God save the Queen, aura la belle Bible offerte par le général Anglais".

Caricature dans le journal Le Pays. 2 septembre 1900

 
Première page du journal Le Pays. 2 septembre 1900

En 1900 toujours, le journal La Croix titre sur "L'invasion Anglo-protestante" à propos de l'inauguration de l'école des filles de la "Mission évangélique bretonne".

La Croix 2 mai 1900

En 1900, le recteur de Trémel, l'abbé Camus, publie un opuscule "Notes & Documents relatifs à une tentative d'invasion du protestantisme Anglais en Bretagne."

Abbé Camus. Diocèse de Saint-Brieuc. Photo Richard Fortat

 

Le développement de l'école, début du XXe siècle

Toutes les attaques n'empêchent pas l'école de poursuivre son travail. En 1905, les récompenses sont nombreuses pour les élèves, garçons ou filles, des écoles de Trémel. Cela concerne le concours général des écoles protestantes où Alice Meng se distingue particulièrement mais il faut citer aussi Catherine Corvez, Sara Tréché, Hélène Sommerville et Maria Le Goff.

D'autre part, le Certificat d’Études Primaires est passé avec succès par Yves-Marie Bastard, Eugène Harrioo et François Le Goff et Marie-Françoise Le Caz.

1er août 1905 Le Trémelois. Photo RF Musée d'Histoire du Protestantisme Paris

 

D’après Jean-Yves Carluër, en 1907, une centaine d’enfants sont scolarisés à l’école évangélique.



En 1912, trois garçons et trois filles se préparent au Certificat d’Études Primaires comme nous l'apprend l'édition du Trémélois du 1er juin 1912. Mais cet entrefilet évoque aussi les graves soucis de santé de deux jeunes filles de Trémel (amputation, paralysie). On note aussi que les jeunes filles sont souvent placées en Angleterre ou dans les îles Anglo-Normandes après leur scolarité à l'école de Trémel.




L'école évangélique vue par l'école publique

De son côté l’école publique de Trémel possède une école de filles et plus tard une école mixte dirigée en 1939 par Mme Kerharo et avec une autre classe, celle de Mlle Pichon. Elle est située au 11 rue de l’école.
Cette école accueille les enfants du bourg et aussi les "transfuges" venant de l’école évangélique ou de l’école privée catholique. Conservé aux Archives départementales des Côtes d’Armor, le registre matricule de l’école publique de filles de la commune de Trémel nous permet de chiffrer le déplacement des enfants entre l’école publique, l’école privée et l’école évangélique. Les transferts d’une école à l’autre sont particulièrement nombreux ce qui entraine une grande instabilité dans les effectifs de l’école publique. Au total, entre 1907 et 1934, on va enregistrer 2 départs du public vers l’école libre (catholique), 23 arrivées de l’école libre (catholique),  2 départs vers l’école évangélique, 57 arrivées de l’école évangélique dont 37 entre 1930 et 1934, un moment où la Mission rencontre des difficultés.

1907 : 2 départs vers l’école évangélique, 1 arrivée de l’école évangélique
1908 : 1 arrivée de l’école évangélique
1909 : 4 arrivées de l’école évangélique
1912 : 8 arrivées de l’école privée
1916 : 2 arrivées de l’école évangélique
1920 : 2 arrivées de l’école privée, 1 arrivée de l’école évangélique
1922 : 8 arrivées de l’école libre, 1 arrivée de l’école évangélique
1923 : 3 arrivées de l’école libre, 2 arrivées de l’école évangélique
1925 : 3 arrivées de l’école évangélique
1926 : 5 arrivées de l’école évangélique
1927 : 2 arrivées de l’école libre,  2 arrivées de l’école évangélique
1928 : 1 arrivée de l’école évangélique
1929 : 1 arrivée de l’école évangélique
1930 : 23 arrivées de l’école évangélique
1931 : 5 arrivées de l’école évangélique
1932 : 3 arrivées de l’école évangélique
1933 : 3 arrivées de l’école évangélique
1934 : 3 arrivées de l’école évangélique

 

Liste des élèves filles de l'école de Trémel de 1888 à 1906

L'école des filles. 1er février 1906 Le Trémelois. Photo RF mars 2024
 



 

Liste des élèves filles ayant fréquenté à un moment l’école évangélique de Trémel

D’après le registre de l’école publique de filles de Trémel (archives départementales), en regardant les entrées et les sorties, on peut établir une liste des élèves ayant fréquenté à un moment l’école évangélique de Trémel :
Huby Yvonne, née le 27 septembre 1897
Thépot Lucienne, née le 22 septembre 1898
Herry Yvonne, née le 17 février 1899
Herry Eugénie, née le 19 juin 1902
Herry Marie, née le 5 juin 1908
Boulanger Marie, née le 4 juillet 1902
Person Léonie, née le 2 décembre 1904
Martin Jeanne-Marie, née le 28 juillet 1902
Martin Marguerite, née le 17 mai 1903
Martin Augustine, née le 3 juillet 1909
Le Roy Sophie, née le 14 mars 1909
Le Roy Léonie, née le 28 avril 1912
Piolot Francine, née le 13 juin 1913
Le Gall Yvonne, née le 3 octobre 1915
Le Guern Cécile, née le 5 juin 1913
Le Guern Anna, née le 13 avril 1916
Quélen Marcelle Marie, née le 2 janvier 1912, Kérity, orpheline chez Mlle Le Quéré Uzel en Trémel, partie bonne à Paris en 1926.
Courson Léa, née le 27 mars 1912 Saint-Brieuc, enfant abandonnée, chez Mlle Le Quéré Uzel en Trémel, travaille à Uzel.
Le Grall Madeleine, née le 15 novembre 1912 Plourac’h, chez Mlle Le Quéré Uzel en Trémel, décédée en 1927.
Sourimant Anna, née le 22 février 1916 Trémel, travaille à la tricoterie d’Uzel
Sourimant Louise, née le 3 novembre 1919 Trémel, travaille à la tricoterie
Quélen Lucienne, née le 19 janvier 1914 Kérity, père décédé, chez Mlle Le Quéré Uzel en Trémel
Silliau Marie, née le 25 juillet 1913 Huelgoat, chez Mlle Le Quéré Uzel en Trémel
Rolland Marie, née le 10 juin 1913 Plougras, mission évangélique
Rolland Rosalie, née le 26 juin 1916 Bolazec, mission évangélique
Silliau Marie-Françoise, née le 28 novembre 1916 Huelgoat, mission évangélique
Piolet Germaine, née le 17 juin 1917 Plounérin

 

Liste des 410 élèves garçons de l'école de Trémel de 1888 à 1906

L'école des garçons. 1er février 1906 Le Trémelois. Photo RF mars 2024





 

Le Noël 1908

Un vrai petit régal avec l'évocation de ce Noël 1908 dans l'édition du Trémelois du 1er février 1909.





Mariages et enterrements à Trémel

Dans l'édition du Trémelois du 1er janvier 1912, Guillaume Le Coat, fait état de deux mariages dont l'un se déroule à Trémel, entre Yves-Marie Le Lan et Marie-Claudine Le Long, en présence du missionnaire M. Terrell de Paimpol.


Et dans l'édition du Trémelois du 1er mars 1912, Guillaume Le Coat, dresse la liste de toutes les personnes enterrées à Trémel. Pour l'histoire de cette communauté ces renseignements sont précieux et peuvent permettre de retracer des parcours singuliers dans le monde protestant en Bretagne.




Après la seconde guerre mondiale

La photo ci-dessous présente le sonneur Louis Abgrall qui, au nom de Dañs Treger, a remis à Thérèse Bourhis, maire, un exemplaire du mémoire de maîtrise sur "Le protestantisme à Trémel", de Jean-Gabriel Fichau, en présence de Robert Somerville, pasteur retraité, à droite.

 

Trémel Le Télégramme 10 novembre 2010


Un article du journal Le Télégramme daté du 10 novembre 2010 évoque la vie de l'orphelinat et du Foyer des enfants à la Mission de Trémel :

"Localement, les Trémelois se souviennent de l'orphelinat de jeunes filles et du foyer qui accueillait des jeunes gens en difficulté, après la Seconde guerre mondiale. «J'ai gardé des contacts avec des enfants qui y ont été élevés», indique Robert Somerville. Qui a lui-même animé des camps de jeunesse à Trémel, avant de les déplacer à Plougasnou, plus accessible et plus proche de la mer. C'est en 1974 que la Mission bretonne de Trémel a fermé ses portes. «Cela devenait difficile pour deux raisons: la DDASS voulait tout contrôler, c'était devenu une institution religieuse suspecte. Et c'était l'époque du laisser-aller chez les moniteurs. Quand le foyer a fermé, l'église aussi a fermé», résume Robert Somerville".


Trémel 1er juillet 1948 Ouest-France
 
Uzel en Trémel, image Google Map.

Sources

Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1T195, création d’écoles et d’emplois ; 1T289 ouverture d’écoles libres

Journal Le Trémélois, consultation de la collection disponible au Musée d'Histoire du Protestantisme à Paris en mars 2024.

Site Protestants bretons, Jean-Yves Carluer, portrait de Guillaume Le Coat, ici

Site Wikipédia, commune de Trémel, ici

Histoire des protestants en Centre-Bretagne, article sur la Mission de Trémel, ici 

Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne, mission protestante de Trémel, ici 

Le Trégor, article du 30 novembre 2021, ici 

Fichau, Jean-Gabriel, “Trémel, centre du protestantisme en Bretagne au XIXe siècle,” XIXe siècle en mémoires, Archives départementales (Côtes-d'Armor) - 500J/91

 


samedi 21 septembre 2024

Mouvements de jeunesse dans l'Eglise protestante réformée de Saint-Brieuc. 1950-1970

 

1957, camp scout au Velay

Le 10 juin 1957, les éclaireurs unionistes de Brest, Nantes, Le Mans et Saint-Brieuc sont invités, par le pasteur Marquer, à participer à un camp d’été au Moulin Boyer, Le Maz en Saint-Voy (Haute-Loire) sur le site du Velay. 


Le docteur Hansen est amené à faire des certificats de bonne santé pour la pratique de la baignade en rivière et dans des lacs de montagne. 

Certificat Erling Hansen. 6 juin 1957. Photo RF


Sept jeunes de Saint-Brieuc participent  comme Jean-Paul Toqué, Yann Hansen, Gilles et Jean-Yves Cottenceau, Gilbert Mouget de la patrouille des éperviers;  quinze de Nantes des patrouilles des renards, des castors, des écureuils et des mouettes ; neuf du Mans ; dix de Brest de la patrouille des chamois.
Le 21 juin le pasteur Marquer fait le point avec les chefs de camps des différentes villes.  

Ci-dessous, courrier du pasteur Paul Marquer.

Courrier du 21 juin 1957. Photo RF


Le voyage s’effectue en train mais un car est également utilisé pour les déplacements dans les environs du camp.
Le camp se déroule comme prévu en juillet 1957. Les courses sont effectuées « Au Gourmand », Riou-Le Vu, Le Chambon-sur-Lignon.

Facture établie pour le camp scout dirigé par le pasteur Paul Marquer


1959-1964, camps à Crampoisic

Le manoir de Crampoisic a été utilisé pour la première fois en en août 1952 pour une colonie de vacances. Puis M et Mme Marquer ont pris la direction de la colonie en juillet 1955. Le manoir a été utilisé pour les rencontres avec les autres paroisses comme celles de St Malo, St Servan et Brest mais parfois par des groupes venant d'autres régions, comme en août 1955 où le manoir est loué par l'Eglise Pentecôtiste de Rouen qui va y installer sa colonie de vacances.

Un cahier de comptabilité fait état d’un camp de Louveteaux du 7 août au 4 septembre 1959 à  la colonie de vacances protestante de Crampoisic. Les enfants sont en moyenne 36 ou 37 et au maximum 40.
En 1960 le camp de Louveteaux et d’Éclaireurs se déroule du 1er juillet au 21 juillet 1960 avec 50 enfants en moyenne et 2 ou 3 adultes, toujours à Crampoisic.

1960. Camp d'éclaireuses


En juillet 1964, des groupes de jeunes sont réunis et c'est le pasteur Jean-Marc Kieffer qui dirige les opérations.

1964. Le pasteur J.M Kieffer à droite.



1964-1965 Le Club des Jeunes

Cahier du club des jeunes de la paroisse réformée. Photo RF

Dans les années 1960 et 1970, différentes activités sont proposées dans la paroisse en direction des jeunes. Ainsi un "Club des jeunes" fonctionne en 1964-1965, le cahier de compte-rendu est tenu par les jeunes eux-mêmes. Le groupe est animé par Albert Neumeir et se déroule le samedi soir à 20h30. Tout est consigné dans un cahier  où on apprend que l’entrée est libre est gratuite « sans discrimination d’opinions, race, sexe ou religion ». La condition pour participer est simple : « Être sorti des jupes de maman ». Le premier thème abordé est "Jugement du tribunal des jeunes sur les Jeux olympiques". Il y est question du développement du nationalisme à travers ces jeux et de l’encouragement au sport de compétition.
Les participants sont Annick Bogais, Serge et Rémy Cottenceau, Jean-Louis et François Lutz, Jean Gatié, Jean Kooy, Albert Neumeier, Yves Filiome, Jean-Marc Kieffer,  et Françoise et Christiane Gugenheim.
Une deuxième soirée est proposée le 21 novembre sur "La Martinique en couleurs et en chansons" par Yves Filiole du Lycée technique du Vau-Méno.
Les 5 et 6 décembre, les participants se retrouvent pour un week-end à Crampoisic. Ils viennent de Brest, Rennes, Vannes, Saint-Servan, Saint-Brieuc et sont une trentaine. Le thème choisi est "La faillite de l’autorité dans l’enseignement et dans la famille". Les animateurs sont Renée Havenas, Jacques Faure et Jean-Paul Bergeron.
Le 12 décembre 1964, les jeunes et le pasteur Jean-Marc Kieffer préparent des enregistrements des personnels de la mairie de Saint-Brieuc et du maire.
Le 26 décembre, veillée avec une discussion sur « Noël dans le monde ».
Le 9 janvier 1965, c’est la question du « Savoir-vivre » qui est traitée sous forme de jeux et de discussions.
Le samedi 19 février M. Huon, adjoint au Maire de Saint-Brieuc vient répondre aux questions des jeunes sur le fonctionnement du Conseil, le budget et les réalisations de la municipalité.
Le 6 mars c’est « Le jazz ». Le rapporteur note avec une totale liberté de ton : « Malgré les efforts désespérés de Jacques et de moi-même pour essayer d’éveiller l’attention sur le sujet proposé, ce fut une soirée creuse, banale, quelques chuchotements, puis le calme plat. »

En octobre 1970, le pasteur Jean-Marc Kieffer répond à des jeunes de la paroisse qui souhaitent débattre de questions qui les concernent. Il se propose d’aborder une fois par mois les thèmes suivants : le bouddhisme, l’avortement, la vie urbaine, les autres confessions chrétiennes. D’autres personnes pourraient intervenir et les jeunes pourraient aussi proposer des sujets.
Du 1er au 3 novembre 1970, le pasteur Jean-Marc Kieffer anime un camp de jeunesse au Foyer baptiste de L’enfance à Trémel (22). Le sujet est le suivant : Connaissance de soi, connaissance de Jésus-Christ. Pour aborder cette question : « Pas de discours ; des photos-langages, une technique nouvelle, avec ça plus de timides et plus de bavards ».
Du 20 au 22 février 1971, un week-end pour les adolescents de 15 à 17 ans de la région Ouest se tient au manoir de Crampoisic sur le thème « Devenir adulte » (évolution sexuelle, amitié filles-garçons, que dit la Bible sur le sujet ?). 

 

A suivre

Portrait actualisé en juin 2024 du pasteur Paul Marquer, cliquer ici

Portrait du pasteur Jean-Marc Kieffer, cliquer ici

Si vous avez des remarques, des témoignages, des informations et documents à partager, merci d'utiliser le formulaire de contact.

 

Retour au sommaire du blog de l'histoire des protestants, ici 




vendredi 20 septembre 2024

Jean-Claude Nexon (1934-2024), protestant, Saint-Brieuc-Perros

 

Jean-Claude Nexon

Jean-Claude Nexon était originaire de Saint-Brieuc où il était né le 26 juin 1934. La maison familiale se situait rue du Port, en descendant vers le Légué. Sa famille était protestante et ses parents étaient inscrits comme membre de la paroisse réformée dès 1927.

M et Mme Jean Nexon, registre des membres de la paroisse. 1931 Archives. Photo RF

Très jeune il avait suivi la voie du protestantisme, un milieu dans lequel il pratiquait le scoutisme (article en cliquant ici). 

Dans les années 40, il avait connu le pasteur Crespin et la famille Prigent dont il se souvenait avec émotion. Il connaissait aussi la salle évangélique de M. Stamp qui avait fondé "La salle Bonne Nouvelle" en 1929 dans la vieille côte du Légué, juste en dessous de la maison de M et Mme Nexon.
 

Alors qu’il est déjà engagé dans la Marine Nationale, en décembre 1955, il se marie à Saint-Brieuc avec Renée-Paule Drogou. Il est alors quartier-maître.

Annonce mariage 7 décembre 1955 Ouest-France

Il resta quinze années dans la marine comme officier marinier chargé des transmissions, en particulier sur le "Colbert". Il était décoré de la croix de la Valeur Militaire.
Jean-Claude travailla ensuite chez Philips où il était chargé de la formation à la création des téléviseurs en couleurs.
En retraite Jean-Claude Nexon continuait à donner de son temps dans l’association des officiers de marine à la retraite dont il a été le trésorier. 

Jean-Claude Nexon, troisième à partir de la droite. Photo Le Télégramme 19-01-2012

Le couple Nexon aura deux enfants, Marc et France.
Retirés à Loquirec avec Paule, son épouse, il participait souvent aux cultes protestants à Perros-Guirec.
Renée-Paule est décédée en juin 2021 à l’âge de 88 ans, la cérémonie d’obsèques a eu lieu au temple protestant de la rue Victor Hugo Saint-Brieuc.

12 juin 2021 Ouest-France

Jean-Claude Nexon est décédé 19 août 2024. La cérémonie religieuse a eu lieu le jeudi 22 août au crématorium de Saint-Thégonnec en présence d'Agnès Pascaraut, la pasteure de l’Eglise réformée de Saint-Brieuc-Perros.

20 août 2024 Ouest-France

 

Sources 

Informations fournies par Pierre Kerlévéo de la paroisse de Perros-Guirec

Presse locale, Ouest-France et le Télégramme

Entretiens téléphoniques avec Jean-Claude Nexon

Cet article a été relu en septembre 2024 par Marc Nexon et France Petitpas, enfants de Jean-Claude Nexon

Retour au sommaire de l'histoire des protestants des Côtes d'Armor, ici