Les années de jeunesse
Georges Amran Bessis
est le fils d'Henri et Georgette Bessis. Il est né d'un père marocain et d'une mère originaire de Morlaix. Ses parents se marient à Casablanca en 1914 où Georges est né lui-même, un peu plus tard le 9 avril 1915.
C'est au Maroc qu'il fait la connaissance
du scoutisme unioniste qu'il fréquente avec son frère, prénommé comme son père, Henri.
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Carte d’Éclaireur unioniste de Georges Bessis.1929 Photo famille Bessis
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Carte d'Eclaireur unioniste de Georges Bessis.1929 Photo famille Bessis
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Georges Bessis se convertit, se fait baptiser par le pasteur Jean Jousselin et s'engage dans le
protestantisme. Ses écrits de jeunesse révèlent une personnalité tournée vers
le mysticisme, le Christ est son modèle.
Sur le plan professionnel, il travaille dans
une étude de notaire et suit des cours de droit le soir.
La Guerre
Georges Bessis va être pris dans le tourbillon
des années où la guerre se prépare.
Il effectue son service
militaire à la caserne Bessières, Porte de Saint Ouen, en 1936 (classe 1935).
Après ses deux années de service, il est
mobilisé en mars 1939.
Il se marie le 6 novembre 1939 au Temple d'Alençon avec Adeline Doranlo, éducatrice de jeunes enfants à Paris rencontrée dans le milieu du scoutisme protestant.
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Photo de mariage 1939
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Alors que la guerre est imminente, il consigne ses réflexions dans un carnet.
Sa Compagnie est sur le front de guerre lors de l'attaque des allemands le 24
mai 1940. La Compagnie et le reste de l'armée reculent vers Lille le 26 mai et elle est plusieurs jours sous les obus. Georges Bessis est blessé par des morceaux d'obus qui le touchent aux bras et à la tête
le 31 mai à Haubourdin. Il est évacué vers l'hôpital Saint-Sauveur dans les faubourgs de Lille où il est opéré le 4 juin. Réformé le 14 août, il rentre à Paris.
Son frère, Henri Eugène Moïse BESSIS, est tué le 14 mai1940 à Haguenau dans le Bas-Rhin alors qu'il est ambulancier dans l'armée au 81e bataillon de chasseurs à pied. Henri Bessis était né le 25 août 1913 à Paris 9e arrondissement, il avait 26 ans...
La rencontre avec Jean Jousselin
Revenu dans le milieu protestant à Paris après sa blessure, il établit une relation forte avec le pasteur Jean Jousselin,
pasteur de La
Maison Verte en 1941, rue Marcadet dans le 18e arrondissement.
C'est Jean Jousselin qui le baptise en 1941 et qui lui propose alors un
poste d'évangélisation avec la Mission Populaire Evangélique.
Jean Jousselin a créé le Comité protestant des Colonies de Vacances en 1943 qui permettra d'organiser le sauvetage de 85 enfants juifs. Jean Jousselin sera désigné comme
"Juste entre les Nations" en 1980.
Jean Jousselin est Commissaire national des Éclaireurs Unionistes et Directeur du
Centre de Jeunesse de Sillery à Savigny-sur-Orge. C'est l'école des cadres de la Jeunesse.
J. Jousselin recrute Georges Bessis.
Il travaille avec Jean Laborey au Ministère de la Jeunesse dont dépend le
Centre.
Georges Bessis est d’abord éducateur puis Directeur adjoint, puis Directeur du centre de formation de Sillery (de septembre/octobre 1940 au printemps/été 1941) qui prépare des futurs directeurs de centres de jeunes chômeurs en 3 semaines 24/24, ces Centres sont répartis dans toute la France pour échapper au Service du Travail Obligatoire.
Il dirige neuf camps de Sillery d'août 1940 au mois de mars 1941. Il est nommé Chef de Centre pour la quatrième session de formation à Sillery le 24 octobre1940.
Georges Bessis est ensuite nommé Directeur d’un centre de formation au Château de Montry (Est de Paris), début avril 1941, toujours pour former des responsables de centres de jeunesse jusqu’à la fin de l’été 1941.
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Georges Bessis, chef du Centre rural de Montry.1941 |
Dans le journal Ici les Jeunes on trouve un compte-rendu de l'ambiance dans la septième session de Sillery, dirigée par Jean Jousselin. La promotion prend le titre de Ténacité.
Au paragraphe Des constructeurs, c'est de Georges Bessis dont il est question :
"Il faut aussi rendre hommage au chef de Centre Bessis, à son adjoint Meillant, et à son jeune chef de chantier Masse. Jeunes parmi les jeunes ils ont su nous faire réfléchir, par des mots d'ordre appropriés et utiles, au relèvement du pays. Aujourd'hui, nous sommes convaincus que la vie n'est pas plus pour certains un fardeau, que pour d'autres une série de plaisirs, mais qu'elle est pour tous un service et que, même au milieu des dés illusions de l'existence, elle vaut la peine d'être vécue lorsqu'on a la patrie à soutenir et un patrimoine à défendre".
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Publication Ici les jeunes. 8 février 1941
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Le 7 mai 1941, Jean Jousselin est révoqué de son poste au Ministère de la Jeunesse pour des problèmes politiques et reprend du service pastoral à Montmartre à la mission populaire « La Maison Verte ».
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Jean Jousselin en 1945
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Georges Bessis travaille alors pour le Ministère de la Jeunesse (de septembre 1941 à mars 1942), au Château de Madrid (en bordure du Bois de Boulogne), il s’agit de l’Ecole Supérieure des Cadres pour les adolescents et les jeunes chômeurs puis à Marly le Roi (Château du Val Fleuri) en tant que Directeur adjoint, le Directeur est M. Thiebault.
Une nouvelle orientation professionnelle
Après la rencontre avec Jean Jousselin, Georges Bessis va faire la rencontre de Charles Péan,
Major de l’Armée du Salut.
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Charles Péan de l'Armée du Salut.
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Charles Péan est sollicité
pour aller voir ce qu’il serait possible de faire pour améliorer un centre de
délinquants proche de Dinan dans les Côtes-du-Nord. Cette histoire est racontée dans le livre Ker-Goat. Le salut des enfants perdus.
Dans la préface du livre Charles
Péan lui-même raconte son arrivée sur les lieux :
« C’est ainsi qu’en
décembre 1941, dans les Côtes-du-Nord, je découvris une ferme sordide, flanquée
de baraquements lépreux : le « Centre du Hinglé ». Il faisait
froid et les pluies saisonnières avaient transformé les chemins en fondrières.
Encadrés par quelques très jeunes gens, inexpérimentés et dévoués, des enfants
étaient là, loqueteux, sales, malheureux, au nombre de quarante à cinquante, de
14 à 15 ans.
Plusieurs étaient couchés de jour et de nuit, faute de vêtements
et de sabots, et parce qu’ils avaient froid. Il n’y avait pas d’eau, sauf celle
apportée à bras d’homme ; pas de lumière, sauf celle des courtes journées
d’hiver ; pas de lits, sauf d’immondes grabats…
Il n’y avait ni principes,
ni méthodes, ni argent, ni vivres… Bref
tout manquait, sauf le mépris des voisins, l’inquiétude des autorités,
l’antipathie des notables. Tout était décevant, repoussant.
Je fus consterné. Je ne pouvais me défendre d’établir certaines analogies entre
ce que j’avais vu tant de fois au bagne de Cayenne et ce qui était ici. La
perspective d’un autre combat à livrer m’était insupportable. Je voulus fuir,
retourner chez moi à Paris… »
Le découragement de Charles
Péan n’est que de courte durée et pensant au sort de ces jeunes, il entreprend
d’accepter cette mission :
« La tâche fut dure. Il
fallut tout changer : quitter les locaux impropres, rompre avec les
habitudes mauvaises, renouveler les cadres…
Enfin, au printemps 1942,
comme des tâches plus étendues m’éloignaient peu à peu de la Bretagne,
j’installais au Centre Georges Bessis, un homme, un chrétien, un chef".
Le 3 février 1942, Georges Bessis est appelé à se présenter pour
prendre la direction de cette maison de jeunes délinquants placés après avoir été jugés.
Il se rend à Ker Goat, au Hinglé, proche de Dinan,
dans le cadre de l’Association pour la Sauvegarde de l’Enfance et de
l’Adolescence des Côtes-du-Nord.Le centre est composé d'une très grande maison, une sorte de petit château, et de baraquements placés les uns contre les autres dans la lande.
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Lever du drapeau à Ker-Goat. A gauche, les baraquements des jeunes et à droite, ceux des adultes. Photo Robert Basset
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Nouvelle direction, nouvelles méthodes
Georges Bessis prend la direction le 11 mars 1942, il a 27 ans.
Rapidement, il institue de nouvelles règles et de nouvelles méthodes car à cette époque les faits de maltraitance sont courants dans le milieu de l'éducation des jeunes délinquants envoyés par les tribunaux.
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Georges Bessis. Le Pays de Dinan 2016. Photo Robert Basset |
Toujours dans le livre Ker-Goat. Le salut des enfants perdus, Henri Joubrel qui a succédé plus tard à Georges Bessis raconte son arrivée à Ker
Goat :
« Un jeune homme, brun,
athlétique, descend l’escalier. Il est vêtu d’un blouson bleu marine, d’une
culotte courte et de bas blancs. Il se présente :
Georges Bessis, chef du
centre.
Quelques mots d’accueil, puis
il s’excuse, car c’est le moment du rassemblement.
Nous sortons sur le perron. Une cloche s’agite longuement, et fait sauter un
écureuil dans les branches d’un hêtre…
Une multitude de sabots claquent dans
les allées. Comme par enchantement, six filles de dix garçons apparaissent
soudain groupées face au chef ».
La vie quotidienne à Ker-Goat
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Les baraques, logements des gars.
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La poussinière où Adeline Bessis faisait la classe. Noëlle Bessis y aurait appris à lire
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"Sport-Hébertisme derrière les baraques" : marche, course, saut...
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Le 12 septembre 1943, évolution sportive à Ker Goat.
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1945 Moment de détente dans la piscine naturelle d'une carrière
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12 septembre 1943, le Président Harivard en visite à Ker-Goat
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Ker-Goat fait la Une dans la presse


Une enquête en plusieurs volets du Petit Parisien sur « L’aide à l’enfance malheureuse » aborde dans sa troisième partie, le 12 août 1943, ce qui se passe au Hinglé. Le titre est éloquent : « Près de Dinan, une œuvre admirable épargne aux enfants condamnés l’affreuse promiscuité des colonies pénitentiaires ».
Le journaliste Edmond Tourgis se pose la question du placement des petits délinquants dans des colonies pénitentiaires « sans même qu’il ait été recherché s’il ne demeurait pas en eux une parcelle de bon terrain ? ». Il plaide pour un discernement dans les peines et dans le fait que tous les enfants ne devraient pas être mélangés car certains peuvent s’en sortir mieux que d’autres : « La répression excessive a ses dangers, singulièrement quand il s’agit d’enfants. La colonie pénitentiaire, n’est-ce pas comme si on envoyait soigner des pneumonies auprès de tuberculeux ! ».
Une description de « Ker-Goat, centre fraternel » donne vie à cette idée généreuse :
« Près de Dinan, le centre d’éducation de Ker-Goat reçoit les petites délinquants âgés d’au moins treize ans et peut les garder jusqu’à vingt ans, selon la décision du tribunal. Dans les bois qui entourent le village du Hinglé (Côtes-du-Nord) ce centre est une ferme. Fondé sur de louables initiatives, l’établissement est devenu officiel depuis qu’un délégué du commissariat à la Famille le dirige.
Comme les enfants placés ici cultivent eux-mêmes « leurs terres », ils sont convenablement alimentés, et il suffit de voir leur visage pour n’en pas douter. Ils ont quelque chose de plus, et qui est l’idée maîtresse de cette œuvre : ils oublient qu’ils sont des condamnés puisque ceux qui les dirigent l’oublient eux-mêmes.
Pas de garde-chiourme au Hinglé ; les mains n’ont pas de trique, elles se tendent fraternellement.
Ils sont là trente-cinq, répartis en équipes selon leur choix. Les uns, la plupart, travaillent la terre, d’autres la pierre parce qu’une carrière de beau granit bleuté est toute proche. Il en est qui apprennent le métier chez le menuisier et le forgeron du village.
Deux jeunes hommes sont adjoints au directeur comme chefs de chantier. Le responsable de chaque équipe est choisi parmi ceux des enfants qui se sont révélés les plus désireux, donc les plus aptes, à redevenir le plus rapidement et pour toujours d’honnêtes gars.
Placés là par décision de justice, ces enfants ont l’illusion d’être à peu près libres. Le dimanche ils sortent avec une permission désignant l’endroit où ils ont demandé à aller. Et ils rentrent à l’heure. Il n’y a jamais eu jusqu’ici la moindre tentative de fugue.
M. Bessis, le directeur, habite Ker-Goat avec sa jeune femme et leur fille.
-Nous prenons nos repas avec eux au réfectoire, me dit-il. Je me suis imposé cela pour le « climat ».
Excellente chose en effet, que ce directeur aiguillant, sans en avoir l’air, jusqu’aux franches conversations des repas. Quant à la présence parmi ces pauvres enfants déchus d’une jeune femme et de son bébé, c’est pour eux une atmosphère familiale dont ils apprécient confusément la douceur.
-Comme vous devez le penser, me dit M. Bessis, ces enfants ne sont admis à Ker-Goat, qu’après une enquête sociale très minutieuse…
Mais tous ceux qui viennent là eussent été envoyés aux colonies pénitentiaires sans cette œuvre, et c’est cela dont il y a lieu de se féliciter.
-« Frisé », tu as reçu une lettre de ta maman ce matin ?
-Oui, m’sieu.
Sa mère, une prostituée alcoolique qui le battait…
Le visage de l’enfant change cependant à cette seule évocation. Il l’aime malgré tout, sa mère, et c’est assez émouvant.
Pauvre gosse !"
La Résistance
En Bretagne Georges Bessis ne tarde pas à prendre des contacts avec la Résistance. On apprendra plus tard qu'il faisait partie d'un réseau organisé
de résistance appelé Libération.
On peut dire aussi qu'il avait une certaine proximité avec les protestants les plus engagés comme le docteur Hansen et le pasteur Crespin de
St Brieuc qui eux aussi, seront arrêtés dans le cadre d'une opération coordonnée. Son dénonciateur dira au procès, le 26 juin 1945 après-guerre, qu'il avait vu Georges Bessis au cabinet du docteur Hansen.
Georges Bessis dirigera Ker Goat jusqu'au 2 novembre 1943, jour où il est
arrêté pour possession d'un poste émetteur. D'autre part "ses sentiments anglophiles étaient considérés comme dangereux pour les jeunes de son centre". (Fiche de l'Association Flossenbürg)
La Déportation
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Fiche de Georges Bessis à Flossenburg. Source Arolsen |
Dans un premier temps, Georges Bessis est détenu à St Brieuc puis à Rennes
jusqu'au 17 janvier et il est transféré vers le camp de Compiègne (départ
le 22 janvier 44) avant d'arriver à Buchenwald en Allemagne le 24.
Georges Bessis,
Erling Hansen et Yves Crespin vont rester très unis jusqu’à leur transfert vers
des camps différents.
Tout le temps où Hansen,
Bessis et le pasteur Crespin étaient ensemble, ils se retrouvaient chaque jour
dans le camp de Buchenwald pour prier. Erling Hansen raconte, en 1994, un
moment qu’il n’a jamais oublié :
« Nous sentions
confusément, que notre séparation pouvait survenir à tout moment ; comme
d’habitude nous étions seuls tous les trois dans notre baraque ! Cette
fois le pasteur semblait plus inquiet, comme s’il pressentait cette épreuve de
la séparation, et que celle-ci allait survenir !
Après nos prières à tous les
trois, faites pour notre église, nos familles, et pour nous-mêmes, le pasteur
Crespin voulut nous communiquer ses appréhensions, d’abord, ses vœux ensuite,
pour Bessis et pour moi.
Avec toute sa force de
persuasion, et toute sa foi communicative, il nous dit : « Nous
allons bientôt être séparés, ceci va-t-il être notre dernière rencontre ?
Je ne sais, mais quoi qu’il arrive, de toute la force de mon âme, je demande
une chose à celui ou ceux qui survivront à cette déportation, à toi Erling, à
toi Georges, si je meurs de me remplacer pour l’annonce de l’Évangile…
Très émus, unis par les mêmes
pensées, en nous tenant les mains, Crespin nous dit alors : « Rappelons-nous
toujours chers amis, que quoiqu’il arrive à l’un ou l’autre, nous nous retrouverons
ensemble là haut avec le Seigneur ».
Cette séparation fut
définitive, chacun ayant été désigné pour un commando différent, nous ne nous
sommes jamais revus ici-bas".
Georges Bessis est transféré à Flossenbürg le 24 février 1944. Affecté au Kommando de Johanngeorgenstadt,
dépendant de
Flossenbürg, le 6 mars 1944 d'où il est évacué le 16 avril 1945, par train.
Le kommando de Johanngeorgenstadt est évacué le 16 avril 1945, par train. Départ le soir à 20 h. Le 18, arrêt en gare de Neu Rolhau (Nova Role). Débarquement et marche le 19 jusqu’à Karlsbad (Karlovy-Vary). Stationnement du 20 au 25 en gare. Reprise de la marche le 26 par Doubi, Rokov, Bochov, Lubenec, Dolansky, Zilhe et Blatno. Embarquement sur train à Blatno jusqu’à Lovosice, près de Theresienstadt (Terezin).
Après plusieurs jours de marche forcée, Georges Bessis arrive à Terezin (Theresienstadt) le 6 mai 1945. Il est libéré par les Russes à Terezin dans la
nuit du 8 au 9 mai 1945 mais décède du typhus à l’hôpital à Terezin le 12 mai 1945. Il avait 30 ans.
Il
sera accompagné jusqu'à sa mort par Jacques Adam qui survivra et pourra ainsi
témoigner des derniers moments de Georges Bessis. (voir ci-dessous)
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22 Août 1945 Témoignage Jean Adam.
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A titre posthume, Georges Bessis sera médaillé de l'Ordre de la Libération par décret du 31 mars 1947.
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Attribution de la Médaille militaire à Georges Bessis. 1960.
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Attribution de la Médaille militaire à Georges Bessis. 1960 |
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Les traces de Georges Bessis dans la mémoire collective
Un hommage a été rendu aux déportés et fusillés du Hinglé en mai 2024 (cliquer ici)
Le nom de Georges Bessis figure sur le monument aux morts de Dinan et sur celui du Hinglé.
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Monument aux morts à Dinan. Georges Bessis, déporté. |
Une rue Georges Bessis a été donnée au Hinglé (22).
La presse locale a relaté la visite de Noëlle Bessis, fille de Georges, lorsqu'elle s'est rendue au Hinglé le 20 juin 2017.
Sur la photo Ouest-France ci-dessous, on reconnait Jacqueline Bessis, nièce de Georges Bessis, Noëlle Bessis fille de
Georges Bessis, Danièle Tréggia amie d’enfance de Noëlle et Gérard Berhault,
maire du Hinglé. (ci-dessous un peu plus bas, la famille Tréggia en 1936, extrait du recensement)
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Noëlle Bessis, 2e à gauche. Photo Ouest-France 20.06.2017
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1936, famille Tréggia, recensement Le Hinglé, archives 22
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Le centre de Ker Goat a été nommé Centre d'éducation Georges Bessis-Ker Goat. En 1951, Ker Goat déménage dans la propriété du château de Pont-Phily à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine).
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Centre Georges Bessis à Pleurtuit. Carte postale Musée de Bretagne
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Ker Goat après Guerre
René Labour est un ancien pensionnaire de Ker-Goat, il a écrit ses souvenirs dans un petit ouvrage intitulé : J'ai vécu Ker-Goat de 1947 à 1951, collection Authentique. Vérone Editions 2025.
Quelques éléments apportent un éclairage intéressant sur la vie des enfants : Lorsque les enfants sortaient du centre pour aller à Dinan, ils étaient "en rangs par quatre, au pas cadencé et en chantant"... "A chaque fois, au boucan de nos sabots cloutés sur les pavés, les habitants sortaient sur le pas de leur porte."
La toilette se passait torse nu en toutes saisons et jusqu'au ruisseau. Après le petit déjeuner, c'était le lever des couleurs, les enfants en rangs par quatre, minute de silence suivie d'un chant. Les grands non scolarisés travaillaient la terre sur place ou à la ferme de La Roulée.
Le terrain des sports était appelé Le Plateau et tout le monde était pieds nus et torse nu.
Retour au sommaire de l'histoire des protestants des Côtes d'Armor, ici
A suivre...
Erling Hansen, cliquer ici
Yves Crespin, cliquer ici
Sources
De nombreux documents seront disponibles aux archives départementales des Côtes d'Armor après le versement de la famille Bessis en juin 2024.
Entretiens téléphoniques avec Noëlle Bessis, mai et juin 2020 à l'occasion de la sortie sur le livre Le pasteur Crespin, un chrétien dans la Résistance.
Documents
fournis par Noëlle, la fille de Georges Bessis.
Articles
de Ouest-France : 26 juin 1945 et 20 juin 2017
Le
Pays de Dinan, 2016, article de Robert Basset.
René Labour, J'ai vécu Ker-Goat de 1947 à 1951, collection Authentique. Vérone Editions 2025.
Site Mémoire des Hommes, médaille, ici et publication au J.O du 29 janvier 1948.
Mariage enregistré le 6 novembre 1939 à Damigny dans l'Orne, fiche Généanet, ici
Marie Adeline Doranlo, épouse de G. Bessis, fiche Généanet, ici
Sites
internet sur le pasteur Jean Jousselin et La Maison Verte.
Document sur Jean Jousselin pendant l'Occupation, ici
Charles Péan, sur Wikipédia, ici
A
noter, mention de Georges Bessis dans le livre d'Eric Rondel "Zeller, un
espion pour le IIIe Reich".
Biographie de Paul Lelièvre, directeur jusqu'en 1963 du Centre Georges Bessis, ici
Souvenirs de Paul Lelièvre dans une vidéo, ici
Ker-Goat, site Enfants en justice, ici
Georges Bessis est cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 2 (I.172) p 17
Ker-Goat, Le salut des enfants perdus, livre en Pdf, ici
Photo du musée de Bretagne et notice complète très détaillée, cliquer ici
Parents de Georges Bessis : son père Henri, cliquer ici ; sa mère Georgette Delire, cliquer ici